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dimanche, 19 août 2012

ON A ENFIN REFERME L'OLYMPISME

Question du jour : « Faut-il réagir contre la paresse des voies ferrées entre deux passages de trains ? ».

MARCEL DUCHAMP

 

 

Enfin, l’écume olympique est retombée. Enfin, vient de s’ouvrir une nouvelle olympiade. Olympiade veut dire : « Ouf, quatre ans sans Jeux Olympiques, c'est pas trop tôt, il était temps que ça s'arrête ». Oui, je sais de quoi je parle. Pour les mal informés et les ignorants, je signale que le mot olumpias (ỏλυμπιάς), en grec, désigne, en plus des nymphes du mont Olympe, séjour des dieux, la période de quatre ans qui sépare deux Jeux Olympiques, autrement dit pendant laquelle les cités grecques de l’antiquité pouvaient allègrement se faire la guerre.

 

 

Car c'était ça, le SENS des Jeux Olympiques : la trêve des armes. Clin d'oeil (façon de parler) à la Syrie, au Soudan, au Kivu, etc. « Olympiade » n’est donc pas du tout synonyme de « Jeux Olympiques ». Avis aux journalistes en général, et aux journalistes sportifs en particulier (les ânes que je préfère, à cause d'un braiement particulièrement distingué).

 

 

Alors, les Jeux Olympiques de Londres ? Furent-ils une grande réussite comme le claironne l’unanimité des organes de presse ? J’ai lu quelque part que Monsieur GORDON BROWN attend 16 milliards d’euros (ou de livres ?) de retombées financières dans les quatre ans qui viennent. C’est une bonne nouvelle, si ça se réalise, mais ce n’est pas encore fait.

 

 

En tout cas, ce qu’on sait, c’est ce que ça a coûté : au départ, la prévision était de 6 milliards, mais – et on a vu la même chose avec l’extravagante élucubration architecturale du Musée des Confluences, qui trônera bientôt tout en pointe de la presqu’île lyonnaise (voir ci-dessous) – on est arrivé à 12 milliards. Je n’ai aucune idée concrète de ce que ça fait, comme somme, 12 milliards. J’observe que les spécialistes chargés de creuser les déficits et les dettes doivent détester commettre des impairs, puisqu’ils sont des adeptes des nombres pairs (6, 12, 16). Au moins quelques-uns qui sont pour la parité, me dis-je dans mon for intérieur qui n'en pense pas moins.

 

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LA FUTURE POINTE DE LA PRESQU'ÎLE LYONNAISE.

ÇA NE VOUS RAPPELLE PAS "RENCONTRES DU 3ème TYPE" ?

 

Tout ça a donc coûté très cher. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas, n’est-ce pas, pour faire oublier aux masses humaines l’effondrement de la Grèce, l’ensanglantement de la Syrie, la flambée spéculative des denrées alimentaires et les prochaines émeutes de la faim qu’elle devrait provoquer dans le monde, comme en 2008, la corruption qui fait sans doute du Mexique (mais il y a de la concurrence) le premier Etat gouverné par la Mafia (même si la façade de l’immeuble donne les apparence du flambant neuf) et la montée de l’extrême-droite en Europe ?

 

 

Puisque l’Empire romain s’effondre, donnons aux masses humaines du pain et des jeux. Notons que, si les Jeux Olympiques ne se passent pas dans un Cirque, ça y ressemble diablement. Comme dit le capitaine Haddock aux Dupondt : « Le Cirque Hipparque n’a pas besoin de deux clowns. Vous ne pouvez donc faire l’affaire ». Ah ça, des clowns, il y en a eu, dans le bordel olympique. Mais c’est peut-être grâce au tartan orangé de la piste d’athlétisme.

 

 

Comme les vitesses mutantes (le dopage mutant dont parle ANTOINE VAYER)  atteintes lors du Tour de France : c’est grâce aux nouveaux bitumes des routes, on vous dit. Le sport moderne a inventé le frottement qui accélère. Tous les physiciens vous le diront : la vitesse augmente en proportion de l'intensité du frottement !!!

 

TINTIN VIGNETTE DUPONDT.jpg

LES CLOWNS DU CIRQUE HIPPARQUE

(MAIS C'EST LA FAUTE DES COMPRIMES N 14) 

 

Car ils ont accompli des performances de clowns, à croire qu’ils se sont inspirés des coureurs du même Tour de France, véritable modèle en matière d’exploit ... disons « sportif ». Prenons le 4 x 100, par exemple. Priorité aux dames, n’est-ce pas. Elles sont américaines. Elles n’étaient pas au mieux de leur forme : « Personne dans l’équipe n’était fraîche. On a enchaîné les courses, mais on voulait ce record ». C’est ALLYSON FELIX qui parle, déjà médaille d’or sur 200 m.

 

 

Traduction ? On était crevées, alors on est allées plus vite. Quasiment du SARKOZY dans le texte : au départ, je fonce, et en vue de l'arrivée, j'accélère.sport,jeux olympiques,marcel duchamp,athlétisme,athlètes,olympiade,londres,gordon brown,déficit,dette,grèce,syrie,mafia,mexique,extrême droite,tour de france

 

 

Résultat ? En plus de la médaille d’or, le record du monde (WR, sur la photo) pulvérisé de 55 centièmes de seconde. Oui madame. Un journaliste ose même parler de « chrono irréel ». Quelle audace dans le vocabulaire ! Un record qui tenait depuis 1985, rendez-vous compte ! Tout le monde le disait imbattable. Mais Sony en a rêvé, et elles l’ont fait ! Les anciennes recordwomen ? Des clowns d’Allemagne de l’Est. Les lanceuses de marteau, les sprinteuses, les nageuses étaient formatées comme KORNELIA ENDER (ci-dessous).

 

ENDER 1 KORNELIA.jpg

PREMIERE AU CONCOURS "MISS DEMENAGEURS BRETONS" 

 

Oui, vous savez, ces femmes en forme de déménageurs bretons (un copain m'a soufflé « armoire normande », mais j'ai mon éthique, nom de diable) auxquelles il poussait de la moustache, des poils entre les seins et je ne sais quoi d’autre, à force de petites pilules roses ou bleues gentiment offertes par leurs « entraîneurs ».

 

 

Comment rester femme tout en allant à des vitesses stratosphériques ? Faites comme les quatre clowns Américaines de 1997, les seules depuis 1985 à approcher de juste quelques centièmes le record des déménageuses bretonnes d’Allemagne de l’Est. Les Américaines de 2012 ont enfin trouvé la recette du cocktail gagnant. Sans trop se bousculer le brushing.

 

 

Quand je pense que le record du monde de la perche, à 6,14 mètres, est détenu, depuis 1993 par l’inamovible SERGUEI BUBKA (l’homme qui se laissait pousser la mâchoire inférieure à coups d’hormones de croissance), et que RENAUD LAVILLENIE, médaillé d’or en 2012, franchit à peine 5,97. Dix-sept centimètres de moins. Quel minable, finalement.

 

 

Je n'évoque même pas (ceci est une prétérition) le saut en longueur du siècle de BOB BEAMON en 1968 (à 8,90 mètres !!! soit 55 cm de plus que l'ancien record, en une seule fois, que ça sortait du cadre mesurable prévu !!!), qui ne fut battu que 23 ans après (POWELL).

 

 

 

Que fait le Progrès Humain, pendant ce temps ? Il se prélasse sur une plage des îles Caïman, l’oreille collée à son smartphone, en train d’écouter l'effet des variations du cours du maïs à la bourse de Chicago sur les comptes secrets qu'il a dans le paradis fiscal. BUBKA aurait pu faire passer la recette, quand même, au lieu de la stocker dans un coffre-fort.

 

JAZY 1 MICHEL.jpgBEN JOHNSON.jpg

 

 

 

Ça ne vous a jamais intrigué, l’évolution morphologique des athlètes, au cours du temps ? Ne parlons pas de l’haltérophilie, archétype et parangon du sport anabolisé. Mais comparez le corps humain de MICHEL JAZY (1955 à 1965, à gauche) et le corps anabolisé de BEN JOHNSON (JO 1988, à droite). Comparez CHRISTINE CARON (années 1960, à gauche), l’est-allemande KORNELIA ENDER (1976, voir ci-dessus) et l'invraisemblable torse de Monsieur Muscle d'ALAIN BERNARD (à droite).

 

CARON 1 CHRISTINE.jpgBERNARD 2.jpg

 

 

Comparez les VILLEPREUX, GACHASSIN ou CAMBERABERO du rugby à l’ancienne (je veux dire normaux) et les monstres du Gévaudan australiens ou néo-zélandais (JONAH LOMU, 1,96 m., 119 kilos) poussés à la créatinine qui règnent aujourd’hui. Ça ne vous saute pas aux yeux, cette évolution dans le GABARIT ? Moralité ? Ce n’est plus le sportif qui gagne, c’est l’industrie chimique, c’est tout. Alors franchement, les « valeurs de l’olympisme » ? Ne me faites pas rire, j’ai les lèvres gercées.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.


samedi, 04 août 2012

QUOI DE NOUVEAU DANS LES NOUVELLES ?

C’est vrai, quoi, on nous cache tout, on nous dit rien. Non, ça, c’est une vieille chanson yéyé. Bon, c’est pas tout ça, mais il faut rattaquer, on dirait. Allez, à la mine. Alors voilà : quoi de neuf ? C’est ce que disait invariablement mon père en rentrant le soir à la maison. Cela semblait vouloir dire : « Quoi de neuf dans le nouveau des nouvelles ? », mais ce n’était pas une question.

 

 

Après tout, la réalité temporelle n’est jamais ancienne. Au contraire, vous avez sûrement remarqué qu'elle se renouvelle à chaque instant. On appelle ça des « événements ». Il y en a pour tous les goûts : des petits, des moyens, des grands, et même des historiques. En ce moments, les « historiques », c’est tous les jours, voire plusieurs fois pas jour.

 

 

 

EMBLEME OLYMPIQUE.jpg

 

 

 

Tenez, en ce moment, il y a des « Jeux Olympiques », une vague espèce de foire aux événements « historiques », où il s’agit, pour des jeunes gens et des jeunes filles apparemment très bien et convenablement formés aux usages, de se dégourdir les jambes sous l’œil des caméras et des chronomètres. Je résume.

 

 

Il y a beaucoup de gens qui trouvent ça très intéressant, et qui passent le plus clair de leur temps avachis, comme des bouses fraîchement tombées du cul de la vache, devant un rectangle lumineux animé, couramment appelé « récepteur de télévision ». C’est assez drôle, je trouve, mais après tout on trouve son plaisir où l’on peut.

 

 

J’entendais dernièrement, accoudé à un comptoir, un individu qui, de toute évidence, se laissait pousser la graisse (jamais vu des omoplates pareilles, ma parole, ça voulait déverser le flot écumant d’un Niagara de gras double hors du "marcel" forcément trop étroit !) lancer dans un grand hoquet d’enthousiasme sportif un éloge éructé de l’exploit « historique » d’un nageur français qui a fait honneur à la nation en humiliant ses adversaires américains, uzvarèches et moldo-valaques.

 

 

Je n’en disconviens pas : cet enthousiasme a pour moi quelque chose d’énigmatique. Et c’est d’autant plus vrai que, par-dessus le marché, j’ai entendu, de la bouche même de CYRILLE GUIMARD (qui a failli être un champion cycliste, dans le temps), que la grande vertu de l’athlète de haut niveau se situe dans sa « capacité à se faire mal ».

 

 

Autrement dit, plus l’athlète se fait mal, plus la graisse dégouline d’enthousiasme hors du marcel du spectateur conquis. C’est la loi des vases communicants. Ce qui reste étonnant, c'est qu'il y a peut-être 30.000 athlètes à Londres et qu'en face, les bouses avachies devant le poste se comptent par milliards. J'espère que personne ne se sent visé ou insulté : telle n'est pas mon intention.

 

 

Vous voulez que je vous dise pourquoi je n’ai que mépris pour le soi-disant « olympisme » des Jeux Olympiques ? Parce que c’est une vaste farce : combien de gens savent que le Comité International Olympique (C.I.O.) n’est pas une Institution, une sorte d'O.N.U. dédiée au Sport, une entité abstraite et désintéressée, située très loin au-dessus des appétits de toute sorte, très loin au-dessus du panier de crabes ?

 

 

Car ce que très peu de gens osent dire en public, c'est que le C.I.O. n'est pas cette structure idéale, neutre et au-dessus des partis, mais une vulgaire entreprise privée. Combien de gens savent que le dit C.I.O. obéit, pour son fonctionnement, aux règles du droit suisse ? « Farpaitement ! », s’écrie Obélix, dans Astérix chez les Helvètes.

 

 

Les Jeux Olympiques, s’ils ont porté, il fut un temps, l’idéal de la gratuité de l’effort humain et de l’abnégation, sont depuis longtemps une simple machine à cash, construite dans la plus parfaite opacité de fonctionnement. Depuis 1980, pour être précis. Quand le C.I.O. fut pris en main par un certain JUAN ANTONIO SAMARANCH. Qui fit prendre à l'entreprise le virage enthousiaste de la mondialisation marchande.

 

 

Rappelons que le nommé JUAN ANTONIO SAMARANCH, mort en 2010, fut ministre des sports sous FRANCO, et se fit aider, pour accéder à la présidence du Comité, par ANDRE GUELFI, alias DÉDÉ LA SARDINE, accessoirement condamné par la justice française pour avoir mis les doigts dans de la confiture peu légale, celle qui rapporte donc un maximum.

 

 

Tiens, une petite question : en échange de quoi le C.I.O. a-t-il autorisé une judokate saoudienne à concourir la tête couverte d'un voile ? Comment circule l'argent olympique ? Où trouve-t-on le bilan financier de l'entreprise olympique ?

 

 

On le voit, l’idéal olympique est guidé par de « vraies valeurs ». Comment voulez-vous, dans ces conditions, qu’on puisse s’intéresser à l’olympisme quand on n'a pas une vie ennuyeuse ? N'y a-t-il pas, à la base de l'intérêt des masses humaines pour le spectacle olympique, le sentiment de s'ennuyer dans l'existence ? A la rigueur, en 1964, à Tokyo, quand vous avez vu que MICHEL JAZY, au lieu de placer son accélération irrésistible, se faisait lâcher, vous avez éprouvé une vexation. En vous, c’est le drapeau français qui se trouvait froissé, humilié, piétiné.

 

 

 Mais aujourd’hui ? Où est-il, le drapeau français ? Où est-elle, la nation ? Il n’y a guère qu’en Suisse qu’on voit le drapeau rouge à croix blanche dressé dans les jardins des maisons. Très curieux, ne trouvez-vous pas ? En France, le drapeau tricolore est sifflé, la Marseillaise n’est chantée que par le sportif égaré. Combien y a-t-il de patriotes véritables, en France, aujourd’hui ? Ne parlons plus de la nation, s’il vous plaît. Parlons d’affaires à faire. De marché. De transactions. La marchandise a avalé l’ordre des valeurs. La marchandise est l’ordre du monde. Parlons donc de Mafia olympique, et tirons l’échelle.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.


 

mercredi, 10 août 2011

LISEZ "LES GRANDES ESPERANCES"

Voilà un bouquin formidable, que j'ai lu récemment. L'action se passe en Angleterre au milieu du 19 ème siècle. L'auteur s'appelle CHARLES DICKENS, excusez du peu.

 

 

Le héros s’appelle Pip (pour Philippe Pirrip). Il vit chez sa sœur, la femme du forgeron Joe Gargery. Elle gouverne la maison avec autorité, voire brutalité, ne passant rien à son jeune frère, ni d’ailleurs à son mari. A l’occasion, elle terrorise son monde. Mais pour les gens du bourg, Pip aura été « élevé à la cuiller », c’est-à-dire qu'ils le considèrent à jamais redevable à sa sœur des "bontés" qu’elle a eues pour lui, quelle que soit la réalité effectivement vécue par lui. Il y a aussi dans le voisinage Mme Hubble, M. Wopsle, qui finira dans un théâtre minable de Londres. Une complicité silencieuse lie en profondeur Pip et Joe, qui passe essentiellement par les regards qu’ils échangent.

 

 

Un jour, Pip va se promener dans les « maraîches ». On vient d’entendre le canon du ponton, qui signale, par deux fois, l’évasion de bagnards qui y sont enfermés. Pip rencontre l’un des deux, qui le terrorise et l’oblige à lui apporter du ravitaillement, ainsi qu’une lime pour se débarrasser de sa chaîne.

 

 

Pip dérobe à sa sœur tout ce qu’il faut, dont un succulent pâté et, au moment où il ravitaille le bagnard, il lui dit qu’il vient de rencontrer un autre homme lesté d'un boulet. L'autre se met en colère. Lorsque les soldats, qui ont encerclé le marais, mettent la main sur les deux fugitifs, le premier est en train, proprement, de casser la gueule à l’autre, voire de le tuer. Il s’appelle Magwitch, et s’accuse publiquement de s’être introduit chez Mme Gargery et de lui avoir dérobé des victuailles, dont un pâté. Pip s'interroge.

 

 

 

Pip n’entend plus parler de lui. Un jour, il est convoqué chez une vieille fille, Mlle Havisham, richissime héritière d’un domaine à l’abandon, dans lequel elle se cloître derrière les volets fermés et où elle sèche sur pied. Chez elle vit Estelle, fille absolument ravissante dont Pip tombe aussitôt amoureux, qui est sa protégée, et dont elle fera sa légataire universelle. Mais cela, on ne le sait pas pour l’instant.

 

 

Dans la maison, Pip est chargé de distraire l’attention de la vieille en lui faisant faire le tour de la pièce appuyée sur lui, et en jouant avec Estelle à des jeux de cartes où il perd sans arrêt honteusement. La vieille jouit du spectacle de la jeune fille éblouissante qui triomphe de la gent masculine.

 

 

 

Un jour au café, Pip et Joe sont attablés, lorsqu’un homme mystérieux annonce à Pip qu’il peut dès cet instant nourrir de « grandes espérances » et l’invite à son étude à Londres,  où il lui dévoilera tout. Il n’en faut pas plus à Pip pour imaginer que c’est Mlle Havisham qui lui veut du bien. Un jour qu’il se trouve chez celle-ci, il est provoqué aux poings par un « jeune monsieur ». Ils se livrent plusieurs assauts, mais à chaque fois, c’est le jeune monsieur qui se retrouve par terre, et bientôt le visage en sang.

 

 

Estelle a tout vu et ce jour-là, elle autorise Pip à déposer un baiser sur sa joue. Ce « jeune monsieur » s’avèrera être Herbert qui, à Londres, deviendra son ami indéfectible. En attendant, il passe du temps chez la vieille fille avec Estelle, dont il comprend peu à peu qu’elle a été adoptée par elle, et ce dans le but unique de la venger de tous les hommes de ce que l’un d’eux lui a fait subir : ainsi s’explique l’attitude hautaine et dédaigneuse prise en permanence par la jeune fille.

 

 

 

Pip grandit et part pour Londres, où il retrouve donc le « jeune monsieur », Herbert, et Monsieur Jaggers, qui agit au nom de son bienfaiteur mystérieux, en qui il persiste à voir Mlle Havisham. Il dépense beaucoup d’argent, fait des dettes, va au théâtre. Il a tendance à oublier son vieux Joe, dont la femme finit par mourir, quelque temps après avoir subi une attaque cérébrale. Il se prend pour celui promis à « de grandes espérances », et méprise volontiers les  gens de basse classe.

 

 

 

Un jour, M. Jaggers lui annonce que son bienfaiteur a annoncé son arrivée. Il découvre alors, terrorisé, qu’il n’est autre que l’ancien bagnard Magwitch, pourtant condamné au bannissement à vie. Bien obligé de l’admettre, il s’occupe du vieillard, qui s’est terriblement enrichi dans les colonies, avec l’idée fixe de faire de Pip un « grand monsieur ». Mais, malgré toutes les précautions prises, celui-ci est reconnu par Compeyson, l'ancien forçat avec lequel il s'était battu, et qui lui voue une haine inexpiable.

 

 

Aidé de Wemmick, le secrétaire de Jaggers, avec qui il a lié amitié, il s’efforce de faire évader Magwitch du sol britannique, mais le jour de l’évasion, les douaniers arraisonnent la yole avant qu’ils aient pu arrêter le vapeur qui devait les conduire à Hambourg. Compeyson se noie, Magwitch est repêché, et arrêté. Il s’avère alors que Magwitch est le père d’Estelle, fille qu’il croyait morte depuis longtemps.

 

 

 

Celle-ci avait épousé l’espèce de brute que haïssait Pip, qui l’avait horriblement fait souffrir, avant de mourir lui-même. Elle vend le domaine de Mlle Havisham et finira sa vie dans la tristesse et la solitude. Quant à Pip, après avoir risqué de se faire assassiner à coups de marteau par Orlick, qui l’a attiré dans un traquenard, puis failli mourir de pneumonie, maladie au cours de laquelle il a été scrupuleusement veillé par Joe, il abandonne toute vanité, ainsi que ses « grandes espérances », et retourne dans son village, où il travaillera à la forge.

 

 

Tous les personnages importants nourrissent de GRANDES ESPERANCES : Mlle Havisham, Magwitch, Estelle, Pip. Elles sont toutes déçues.

 

Livre absolument magnifique ! Lecture jubilatoire !