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mercredi, 22 juin 2016

BRitishEXIT ? PAS TROP TÔT !!!

Pour des raisons sans doute de politique intérieure britannique qui échappent au bon sens du commun des mortels, les sujets de Sa Majesté sont invités à voter pour ou contre l’appartenance du Royaume à l’Union Européenne. Il serait temps, depuis le temps. Pourquoi les continentaux sont-ils allés faire des courbettes devant ces insulaires pour les supplier de bien vouloir se joindre à eux pour construire cet invraisemblable "machin" qu'on appelle l'Europe ? Pourquoi, devant les extravagantes conditions d'exception que ceux-ci posaient, ont-ils accepté de faire d'extravagantes concessions ? Ils savaient pourtant bien qu'il existait toutes les raisons de laisser les Anglais dans leur île.

Car la « City » de Londres est le plus gros, le plus grand, le plus puissant des paradis fiscaux du monde tant combattus par un célèbre Français qui s’est dit un jour d’égarement « ennemi de la finance » (discours du Bourget), alors qu’il en est un complice de tous les instants depuis que les électeurs lui ont dit « Amen ». Le Royaume est aujourd'hui une tête de pont de tout ce que la planète compte de grands banquiers et de la haute finance, puisque leur présence chez lui leur ouvre la porte de tout un continent.

La Grande Bretagne, c’est un paquet de dérogations au « droit de l’Union » (qu'ils ont d'ailleurs largement contribué à forger dans un sens ultralibéral fanatique), aux traités, etc. Les Anglais dérogent comme des fous quand il s’agit de s’introduire dans un groupe pour y exercer une influence sans en subir les lois. Depuis William Pitt, les Anglais sont passés maîtres dans l'art des renversements d'alliance pour empêcher l'avènement d'une puissance continentale.

"Contrôler sans dépendre", voilà la fière devise à laquelle ils se tiennent depuis deux siècles. La GB, qui veille jalousement sur sa souveraineté, veut bien s'associer, mais sans s'engager. Autrement dit, je veux bien tirer les marrons du feu, mais en ayant investi le minimum. L'Anglais dit : « I want my money back ».

Leur autre spécialité, c’est le « libre-échange absolu », absolument non régulé, c’est-à-dire la loi de la jungle, c’est-à-dire l’absence totale de lois s’appliquant à tous, au bénéfice d’innombrables contrats bilatéraux, qui font régner, comme on le sait, la loi du plus fort. Le peu de réglementation (je ne parle pas des normes, juste des échanges) imposé par la Commission européenne effarouche les milliardaires libertariens, ces ennemis de l'Etat et de l'autorité qui va avec, au point qu'ils ont financé le camp du Brexit. Les Américains ont poussé la chose à son paroxysme, et ont acquis dans la technique une virtuosité nonpareille.

Tous les traités signés, au nom de la France, par tous les responsables nationaux, qu’ils soient de gauche ou de droite, établissent la « concurrence libre et non faussée », qui programme dans son principe même la destruction des « services publics à la française », depuis longtemps déjà moribonds.

C’est ce qu’on appelle l’ultralibéralisme fanatique, qui ne vise rien d’autre que l’extinction définitive de tout « bien commun », c’est-à-dire l’avènement de la Grande Privatisation de Tout (y compris la brevetabilité illimitée du vivant), qui vise, comme son nom l’indique, à Tout introduire dans une logique de rentabilité, y compris, bientôt, l’air que les hommes respirent : il y aura ceux qui pourront payer et ceux qui ne pourront pas.

Alors les Anglais ? Mais qu’ils s’en aillent donc !

Boutons les Anglais hors d'Europe ! 

On n’aurait d’ailleurs jamais dû les y laisser débarquer.

Voilà ce que je dis, moi.

Note : mais je suis prêt à parier que, la mort d’une députée aidant (juste un « loup solitaire » à tendance psychiatrique, vraiment ?), l'iounaïtid kinngdomme va nous taper l'incruste. « Alas ! Poor Yorick ! » (Hamlet, V,1). Oui, tout est possible, mon cher Watson, répondent les institutions européennes et leurs 10.000 lobbyistes accrédités, en chœur avec tous les Jérôme Kerviel qui sévissent à la City de Londres, en toute impunité.

mercredi, 10 août 2011

LISEZ "LES GRANDES ESPERANCES"

Voilà un bouquin formidable, que j'ai lu récemment. L'action se passe en Angleterre au milieu du 19 ème siècle. L'auteur s'appelle CHARLES DICKENS, excusez du peu.

 

 

Le héros s’appelle Pip (pour Philippe Pirrip). Il vit chez sa sœur, la femme du forgeron Joe Gargery. Elle gouverne la maison avec autorité, voire brutalité, ne passant rien à son jeune frère, ni d’ailleurs à son mari. A l’occasion, elle terrorise son monde. Mais pour les gens du bourg, Pip aura été « élevé à la cuiller », c’est-à-dire qu'ils le considèrent à jamais redevable à sa sœur des "bontés" qu’elle a eues pour lui, quelle que soit la réalité effectivement vécue par lui. Il y a aussi dans le voisinage Mme Hubble, M. Wopsle, qui finira dans un théâtre minable de Londres. Une complicité silencieuse lie en profondeur Pip et Joe, qui passe essentiellement par les regards qu’ils échangent.

 

 

Un jour, Pip va se promener dans les « maraîches ». On vient d’entendre le canon du ponton, qui signale, par deux fois, l’évasion de bagnards qui y sont enfermés. Pip rencontre l’un des deux, qui le terrorise et l’oblige à lui apporter du ravitaillement, ainsi qu’une lime pour se débarrasser de sa chaîne.

 

 

Pip dérobe à sa sœur tout ce qu’il faut, dont un succulent pâté et, au moment où il ravitaille le bagnard, il lui dit qu’il vient de rencontrer un autre homme lesté d'un boulet. L'autre se met en colère. Lorsque les soldats, qui ont encerclé le marais, mettent la main sur les deux fugitifs, le premier est en train, proprement, de casser la gueule à l’autre, voire de le tuer. Il s’appelle Magwitch, et s’accuse publiquement de s’être introduit chez Mme Gargery et de lui avoir dérobé des victuailles, dont un pâté. Pip s'interroge.

 

 

 

Pip n’entend plus parler de lui. Un jour, il est convoqué chez une vieille fille, Mlle Havisham, richissime héritière d’un domaine à l’abandon, dans lequel elle se cloître derrière les volets fermés et où elle sèche sur pied. Chez elle vit Estelle, fille absolument ravissante dont Pip tombe aussitôt amoureux, qui est sa protégée, et dont elle fera sa légataire universelle. Mais cela, on ne le sait pas pour l’instant.

 

 

Dans la maison, Pip est chargé de distraire l’attention de la vieille en lui faisant faire le tour de la pièce appuyée sur lui, et en jouant avec Estelle à des jeux de cartes où il perd sans arrêt honteusement. La vieille jouit du spectacle de la jeune fille éblouissante qui triomphe de la gent masculine.

 

 

 

Un jour au café, Pip et Joe sont attablés, lorsqu’un homme mystérieux annonce à Pip qu’il peut dès cet instant nourrir de « grandes espérances » et l’invite à son étude à Londres,  où il lui dévoilera tout. Il n’en faut pas plus à Pip pour imaginer que c’est Mlle Havisham qui lui veut du bien. Un jour qu’il se trouve chez celle-ci, il est provoqué aux poings par un « jeune monsieur ». Ils se livrent plusieurs assauts, mais à chaque fois, c’est le jeune monsieur qui se retrouve par terre, et bientôt le visage en sang.

 

 

Estelle a tout vu et ce jour-là, elle autorise Pip à déposer un baiser sur sa joue. Ce « jeune monsieur » s’avèrera être Herbert qui, à Londres, deviendra son ami indéfectible. En attendant, il passe du temps chez la vieille fille avec Estelle, dont il comprend peu à peu qu’elle a été adoptée par elle, et ce dans le but unique de la venger de tous les hommes de ce que l’un d’eux lui a fait subir : ainsi s’explique l’attitude hautaine et dédaigneuse prise en permanence par la jeune fille.

 

 

 

Pip grandit et part pour Londres, où il retrouve donc le « jeune monsieur », Herbert, et Monsieur Jaggers, qui agit au nom de son bienfaiteur mystérieux, en qui il persiste à voir Mlle Havisham. Il dépense beaucoup d’argent, fait des dettes, va au théâtre. Il a tendance à oublier son vieux Joe, dont la femme finit par mourir, quelque temps après avoir subi une attaque cérébrale. Il se prend pour celui promis à « de grandes espérances », et méprise volontiers les  gens de basse classe.

 

 

 

Un jour, M. Jaggers lui annonce que son bienfaiteur a annoncé son arrivée. Il découvre alors, terrorisé, qu’il n’est autre que l’ancien bagnard Magwitch, pourtant condamné au bannissement à vie. Bien obligé de l’admettre, il s’occupe du vieillard, qui s’est terriblement enrichi dans les colonies, avec l’idée fixe de faire de Pip un « grand monsieur ». Mais, malgré toutes les précautions prises, celui-ci est reconnu par Compeyson, l'ancien forçat avec lequel il s'était battu, et qui lui voue une haine inexpiable.

 

 

Aidé de Wemmick, le secrétaire de Jaggers, avec qui il a lié amitié, il s’efforce de faire évader Magwitch du sol britannique, mais le jour de l’évasion, les douaniers arraisonnent la yole avant qu’ils aient pu arrêter le vapeur qui devait les conduire à Hambourg. Compeyson se noie, Magwitch est repêché, et arrêté. Il s’avère alors que Magwitch est le père d’Estelle, fille qu’il croyait morte depuis longtemps.

 

 

 

Celle-ci avait épousé l’espèce de brute que haïssait Pip, qui l’avait horriblement fait souffrir, avant de mourir lui-même. Elle vend le domaine de Mlle Havisham et finira sa vie dans la tristesse et la solitude. Quant à Pip, après avoir risqué de se faire assassiner à coups de marteau par Orlick, qui l’a attiré dans un traquenard, puis failli mourir de pneumonie, maladie au cours de laquelle il a été scrupuleusement veillé par Joe, il abandonne toute vanité, ainsi que ses « grandes espérances », et retourne dans son village, où il travaillera à la forge.

 

 

Tous les personnages importants nourrissent de GRANDES ESPERANCES : Mlle Havisham, Magwitch, Estelle, Pip. Elles sont toutes déçues.

 

Livre absolument magnifique ! Lecture jubilatoire !