vendredi, 17 juillet 2020
EN HAINE DES HOMMES
A quoi joue Emmanuel Macron ? A quels calculs tortueux s'est-il livré en laissant son nouveau premier ministre faire d'Eric Dupond-Moretti et Gérald Darmanin des ministres dotés de portefeuilles honorifiques (à moins qu'il les lui ait imposés) ? Lui seul le sait, et après tout peu importe : ce n'est pas cette question qui m'intéresse ici. C'est la réaction de certaines "associations" qui me fait réagir.
Ce que je sais de l'avocat célèbre et redouté (surnommé "acquittator") me fait penser, à tort ou à raison, à un autre monstre sacré, mais cette fois du monde théâtral et cinématographique : Gérard Depardieu. Ce n'est pas si faux, puisque le nouveau ministre s'est donné en spectacle sur les planches ("A la Barre", au théâtre de la Madeleine à Paris).
Quoi qu'il en soit, je me contenterai de dire, devant l'incontestable et remarquable talent de la personne, comme devant notre Gégé national : « Chapeau bas ». En revanche, le petit Darmanin, avec sa gueule de premier de la classe content de soi et toujours très propre sur lui, suscite en moi une antipathie aussi spontanée que vaine. Soyons net : ses joues appellent la gifle. Mais passons.
Ce qui importe, c'est que la nomination de ces deux figures (je veux ignorer le Pitre Bachelot) a fait des vagues dans les escadrilles féministes (du "collectif Nous-Toutes" à "Osez le féminisme" en passant par Tamanrasset), qui n'ont pas tardé à couvrir les canaux médiatiques d'un tapis de bombes verbales. Si j'ai bien compris, ces hallebardières venimeuses reprochent au premier des propos "sexistes", et au second une suspicion de viol.
Le sexisme, comme le racisme, est assez universellement partagé. Je voudrais bien savoir qui, parmi les noirs qui hurlent à la discrimination (affaire Adama Traoré), n'est pas au moins un peu raciste : je pense en particulier à ceux qui essaient de donner corps au concept fumeux de "privilège blanc". En matière de sexisme, qui n'a jamais – homme ou femme – prononcé au cours d'une conversation (salon, terrasse ou comptoir) l'expression "les femmes" (les gonzesses, quand on est entre hommes) ou "les hommes" (les mecs) ?
Ce genre de généralisation est en soi une signature de la tendance spontanée à résumer la différence des sexes à partir de la somme des expériences individuelles que chacun a de la chose. Je dirai qu'Eric Dupond-Moretti est à cet égard "comme tout le monde", et que les gens qui s'érigent en flics de l'expression d'autrui sont plus à redouter que lui.
Si l'on pousse au bout la logique de ces insatiables "justiciers" auto-proclamés, on débouchera dans une société dont le journaliste ahuri mais puissant Laurent Joffrin rêvait un jour tout haut sur une antenne : où les hommes auront cessé de désirer les femmes !
Qu'une femme puisse considérer comme "harcèlement" ou "agression" les hommages sonores ou même verbaux qu'un homme lui fait en tout bien tout honneur lorsqu'elle passe dans la rue, ça me dépasse : voilà une incompréhensible énormité qui montre à quel point de régression notre société en est arrivée, servilement influencée par l'Amérique protestante (une apparence de vertu inflexible, mais seulement en façade).
Mais là où les féministes dépassent les bornes de l'acceptable, c'est quand elles appellent à lâcher les chiens sur Gérald Darmanin, en pensant probablement à Artémis, qui avait fait dévorer Actéon par ses propres chiens après l'avoir transformé en cerf (il avait eu le tort de la contempler dans le plus simple appareil).
On aura compris que je ne porte pas le monsieur dans mon cœur, mais ce déchaînement de meute à la curée à l'encontre de quelqu'un dont le procès n'a pas eu lieu (entre dépôt de plainte, non-lieu et classement sans suite, si je ne me trompe) m'apparaît comme une manifestation du fanatisme sectaire le plus odieux. Je vois là deux rangées de furies criant "à mort", entre lesquelles on a condamné (sans jugement) l'accusé à passer pour se faire déchiqueter : la version française du "lynchage".
Je ne commente pas.
Photo Hans Lucas via AFP.
Je vois là la pure expression de la haine de quelques femmes pour le genre masculin tout entier.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel macron, président de la république, éric dupond-moretti, gérald darmanin, ministre de la justice, ministre de l'intérieur, gérard depardieu, théâtre de la madeleine paris, dupond-moretti à la barre, collectif nous toutes, osez le féminisme, adama traoré, sexisme, racisme, privilège blanc, artémis actéon, justice, féministes
jeudi, 05 septembre 2019
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Luca le mafieux un peu caricatural, parrain de rang "honorable", fait la leçon à Luciano son petit frère, à qui il reproche de ne pas "savoir s'y prendre" avec Valérie. On appréciera la restriction « sous mon toit ». Restriction que le dit Luca enfreint allègrement un peu plus tard, d'ailleurs (à son grand dam ! car la dame a de la ressource).
Vignettes extraites de La Veuve blanche, une histoire de couleur bien noire de Paul Gillon, Dupuis, 2002, coll. Aire libre.
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BD mise à part, à quel degré de misère morale ou sociale faut-il que le mec soit descendu pour en venir à frapper une femme ? Quelles humiliations a-t-il subies au-dehors ? Qu'est-ce qui lui a donné un tel sentiment de sa propre dévalorisation (dévirilisation) qu'il s'abaisse à donner des coups à la femme qui vit avec lui, jusqu'à, éventuellement, ce que mort s'en suive ?
J'ai ma petite idée sur la question. Je développerai peut-être un de ces jours, bien qu'il ne fasse pas bon, par les temps qui courent, de formuler certaines évidences.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, paul gillon, la veuve blanche, violences faites aux femmes, féminisme, collectif nous toutes, metoo