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mercredi, 29 juillet 2020

ANGELO

Angelo est une drôle de chose : 140 pages, tout juste un petit roman, et qui, après avoir commencé par une fuite à cheval du personnage, s’achève sur une esquive, ou plutôt sur un départ. Que se passe-t-il entre le début et cette « fin » ? Angelo, après avoir franchi acrobatiquement la frontière française (ah, le « prestige des jambes » d'Angelo lorsqu'il fait sauter son cheval Boïardo par-dessus la barrière, d'une belle détente, sous les yeux médusés du douanier !), abandonne au plus vite son superbe uniforme de colonel des hussards du roi de Sardaigne pour se déguiser en humble paysan.

Il fait bien, car il vient de tuer un important espion de l’Autriche en pays piémontais, le baron Schwarz, une fieffée canaille. On ne peut pas dire qu’Angelo l’ait assassiné : le duel a duré, et la trouée qu’a faite le sabre dans la poitrine montre que ce fut un duel loyal – mais une véritable signature pour le policier venu examiner le cadavre : « Cela n’était pas une comédie de duel. On lui avait longuement permis de défendre sa vie. La blessure unique dont il était mort était singulière pour avoir été faite au sabre qui, dans l’exaltation des combats, mâche toujours un peu les chairs. C’était un coup de pointe, net comme un coup d’épée, qui avait proprement percé le cœur ».

Puis il fait la connaissance, au château de La Valette, du vieux marquis Laurent de Théus, dont il a « protégé » la sœur Céline lors d’un voyage nocturne et périlleux, mais aussi et surtout d’un parfum dont il tombe aussitôt amoureux, au point de dérober le mouchoir où il l’a respiré et de faire confectionner un joli étui pour pouvoir le porter en permanence attaché à son cou. Puis il se fait « adopter » par le vicaire général de l’archevêque d’Aix, ville où il se fait remarquer par son art totalement maîtrisé de monter à cheval et de manier le sabre.

Puis il retourne à La Valette, où il fait enfin la connaissance de Pauline de Théus, la très jeune épouse (vingt-deux ans) du marquis (qui en a soixante-huit). Angelo et Pauline se sont à peine trouvés en présence que le marquis confie au jeune homme une mission confidentielle : « porter une lettre », en lui disant que des gens mal intentionnés se mettraient peut-être en travers de la route. On dirait que Giono se réserve pour plus tard les complexités qu'entraînera l'amour fou entre les deux jeunes gens.

A tous ces gens, il faut ajouter « l’homme au carrick », dont on devine assez vite que c’est un policier, sans doute en mission pour le compte de la Monarchie de Juillet (on est en 1832). Mission utile, mais finalement vaine, puisqu’on apprendra un peu plus tard qu’un coffre officiel contenant sept cent mille francs a été emporté par des conspirateurs, deux gendarmes ayant été tués. Malgré les deux pistolets chargés du policier, dont les coups ne seront pourtant pas perdus pour tout le monde (voir ci-dessous).

L’homme au carrick, qui semble être à tu et à toi avec la vieille Céline de Théus, ne se doute pas que c’est son frère Laurent qui dirige le groupe des conspirateurs légitimistes, qu’il est diablement efficace et qu’il lui a flanqué, au cours des événements de la nuit, deux balles dans le corps (mais dans le dos). Le marquis a été sauvé par un médecin et sa fille d’une noyade certaine, et passe quelques mois dans leur maison jusqu’à guérison complète.

On a compris peut-être que c'est cette fille du médecin qui est devenue la marquise de Théus. Elle raconte à la vieille Céline toute la scène du sauvetage et la suite au cours d’une scène passionnée. Céline veut à tout prix savoir de quoi il retourne avec cette toute jeune femme aux grands yeux qui a épousé son frère on ne sait comment, et lui demande d’expliquer par le menu. Mais elle tombe des nues, à la fin de l’explication (qui dure jusqu’au matin), en apprenant tout ce qui est arrivé à son frère. Céline disparaît ensuite du paysage : elle a rempli sa fonction narrative, elle n’est plus nécessaire à l’auteur.

Angelo fait encore, incidemment, la connaissance des "bergers" du marquis, vingt gars qui montent bougrement bien à cheval et qui s’exercent dans leur "bergerie" à casser des bouteilles vides à coups de pistolet. Le "troupeau" de moutons, aux dires du marquis, est dans la plaine et n’attend que le moment de monter à l’estive. Un des bergers, qui a manié le sabre, se mesure quand même à Angelo, mais demande grâce très vite, devant la science que celui-ci possède dans le maniement de l’arme. Pauline n’a rien perdu de la scène. Pas besoin d’insister pour savoir à quelle sorte de bande on a ici affaire.

Je retiens encore le passage où Angelo, ayant sollicité l’enseignement de monsieur Brisse, le maître d’armes le plus renommé de la ville, finit par se mesurer à lui dans deux assauts quotidiens où il a demandé au vieux maître – qui avoue qu'il n’a plus rien à lui apprendre – de ne pas le ménager, et où celui-ci lui montre des choses qu’il n’a jamais incluses dans son enseignement.

Au total, un drôle de livre, donc, aux airs tant soit peu inaboutis, mais diablement intéressant quand même. Angelo est le type même du héros stendhalien. Les voltes et figures qu’il fait exécuter à sa monture, et qui suscitent tout l’intérêt des dames et la jalousie de leurs galants, me font penser à des scènes de Lucien Leuwen – à la différence que Leuwen se ridiculise un jour en tombant de cheval, juste sous les fenêtres de madame de Chasteller. Il est vrai qu'il se rattrape largement, en brillant un soir de tous ses feux au cours d'un bal, où le lecteur comprend que Stendhal revêt son héros de toutes les séductions. Nul doute que Giono entoure son Angelo d'une sollicitude identique, avant qu'il soit embringué dans la terrible histoire du choléra (Le Hussard sur le toit).

Le héros stendhalien possède une grâce dans les manières qui le fait admirer de tous. Même le marquis, qui en a vu des vertes et des pas mûres, est soufflé par ce jeune homme, naïf si l’on veut, mais qui a surtout besoin de grandeur dans ses actes, ce qu’il accomplit avec une « honnêteté », une sincérité sans égales : « Mais votre loyauté est sans mesure », lui dit-il. Et ça lui convient, à lui qui n'aime pas tout ce qui se mesure.

Un livre plein de charme.

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 20 juillet 2020

LE FEU EST RESTÉ A L’INTÉRIEUR

 

photographie

vendredi, 17 juillet 2020

EN HAINE DES HOMMES

A quoi joue Emmanuel Macron ? A quels calculs tortueux s'est-il livré en laissant son nouveau premier ministre faire d'Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin des ministres dotés de portefeuilles honorifiques (à moins qu'il les lui ait imposés) ? Lui seul le sait, et après tout peu importe : ce n'est pas cette question qui m'intéresse ici. C'est la réaction de certaines "associations" qui me fait réagir. 

Ce que je sais de l'avocat célèbre et redouté (surnommé "acquittator") me fait penser, à tort ou à raison, à un autre monstre sacré, mais cette fois du monde théâtral et cinématographique : Gérard Depardieu. Ce n'est pas si faux, puisque le nouveau ministre s'est donné en spectacle sur les planches ("A la Barre", au théâtre de la Madeleine à Paris).

Quoi qu'il en soit, je me contenterai de dire, devant l'incontestable et remarquable talent de la personne, comme devant notre Gégé national  : « Chapeau bas ». En revanche, le petit Darmanin, avec sa gueule de premier de la classe content de soi et toujours très propre sur lui, suscite en moi une antipathie aussi spontanée que vaine. Soyons net : ses joues appellent la gifle. Mais passons.

Ce qui importe, c'est que la nomination de ces deux figures (je veux ignorer le Pitre Bachelot) a fait des vagues dans les escadrilles féministes (du "collectif Nous-Toutes" à "Osez le féminisme" en passant par Tamanrasset), qui n'ont pas tardé à couvrir les canaux médiatiques d'un tapis de bombes verbales. Si j'ai bien compris, ces hallebardières venimeuses reprochent au premier des propos "sexistes", et au second une suspicion de viol. 

Le sexisme, comme le racisme, est assez universellement partagé. Je voudrais bien savoir qui, parmi les noirs qui hurlent à la discrimination (affaire Adama Traoré), n'est pas au moins un peu raciste : je pense en particulier à ceux qui essaient de donner corps au concept fumeux de "privilège blanc". En matière de sexisme, qui n'a jamais – homme ou femme – prononcé au cours d'une conversation (salon, terrasse ou comptoir) l'expression "les femmes" (les gonzesses, quand on est entre hommes) ou "les hommes" (les mecs) ?

Ce genre de généralisation est en soi une signature de la tendance spontanée à résumer la différence des sexes à partir de la somme des expériences individuelles que chacun a de la chose. Je dirai qu'Eric Dupond-Moretti est à cet égard "comme tout le monde", et que les gens qui s'érigent en flics de l'expression d'autrui sont plus à redouter que lui.

Si l'on pousse au bout la logique de ces insatiables "justiciers" auto-proclamés, on débouchera dans une société dont le journaliste ahuri mais puissant Laurent Joffrin rêvait un jour tout haut sur une antenne : où les hommes auront cessé de désirer les femmes !

Qu'une femme puisse considérer comme "harcèlement" ou "agression" les hommages sonores ou même verbaux qu'un homme lui fait en tout bien tout honneur lorsqu'elle passe dans la rue, ça me dépasse : voilà une incompréhensible énormité qui montre à quel point de régression notre société en est arrivée, servilement influencée par l'Amérique protestante (une apparence de vertu inflexible, mais seulement en façade). 

Mais là où les féministes dépassent les bornes de l'acceptable, c'est quand elles appellent à lâcher les chiens sur Gérald Darmanin, en pensant probablement à Artémis, qui avait fait dévorer Actéon par ses propres chiens après l'avoir transformé en cerf (il avait eu le tort de la contempler dans le plus simple appareil).

On aura compris que je ne porte pas le monsieur dans mon cœur, mais ce déchaînement de meute à la curée à l'encontre de quelqu'un dont le procès n'a pas eu lieu (entre dépôt de plainte, non-lieu et classement sans suite, si je ne me trompe) m'apparaît comme une manifestation du fanatisme sectaire le plus odieux. Je vois là deux rangées de furies criant "à mort", entre lesquelles on a condamné (sans jugement) l'accusé à passer pour se faire déchiqueter : la version française du "lynchage".

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Je ne commente pas.

Photo Hans Lucas via AFP.

Je vois là la pure expression de la haine de quelques femmes pour le genre masculin tout entier.

Voilà ce que je dis, moi. 

jeudi, 16 juillet 2020

ALL THE LONELY PEOPLE ...

... WHERE DO THEY ALL BELONG ?

BIENNALE OFF LYON JL FRANKL.jpg


Inoubliable "Revolver".

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mardi, 14 juillet 2020

LES PERVERS PÉPÈRES DE L'HUMANITAIRE

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C'est entendu, tous les gens qui interviennent sur toutes sortes de terrains dangereux dans l'excellente et insoupçonnable intention de venir au secours de toutes sortes de populations en butte aux tracasseries de leurs dirigeants ou aux bisbilles plus ou moins militaires et destructrices que ceux-ci entretiennent à plaisir avec des adversaires plus ou moins agressifs, tous ces gens sont admirables. Ils sont indubitablement du côté du Bien (le Grand, vous savez, celui qui n'ambitionne que d'étendre son "Empire").

On peut néanmoins rester perplexe quand on observe les effets pervers provoqués par l'énorme machine humanitaire, qui essaie vaille que vaille, en comptant sur la générosité d'autres populations – plus favorisées par le destin, celles-ci, et qui regardent à la télé les informations affligeantes qui accourent de partout –, de se tenir à la hauteur des malheurs du monde et de dresser à la petite cuillère un barrage contre l'océan des calamités qui s'abattent sur des gens dont, non contents de ne rien avoir pour se défendre, le seul bien est la déveine de vivre sous des cieux par trop incléments.

La première observation à faire, depuis les ébauches inaugurales de structures humanitaires et autres futures "O.N.G." (M.S.F. est né, me semble-t-il, lors de la guerre du Biafra au début des années 1960, je laisse à part la Croix-Rouge), est précisément que plus ces organisations se sont développées, plus les malheurs du monde ont augmenté. Comment est-ce possible ?

Ce qui était au départ un louable élan de générosité et de solidarité est devenu, disons-le, une grosse industrie en parfait ordre de marche. Une composante à part entière d'une réalité de plus en plus complexe, de plus en plus dangereuse, de plus en plus invivable pour une part croissante de l'humanité. C'était en fait le piège diabolique tendu par le côté obscur de la force qui caractérise l'action humaine aux éclats de lumière altruistes spontanément exprimés dans l'abstrait par les humains, quand ils sont "éloignés du théâtre des opérations". 

Coluche a eu beau n'espérer que la dissolution de son association pour cause de disparition des problèmes, force est de constater que, quelques décennies plus tard, les "Restos du Cœur" n'ont jamais été aussi éloignés du jour futur de la dissolution, et qu'au contraire ils ne sont appelés qu'à croître et embellir à mesure que se déchaîne le chaos du monde qu'on croyait "organisé".

Certes non, l'action humanitaire n'est pas en elle-même la cause de l'aggravation des situations. Probablement non. Enfin disons ... pas directement. Sans vouloir taquiner les susceptibilités, j'invite quand même tous les bons cœurs et les belles âmes altruistes qui se mobilisent et investissent de leur temps ou de leur argent dans « l'action humanitaire » à réfléchir aux résonances d'une phrase que j'ai entendue le 2 juillet dernier, en conclusion (18h58') d'une émission "Le Temps du débat" (Emmanuel Laurentin, France Culture). Je ne connaissais pas Madame Monique Chemillier-Gendreau, mais on comprend très vite qu'elle a un jugement tout à fait sûr. Voici ce qu'elle déclare quand l'animateur lui demande de conclure :

« L'humanitaire, c'est le Service-après-Vente des marchands d'armes ».

Méditez bien cette phrase : elle va loin. Et retenez ce nom : Monique Chemillier-Gendreau. Cette phrase me semble porter une VÉRITÉ éblouissante. Ce qu'elle dit ? Que non seulement l'action humanitaire ne remédie à RIEN, mais qu'elle est au service des fous sanguinaires et autres fauteurs de guerre qui se disent qu'après leur passage, les larbins passeront avec la serpillière pour nettoyer le champ de bataille de toutes les saloperies qu'ils auront commises. L'humanitaire donne champ libre au cynisme des pouvoirs. L'action humanitaire n'est pas sans effet, et les grands méchants loups de la planète l'ont bien compris : ils délèguent à des sous-traitants le traitement des conséquences de leurs cruautés. N'est-ce pas un proverbe chinois qui dit : « Intervenir dans le réel modifie le réel » ?

A la limite, je dirais que les humanitaires sont complices des crimes auxquels ils proclament que leur action prétend remédier. Pourquoi ? Parce qu'ils ont opéré une sorte de division du travail entre les criminels professionnels et les sauveteurs professionnels : "à vous le boulot de mort, à nous les pansements". Naïveté congénitale, angélisme niais, aveuglement buté, optimisme fanatique, voilà ce que c'est, les vertus des humanitaires. A leur place, vous savez quoi ? Non seulement je ne ferais pas le fier, mais j'aurais honte et j'irais vite me cacher.

Et surtout, après cette trop longue invasion de peste émotionnelle et sentimentale, due pour l'essentiel à l'hyperinflation médiatique, je me remettrais à penser le monde politiquement, et non à partir de bêtes considérations affectives. Car l'hyperinflation de l'humanitaire à laquelle on assiste signifie une chose simple, une chose triste, une chose tragique : l'impuissance et la démission du politique dans la marche du monde. L'humanitaire est la négation du politique.

L'espace et le volume toujours plus considérables occupés sur tous les écrans par l'action humanitaire reflète en réalité l'affirmation unanime des Etats les plus puissants de la planète de la primauté absolue de leurs seuls intérêts sur toute autre considération : seules comptent leur richesse, leur puissance, leur domination. L'humanité est entrée – depuis déjà un certain temps (fin de la guerre froide ?) – dans une logique d'affrontement. Finie la coopération, terminées l'O.N.U, l'O.M.S., la F.A.O. et tutti quanti : juste quelques milliers de fonctionnaires internationaux grassement payés.

L'humanitaire peut courir longtemps derrière ce genre de divisions blindées en train de s'affronter pour la sécurisation (= l'accaparement) des ressources. Finalement, j'ai pitié des humanitaires et je suis effrayé du désespoir dont ils sont l'expression la plus spectaculaire.

Voilà ce que je dis, moi.

P.S. : Pas besoin, j'espère, d'en appeler aux Mânes de Gotlib pour expliquer le titre de ce billet. 

samedi, 11 juillet 2020

SE SOUVENIR DE RENE ZOSSO

Je ne pensais pas un jour retrouver la trace de ce morceau du grand pionnier de la vielle à roue qu'est René Zosso. Je l'ai entendu pour la première fois dans l'appartement de fonction d'une institutrice qui exerçait à Hartmannswiller (Haut-Rhin), où nul ne pouvait échapper aux implacables cloches de l'église. La présente version a été enregistrée en public. Ce n'est pas tout à fait le souvenir que j'avais indéfectiblement gardé du disque "Chant du monde" de l'époque. Je ne retrouve pas tout à fait la magie des instants alors vécus, mais après tout ce n'est pas si mal, je trouve.

 

samedi, 04 juillet 2020

JOURNALISME D'EXCELLENCE ?

La France s'enorgueillit par tradition du haut niveau d'exigence de ses écoles de journalistes. Les professeurs qui y enseignent sont tous de remarquables exemplaires de la profession : bon nombre des 200 "grands" éditorialistes (parmi lesquels deux douzaines de pures vedettes : Joffrin, Giesbert, etc.) que compte l'hexagone sont rétribués pour y dispenser conseils, recettes et ficelles du métier.

On doit à ces vaillants "petits soldats du journalisme" (titre du livre de François Ruffin – député France insoumise et directeur de la publication de la revue Fakir – sur les coulisses de ces fabriques de l'élite de la presse française) des efforts constants et soutenus pour fournir à la population des organes d'information qui soient à la hauteur de ses attentes. C'est ainsi que les journalistes français ne se lassent pas de hisser le rocher de Sisyphe sur le sommet de l'excellence professionnelle. Hélas, comme dans la mythologie, le rocher ne cesse de retomber dans le caniveau (« l'opprobre du ruisseau », comme dit Boby Lapointe).

Les exemples abondent de cette quête de la perfection – toujours déçue ! Ainsi a-t-on pu apprendre, sur la chaîne nationale France Culture, hier vendredi dans le bulletin de 18 heures, qu'au moment de la passation des pouvoirs entre Edouard Philippe, ex-premier ministre et maire du Havre, et Jean Castex, le maire de Prades désigné par Emmanuel Macron pour le remplacer dans cette fonction, Edouard Philippe avait le col de sa chemise ouvert et qu'il portait en guise de boutons de manchette deux paires de "tongs", dont la journaliste se demandait s'il les porterait effectivement à son retour au Havre. 

Voilà de l'information, messieurs-dames ! Voilà le journalisme que le monde entier nous envie, messieurs-dames ! Et l'on a pu entendre ces informations cruciales sur France Culture !

Bravo et merci ! Grâce à vous, je sais ce qui est important à savoir.

vendredi, 03 juillet 2020

PHOTOGRAPHIES

Qu'est-ce qui reste quand on enlève le superflu ?

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Un peu de lumière comme un halo autour de l'essentiel, et un gros point d'interrogation :

que s'est-il passé ?