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lundi, 07 décembre 2015

LE VINGTIÈME SIÈCLE ET LES ARTS 2/9

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ESSAI DE RECONSTITUTION D’UN ITINÉRAIRE PERSONNEL

(récapitulation songeuse et un peu raisonnée)

2/9 

Du "Contemporain" comme s'il en pleuvait.

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J’avais même acquis un disque étrangement intitulé « the entire musical work ofDUCHAMP MARCEL.jpg Marcel Duchamp », concocté par Petr Kotik (ensemble s.e.m., label ampersand, chicago) sur la base d’un travail de transposition de la méthode duchampienne d’écriture créative dans un univers supposé reproduire en musical le « poétique » de la démarche. Il comporte évidemment un morceau intitulé La Mariée mise à nu par ses célibataires, même (l’alias « Grand Verre »). C’est dire jusqu’où pouvait aller mon audace dans la consommation de produits : rien de ce qui était « moderne » ne devait m’être étranger. 

J’étais assidu aux vernissages d’expositions d’artistes contemporains, et je ne manquais aucune Biennale, aucune manifestation du Centre d’arts plastiques de Saint-Fons, où œuvrait l’ami Jean-Claude Guillaumon (j’y ai même participé, dans une manifeste erreur de casting). J'étais prêt à tout applaudir, y compris les quarante ou cinquante traversins suspendus au plafond par je ne sais plus quel abruti (Gwenaël Morin ?), qui en avait orné la partie visible par le public des prénoms de toutes les filles et femmes qui étaient censées y avoir posé la tête. Mais la Ville de Sérusclat faisait bien les choses : le buffet était copieux, le vin coulait. Ça aide à faire passer. Ou à fermer les yeux.

Je savais aussi pas mal de choses, en musique, de l’ « Ecole de Vienne », du trio Schönberg-Berg-Webern, du sérialisme, du dodéca(ca)phonisme et tout le tremblement. J’écoutais alors volontiers les pièces op. 11 et op. 19 de Schönberg par Pollini, la 2ème Sonate de Pierre Boulez par Claude Helffer, le Stimmung de Stockhausen, en essayant de me convaincre que j’étais à la pointe du « Progrès » en musique. Rien que du pur. Je me disais qu’il fallait que je me persuadasse que c’était ça, la beauté moderne. 

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J’étais là, à l’orchestre, à l’Opéra de Lyon, en 1970, avec une bande de barbus-chevelus, au milieu des effarouchés smokings-nœuds-papillons-robes-de-soirée, lors des débuts gauchistes de l’ « Opéra-nouveau » (Louis Erlo), pour la première du Wozzeck de Berg : les places, en ce soir inaugural, avaient provisoirement cessé d’être hiérarchisées. C’est un souvenir plutôt rigolo, mais je dois bien dire que, sur le moment, je n’avais entravé que pouic à la tragédie de cet humain de base qui ne savait dire que : « Jawohl, Herr Hauptmann ! », tuer sa maîtresse et se suicider. Je me sentais un peu diplodocus. Comme vexé de me voir en retard d'une extinction des espèces. Je réclamais ma part. Je voulais participer. Diplodocus, aujourd'hui, j'en suis un, mais je le sais, j'assume la chose, et même je la revendique. Et c'est le siècle qui a tort.

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Bref, j’étais « moderne » et en phase avec mon temps. Je croyais au « Progrès », à la bousculade inventive de l’ordre établi, au chamboulement fondateur, à la « destruction créatrice » (le concept-phare des théories économiques ultralibérales de Joseph Schumpeter). J’étais immergé dans l’expérimental novateur. Autrement dit, je n’avais rien compris. J’étais un âne, bête à manger du "son", par la bouche, par les yeux et par les oreilles. 

Et puis j’ai viré ma cuti, retourné ma veste, changé mon fusil d’épaule, jeté la défroque aux orties, brûlé ce que j’avais adoré. En un mot comme en cent : je me suis efforcé de « me dépouiller du vieil homme corrompu » et de « revêtir l’homme nouveau » (épître aux Ephésiens, IV, 22 et suiv.). Cela m’a pris beaucoup trop de temps pour y arriver, mais s’est produit dans un temps relativement bref. Le fruit devait être arrivé à pleine maturité. Suis-je moins bête pour autant ? Va savoir … En tout cas, aujourd’hui, je suis un peu plus sûr de ce que j’aime.

Et de ce que je n'aime pas. 

Voilà ce que je dis, moi.

dimanche, 06 décembre 2015

LE VINGTIÈME SIÈCLE ET LES ARTS 1/9

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ESSAI DE RECONSTITUTION D’UN ITINÉRAIRE PERSONNEL

(récapitulation songeuse et un peu raisonnée)

Introduction 

Je commence aujourd’hui un petit feuilleton, où j’ai voulu rassembler des idées exprimées ici même, au cours du temps, mais en ordre dispersé. Evidemment, ça vaut ce que ça vaut, et le titre indique assez qu’il s’agit d’un « itinéraire personnel ». J’ai juste essayé de comprendre les raisons d’un revirement brusque qui s’est opéré en moi, à un moment difficile à situer dans le temps. 

J’ai un jour cessé de m’intéresser à quelque chose qui m’avait très longtemps tenu en haleine : les « arts contemporains » en général, mais plus particulièrement à tout ce qu’il y avait d’expérimental dans la démarche de presque tous les artistes, qu’ils fussent « plasticiens » ou « acousticiens ». Soit dit en passant, si l’on ne parle guère d’ « artistes acousticiens », l’expression « artiste plasticien » semble avoir supplanté définitivement l’humble terme de « peintre ». Je me dis que Rembrandt et Delacroix auraient sûrement été flattés d’être élevés à la dignité d’ « artistes plasticiens ». 

J’ai donc un jour cessé de m’intéresser à la peinture expérimentale et à la musique expérimentale, dans lesquelles la part de bluff a fini par prendre à mes yeux et à mes oreilles l’aspect et la dimension d’une invasion par une armée de foutaises. J’ai révisé à mon usage quelques paroles de la Marseillaise : entendez-vous dans nos campagnes mugir ces horribles sornettes ? 

Voilà, je présente ici le résultat de ces modestes cogitations. 

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J’ai ici même cassé assez de sucre, en de multiples occasions, sur le dos des squelettes de Marcel Duchamp (pour les arts visuels) et d’Arnold Schönberg (pour les arts sonores), et ce fut tellement en pure perte, que je vais m’abstenir d’une énième diatribe contre ce qu’il faut bien appeler la destruction des formes artistiques au 20ème siècle, dans laquelle certains voient au contraire un « Progrès » décisif, ouvrant sur le prodigieux renouvellement de celles-ci. Les ai-je assez accusés d’être des fauteurs de guerre, d’avoir démoli toute la haute culture occidentale, la véritable création artistique, en reniant la recherche de la beauté ! Mais l’accusation, à la réflexion, manque de nuances et d’un minimum de subtilité. C’est le moins que je puisse reconnaître. 

Je préfère aujourd’hui me demander pourquoi ces grandes « innovations » que sont la musique atonale d’une part, avec toutes ses variantes, ramifications et subdivisions, et d’autre part le « ready made » et le dadaïsme, avec tous les épigones épidémiques et tous les épiclones épileptiques ou conceptuels qui s’en inspirent, ça ne passe décidément pas. Oui : pourquoi certaines attitudes de créateurs de musique et d’arts plastiques (puisqu’on ne peut plus parler de « peinture », appellation beaucoup trop réductrice, apparemment) me restent-elles (et pas seulement à moi), comme des arêtes violentes, en travers du gosier ? 

Pourquoi certaines « propositions » de gens qui s’intitulent « artistes » suscitent-elles à ce point mon aversion, provoquant à la surface de mon épiderme et jusque dans les couches profondes une horripilation tellurique, si je peux me permettre cet oxymore ? 

Ce qui me rassure un peu, c’est que je suis loin d’être le seul, et j'ai tendance à me dire que si, au concert, des gens applaudissent les bruits d’aspirateur de Brice Pauset, le « Ça tourne ça bloque » d’Ondřej Adamek (2007-2008),  ou les « Sequenze » (comment peut-on admirer, comme si c’était de la « musique », la performance sportive de Cathy Berberian dans Sequenza III ?) de Luciano Berio, ce n’est pas par enthousiasme pour ces musiques proprement dites, mais parce qu’on leur a dit que tout ça était très bien, que c’était le comble de la modernité, à côté de laquelle il était hors de question qu’ils passassent (efficacité de la propagande). 

Plus trivialement, on pourrait se dire aussi que, s’ils applaudissent frénétiquement art,20ème siècle,marcel duchamp,arnold schönberg,musique atonale,ready made,dadaïsme,brice pauset,Ondřej Adamek,cathy berberian,sequenza III,luciano berio,anton webern,beauvois et joule petit traité de manipulation,françois bayle,auditorium maurice ravel,lyon,percussions-claviers de lyon,jean-luc rimey-meille,acousmonium,les Cinq mouvements pour quatuor à cordes op. 5 (ou pire : les Six bagatelles pour quatuor à cordes op.9, cette merveille de synthèse d’idées musicales, paraît-il !) d’Anton Webern (qu’ils ne comprennent sans doute pas mieux que moi), c’est non seulement parce que c’est vite passé (respectivement 11’ et 3’51" par le quatuor Debussy), mais parce qu’ils ont payé leur place et qu’ils veulent repartir persuadés que leur temps et leur argent furent bien employés et qu’ils ont participé à une soirée formidable (voir théorie de l’engagement de Beauvois et Joule : l’individu répugne à se déjuger quand il a pris une décision). 

Je connais ce rôle absolument par cœur, pour l’avoir (trop) longtemps joué moi-même, parfois en toute sincérité, souvent avec le pincement à la mauvaise conscience de celui qui ne veut pas s’avouer qu’il se demande ce qu’il fait là. Pour être honnête, je suis obligé de reconnaître qu’il m’est arrivé d’éprouver des enthousiasmes pour des expériences musicales totalement inédites (l’acousmonium sur la scène de l’Auditorium Maurice Ravel avec François Bayle en personne à la table de mixage, un ensemble vocal spatialisé au Théâtre de la Croix-Rousse, tel concert des Percussions-Claviers de Lyon à l'époque de Jean-Luc Rimey-Meille…), mais finalement bien peu, en regard des perplexités, pour ne pas dire plus, qui furent les miennes en maintes occasions (un tromboniste de jazz connu jouant en solo pour une danseuse évoluant devant des « capteurs » reliés à un ordinateur censé modifier les sons et transposer en musique les mouvements et contorsions de la dame, c’était aussi à l’Auditorium, mais les programmes informatiques bégayaient peut-être encore dans leur langes). 

De la perplexité à la vacillation, il n’y avait qu’un pas. Puis un autre, de la vacillation à l’effondrement. 

Voilà ce que je dis, moi.

samedi, 05 décembre 2015

I'M A POOR LONESOME COWBOY

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L'ESCORTE (N°28)

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COP 21

Le dilemme est d'une simplicité angélique : si Rodrigue venge son père, il perd Chimène. S'il veut garder Chimène, il perd l'honneur de son père et de sa famille, il se déshonore lui-même. Ayant perdu son honneur, il devient alors haïssable aux yeux de Chimène. Sale temps pour l'amoureux.

Même choix cornélien pour le changement climatique : ce sera la croissance ou la planète. Pas les deux. Personne ne sauvera la planète en sauvant la croissance. A Paris, ils sont tous à tortiller du croupion pour ne pas nommer l'obstacle, pour tourner autour de cette réalité. Ah, que le « Développement durable » est joli ! Ah, l' « Economie décarbonée » ! Ah, les « Energies renouvelables » ! Quels beaux contes de fées pour grands enfants ! Que de jolies fables n'inventerait-on pas pour éviter d'affoler les foules !

Quelques illuminés, stipendiés des entreprises transnationales, clament aux quatre vents que c'est de la technique que viendra le salut. Ils ont lancé le concept époustouflant de « Géo-ingénierie » : ensemencer les océans avec du fer, envoyer dans l'espace des particules de je ne sais plus quoi pour diminuer le rayonnement solaire, ....

Ils ont raison : une seule solution pour résoudre les problèmes engendrés exclusivement par la technique et l'industrialisation à outrance :

LA FUITE EN AVANT.

Surtout, ne changeons rien au système !

Allons, enfants de la planète, le jour de gloire est arrivé ...

vendredi, 04 décembre 2015

I'M A POOR LONESOME COWBOY

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LE 20ème DE CAVALERIE (N°27)

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COP 21 

J'ai déjà eu l'occasion de dire ici tout le bien que je pense des positions défendues par Fabrice Nicolino (voir billet du 22 février, à propos de son livre Un Empoisonnement universel). La tribune qu'il publie dans Le Monde daté du 4 décembre (aujourd'hui même) confirme qu'on peut lui faire confiance pour ce qui est de faire tomber les masques d'hypocrisie de tous les faux curés qui officient lors de la grand'messe qui se donne depuis une petite semaine au Bourget.

Que dit-il, Fabrice Nicolino, dans sa tribune ? Pour résumer, il dit : "Pour avoir une idée de la sincérité des négociateurs du climat, regardez qui a été placé aux manettes". Or, dit-il, c'est là qu'on pressent la catastrophe. En effet, qui trouve-t-on au sommet du premier Sommet de la Terre à Stockholm en 1972 ? Il s'appelle Maurice Strong.

Sa carte de visite ? Né en 1929, mort en novembre 2015. Mais aussi et surtout : « Côté pile, il a été le vice-président, le président ou le PDG de firmes transnationales nord-américaines : Dome Petroleum, Caltex (groupe Chevron), Norcen Resources, Petro-Canada, Power Corporation. Au cœur l'énergie. Au cœur le pétrole ». Vous ne trouvez pas bizarre, vous, qu'un haut responsable de l'industrie la plus polluante devienne le grand manitou de la lutte pour la défense de l'environnement ? Disons-le : ça ne sent pas très bon.

Pour le Sommet de la Terre à Rio en 1992, Maurice Strong choisit comme bras droit Stephan Schmidheiny, une très belle carte de visite lui aussi : il est héritier d'une grande dynastie industrielle, qui a fait fortune avec l'amiante, à la tête de l'entreprise Eternit. Un très beau défenseur de la nature et de la santé humaine (3000 ouvriers italiens morts de l'amiante). 

Après Rio, Schmidheiny fonde le « Conseil mondial des affaires pour le développement durable ». Autant dire que c'est l'incendiaire qui se déguise en pompier. Y participent des entreprises aussi soucieuses d'environnement et de santé humaine que Syngenta (OGM), BASF, DuPont, Total, Dow Chemical : n'en jetez plus. Dans un livre, il va jusqu'à faire l'éloge de l'action de Shell dans le delta du Niger, pourtant « martyr écologique ».

Nicolino cite aussi le cas de Brice Lalonde, ce grand défenseur de la nature favorable au gaz de schiste : « Le gaz de schiste, il est bon aux Etats-Unis, pourquoi est-ce qu'il serait mauvais en France ? ».

Le cas de Laurence Tubiana est un peu différent. Elle ne loupe aucune conférence climatique. Elle a dirigé un think tank (IDDRI) qui a célébré le roi brésilien du soja transgénique. Les membres fondateurs ? EDF, GDF Suez, Lafarge, Saint-Gobain, Veolia Environnement. Quant à EPE (Entreprises pour l'environnement), c'est une association composée de Bayer, BASF, Vinci, Total, Solvay, Thales : que du beau monde, que d'éminents écologistes.

Paul Jorion a sans doute raison : si sauver l'humanité peut rapporter, l'humanité garde une chance.

Cliquez ci-dessus pour "Le temps qu'il fait le 4 décembre 2015".

Je cite pour finir la conclusion de Fabrice Nicolino : « L'heure est arrivée de mettre concrètement en cause la voiture individuelle, les écrans plats, les iPhone, le plastique, l'élevage industriel, le numérique et ses déchets électroniques, les innombrables colifichets - jouets, chaussures, cotonnades et vêtements, cafetières, meubles - venus de Chine ou d'ailleurs, les turbines, centrales, avions, TGV, vins, parfums partant dans l'autre sens.

N'est-il pas pleinement absurde de croire qu'on peut avancer en confiant la direction à ceux-là mêmes qui nous ont conduits au gouffre ? ».

Il faudrait placer la toute dernière phrase en lettres capitales au fronton de la grand'messe planétaire désormais connue sous le nom de COP 21. 

jeudi, 03 décembre 2015

I'M A POOR LONESOME COWBOY

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LES DALTON SE RACHÈTENT (N°26)

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21ème "COnférence des Parties".

Autrement dit :

COP21

C'est entendu, tout le monde voudrait bien sauver la planète.

Mais petit problème : ceux qui ont quelque chose ne veulent rien perdre, et ceux qui n'ont rien aimeraient bien acquérir quelque chose.

Ne nous faisons pas d'illusions : les riches feront tout pour continuer à s'enrichir, les pauvres feront des pieds et des mains pour s'éloigner de la pauvreté.

Pendant ce temps, de quel droit exigerait-on des industriels qu'ils cessent de faire des affaires et le plus de profit possible ? Qu'ils cessent de polluer l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, les sols qui nous nourrissent ? Qu'ils cessent d'empoisonner les hommes ? 

Autrement dit : personne ne veut décroître, tout le monde veut de la croissance. C'est l'incantation universelle.

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur la plaine : croissons ! Croissons !

Croassons !

CHERCHEZ L'ERREUR !

Pendant ce temps, la planète ... Quoi, la planète ?

QUELLE PLANÈTE ?

« C'est quoi, une planète ? - Bof, pas grand-chose : une boule dans l'espace avec de la vie dessus, de très très loin en très très loin. Et encore, on n'est pas sûr. Laisse tomber, ça vaut mieux. »

mercredi, 02 décembre 2015

I'M A POOR LONESOME COWBOY

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LA VILLE FANTÔME (N°25)

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Il y a 164 ans aujourd'hui, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu du grand, président de la République française, prend le pouvoir, devenant alors le très fameux "Napoléon-le-petit". Aujourd'hui, sous le règne de François-le-tout-petit, un autre coup d'Etat vient d'être commis : l'état d'urgence. L'état d'urgence est un coup d'Etat permanent.

Si encore ce dispositif d'exception pouvait nous jurer qu'il élève, entre la France et les futurs terroristes, un mur absolument infranchissable, passe encore. Mais rien n'est moins sûr, bien au contraire. A voir l'efficacité du dispositif mis en place par François-le-tout-petit après la tragédie de Charlie Hebdo en janvier, il est non seulement permis d'en douter, mais il est fort à craindre que la France ne finisse pas de si tôt de pleurer ses morts.

Qu'est-ce qu'il fera, au prochain attentat, François-le-tout-petit ? Qu'est-ce qu'il fera, Manuel Valls, alias "Monsieur menton-en-avant" ? Est-ce qu'ils peuvent nous promettre  qu'ils se feront hara kiri ? En place publique ? Pas que ça pourrait nous consoler, mais ce serait justice minimum.

Vive l'Etat de droit ! A bas l'état d'urgence ! 

mardi, 01 décembre 2015

I'M A POOR LONESOME COWBOY

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LA CARAVANE (N°24)

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Petite information entendue ce matin : du côté de Rennes, un ancien militant d'extrême-gauche a été assigné à résidence (on le soupçonne de dangerosité potentielle !). Quand l'assignation lui a été délivrée, il était chez lui, avec sa femme et ses enfants, mais les policiers n'ont pas sonné : ils ont démoli la porte. Résultat : 6000 €. de dégâts. Source : Ligue des droits de l'homme.

Il est urgent de contrôler la police. Il est urgent d'en finir avec l'état d'urgence. Vive l'état de droit.

Et c'est le moment choisi par Manuel Valls pour annoncer qu'il faudra peut-être prolonger l'état d'urgence ! Déjà qu'il est prévu jusqu'au 26 février. Les démocrates, les républicains (rien à voir avec "Les Républicains") peuvent commencer à avoir froid dans le dos.

D'autant que ceux qui soutiennent ou acceptent d'admettre (ou font semblant de croire) que l'état d'urgence va mettre en sécurité la France et les Français profèrent un pur et simple mensonge.