samedi, 22 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO
Bazooka (Kiki ou Loulou Picasso, je ne sais plus), avec son fascinant graphisme de rupture, dans (A suivre) n°11.
Andreas Baader et Ulrike Meinhof. Au fond, le cadavre de Hans Martin Schleyer après l'assassinat et, comme dans un miroir, la plaque d'immatriculation de sa voiture.
Pas vraiment de la BD, mais un vrai style. Qui triomphe en noir et blanc.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, bazooka productions, kiki picasso, loulou picasso, revue à suivre, bande à baader, rote armee fraktion, andreas baader, ulrike meinhof, hans martin schleyer, terrorisme, fraction armée rouge
vendredi, 21 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Le regretté Jean-Claude Forest, dans (A suivre) n°24.
Ce sont des gens comme Forest qui font mériter à la BD l'appellation de "Neuvième art".
Ah, Forest et sa talentueuse religion du corps féminin ! Barbarella (avec sa machine à faire mourir de plaisir ; avec son "Aiktor" le robot, disant après la "chose" : « Oh madame, je connais mes faiblesses : mes élans ont quelque chose de mécanique. - Aiktor, vous êtes sublime jusque dans vos répliques », cité de mémoire) pourquoi on ne ressort pas la version originale, celle d'avant la censure, au fait ?) !
Le Semble-lune, cette drôle d'histoire où, sur fond de concurrence compagnonnique (Browningwell contre Spoonlove, alias "Renard de liberté" contre "Varlope filante"), Barbarella va devenir mère en même temps que "mère" compagnonnique et cosmique effigie de la "Science éclairant le monde" (grâce au "Tric-Trac-Transfert"), c'est de la science-fiction si l'on veut, mais c'est surtout du Jean-Claude Forest, en train de parler d'art et d'amour. Et de l'amour de l'art. Et de la conquête des dix-huit planètes du système Faustroll.
J'adore Mystérieuse, matin, midi et soir, avec son "arbre minuit", avec son professeur Alizarine, avec son irruption de Barbarella devenue vieille dame. Pour raconter des histoires à son jeune fils, Fred a inventé l'île A sur la carte de l'Atlantique ; pour rendre hommage à L'Île mystérieuse de Jules Verne, Forest a inventé l'île du Pourquoi, avec sa forme en point d'interrogation.
J'aime beaucoup le cycle des Hypocrite : ...et le monstre du Loch Ness, Comment Décoder l'Etircopyh (à lire dans un miroir), N'Importe quoi de cheval, ce dernier avec son improbable espion Freddy-Fred, dit Le Fred, avec son pont d'Avignon en forme de tigre à dents de sabre, qui finit par s'effondrer, avec son Brise-Bise ronchon mais cœur d'or, avec, avec ...
J'ai une tendresse pour le graphiquement foutraque et déjanté Tiroirs de poche ... (et fonds de miroirs), avec ses chansons sans musique, ses femelles en chaleur et ses mâles au calibre respectable. Probablement sans queue ni tête (façon de parler), sans doute expérimental, mais indispensable.
Bref, ce que je n'aime pas, chez Jean-Claude Forest, c'est tellement peu que c'est ... rien du tout.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, revue à suivre, jean-claude forest, le semble-lune, docteur faustroll, mystérieuse matin midi et soir, jules verne l'île mystérieuse, hypocrite et le monstre du loch ness, la revanche d'hypocrite, comment décoder l'étircopyh, n'importe quoi de cheval, tiroirs de poche et fonds de miroirs
mercredi, 19 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO
Lacroix , dans (A suivre) n°24.
Je ne sais pas si Lacroix a fait beaucoup d'autres BD. Je sais seulement que sous l'alias d'Alias, il a produit un album tout à fait délectable, au titre sympathique de Fariboles sidérales. On y assiste entre autres à une mémorable partie d'échecs spatiaux entre l'espèce humaine et de méchants robots, les "andrinos". Chaque pièce est ici figurée par une flotte spatiale dont tous les membres sont des militaires bornés, impatients d'en découdre, mais attendant avec discipline l'ordre de partir à l'assaut. La flotte principale est évidemment la reine (ci-dessous). C'est celle-ci que le stratège humain décide de sacrifier. Le stratège des "andrinos" se jette sur la proie prestigieuse ainsi offerte, incapable d'imaginer que, trois coups plus tard, il sera mat. Un robot est-il, en 1979, capable de calculer, dans sa logique, le sacrifice de la reine ? Aussi l'humain triomphe-t-il de la machine, grâce à son audace et à son intelligence.
Il n'est pas sûr que Lacroix pourrait imaginer une telle histoire aujourd'hui. C'est que Deep blue est passé par là, en battant le champion du monde Garry Kasparov (1997). Et que depuis, on a fait mieux, puisqu'il existe aujourd'hui des machines programmées pour apprendre en même temps qu'elles fonctionnent, grâce au "deep learning". Tremblez, humains !
On nous dit que c'est ça, le Progrès. Or, c'est bien connu, on n'arrête pas le Progrès.
Mais Alexandre Vialatte (tiens, il y avait longtemps que) a réfuté la maxime de façon définitive :
« On n'arrête pas le progrès : il s'arrête tout seul ».
On peut ne pas être d'accord. Car il n'est pas impossible qu'un de ces jours prochains, le progrès nous marche dessus pour avancer tout seul comme un grand, après s'être débarrassé de l'humanité, ce fardeau encombrant.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, revue à suivre, lacroix, fariboles sidérales, robot, deep blue garry kasparov, deep learning, progrès, on n'arrête pas le progrès, alexandre vialatte
mardi, 18 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Mandryka et son Concombre masqué, le légume raisonneur au nez ithyphallique (mais pas pioupiesque), dans (A suivre) n°2.
Mandryka, en compagnie de Gotlib et de Bretécher, avait fondé L'Echo des savanes, cette revue inoubliable et géniale, dans le premier numéro de laquelle Gotlib n'y allait pas de main-morte pour affirmer qu'il faisait désormais de la bande dessinée pour adultes, en réécrivant à sa façon les histoires du Petit Poucet et de ses frères ("gloupfl ! glopfl !"), de Tarzan ("ça dire à toi ?") ou de Blanche-Neige entourée de sept nains qui avaient la particularité intéressante de n'être pas nains partout.
Je me rappelle aussi, de Bretécher, deux adolescentes qui se mettaient dans tous leurs états au moment de leur premier tampax, qui se cachaient pour ça dans un placard, et qui, une fois munies de la chose, descendaient se pavaner dans la rue avec des airs de "grandes".
*******************
Aucun rapport, juste pour expliquer le "pioupiesque" :
« Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes l'ont dépravé ».
A. R.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, mandryka, le concombre masqué, revue à suivre, gotlib, bretécher, revue l'écho des savanes
dimanche, 16 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO
Le très rabelaisien (et prolifique) Max Cabanes, dans (A suivre) n°1.
De gauche à droite Ysengrin, Hersent et Renart à la main baladeuse, qui n'aime rien tant que "trousser la gueuse" (quoiqu'ici il n'y ait rien à trousser au sens propre), dans la version probablement originale du "doigt d'honneur". Quelle santé ! D'autant que la dame montre à l'occasion toute la chaleur de son tempérament.
Cabanes a récemment (2014 ?) adapté en BD le formidable roman de Jean-Patrick Manchette Fatale, dans lequel une tueuse à gages sème la mort chez les notables d'une ville pourrie, allant jusqu'à faire usage d'une Weatherby 460 (avec sa balle de 32,4g. à comparer aux 10,2 du 357 magnum !), qui a dû sacrément lui démancher l'épaule au moment du tir. Si je me souviens bien, ça finit assez mal pour elle.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, revue à suivre, roman de renart, ysengrin, hersent la louve, renart le goupil, rabelaisien, jean-patrick manchette, fatale manchette, weatherby 460, max cabanes bd
vendredi, 14 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Christian Binet dessine ici la moitié postérieure de Madame Bidochon (la série Les Bidochon en était à son vingtième album en 2010, malgré le procès de vrais Bidochon de je ne sais plus où, qui ont mis plus de dix ans à se rendre compte que, leur nom étant devenu célèbre, ils pouvaient gratter quelque chose, mais qui en ont été pour leurs frais), dans (A suivre) n°26.
J'apprécie la série, sans être un fanatique. Là où je me dis que Binet a fait très fort, c'est qu'il a (presque) fait de Bidochon un nom commun, passé dans le langage courant. Ce qui s'appelle, si je ne me trompe, une antonomase dans le langage des fleurs (de rhétorique), pas tout à fait au même titre que Don Juan, Harpagon, Tartuffe ou Apollon, mais pas très loin. Quel était l'écrivain qui rêvait d'inventer un stéréotype, parce qu'il considérait que c'était une preuve du génie (et du succès : je pense ici au "beauf" de Cabu, mot sur lequel certains ont même bâti le mot "beaufitude" ; remarquez que la Ségolène a bien fait "bravitude", alors ... Après tout, ce n'est qu'une histoire de suffixe !) ?
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, christian binet, les bidochon, revue à suivre, antonomase, cabu, cabu mon beauf, bravitude, ségolène royal, humour
jeudi, 13 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Sur les bancs du fond des cimaises de ma galerie BD, près du radiateur (« C'est là qu'ils s'épanouissent », disait Jacques Bodoin).
Martin Lodewijk n'est pas un "grand" de la BD, mais le gag est gentil, dans (A suivre) n°11.
Pour la ressemblance, j'hésite entre un souvenir du maître d'hôtel du "Klow", le restaurant syldave du Sceptre d'Ottokar,
et un autre de l'inoubliable maire de Champignac (ici dans une de ses brillantes envolées rhétoriques, moins le chapeau melon, dans Le Prisonnier du Bouddha).
En bas à droite de l'image, juste à côté du préfet qui fait la sieste, le bruit du "Générateur Atomique Gamma" (G.A.G. en abrégé !), cette invention géniale qui confère un sens propre à la vignette suivante, qui finit la phrase : « ... toujours plus hauts ! ».
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, martin lodewijk, bd, revue à suivre, tintin, le sceptre d'ottokar, hergé, maire de champignac, franquin
mercredi, 12 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Au premier rang des cimaises de ma galerie BD.
Hugo Pratt : ici Corto Maltese en Sibérie, en compagnie de Nino Ferrer rhabillé en "Capitaine Nino". Corto, ce personnage entré en France par l'entremise de Pif gadget, qui s'efforce d'empêcher les fantômes de son passé (autrement dit la nostalgie, ou alors les regrets) de l'envahir, bien qu'on sache que sa route a croisé (outre Bouche dorée, le professeur Steiner, Venexiana Stevenson ou l'officier Sorrentino), en 1907, celle de Staline, quand celui-ci était portier de nuit à Ancône ou voleur des cloches de l'église arménienne Saint-Lazare à Venise (La Maison dorée de Samarkand) ; ou, en France, quelque part entre Zuydcoote et Bray-Dunes entre 1914 et 1918 (Les Celtiques), un Rotschild dont il est impatient d'aller goûter le bordeaux ; ou encore, toujours entre 14 et 18, mais en Italie cette fois, du côté de Sette Casoni, un certain armateur grec du nom transparent d'Onatis (Sous le Drapeau de l'argent) ; l'auteur, en restant savamment allusif, crée ainsi, derrière son personnage, une étonnante profondeur de champ historique qui lui confère une épaisseur dont il n'est pas dénué par ailleurs, qui est sans doute pour quelque chose dans le pouvoir de fascination qu'il exerce ; Corto Maltese pourrait à bon droit endosser la paternité de cet alexandrin :
« J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans »
(est-il besoin de préciser que l'auteur s'appelle Baudelaire ?),
dans (A suivre) n°4.
09:05 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, hugo pratt, bd, corto maltese, nino ferrer, staline, la maison dorée de samarkand, rotschild, zuydcoote bray dunes, pratt les celtiques, aristote onassis, armateur grec, j'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans, baudelaire
mardi, 11 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Ted Benoît, que j'avais découvert avec un Hôpital plus vrai que le vécu hospitalier, et qui vient de nous quitter (ici, Ray Banana dans Berceuse électrique, une bonne histoire de détective, de secte d'illuminés envolés vers Sirius et les étoiles, de robots indestructibles, de savant fou et de belles carrosseries américaines des années 1950), dans (A suivre) n°36.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, revue à suivre, ted benoît, berceuse électrique, ray banana
lundi, 10 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
… C’ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Jean-Claude Claeys (plutôt un illustrateur, en vérité, mais quel !...), dans (A suivre) n°2.
La réponse à la question posée par la dame est « Oui », bien entendu.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, jean-claude claeys, revue à suivre bd, bd
dimanche, 09 octobre 2016
ÇA FAISAIT DES BULLES …
... C'ÉTAIT RIGOLO.
Aux cimaises de ma galerie BD.
Avoine, dans (A suivre) n°29.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, avoine bd, revue à suivre, bd
mercredi, 05 octobre 2016
LA VIE SECRÈTE DE MARTINE
Pour Marcel Marlier, avec le temps de l'ordre moral, vint plus tard l'autocensure, et avec elle, l'obligation où il s'est vu de dessiner un pantalon à sa petite héroïne. Ainsi vont les mœurs, de l'innocence heureuse à la suspicion ratatinée.
09:03 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, livres pour enfants, marlier martine, marcel marlier, parodie, éditions casterman
lundi, 03 octobre 2016
JACQUES TARDI ET 14-18
Pour le grand artiste de la BD Jacques Tardi, la guerre de 1914-1918 est une drôle d’obsession. On ne compte plus les volumes qu’il a consacrés au massacre, de La Véritable histoire du soldat inconnu à Putain de guerre !, en passant par C’était la Guerre des tranchées, La Fleur au fusil ou Varlot soldat (ce dernier avec Daeninckx). Il n’est pas jusqu’à Adieu Brindavoine qui ne l’évoque à la fin.
L'instant d'après, Broutille s'abat lourdement, "un gentil sourire aux lèvres, et un peu de sang sur les dents".
C’est une obsession que je partage : raison pour laquelle je me suis jeté sur son dernier album. Ce n’est pas d’aujourd’hui que la folie de cet assassinat de l’Europe par des élites fanatisées m’a sauté à la figure comme une grenade. L’humaniste et grand pacifiste Romain Rolland n’a dû d'échapper au sort que les dites élites lui réservaient qu’à son exil pendant toute la durée des hostilités (jusqu’en 1919, voir son Journal de guerre).
Des hordes de paysans français ont été changées par un coup de baguette tragique en « poilus », en « pioupious », en « tourlourous », tous bons pour la mitraille. Les jeunes hommes de France ont été envoyés à l’abattoir. C’est à force de voir les kyrielles de noms sur des plaques de marbres ou le granit des monuments aux morts que j’ai considéré la première guerre mondiale comme le crime qui a précédé et fondé toutes les autres horreurs qui l’ont suivie et ont fait du 20ème siècle le siècle de la haine de l’homme, y compris dans le domaine des arts. Et je ne dis pas l’effet que m’ont fait les alignements de croix blanches quand j’ai mis le pied sur la terre de Douaumont (quoique le cimetière américain de Colleville-sur-Mer ou le coin de terre canadienne de la crête de Vimy soient tout aussi poignants).
Tardi non plus ne s’est pas remis de ce génocide des Européens, cette première Shoah du siècle, une Shoah inaugurale en quelque sorte, qui annonçait (et autorisait) celles qui ont dévoré les chrétiens de Turquie, les juifs d'Europe, les Cambodgiens, les Tutsis, etc. Il vient de nous en remettre une couche, avec Le Dernier assaut. Pour dire le vrai, c’est un album d’une terrible violence graphique, où l’auteur semble avoir mis toute la rage ressentie face à l’épouvante imposée à tout un peuple.
On suit ici l’errance du brancardier Augustin parmi les ruines, les trous d’obus, les cadavres, le chaos, qui raconte les choses, et qui sert largement de prétexte à balayer tous les théâtres d’opérations, y compris, sous forme de commentaires comme en « voix off », des incursions dans le futur (l’A.O.F. sénégalaise de 1944 où notre armée commit un « crime d’Etat ») : là, c’est Tardi qui parle.
Augustin qui achève Grumeau sur son brancard parce que ses cris risquent de le faire repérer par les boches (mais Grumeau lui rend la pareille à la fin, cf. ci-dessous). Augustin qui se voit menacé du peloton d’exécution par un capitaine de la coloniale qui a tout vu, alors que lui-même vient de tuer deux supplétifs africains qui contestaient ses ordres, et dont l’un lui avait ouvert le ventre à la baïonnette. Il en crève.
Je ne vais pas résumer le bouquin. Tardi s’y efforce de nous faire toucher du doigt l’intensité de l’horreur. On ne sort pas indemne de la lecture.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : je n’ai pas (encore) écouté le CD joint à l’album (au fait, monsieur Tardi, chapeau pour la pochette !), où Dominique Grange et le groupe Accordzéâm chante des chansons engagées, comme elle le fait depuis toujours. Je déteste par principe la chanson militante, que j’associe, à tort ou à raison, au jdanovisme, au réalisme socialiste et aux affiches maoïstes qui exaltaient le peuple chinois et l’infaillibilité de son « Guide ». Accessoirement, le très honorable docteur Grange (son cabinet était boulevard des Belges, pour dire l’honorabilité), l’ophtalmologiste qui suivait les yeux de la famille autrefois, était, je crois, le père de la chanteuse, qui est depuis fort longtemps la compagne de ce dessinateur remarquable.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, tardi, le dernier assaut, dominique grange, la véritable histoire du soldat inconnu, putain de guerre, c'était la guerre des tranchées, la fleur au fusil, varlot soldat, didier daeninckx, adieu brindavoine, romain rolland journal de guerre, guerre de 14-18, douaumont, crête de vimy, europe, shoah, génocide
samedi, 14 mai 2016
UNE BLAGUE DE DANY 6/7
HARCÈLEMENT ?
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, dessin humoristique, humour, dany
vendredi, 13 mai 2016
UNE BLAGUE DE DANY 5/7
A LA PHARMACIE
Dernière vignette de la planche. La dame est venue se renseigner pour savoir si elle pouvait trouver ici quelque chose contre les rhumatismes, puis Parkinson, puis Alzheimer, puis l'infarctus, puis l'incontinence, et enfin la prostate. La pharmacienne s'étonne : mais pourquoi toutes ces questions ?
Réponse de la dame.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, humour, bande dessinée, dany
jeudi, 12 mai 2016
UNE BLAGUE DE DANY 4/7
EFFET(S)
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, humour, bd érotique, dany
mercredi, 11 mai 2016
UNE BLAGUE DE DANY 3/7
MARIAGE
********************
********************
Tous aux abris !
La publicité débarque sur France Culture !
Voilà, c'est fait. La pub a posé l'ongle du petit orteil !
Pour le moment, c'est à 6 h 30 : les très riches (on parle de l'ISF) sont invités à penser aux paralytiques au moment de payer leurs impôts. Pour le moment, on nous épargne les sourds, les aveugles, les culs de jatte, mais jusqu'à quand ?
J'imagine qu'il attendent de voir les réactions pour y entrer le pied complet !
Moi, c'est simple, messieurs de France Culture, je vous préviens : je coupe le son.
Sur quelle terre VIERGE DE PUB faudra-t-il émigrer ?
HALTE A LA POLLUTION !!!!!!!!!!!!
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bande dessinée érotique, bd, dany, humour, blague salace, france culture, publicité, radio france
mardi, 10 mai 2016
UNE BLAGUE DE DANY 2/7
FIANÇAILLES
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, dany, humour, blague salace, sexe, érotisme
lundi, 09 mai 2016
UNE BLAGUE DE DANY 1/7
CHAUSSETTES
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, dany, humour, blague salace, sexe, érotisme
dimanche, 08 mai 2016
I'M A POOR LONESOME COWBOY
CALAMITY JANE (N°30)
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : i'm a poor lonesome cowboy, bande dessinée, lucky luke, morris & goscinny
samedi, 23 avril 2016
I'M A POOR LONESOME COWBOY
LES DALTON DANS LE BLIZZARD (N°22)
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, lucky luke, morris bd, morris goscinny, les dalton dans le bllizzard, humour, i'm a poor lonesome cowboy
dimanche, 17 avril 2016
A PROPOS DE BIENVEILLANCE
C'est rigolo, la façon dont les choses se passent parfois.
Je viens de lire et commenter le livre d'Yves Michaud, Contre la Bienveillance (Stock, 2016, voir mes billets du 9 au 12 avril), et voilà-t-il pas que je vois, trônant en bonne place dans une page du Monde daté 17-18 avril, une publicité pour une "banque d'un genre nouveau", dont la raison sociale s'assortit du délicieux slogan (et sûrement sincère, n'en doutons pas un instant : enfin une banque à intention "altermondialiste" authentique) "Une autre banque est possible". Allez, mettons ça sur le compte de l'air du temps et n'en parlons plus.
En opérant l'agrandissement du mot, j'ai effacé les deux autres coups de bluff (les petites impostures inhérentes à la nature même de toute publicité) : "coopération" et "engagement".
Une preuve quand même qu'Yves Michaud, en critiquant la société du "Care" que certains tentent de promouvoir, a mis le doigt sur un des points les plus antipathiques de l'époque, qui s'efforce de vous attirer dans un maternage hypocrite, pour mieux masquer sa ferme intention de faire en sorte que rien ne bouge dans l'organisation sociale, les hiérarchies et la façon de gouverner. Mon banquier, je ne lui demande pas d'être bienveillant : j'attends qu'il soit honnête, et à tous égards. Pas plus que je ne demande à l'Etat et à l'organisation sociale d'être bienveillants : j'attends qu'ils soient guidés par un esprit de justice.
A noter le souvenir à peine démarqué du slogan de campagne, désormais célébrissime, du candidat Barack Obama : "Yes, we can !" ("avec vous" - qui n'est pas la même chose que "ensemble", autre imposture, en plus subtil - n'étant là que pour interpeller l'éventuel poisson et le motiver à mordre à l'hameçon). A noter aussi l'autre slogan, celui qui irrigue la dite époque et dont on bourre le crâne des populations pour qu'elles obtempèrent à la sommation : "Change is good" (haut de l'image). Sous-entendu : "Changez, ou gare à vous !!!".
A noter enfin le "style BD" de cette publicité, y compris, en arrière-plan, pour faire décontracté, le plan de travail du dessinateur de BD en personne (il s'appelle Artus), avec ses petits pots, son encre, ses tréteaux, etc. N'est-ce pas que vous avez vraiment l'impression que cette banque vous a compris et s'est mise à votre portée pour combler vos attentes ? Une banque philanthropique, pour sûr !
Comme le disait le regretté Jean-Marc Reiser : On vit une époque formidable !
Voilà ce que je dis, moi.
mardi, 15 mars 2016
I'M A POOR LONESOME COWBOY
TORTILLAS POUR LES DALTON (N°31)
C'est là que Goscinny a cassé sa pipe.
C'est là que la meilleure série s'arrête.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, lucky luke, tortillas pour les dalton, goscinny, morris et goscinny
vendredi, 04 mars 2016
COMME INDICE, C'EST PLUTÔT MAIGRE
Photo Frédéric Chambe.
09:00 Publié dans PAS PHOTOGRAPHE MAIS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, bande dessinée, humour, gotlib, rubrique à brac, commissaire bougret, blondeaux georges jacques babylas, inspecteur charolles
jeudi, 03 mars 2016
CABU À LYON
2/2
Louis Pradel, alias « Zizi », n’a pas fait que du mal, mais il a présidé à quelques-unes des principales défigurations dont la ville a été la victime, à commencer par le passage de l’autoroute A7 / A6 en pleine ville et ses calamiteux corollaires : le tristement célèbre tunnel de Fourvière et le Centre d’Echanges de Perrache (alias « le blockhaus », véritable muraille de Chine obstruant l’immense espace libre et richement arboré que constituait jusque-là le « cours de Verdun »). Imaginez "Central Park" en plein Lyon (à l'échelle de la ville), alors là oui, ça aurait eu de la gueule.
AVANT
Le cours de Verdun, anciennement "cours du Midi". C'était avant la démence urbanistique de Louis Pradel, avant le tunnel de Fourvière, avant l'immonde "centre d'échanges de Perrache". Oui, Pradel était vraiment atteint de bétonnite furieuse. Heureusement, à gauche, le bâtiment bas en façade abrite toujours la Brasserie Georges (mais il faut voir devant quelle perspective actuelle, peu sympathique).
APRÈS
Le quartier Perrache après Pradel ! Ça, c'est de l'urbanisme, monsieur ! En haut, l'entrée du fatal tunnel. De gauche à droite : les deux prisons, dont la "panoptique", devenues une université catholique ; la gare ; le "blockhaus", résultat de l'aberration pradélienne ; la place Carnot, coupée en deux par la rampe d'accès. Merci, monsieur le maire !
Les deux "jardins" en terrasse (quatrième ou cinquième niveau, je ne sais plus), c'était juste le "concept" avancé pour vendre tout le projet. Il faut voir aujourd'hui le "concept" de l'intérieur pour mesurer l'aliénation mentale sur laquelle celui-ci repose.
Tous les jours, qu’il est doux d’entendre les automobilistes et les Lyonnais rendre grâce à Zizi Pradel d’être ainsi tombé sous le charme de Los Angeles au cours de son séjour dans cette ville, juste parce qu’ « ils ont des voies express avec seize couloirs de circulation », et que ce qui est bon pour les Américains ne saurait être mauvais pour les Lyonnais.
La cathédrale Saint-Jean et la basilique de Fourvière, dans l'axe de la petite et sombre rue d'Amboise.
Cabu a très bien rendu la nature ubuesque du gouvernement municipal tel que conçu par Pradel, capable de proférer de belles âneries : « J’aime voir couler le béton, car en marbre, cela coûterait trop cher ». Cabu publiait ses reportages dans Charlie Hebdo, ce qui donnait à ses sujets une ampleur nationale.
Reportage de Cabu parmi les prostituées réfugiées dans l'église Saint-Nizier. La "porte-parole" se faisait effectivement appeler Ulla.
Aujourd’hui, l’absence d’un tel relais se fait cruellement sentir : quel média national diffuserait, par exemple, un reportage sur la catastrophe qui s’est abattue sur l’Hôtel-Dieu de Lyon, ce « Monument Historique » (ça lui fait une belle jambe) que Gérard Collomb, l’infernal lointain successeur de Pradel, a bradé au privé ? En ces temps de libéralisme fanatique, il ne fait pas bon défendre le bien commun, les services publics, etc. C’est décidé : tout pour la « liberté d’entreprendre ». Autrement dit : liberté pour les loups.
Les maires se suivent, leurs dégâts se ressemblent. Pauvre Hôtel-Dieu, confisqué aux Lyonnais, auxquels les nouveaux (richissimes) seigneurs des lieux consentiront à faire l'aumône d'une promenade à travers les bâtiments (contre versement de 80.000 euros environ par la municipalité, c'est-à-dire par le portefeuille des contribuables).
Dans un autre reportage, Cabu évoque l’incroyable manifestation des prostituées lyonnaises, emmenées par Ulla, qui avaient occupé l’église Saint-Nizier pour je ne sais plus quelle raison (tracasseries policières, probablement). La figure que je retiens ici, est celle du curé de Saint-Nizier, le débonnaire père Béal, que Cabu ne nomme pas, dont il dessine un profil tout à fait exact, mais dont je redoutais et haïssais l’haleine fétide qui provenait de derrière la grille du confessionnal, quand il était à Saint-Polycarpe : le père Béal refoulait salement du goulot. L'haleine du père Béal est-elle pour quelque chose dans ma perte de la foi ?
"La paroisse des bourgeois lyonnais" : quelqu'un aurait dû l'emmener à l'église de la Rédemption. Là oui, il l'aurait vue, la bourgeoisie lyonnaise.
J’avoue que, sur certains points, les reportages de Cabu tombent dans la facilité des clichés, stéréotypes et autres caricatures : il n’y a pas que le journalisme dans la vie. Il faut bien s’amuser un peu. Alors il ramasse le tout-venant de l'air du temps : Cabu ne s'est pas toujours fatigué à dénicher de l'original. Eh oui, il lui arrivait de se laisser aller. Lyon comptait-il vraiment « une pute pour cent habitants (record de France) » ? Et je ne suis pas sûr qu’il faille ajouter un « fleuve de stupre » (qui « dégouline de la Croix-Rousse », scandale !) aux trois traditionnels (Rhône, Saône et beaujolais).
Le père Béal s'excusant auprès des prostituées de les déranger, pour une histoire de petite cuillère ....
Car aujourd’hui, en matière de stupre, la concurrence est rude : il n’y a qu’à se balader sur internet pour voir toutes sortes de quidams et de quidamesses s’adonner à l’exhibition filmée de leurs laborieuses et navrantes galipettes.
Une image des notables lyonnais, vraiment ?
Cabu à Lyon, finalement, rigolo, mais non, pas de quoi se relever la nuit. Il a, le plus souvent, fait infiniment mieux.
Voilà ce que je dis, moi.
Note : aux dernières nouvelles, il serait question de reclasser la jonction autoroutière A6/A7 qui traverse Lyon en "boulevard urbain". Si Gérard Collomb, actuel merdelyon, parvient à obtenir cette reconversion, alors là, je dirai : "chapeau !". Et je limerai mes incisives avant de tâter de son mollet.
Courage, Gérard. Juré : si tu finis par obtenir la destruction du "blockhaus", je vote pour toi aux prochaines municipales.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, cabu, charlie hebdo, louis pradel, maire de lyon, tunnel de fourvière, centre d'échanges de perrache, cours de verdun, brasserie georges, prostitution lyon, gérard collomb, hôtel-dieu lyon, église saint-nizier, église saint-polycarpe, bande dessinée