lundi, 23 juillet 2018
DÉTAILS
Allez, un indice.
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mardi, 17 juillet 2018
VARIATIONS SUR UN THÈME
MON ART ABSTRAIT : PÉRIODE DIVISIONNISTE.
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vendredi, 13 juillet 2018
UNE SORTE DE VITRAIL
Un matin d'été à la Croix-Rousse, avec le soleil en face.
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jeudi, 12 juillet 2018
PHOTOGRAPHIE
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dimanche, 08 juillet 2018
105 ANS
1986
Il aurait 105 ans aujourd'hui. Il s'appelait Jacques. Le chapeau, même gondolé (il a dû prendre la pluie), était précédemment celui de ...
... l'homme que nous appelions Bela (ne me demandez pas pourquoi). Lui, il serait dans sa cent trente-deuxième année.
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samedi, 07 juillet 2018
VERS LA FLAMME
Scriabine : Vers la flamme, par Vladimir Horowitz. Un moment exceptionnel (6'19").
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mardi, 03 juillet 2018
QUELQUE PART, LE MOULIN
Vu d'au-dessus.
A mi-hauteur.
Vu d'en bas.
Allez, je cafte [22 juillet] : c'est le moulin de Keriolet.
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dimanche, 01 juillet 2018
QUELQUE PART, LA POTERNE VÉGÉTALE
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samedi, 30 juin 2018
QUELQUE PART, LE THUYA
.
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vendredi, 29 juin 2018
QUELQUE PART, LE BIDON
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jeudi, 28 juin 2018
QUELQUE PART, LA VÉRANDA
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mardi, 26 juin 2018
C'EST BEAU, L’INDONÉSIE
Il s'en passe de belles, en Indonésie, si j'en crois le journal Le Progrès.
1
"Le cadavre intact d'une Indonésienne a été retrouvé dans le ventre d'un python de sept mètres, hier en Indonésie. Wa Tiba, âgée de 54 ans, avait disparu la veille, alor qu'elle travaillait dans son potager. Les villageois s'étaient mis à sa recherche et ont rapidement découvert le serpent géant, le ventre gonflé, à une trentaine de mètres des sandales et de la machette de Wa Tiba. Le python géant, une espèce qui vit dans les forêts tropicales, s'attaque à de petits animaux mais rarement à des êtres humains." (17 juin 2018)
Commentaire : il semblerait que le fait ne soit pas si rare, si l'on en croit un article du Parisien-Aujourd'hui en France daté du 29 mars 2017 : un homme du village de Mamuju nommé Akbar, âgé de 25 ans. Le Parisien publiait même une photo de la chose : le python n'a pas l'air commode.
2
Les porteurs hissaient le cercueil d'une femme des Célèbes en Indonésie au sommet de la tour funéraire, lorsque l'échelle de bambou a bougé. Le cercueil est alors tombé, écrasant un homme de quarante ans, le propre fils de cette femme. (18 juin 2018)
Quelqu'un qui était armé de son aïefaune a immortalisé la scène pour la diffuser aussitôt sur les réseaux sociaux. Je ne sais pas si ça lui a rapporté, et combien.
Comme disait Jean-Jacques Vannier à l'époque lointaine où il sauvait France Inter de la plus basse vulgarité : "La vie est belle, et c'est tant mieux !".
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dimanche, 24 juin 2018
LE FOND DU PUITS
QUELQUE PART DANS DES RÉGIONS DE TERRE ARGILEUSE
A vue de nez, il y a à peu près huit ou dix mètres.
Un peu glauque, non ?
Les nappes phréatiques ne sont plus ce qu'elles étaient.
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vendredi, 22 juin 2018
LUEURS
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mercredi, 20 juin 2018
MOUCHE
J'aime bien les variations sur un thème.
Une fin d'après-midi.
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mardi, 12 juin 2018
ÇA BOUGE A LA CROIX-ROUSSE, ...
... si l'on en juge par le nombre de lieux vides qui attendent leur nouvel aspect, leur nouvel occupant, leurs nouvelles fonctions.
Leur nouvelle poésie ? On peut toujours rêver, non ?
Une boutique de sapes ?
Une agence bancaire ?
Une boutique orientale ?
Et si c'était une librairie qui allait s'ouvrir ?
On peut rêver, non ?
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lundi, 11 juin 2018
EAU MINERALE
MON ARCON
(temporain)
Juste quelques variations sur le thème.
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samedi, 09 juin 2018
PHOTOGRAPHIE
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samedi, 02 juin 2018
ESENŢĂ DE ROM 1990
SOUVENIR DE ROUMANIE
Acheté à Tulcea, dans le delta du Danube, en 1990.
Jamais utilisé dans les pâtisseries maison.
L'évaporation ? Evidemment, gros malin !
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vendredi, 01 juin 2018
GOUTTES
MON ART ABSTRAIT
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mercredi, 30 mai 2018
PIGEONS
VARIATIONS MATINALES
Quatre moments.
« Pigeon, oiseau à la grise robe,
dans l'enfer des villes,
à mon regard tu te dérobes,
tu es vraiment le plus agile. »
Photos prises le 25 février tôt le matin.
Je cite plus haut les paroles mises dans la bouche de Benoît Poelvorde, dans C'est Arrivé près de chez vous (1992), film jubilatoire et franchement amoral, où l'on trouve aussi une sinistre et délectable friandise intitulée "Le p'tit Grégory", que j'ai déjà montrée ici. J'aime l'humour noir, celui qui sait le mieux mettre à distance respectable l'expression brute – écœurante le plus souvent – de l'émotion.
Il faut que ça sorte : j'en ai plus qu'assez d'être sommé de m'émouvoir face à l'avalanche quotidienne de brutalités qui s'abattent sur l'humanité, tous les jours, dans tous les canaux disponibles de ce qui nous est encore présenté comme de l'information. Le "journal" de France Inter, qui commence sur l'accident de car dont des supporters de rugby ont été victimes, et qui finit sur l'exploit (stupéfiant) de Mamoudou Gassama, non, je ne peux plus supporter.
Le malheur, c'est que les Français en redemandent. Mais franchement, qu'est-ce que c'est devenu, "être Français" ?
Quinze secondes à voir et revoir.
Blague d'un humour dont je raffole, moi qui déteste les "histoires drôles" où tu es obligé de rire à la fin sous peine de désobliger :
« Quelle différence entre un pigeon ? »
Vous voulez la réponse, si vous ne la connaissez pas encore ?
C'est : « C'est qu'il ne sait ni voler ».
D'accord, c'est un humour spécial. Un humour qui rejoint, par exemple, celui de Gotlib. Vous vous rappelez, la double page célébrant l'H.A.I., l'Homme-à-idées, ce Superman de l'ingénierie publicitaire, capable de trouver en un clin d’œil LE slogan qui va faire mouche, p. 364-365 de l'intégrale des R.-A-B. (Rubrique-à-brac, pour les nouveaux venus sur cette Terre) ?
Je la connaissais autrement (« Pourquoi les murs du Havre sont gris ? – Parce que trans-at-lan-tique », en dessinant dans l'air, avec le doigt, un côté d'un rectangle à chacune des syllabes), mais bon, on ne va pas chipoter.
Première et dernière vignettes de la double page.
Cet humour n'est pas du tout anti-cartésien : il est ailleurs. Il y a des croyants, il y a des athées, il y a des agnostiques, et puis il y a ceux qui sont ailleurs.
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samedi, 26 mai 2018
COMBIEN DE CERISES ?
Le temps du muguet, le temps d'apprendre à vivre, le temps des amours, il est toujours joli le temps passé une fois qu'ils ont cassé leur pipe.
Je vous présente, en "écriture inclusive" s'il vous plaît (et un peu suggestive), "Le temps de la/des cerise/s". Comme dit Sempé : « Rien n'est simple, tout se complique ».
Les premières cerises siamoises que je vois (il y avait bien deux noyaux). Pourtant, c'est acheté chez un producteur bio de Saint-Rambert-d'Albon.
De quoi rappeler les frères Tocci, de célèbre mémoire.
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jeudi, 17 mai 2018
SOUVENIR MUSICAL
D'abord la photo-souvenir.
Ça se passait à Lyon en 2009, dans une salle de concert bien connue, une salle qui au surplus me rappelle le souvenir de ma chère tante Marie-Thérèse. Elle qui était presque sans ressources économisait chaque année ce qu'il fallait pour pouvoir assister à quelques concerts produits par la Société de Musique de Chambre de Lyon, et j'avais le grand plaisir, certains soirs, de lui taper sur l'épaule ou de lui glisser un « Bonsoir ! » en passant, avant de lui « taper la miaille », comme on ne dit plus par chez nous. Cette femme qui a eu une vie pleine d'épreuves douloureuses était la bonté même, et avait, avec la religion (elle était infiniment pieuse), une autre folie : la musique. En 2009, elle n'était déjà plus parmi nous depuis de nombreuses années, mais ça ne fait rien, chaque fois que j'entre dans cette salle, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour elle, pour son regard, pour son sourire.
Que se passait-il donc là, en 2009 ? Un événement rarissime sous nos latitude (nord 45,75) et longitude (est 4,85) : l'intégrale des quatuors du grand Ludwig. Beethoven, quand on compulse le catalogue de ses œuvres, n'a finalement pas beaucoup écrit (135 numéros d'opus, mais il est vrai que les WoO sont légion. Werke ohne Opus, ça veut dire : œuvres sans numéro d'opus. Bach arrive à peu près à 1000, et Telemann autour de 1300). De plus, tout ce qu'il a écrit n'atteint pas des sommets : je me rappelle avoir chanté dans les chœurs pour Christus am Ölberg (Le Christ au mont des oliviers) sans y éprouver d'impressions extrêmes (comment on dit, déjà ? Ah oui : litote). Et Beethoven a fait pire que ça. Eh oui, Beethoven a ses faiblesses. Cela n'empêche pas que l'adagio de l'opus 18 n°1 est déjà un chef d'œuvre. Et des adagios qui atteignent les sommets, j'en connais heureusement plusieurs, à commencer par l'opus 106 (c'est une sonate, la n°29) et par l'opus 132 (c'est un quatuor, le n°15). Le dernier Beethoven (titre exact d'un livre intéressant de Rémy Stricker paru chez Gallimard en 2001) est celui qui me touche le plus. Non : m'atteint, me traverse, me terrasse.
L'adagio de l'opus 106, je l'ai découvert par temps d'insomnie : me trouvant bien éveillé vers deux heures du matin (ça remonte à des temps pour moi préhistoriques), j'ai appuyé sur le bouton du transistor, et j'ai attendu que la personne préposée, à la fin du morceau, "désannonce" (comme on dit). Eh bien "j'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue" (Joë Dassin), la désannonce. J'exagère, elle a fini par venir, mais après de tels redémarrages, qui allaient avec les changements de tonalité, j'ai vu mon insomnie, suspendue entre deux mondes, se prolonger et durer délicieusement, comme les choses se passent quand on attend l'être aimé. Car dans sa lenteur, l'adagio de l'opus 106 ne cesse de promettre et de surprendre : la suite arrive où on ne l'attend pas. Une merveille de plénitude, un absolu. Cet adagio miraculeux tient des promesses qu'il n'a pas faites !!
L'adagio de l'opus 132, en fait, je le connaissais depuis très longtemps. Et je le connaissais déjà par cœur. Et puis un jour, il s'est passé que je l'ai entendu. Je veux dire que sa substance de vie organique est parvenue non seulement à mon oreille, mais à mon être tout entier. Tout à coup m'est apparue la « ténébreuse et profonde unité » des quatre mouvements (certains font du récitatif opératique qui précède le dernier mouvement un mouvement à part entière, mais franchement, vingt-cinq mesures, est-ce bien sérieux ?). Cet adagio – c'était un jour ensoleillé – « m'est entré dans le cœur et n'en sortirait plus pour toute une fortune » (tonton Georges, bien sûr). Au point que je me suis dit qu'au moment où je l'entendais, je rentrais chez moi. Impression inoubliable.
Tout ça pour dire que l'intégrale des quatuors, à Lyon, non, ça ne peut pas se louper. J'ai pris l'abonnement aux six concerts (un prix d'ami, je me suis dit, c'était cher, mais), en même temps que mon pote F. Rares sont ceux qui ont pleine conscience de ce que signifie l'expression "Intégrale des Quatuors de Beethoven". J'étais assis juste à côté de Jean-Frédéric Schmitt, grand luthier lyonnais, initiateur mémorable des "Musicades" (aujourd'hui défuntes, comme lui, hélas), qui organisait l'événement, d'après ce que j'entendais dire.
Alors le souvenir, maintenant ? C'est un souvenir très concret, qui figure en photo comme introduction à ce billet : six carreaux de faïence à décor bleu, dont un ébréché dans un angle. Le cycle des concerts s'étalait en effet sur deux fois trois soirées séparées par une pause. Je ne sais pas ce qui m'a donné l'idée, lorsque je rendais visite aux toilettes à l'entracte. L'état du carrelage mural sans doute, dont beaucoup d'éléments tenaient encore par l'opération du saint esprit. Il m'a suffi, à chacun des six entractes, de prélever (rien n'était plus facile, quoique le dernier ne se soit pas laissé faire comme ça) un carreau, au dos duquel j'inscrivais ensuite au crayon le programme de la soirée.
Je garde cependant un regret, car les seize quatuors de Beethoven ont été écrit selon une chronologie précise, au moins pour les neuf premiers : le bloc des six premiers (op.18), sans doute pour faire comme ses prédécesseurs Haydn et Mozart, puis les trois commandés par le comte Razoumovski (op.59). Ensuite, c'est vrai, chacun des sept derniers quatuors est beaucoup plus nettement individué, comme si Beethoven avait voulu, à partir du dixième (op.74), façonner des personnes à part entière, avec caractère propre et identifiables par leurs traits distinctifs. Tout ça pour dire qu'on ne peut pas considérer comme une circonstance annexe l'ordre dans lequel se sont présentés les quatuors sous la plume du compositeur. Or le quatuor Auryn, sans doute pour équilibrer la "durée relative" de chaque concert, a bouleversé la chronologie.
Mais foin des regrets ! Non, si j'ai laissé en plein milieu de la photo une brèche capable de défigurer l'ensemble, c'est à cause du public. Je m'explique : comment, messieurs-dames, vous assistez à un événement rarissime – la présentation en bloc d'un extraordinaire monument de la musique –, et une fois le concert terminé, vous tapez dans les mains en cadence parce que ça ne vous suffit pas ? Vous en voulez encore ? Mais qu'est-ce qu'il vous faut ? Non, je n'ai pas compris que vous exigiez des "bis". On vous donne l'intégrale des quatuors de Beethoven, et vous êtes contents que, par faiblesse, bonté d'âme ou soumission à une convention, Auryn vous offre en plus un extrait de Haydn. Beethoven ne vous suffit pas ? Je n'ai rien contre les quatuors de Haydn (qui en a écrit soixante-huit !), mais j'aurais préféré pouvoir quitter la salle avec dans l'oreille les sonorités beethovéniennes. Le public ? Des enfants gâtés.
Bon, on me traitera peut-être de puriste, d'intégriste, d'idéaliste ou de tout ce qu'on veut. Et alors ?
09:00 Publié dans MUSIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, photographie, beethoven, quatuors beethoven, société de musique de chambre de lyon, christus am ölberg, le christ au mont des oliviers, adagio sonate opus 106, adagio quatuor opus 132, jean-frédéric schmitt, lyon musicades, quatuors haydn, quatuors mozart, razoumovski, quatuor auryn, lyon, salle molière lyon
samedi, 12 mai 2018
PHOTOGRAPHIE
Voilà, c'est fini, le coup d’œil dans le rétroviseur. C'est fini, le petit retour sur ma petite collection de petites considérations sur la façon dont le vaste monde marche aujourd'hui.
En fait, si j'ai remis en ligne des propos tenus ici depuis 2011, c'est que je viens de passer par des moments pas drôle [oups ! pardon : pas drôles]. Je n'en dirai évidemment rien ici, parce que ça ne regarde que moi et ceux qui savent. La vie reprend son cours, presque comme avant. Pour mon petit compte personnel, je trouve néanmoins intéressante la relecture, de façon compacte et en continu, de ces trente et un billets choisis parmi ceux que j'ai consacrés, en six ou sept ans, à l'observation de l'état du monde, dans ses diverses modalités : politique, économique, écologique, sociologique, philosophique, climatologique, etc. Et cela renforce une impression qui reste d'habitude fragmentaire et fugitive, parce que liée à une circonstance, à un moment ou à un contexte particuliers : s'il n'y a pas de "convergence des luttes", comme le scandent les incantations de quelques poignées de rêveurs endurcis, il y a indéniablement convergence des facteurs d'alarme. C'est pourquoi j'aimerais aujourd'hui faire entendre (visuellement) le tocsin. Ci-dessous un détail photo du tocsin (fabriqué en Chine).
Contrairement à une première et fausse impression, cette photo est d'une netteté impeccable. Ce qui m'intéresse ici, c'est justement le contraste entre le caractère fuyant des ombres sombres, qui sautent aux yeux tout en semblant vouloir échapper au regard, et la géométrie parfaite des orbes dont on devine les cercles concentriques, autour d'un centre qui est là, mais restera le grand absent définitif.
Je ne me fais guère d'illusions, comme on peut s'en douter, sur le retentissement qu'un tel tocsin peut avoir sur la marche du monde.
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lundi, 09 avril 2018
DOCTEUR, COMMENT VONT LES GENS ?
16 mars 2018
(notablement augmenté le 9 avril)
Des nouvelles de l'état du monde (20).
« Pour répondre à votre question de savoir comment vont les gens ? A vrai dire, cher monsieur, je crois que les gens ne vont pas très bien. – Et qu'est-ce qu'y a qui va pas, à votre avis, mon bon docteur ? – Eh ben, c'est surtout comme si plus personne n'avait de boussole, et que tout le monde avançait à l'aveuglette. On entend de plus en plus de gens appeler : « Aidez-moi » Les gens ne peuvent plus vivre sans aide.
Personnellement, j'ai tendance à ne jamais me plaindre, et je n'aime pas en général entendre des gens qui s'apitoient sur leur sort. Je me suis réconcilié avec Christine Angot quand j'ai appris qu'elle avait fait chialer une femme, sur un plateau de télévision, en répondant : « Eh bien, on se débrouille ! », en répondant à la question du viol. Pensez : victime, quel beau statut ! Angot a eu le cran de refuser le statut gémissant ! Et tout le monde lui est tombé dessus. C'est Christine Angot qui a raison : face aux épreuves de la vie, si dures soient-elles, l'individu adulte et responsable de son existence un seul rôle à jouer : assumer. Faire face. Mais il semblerait aujourd'hui que ça fasse débat.
Des portions de plus en plus impressionnantes de la population demandent chaque jour (contre rétribution) à des gens "supposés savoir" (coaches, psys de toutes obédiences, "consultants" divers plus ou moins improvisés et autoproclamés, nouveaux prêtres et gourous des âmes errantes, etc.) des conseils pour continuer à conduire leur vie. Cela fait sans doute partie de ce qu'il est convenu d'appeler "aide à la personne", comme quoi, il n'y a pas, et loin de là, que les très vieux qui ont besoin qu'on prenne soin d'eux. « Qu'est-ce que j'peux faire ? Chais pas quoi faire » (Anna Karina, dans Pierrot le fou de Jean-Luc Godard, 1965).
A l'heure où l'autonomie est devenue un impératif individuel absolu, de moins en moins de gens sont assez autonomes pour marcher sans béquille. On a l'impression que plus personne ne peut affronter les petites et grandes épreuves de son existence sans s'en remettre à une « cellule de prise en charge psychologique ». Et je ne parle pas des attentats terroristes comme au Bataclan en 2015, où une femme qui n'a pas été tuée ou blessée gravement (les journalistes appellent les "survivants") s'est trouvée confrontée à l'insupportable sentiment de culpabilité d'être encore en vie.
Je l'ai su bien malgré moi : j'avais fait ici même l'éloge de cet homme, qui était son fiancé (je n'ai pas oublié son nom, mais appelons-le V. R.), qui s'est jeté sur elle pour la protéger et qui a peut-être à sa place pris la balle mortelle. C'est ici un cas extrême : j'avais été ému par le geste héroïque du jeune homme, et j'avais été sommé de retirer de mon blog l'éloge nominal que j'avais fait de sa personne et de son nom. J'avais été stupéfait que la fiancée de l'assassiné ait été incapable de partager avec moi le sentiment d'admiration suscité par le geste magnifique qu'avait fait l'homme de sa vie pour la lui sauver. Comme si la vulnérabilité psychologique nouvelle de la population fournissait un argument décisif pour ce que je suis obligé d'appeler de la censure.
Au-delà de ce cas extrême, on ne peut nier cependant, d'une façon très générale, que la « cellule de prise en charge psychologique » est devenue un incontournable de tous les événements - accidents ou autres - qui viennent heurter le mouvement linéaire normal du déroulement normal des individus normaux dans leur vie normale. Je présente ici quelques plaques professionnelles et affiches de vitrines aperçues lors de mes déambulations dans mon quartier : indubitablement, le marché de la béquille psychologique est florissant. Ce qui en dit long sur l'état moral et sur l'équilibre psychologique de la population : on appelle ça un symptôme, mon cher monsieur. – Eh bien, cher docteur, je ne sais pas si j'ai très envie de vous remercier de ce diagnostic impitoyable ».
La fragilisation des personnes semble se répandre au rythme de la précarisation croissante des conditions d'existence. J'aimerais qu'on m'explique ce paradoxe : comment se fait-il que, plus les individus se décrètent indépendants, libres et autonomes, plus ils tombent dans un déplorable état de dépendance ? Ce qui fait peur ici, c'est que, sur le papier, nous avons toujours officiellement des "citoyens" (avec tout ce que cela suppose), mais que dans la réalité, tout ce que cela suppose (responsabilité personnelle, capacité de faire face, maturité adulte, ....) a tendance à s'effacer derrière d'impalpables mais puissantes relations de dépendance. Et que cette population vote, consomme du réseau social jusqu'à plus soif, gobe de la propagande comme jamais auparavant. Pas de quoi inspirer confiance dans l'avenir.
Le "coaching" est partout ! Quant à "consultation philosophique", le doute m'habite.
Drôle d'époque, vraiment ! Jamais les individus ne se sont voulus ou prétendus aussi libres, et jamais ils n'ont eu autant besoin d'aide pour se guider dans la vie, pour se rassurer sur eux-mêmes, sur le monde, sur le sens de la vie et sur le sexe des anges. Les parents font appel à un "coach" pour qu'il leur explique qui sont leurs enfants et comment il faut faire avec eux.
Un symptôme parmi tant d'autres de ce mal de vivre se trouve par exemple dans les deux heures et demie de programmes quotidiens de la chaîne France Inter où de consternants humoristes sont payés pour dérider un public venu là pour se faire dérider coûte que coûte : ce sont les "travaux forcés du rire".
Car il faut se "déstresser", tant la vie quotidienne est devenue "stressante".
L'enthousiasme de commande est devenu le principal du cahier des charges imposé aux "animateurs" d'émissions radio et télé.
Les parents font appel à un "coach" pour qu'il leur explique qui sont leurs enfants et comment il faut faire avec eux.
On pourrait ajouter que les innombrables libertés ainsi octroyées sont allées de pair avec leur exact contraire : jamais les gens n'ont autant "fait comme tout le monde", dans un conformisme frénétique dont ils ne se rendent même pas compte, agglutinés comme des mouches sur les incontournables du moment : plages, supermarchés, touiteur, fesse-bouc, smartphones, réseaux sociaux, hashtags, "libération de la parole", comme si ce conformisme méticuleux était le corollaire obligé de l'abolition des limites. On peut se demander ce que veut dire le mot "liberté" pour une grande masse de gens. Qu'on ne vienne pas les emmerder ? Chacun dans son bocal avec ceux qu'il estime être seuls ses semblables ?
Appréciez "sororité".
Mais il y a encore un autre paradoxe : dans nos pays économiquement et politiquement favorisés, jamais la revendication d'autonomie et la fierté d'être soi (avec au premier rang la "marche des fiertés") n'ont été aussi hautement proclamées, et jamais on n'a vu un tel déferlement de plaintes de toutes sortes jaillies d'innombrables poitrines.
Des plaintes de deux sortes, émanées soit de suppliants, soit de vengeurs. Dit autrement : d'un côté les plaintifs, de l'autre les plaignants. D'un côté ceux qui réclament des indemnités pour les préjudices qu'ils ont subis.
De l'autre, ceux qui réclament la condamnation des coupables pour les sévices qu'ils ont subis. Les uns gémissent, les autres rugissent. Les uns pleurent, les autres mordent. Le point commun, on le voit, c'est que tous ont subi. Tous revendiquent le statut de victimes. Ceux qui ne se plaignent de rien (appelons-les les gens normaux) sont les dindons de la farce. Et ils n'ont pas intérêt à dire publiquement que cet amoncellement de "victimes" finit par rendre impossible la vie de tous avec tous.
Cercles de femmes, cercles d'hommes : on ne se sent bien qu'entre soi. Il faut se tenir chaud. Comme projet de société, ça se pose là.
omme si la vulnérabilité morale, l'angoisse, la rancœur ou la détresse étaient la rançon à payer pour cette liberté si fièrement revendiquée. L'homme occidental est à cet égard un authentique paradoxe : plus il veut être "libre", "autonome" et ne dépendre que de sa propre initiative pour la conduite de son existence, plus il a besoin de s'en remettre à des "sujets supposés savoirs" (comme on dit en psychanalyse) ou à l'autorité de la loi pour ce qui est de la direction à prendre.
C'est même devenu un marché florissant : plus les gens sont "libres", plus ils abdiquent leur soi-disant libre-arbitre entre les mains de gens qui les persuadent, contre rémunération, qu'ils détiennent la solution à leurs problèmes : c'est ainsi qu'on voit fleurir aux portes des immeubles toutes sortes de plaques de spécialistes autoproclamés de la guérison des âmes en souffrance.
Notez tous les petits ®.
Après la disparition des curés, des confesseurs et de l'Eglise, après la disparition du paradis communiste, après la floraison des "psychanalystes", des "psychologues" et des "psychothérapeutes" de toutes obédiences, on voit proliférer les professions innovantes, à commencer par les "consultants", les "conseillers de vie" en tout genre, dont l'activité principale consiste à "conseiller" la foule des gens qui ne savent plus qui ils sont, où ils vont, ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Le mot "coaching" a contaminé le vocabulaire courant.
Cela signifie une chose : plus une société fait des individus des entités autonomes, plus ces entités sont perdues, du fait qu'elles sont livrées à elles-mêmes pour décider de leur propre sort. Corollaire : moins ces individus éprouvent un sentiment d'appartenance à la collectivité.
Traduction toute personnelle (quoique ...) : la solitude morale est directement proportionnelle au degré d'autonomie revendiquée. Certains appelleront ce phénomène "mobilité du moi". D'autres seraient cependant fondés à le nommer "déréliction" (Michel Houellebecq, notre scalpel littéraire, dit quelque part (Interventions ?) que l'individu occidental contemporain est un être vide et sans consistance : je ne suis pas sûr qu'on puisse lui donner tort). Et c'est cela qui est le plus effrayant, car c'est bien le signe que notre société rend la vie ordinaire de plus en plus difficile à supporter.
Même les chamans ont compris le profit très concret qu'ils peuvent tirer de la décrépitude spirituelle, intellectuelle et morale dans laquelle errent les occidentaux (je connais quelqu'un qui à fait le voyage - organisé, cela va de soi).
Moralité : eh bien vous savez, docteur, cette population, qui d'un côté réclame à grands cris (souvent vindicatifs, voire agressifs) toutes sortes de "droits" nouveaux à exercer et qui, d'un autre côté, et selon une tendance lourde et durable, appelle au secours au moindre accident de la vie en brandissant l'étendard de « Victime », eh bien je vais vous dire : cette population me fait peur. Vous savez pourquoi ? Parce que je me dis qu'une telle contradiction est un obstacle infranchissable s'il s'agit d'édifier ce que je persisterai à appeler une SOCIÉTÉ. Une collection d'entités individuelles indéfiniment autonomes ne sera jamais faite pour constituer un CORPS SOCIAL. Et j'ai comme l'impression que ce désastre n'a pas de précédent dans l'histoire de l'humanité.
Note : les illustrations de ce billet ont été sélectionnées dans un périmètre restreint. Leur point commun, pour la plupart, est d'être apparues sur nos murs dans des temps très récents.
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : l'état du monde, coaching philosophique, coaching, psychothérapie, méditation, sexe des anges, access bars, constellations familiales énergétiques, cercle d'hommes, psychanalyse, michel houellebecq, photographie, qu'est-ce que je peux faire je sais pas quoi faire, anna karina, jean-luc godard, pierrot le fou, cinéma, jean-paul belmondo