mardi, 22 janvier 2019
AU BOUT DU RAYON DE SOLEIL
Entre le panier d'osier et son ombre : deux mètres environ.
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lundi, 14 janvier 2019
LE BOUT DE ...
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jeudi, 10 janvier 2019
POST-POST-SCRIPTUM
2019, ANNÉE SYMPHONIQUE ?
Regarde bien : le ciel est bleu, et les feuilles respirent encore un peu.
Photo prise le 29 novembre, quand je descendais les pentes de la Croix-Rousse, le cœur serré, pour aller rue Molière, au numéro 18, après avoir appris la nouvelle.
Au 10 janvier, les feuilles refusent toujours de se séparer des platanes. C'est un signe, mais de quoi ?
J'attaque cette année avec un bonheur cependant lucide.
Mon vœu : puissent nos pas converger en symphonie.
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mercredi, 09 janvier 2019
POST-SCRIPTUM : XYLOPHAGIQUE
Même la racine de buis, ce bois à la si solide réputation de dureté,
finit, à la longue, par susciter l'appétit du ciron persévérant.
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Actualité.
Cette photo m'inspire une comparaison avec le "Grand Débat National" :
pour moi, Emmanuel Macron est un petit brocanteur qui veut vendre aux Français un bon gros buffet Henri II, vous savez, ces énormes châteaux de bois menaçants, tape-à-l’œil et pas beaux.
Quand on le regarde de loin, ça paraît être un très beau meuble, fabriqué dans un très beau bois par un ébéniste renommé. Bon, c'est vrai, c'est un meuble lourd, voire envahissant, à cause du style, surchargé de vermiculures, moulures, cannelures, nervures et autres sculptures.
Mais quand on s'approche tout près pour examiner dans quel état il est, on voit sur le sol tout plein de petits tas de poussière brunâtre qui signalent que tout plein de petites bêtes sont en train de le bouffer à l'intérieur. En collant l'oreille contre le bois, on entend l'armée des cirons qui grignotent le chêne vénérable.
Et la vérité vous saute à la figure : le "Grand Débat National" est un gros buffet Henri II complètement vermoulu. Et le chaland, qui n'aime ni les boniments ni les bonimenteurs, se détourne, avec une moue de dégoût.
D'ailleurs, la présidente de la "Commission Nationale du Débat Public", Chantal Jouanno, ne s'y est pas trompée : critiquée pour le niveau invraisemblable de sa rémunération, elle fait comme les rats : elle garde son salaire, mais elle quitte le navire qui prend déjà l'eau.
Pour ce "Grand Débat National", ce ne sont pas les métaphores qui manquent. On a l'embarras du choix : buffet Henri II, rat et navire, éléphant ou merle blanc, usine à gaz, montagne et souris, comité Théodule, noyer le poisson, etc. Il n'y a pas que la métaphore, il y a aussi la citation. Par exemple : « Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission » (Clémenceau).
De plus, le gouvernement devrait se rendre compte, face au morcellement terrible de la population en « communautés » irréconciliables (je n'énumère pas), qu'il prend le risque de passer bientôt pour un excellent "cultivateur de divisions", vu la profondeur des socs de toutes les charrues qui se préparent déjà à creuser leurs sillons respectifs, comme d'énormes mâchoires plantant leurs crocs dans les mollets de ceux qui ne pensent pas comme eux.
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mardi, 08 janvier 2019
14/14 : AQUATIQUE
Fin d'une série d'images faites en 2018. Des images qui ne résument rien, qui ne signifient probablement pas grand-chose, et qui ont été faites sans ambition, exclusivement pour le plaisir des yeux dans l'instant des sensations du preneur d'image.
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lundi, 07 janvier 2019
13/14 : HÉMATOLOGIQUE
Le jour où j'ai programmé la publication de cette photo, je jure que je ne pensais pas à la date exceptionnelle que représente aujourd'hui le 7 janvier.
4 ans !
C'est un coïncidence. Mais c'est une coïncidence extraordinaire. Je l'assume comme telle, et même je la revendique, fût-ce a posteriori. Car « c'est de ce temps-là que je garde au cœur une plaie ouverte ».
Bon, c'est vrai, ce n'est en réalité que l'image qui reste d'une coupure anodine vite refermée. Il pourrait y avoir "du symbole" là-dedans. Mais du symbole dans le genre minable.
Toutes mes excuses.
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samedi, 05 janvier 2019
12/14 : MYCOLOGIQUES
Appétissant, non ? Remarquez, dans L'Arrache-cœur, Boris Vian faisait bien manger un bifteck moisi par la mère, qui pensait ainsi se sacrifier pour ses petits chéris.
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vendredi, 04 janvier 2019
11/14 : ZOOLOGIQUE
Dès que "Vivement dimanche" est ouvert, je me jette sur Sérotonine, le dernier roman du plus grand écrivain français actuel.
Voilà, c'est fait. Bientôt des nouvelles.
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jeudi, 03 janvier 2019
10/14 : LITHOPHANIQUES
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Que se passe-t-il en République Démocratique du Congo ? Les journalistes font semblant de suivre le déroulement formaliste d'un processus électoral. Je trouve qu'ils sont d'une bien complaisante neutralité (ah, le code de déontologie !).
Ce qui se passe ? Dès l'incendie de l'entrepôt où étaient stockées les "machines à voter", on était fixé. Que dis-je ? Avec le simple fait que le gouvernement congolais ait choisi le vote électronique et commandé les machines à la Corée du sud (beaucoup d'endroits du pays sont dépourvus d'électricité), on savait que, pour monsieur Kabila, le processus était juste une énorme farce destinée à gagner du temps et à amadouer le légalisme de la communauté internationale : sans qu'il ait tenu aucun propos suspect, on comprenait illico qu'il tenait le raisonnement suivant : « J'y suis, j'y reste, et merde à Vauban ! ».
La place est trop bonne et le pays trop riche en matières intéressantes ou précieuses pour laisser des mafias concurrentes s'installer au pouvoir et en dépouiller monsieur Kabila et la clique qui l'entoure. De force, et quel que soit le prix à payer (sang pour sang).
A bon entendeur ...
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mercredi, 02 janvier 2019
9/14 : OROGRAPHIQUE
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mardi, 01 janvier 2019
8/14 : BOTANIQUE
Avant la cuisson.
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Ah oui, au fait, j'allais oublier :
BONNE ANNÉE ÉCOLOGIQUE !
Enfin, c'est du moins ce qu'a dit Emmanuel Macron hier soir dans le poste, où il s'est montré capable de proférer une belle énormité conceptuelle, en parlant de "l'écologie industrielle" : Macron est un virtuose de l'acrobatie intellectuelle. L'usine à concepts de l'Elysée fonctionne à plein régime. Les Français, en 2017, ont porté l'imagination lexicale au pouvoir.
C'est la réalité qui manque d'imagination.
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dimanche, 30 décembre 2018
6/14 : SPHÉRIQUE
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samedi, 29 décembre 2018
5/14 : TECHNIQUE
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A propos de l'actualité :
Je suis très surpris que les Américains n'aient pas encore accusé Donald Trump d'être un "traître à la patrie". Ses dernières décisions font tout, en effet, pour favoriser des pays présentés comme des ennemis des USA : laisser le champ libre à la Russie et à l'Iran en Syrie et en Irak (au prétexte hallucinatoire que Daech est désormais vaincu : "We won !!!"), laisser le champ libre à la Chine en laissant tomber les accords de libre échange transpacifiques, et autres fantaisies géopolitiques.
Trump voudrait affaiblir le pays dont il est le président, il ne s'y prendrait pas autrement.
Trump est un traître à son pays
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vendredi, 28 décembre 2018
4/14 : SQUELETTIQUE
Ce qui reste de la tête d'ail quand on a consommé toutes les gousses.
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jeudi, 27 décembre 2018
3/14 : FLEGMATIQUE
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mardi, 25 décembre 2018
1/14 : VOLCANIQUES
Après roulage et polissage par la mer.
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lundi, 24 décembre 2018
MON ART (presque) ABSTRAIT
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samedi, 22 décembre 2018
OBJET INNOMMABLE
Pour les évacuations difficiles. Innommable, mais il paraît quand même que ça porte un nom : "furet".
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mercredi, 19 décembre 2018
PHOTOGRAPHIE
Dans la série "Mon art abstrait".
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mardi, 04 décembre 2018
LA TRISTESSE AU MUR DU CIMETIÈRE
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mardi, 13 novembre 2018
8/8 VOUS AVEZ DIT "CENTENAIRE" ?
MAUDITE SOIT LA GUERRE !
On fait grand cas, dans certains milieux, des monuments aux morts portant des inscriptions qualifiées d' "antimilitaristes" ou, à la rigueur, de "pacifistes". Mais quand je regarde la liste des 16.148 photos que j'ai collectées depuis quarante et quelques années, j'ai beau écarquiller les yeux, j'ai beau prendre une loupe, j'ai du mal à suivre. Il faut au moins un microscope pour en extraire quelques-unes. Quant aux monuments portant l'inscription définitive "Maudite soit la guerre !", je ne pense pas qu'il y ait besoin des doigts de deux mains pour en faire l'inventaire.
Sans prétendre les avoir tous repérés, j'en ai dénombré quatre. Sur 36.000. Vous avez bien lu : QUATRE monuments français aux morts de 14-18 déclarent publiquement leur haine de la guerre. Quatre : Cazaril-Laspènes, Equeurdreville, Gentioux (le plus renommé, avec son petit garçon tendant le poing), Saint-Martin-d'Estréaux. Si certains m'ont échappé, merci de me le signaler. A noter que l'historienne Annette Becker, qui en inventorie 3 (TROIS), omet la plaque ci-dessous (modeste, il est vrai) dans son inventaire des monuments "antimilitaristes" : une "plaque" est-elle un "monument" ? Pour répondre positivement, je me réfère à mon vieux Gaffiot (quasiment un pléonasme aujourd'hui) : « Monumentum 1. Tout ce qui rappelle qqn ou qqch, ce qui perpétue le souvenir : CIC. Cat.3, 26; Dej.40; Verr.4, 11 ; 4, 26 ; 4, 73, etc. ». Oui, une plaque est bien un monument, c'est Cicéron qui le dit..
Cazaril-Laspènes (Haute-Garonne) : autour de 75 habitants en 1914, 17 au recensement de 1991. J'ai lu quelque part que, statistiquement, les communes françaises ont perdu en moyenne 4% de leur population. Peut-on se fier à ce chiffre ? Pour la localité à l'époque, le taux monte à 8%.
Equeurdreville (Manche). 147 morts (5.765 habitants en 1911).
Gentioux (Creuse) : 63 (58, selon une autre source) noms gravés, 1109 habitants en 1911 (2,55% des vivants).
Saint-Martin-d'Estréaux (Loire). 1.648 habitants en 1911, 64 noms gravés (3,9%). Je note quand même qu'on a pris soin de faire graver une croix de guerre couronnée de lauriers.
QUATRE, en tout et pour tout, ça ne fait pas lourd de dégoût et d’écœurement, après une saignée de quatre ans. Pas assez même pour en faire des exceptions, tant c'est infinitésimal. Bon, on peut en ajouter quatre autres, où l'on trouve gravées des expressions approchantes : Avion ("Tu ne tueras point"), Château-Arnoux ("La guerre est un crime", dans le poème de Victorin Maurel), Dardilly ("Contre la guerre, à ses victimes, pour la fraternité des peuples"), Marlhes ("Non, plus jamais, jamais la guerre, Le monde a faim de paix", mais la plaque se trouve dans une église). Et puis un cinquième, connu sous le nom de "Picarde maudissant la guerre", situé à Péronne. Et puis un sixième, qu'on peut voir à Les Barthes, où je crois voir une Marianne brisant un fusil. Franchement, j'aurais préféré ne pas avoir fait le tour de la question avec cette modeste dizaine.
Avion (Pas-de-Calais). Sculpture de Emile Fernand-Dubois.
Stupeur qui désarme la déesse guerrière (une femme superbe à peine vêtue d'un pagne), saisie d'effroi en découvrant l'amas des restes humains sur le sol (des poings fermés, si j'ai bien déchiffré : je ne suis pas passé à Avion ; certains y voient des « mains crispées »).
« C’est le seul monument aux morts du Pas-de-Calais à dénoncer clairement la barbarie de la guerre. Ce geste politique n’est pas vraiment de bon ton à l’époque, et d’ailleurs l’inauguration se déroula fort modestement dans la grisaille de décembre en l’absence des autorités habituelles (représentant de l’État, de l’armée, hommes politiques). » (Commentaire piqué sur le site "Mémoires de pierre", qui parle d'un sous-préfet fort mécontent.)
Château-Arnoux (Basses-Alpes)
"Que la guerre est un crime". Victorin Maurel fut instituteur, pacifiste déclaré. Il fit de la politique, fut élu maire de la ville, qu'il s'efforça de moderniser.
Dardilly (Rhône) : « Contre la guerre. ».
Marlhes (Loire).
Péronne (Somme).
Œuvre de Paul Auban, reprise ou matrice (je ne sais pas) de L'Epave, sculpture installée dans un square à Nantes, où la mère maudit les flots qui ont rejeté sur le rivage le corps de son fils, jeune marin.
Les Barthes (Tarn-et-Garonne).
Je pense ne pas délirer : Marianne brise un fusil. Je n'ai pas vu le monument in situ.
Je ne fais pas figurer ici des monuments considérés comme pacifistes par des associations ou groupements (par exemple l'ALAMPR, association laïque des amis des monuments pacifistes du Rhône) : c'est être pacifiste à bon compte, tant c'est indirect et sous-entendu. Je ne suis pas d'accord : quand on est "anti"-guerre, il faut donner à voir aux autres un signe de la chose (pour Cabu, qui n'aimait pas du tout les militaires, ce fut l'adjudant Kronenbourg). Je crois que montrer le deuil des femmes, des enfants, des parents, des vivants est insuffisant pour mériter d'être qualifié de pacifiste. Je crois aussi qu'il ne suffit pas de graver sur le monument "Pax" (tout le monde est pour la paix, personne n'est vraiment pour la guerre) ou "La commune de X à ses enfants".
A ce compte-là, j'ai dans mes réserves des centaines de photos de tels monuments "pacifistes". Encore faut-il que l'opposition à la guerre soit exprimée explicitement. Pour les quelques œuvres que je montre ici, combien d'autres portent "A nos héros" ? Combien de "morts pour la patrie" ? Ci-dessous le monument de Sainte-Foy-lès-Lyon (j'espère qu'il a été nettoyé depuis la photo).
Je me rappelle, dans les années 1970, avoir attendu sur une place le défilé du 11 novembre à Sainte-Foy, en compagnie d'Hélène, Pierre, Marie-Christine et les enfants, au défilé des officiels de la commune, en tête desquels les drapeaux et les bérets militaires des anciens combattants. Sur le panneau que je portais j'avais écrit en très gros la phrase "Maudite soit la guerre" (il y a une photo, introuvable pour l'instant). La réaction avait été plutôt d'interrogation bienveillante. Nous avions visiblement surpris, et nous avions bien discuté après le dépôt de la gerbe. Le monde actuel prouve tous les jours que nous avions raison en principe, ... mais tort en réalité. Aujourd'hui, les moulins à vent, pour mon compte, c'est : "Non merci !".
Même le monument de Quinsac (Gironde), où le sculpteur Gaston Schnegg a inscrit en effigie le visage terrorisé de son propre fils Pierre (mort au Chemin des Dames en avril 1917, son corps jamais retrouvé), au-dessus d'un coq dressé devant le soleil levant, déclare : « A la mémoire glorieuse des soldats de Quinsac morts pour la France ». Vous êtes sûr que vous avez dit "pacifiste" ?
Non, sauf grossière erreur de ma part – et même si c'est dur à entendre –, le réel pacifisme qui eut cours dans la société française dans les années 1920 et 1930 (auquel on doit au moins en partie la défaite de 1940), ne connut quasiment aucune traduction concrète – en dehors des quelques exceptions exceptionnelles ici présentes – dans la conception et l'édification des monuments dédiés aux morts de 1914-1918. Il est probable que les forces pacifistes du pays ont eu du mal à se faire entendre, entre les calculs politiques, la volonté des autorités et l'influence militaire, lorsqu'il a fallu élever les 36.000 tombeaux aux morts de la Grande Guerre.
S'il fallait dénombrer les monuments français explicitement pacifistes ou maudissant la guerre en les rapportant au nombre de secondes dans une heure, cela ferait UNE seconde (10 sur 36.000, ça fait 1 sur 3.600). Bon, on peut se dire que le pacifisme en pantoufle préfère mettre en valeur l'arbrisseau rabougri de l'exception, pour mieux ne pas voir la forêt en pleine santé du sort le plus commun, le plus énorme. C'est comme la recette du pâté d'alouette : un énorme cheval, une pincée d'alouette. On se console comme on peut.
Voyons les choses en face : les monuments pacifistes restent une goutte d'eau claire dans l'épaisseur d'un océan rouge en furie. A peine un granule de rêve et d'espoir dans la grosse et profonde marmite du diable.
Je clos ici la présente série. Rendez-vous au bicentenaire.
Prière de ne voir qu'une pure coïncidence dans le fait que ce billet est publié un 13 novembre. Je n'ai qu'une pensée au souvenir du Bataclan et des terrasses : « Maudite soit la guerre ! ».
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lundi, 12 novembre 2018
7/8 VOUS AVEZ DIT "CENTENAIRE" ?
7
QUELQUES HOMMES 3
DES HOMMES QUI TOMBENT
Dans le désordre : Barbâtre (Vendée), Belmont-de-la-Loire (Loire), Céaux (Manche), Craon (Mayenne), Dombasle en Argonne (Meuse), Le Temple sur Lot (Lot-et-Garonne), Marcillac Lanville (Charente), Maynal (Jura), Tréguennec (Finistère), Vis-en-Artois (Pas-de-Calais), Sainte-Tulle (Basses-Alpes, dites "de Haute Provence"), Labastide-du-Temple (Tarn-et-Garonne). Quelques-uns parmi les soixante-cinq monuments aux morts que j'ai collectés sur ce thème.
Note : je constate, en furetant de nouveau sur l'internet depuis quelques semaines (en prévision), qu'on trouve à peu près tous les monuments que l'on cherche, et même qu'on ne cherchait pas ou auxquels on ne pensait pas. Quand j'ai commencé ce qu'il faut bien appeler une quête, pendant l'été 1976, il n'y avait rien, ou presque. Aujourd'hui, on a tout ou presque à sa disposition. J'imagine que, en dehors des apports de l'informatique et du numérique, l'approche du centenaire n'est pas pour rien dans cette espèce de prolifération. Je note aussi que, depuis mes premières photos dans les années 1970 et 1980, des monuments aux morts, qui semblaient abandonnés tant leur aspect laissait à désirer, ont pris un sacré coup de jeune. J'imagine là aussi que ces soins nouveaux ont quelque chose à voir avec le centième anniversaire. Et j'espère que tout le monde a ressenti, hier à 11 heures, la même chose que moi en entendant les cloches sonner à toute volée.
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dimanche, 11 novembre 2018
6/8 MES 11 NOVEMBRE
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MON MONUMENT AUX MORTS
DE 1914-1918
POUR UN CENTENAIRE DIGNE
Dans un assez grand désordre :
Aast 64, Abainville 55, Abancourt 59, Abancourt 60, Abaucourt sur Seille 54, Abbaretz 44, Abbecourt 60, Abbenans 25, Abbeville 80, Abbeville Saint Lucien 60, Abelcourt 70, Abère 64, Abidos 64, Abilly 37, Abitain 64, Abjat 24, Ablain Saint Nazaire 62, Ablainzevelle 62, Ablancourt 51, Ableiges 95, Ablis 78, Ablon 14, Ablon sur Seine 94, Aboncourt 57, Abondance 74, Abondant 28, Abos 64, Abreschviller 57, Abrest 03, Abriès 05, Abscon 59, Abzac 33, Accolans 25, Accolay 89, Accous 64, Achenheim 67, Achères 78, Achères la Forêt 77, Acheville 62, Achicourt 62, Achiet le Grand 62, Achiet le Petit 62, Achy 60, Acigné 35, Aclou 27, Acq 62, Acqueville 50, Acquin 62, Acy en Multien 60, Adainville 78, Adast 65, Adelans 70, Adervielle Pouchergues 65, Adinfer 62, Adon 45, Adriers 86, Affoux 69, Affringues 62, Agassac 31, Agde 34, Agen 47, Ageville 52, Agnetz 60, Agnez les Duisans 62, Agnicourt et Séchelles 02, Agnières 62, Agnières en Dévoluy 05, Agnin 38, Agnos 64, Agny 62, Agon Coutainville 50, ..............................................................................
Le long paysage de monuments aux morts, ce long cortège funèbre, que je présente ici résulte d'un choix. J'aurais bien voulu pouvoir faire figurer ici l'intégralité des photos que j'ai amassées sur le disque dur de mon ordinateur, mais la démesure de l'ambition n'a pas tardé à me sauter à la figure. Rendez-vous compte : seize mille cent quarante-huit photos !!! Et pourtant, 16.148, c'est tout de même très peu : ce n'est pas la moitié des 36.000 monuments qui ont été édifiés sur le territoire français entre 1920 et le début des années 1930 (si l'on excepte de rarissimes localités dépourvues en 1914 d'hommes en âge de combattre ou qui ne déplorèrent aucun tué). Alors, vous pensez bien, le presque-rien qui figure ici n'a rien d'un inventaire.
On l'aura compris en lisant la liste ci-dessus : je suis parti du village qui l'inaugure (la liste) dans l'ordre alphabétique, et à partir de là j'ai égrené ceux qui venaient à la suite. Et je me suis arrêté à Agon Coutainville (Manche). Une bonne soixantaine (65, si j'ai bien compté), c'est-à-dire si peu que rien : une goutte de sang dans un océan rouge en furie. Derrière chacun de ces monuments, la béance à jamais incolmatable des absents. Des absents sans nombre, qui se retrouvent là, dont il faudrait prononcer le nom, lui aussi sans nombre (entre 1.400.000 et 1.700.000 Français, selon les dénombrements).
Nécropole de Douaumont (Meuse).
Derrière chaque croix bien blanche, il faut voir un corps bien ancré dans le sol, deux bras à l'horizontale et une tête bien droite. Imaginez à quoi ressemblerait ce champ si chaque croix s'animait soudain (un faible écho au « Debout les morts ! » lancé par l'adjudant Jacques Péricard à ses hommes le 8 avril 1915). Combien, ici, si quelqu'un sait (mais attention, en comptant l'ossuaire) ? Et qu'est-ce qu'ils diraient, si toutes les croix s'animaient ?
Sachant que dans beaucoup de localités, à lire la liste des morts, on voit que des familles ont été décimées, et parfois rayées de la carte, on aura peut-être une idée du massacre avec la reproduction ci-dessous de la première page d'un vieux Code Postal (1995) : les 65 villages énumérés plus haut sont loin d'occuper la totalité de cette page, qui ne compte pas moins de 158 noms de communes. Il en reste 93.
Et il reste encore 246 pages et 732,5 colonnes comportant chacune entre 50 et 60 noms de localités. Il faut une imagination dévorante pour se faire une minuscule idée de l'énormité innommable de la chose.
Oui, la Première Guerre Mondiale a bien été la première Shoah de l'histoire du monde (je fais exprès d'utiliser le mot hors du contexte habituel).
J'ai aussi un classement des photos par département, et ce n'est pas inintéressant. Par exemple, parmi les 890 photos collectées dans le Pas-de-Calais (62), on trouve de tout, du plus humble obélisque presque nu, simplement revêtu des noms des morts (Bajus, à gauche) à la mise en scène grandiose et spectaculaire de l'héroïsme, du sacrifice et du deuil par de vrais spécialistes (Auchel, à droite, sculpture de Félix Alexandre Desruelles, photo Michel Beirnaert). Je ne porte pas de jugement : c'est juste une question de moyens et de volonté (et de disponibilité : y a-t-il un artiste dans le coin ?).
Le désordre alphabétique du champ de bataille (je n'ai pas dit "le champ d'honneur") ci-dessous, qu'observeront les connaisseurs à la lecture de ce billet, n'est imputable qu'à ma totale incompétence en informatique : je ne comprends pas la logique du système que j'utilise, alors je me suis débrouillé comme j'ai pu : au début, on peut commencer par la fin de la liste, mais après, c'est beaucoup plus flou. Un indice : la photo en bleu-blanc-rouge a été prise à Abscon (59). La toute première à Agon Coutainville (50). Et la toute dernière, en bas à droite, à Ablancourt (51).
En fait, j'ai une très longue histoire avec les monuments aux morts. Plus exactement depuis le jour d'été où, en 1976, quelque part autour du plateau du Larzac, j'ai, pour la première fois de ma vie, lu tous les noms gravés dans la pierre. Plusieurs familles étaient frappées plusieurs fois : jusqu'à cinq fois le même nom de famille. Je n'avais jamais eu l'idée de lire les noms des morts. La lecture m'a réveillé en sursaut. C'est peu de dire que ce fut un choc. Derrière chaque nom, de la chair humaine ravagée. Il faut dire que j'avais fait mon service militaire (en fait de "militaires", les bidasses étaient surtout les bonniches de l'institution, puisque affectés aux basses besognes : je n'ai jamais été exercé au "combat", à part juste deux ou trois séances de tir en douze mois), et que je venais de participer à la "Marche pour la démilitarisation", partie de Metz et arrivée à Douaumont (voir ici aux 7 et 8 novembre). Et Douaumont, c'est déjà un choc.
Laurent Gauthier, le frère de ma grand-mère paternelle, était mort dans les premières batailles de la guerre. Et le beau-frère de celle-ci – René Chambe, alors sous-lieutenant – avait cherché à tout prix à la consoler en lui faisant espérer que Laurent était prisonnier (« Pour Laurent, j'ai écrit dix fois qu'il ne faut pas s'inquiéter outre-mesure. C'est même très bon signe ce silence (souligné dans le texte de la lettre de René Chambe à sa belle-soeur). Il est sûrement prisonnier. Combien de prisonniers ne peuvent écrire !! »), avait nourri mon imagination des épopées que ses livres exaltaient (René Chambe : Au Temps des carabines, Guynemer, ....). J'étais donc sensibilisé. Réceptif. Motivé. Né presque trente ans après l'Armistice, je n'ai toujours pas digéré le fleuve de sang depuis ce jour d'été de 1976.
Carte postale envoyée le 29 novembre 1918 [mais où est mentionné au recto "22 novembre, 10 H du matin", jour de l'entrée des troupes françaises dans Strasbourg] par René Chambe à sa mère : « Strasbourg !!!
Notre corps d'armée y est entré le premier ! Vous devinez, ma chère Maman, notre joie. Si vous aviez vu le délire de la population !!! Mais je ne peux entreprendre de vous le décrire ici. Dans 2 ou 3 jours, j'enverrai un long récit à Suz. [Suzanne] de ce moment splendide. Elle vous le transmettra aussitôt.
Voici en attendant une vue de la sombre et légendaire cathédrale. Je suis venu ici aujourd'hui pour quelques instants et repars pour l'endroit où nous habitons ... tout près des Oberlé !
Ma chère Maman, un grand baiser bien affectueux. A bientôt une lettre.
René Chambe ».
J'ai commencé par me lancer dans une course photographique tant soit peu obsessionnelle et dispendieuse, et j'arrêtais la voiture dans chaque village jamais traversé pour immortaliser le monument du lieu. Une quête désespérée, quand j'ai pris conscience de l'immensité démesurée de la tâche : 36.000 communes, j'ai compris que je n'étais pas de taille. Avec mon maigre butin de 450 clichés (il faut faire les kilomètres, je n'ai pas compté), j'ai enfin admis l'évidence : il était illusoire de croire que je pouvais épuiser la question en parcourant les routes de France. Diverses hypothèses m'ont traversé l'esprit. Et puis l'internet est arrivé.
Alors je me suis mis à collecter comme un fou les images, principalement sur le site "MemorialGenWeb", réserve alors qui me semblait inépuisable, malgré la qualité aléatoire et, disons-le, souvent médiocre des clichés des militants : il n'est pas évident de se présenter dans une commune à la meilleure heure avec la meilleure lumière (et puis le format). Les photos trouvées chez Alain Choubard ou Queutchny sont en général beaucoup plus parlantes, car plus soignées et plus "généreuses". C'est vrai, j'y ai passé des heures, et des heures, et des heures.
Aujourd'hui, mon vivier (si l'on peut dire !) de monuments aux morts comporte exactement 16.148 références. Aujourd'hui, ça a beaucoup changé, car chaque mairie ou presque a un site internet, et a à cœur de présenter, au nombre de ses édifices remarquables, LE monument aux morts. Je ne sais pas si c'est un "progrès" : la documentation est devenue simplement très accessible. Oui, 16.148 : une masse tellement énorme que, pour espérer en donner une idée infinitésimale, j'en suis réduit à proposer 65 pauvres représentations presque désincarnées : des pierres sculptées et gravées portant chacune une part infinitésimale de l'infinité des noms des morts. Les 65 premières références de ma réserve. Ce serait dérisoire si ...
Oui : une goutte de sang dans un océan rouge en furie.
« Oui mais jamais au grand jamais
Leur trou dans l'eau n'se refermait.
Cent ans après, coquin de sort,
Ils manquaient encore. »
Tonton Georges (ou presque).
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samedi, 10 novembre 2018
5/8 VOUS AVEZ DIT "CENTENAIRE" ?
5
QUELQUES HOMMES 2
***
DES VEILLEURS
ARRY (Somme). Sculpture de Louis Le Clabart.
CANCHY (Somme). Sculpture de André Joseph Géraud ABBAL.
MIREBEAU-SUR-BEZE (Côte-d'Or). Sculpture de Paul Auban.
SAINT-DOMINEUC (Ille-et-Vilaine). Sculpture d'Albert Bourget.
COTIGNAC (Var).
Le monument de Cotignac est assez particulier : le sculpteur (Jean-Louis Lhomme, le bien nommé) semble proposer, vu de face, un simple obélisque bien lisse, alors qu'en réalité, l'essentiel (le bonhomme entier) se trouve au verso (je préfère ne pas mettre la photo que j'ai prise : elle date de bien avant le décapage, sans doute opéré dans la perspective du centenaire : c'est plus présentable).
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vendredi, 09 novembre 2018
4/8 VOUS AVEZ DIT "CENTENAIRE" ?
4
QUELQUES HOMMES 1
***
DES COMBATTANTS
LA CAVALERIE (Aveyron). Il y avait là un célèbre camp militaire qui a diablement fait parler de lui il y a quarante et quelques années. Le plateau où est située la localité s'appelle le Larzac.
SAINT-JEURES (Haute-Loire) : « On ne passe pas ! ».
MEXIMIEUX (Ain). Les couleurs de certains clichés ont très mal vieilli.
BRIOUDE 43.
HERM (Landes). Le grenadier d'Ernest Gabard. Ce n'est pas moi qui ai pris cette photo.
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