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mercredi, 06 avril 2016

HERMAN MELVILLE : TAÏPI

MELVILLE HERMAN TAÏPI.jpgOn va me trouver pisse-froid, pisse-vinaigre et rabat-joie : je viens de lire un livre du grand Herman Melville, et je suis obligé de dire que je m’y suis ennuyé. Il s’agit de Taïpi. Autant j’avais été ébloui, emporté par Moby Dick, intrigué par Mardi, touché par Redburn, autant j’ai tourné laborieusement les pages de Taïpi. 

Il est présenté comme le premier roman de l’auteur mais, à la lecture, on se dit que si ce n’est pas autobiographique, c’est rudement bien imité. Va pour "roman". Il possède au moins un point commun avec Mardi, débutant comme lui par le sort apparemment invivable qui est fait au narrateur, embarqué sur un baleinier dirigé par un commandant incompétent et injuste. Le héros, comme dans Mardi, décide de déserter à la première occasion et, comme dans Mardi, trouve au dernier moment un complice qui accepte de courir l’aventure d’une évasion. 

A partir de là, les trajectoires divergent : les deux fuyards de Mardi mettent à l’eau une des baleinières du navire et finiront par débarquer dans le très étrange archipel, alors que ceux de Taïpi attendent que leur navire fasse escale à Nuka Hiva (une des îles Marquises, dans la baie de laquelle mouille une escadre française, dont il faut voir la façon dont l'auteur assaisonne les manières de sauvages qu'il attribue à la puissance colonisatrice) pour profiter d’une permission de débarquer pour s’échapper dans les profondeurs de la végétation. 

L’île n’est pas totalement explorée, et l’on commence par suivre la difficile progression de Tom (le narrateur) et Toby dans une nature hostile du fait d’un relief accidenté. Tom se blesse à la jambe. Ils survivent difficilement, ne disposant que de fort maigres provisions de bouche. Mais ils finissent par arriver aux abords du territoire d’une peuplade. Leur crainte est vive : sont-ils chez les Hapaas, connus pour leurs mœurs à peu près correctes à l’égard des blancs ? Ou chez les Taïpis, dont la réputation de férocité et de cannibalisme les remplit de crainte ? 

En fait, si le livre porte ce titre, c’est qu’ils sont bel et bien chez les Taïpis, mais que ceux-ci sont beaucoup moins féroces que ce qu’en a fait leur réputation. Ils vont donc faire connaissance de la tribu en général, dévorée de curiosité au début, et  de Marheyo en particulier, qui va adopter Tom au sein de sa famille : Mehevi, Kory-Kory, le fils dévoué qui s’occupe de porter le blessé dans les déplacements et Faïawaï, la fille ravissante pour laquelle le narrateur éprouve des sentiments tendres. 

A partir de là, on quitte le « roman » pour entrer dans le traité d’ethnologie, et c’est là que je lâche Herman Melville. On va presque tout savoir des mœurs, des coutumes, des rites des Taïpis, et ça, je vais vous dire : trop, c’est trop. Il est vrai que l’action progresse cahin-caha, plan-plan, à son petit rythme. On assiste attendri, par exemple, au flirt auquel se livre Tom auprès de la ravissante Faïawaï, grâce à la dérogation exceptionnelle obtenue en sa faveur, qui l’autorise à enfreindre le tabou qui interdit aux femmes d’entrer dans l’espace de la lagune. On comprend l'attendrissement de Tom : les femmes Taïpis sont assez peu embarrassées de vêtements.

Mais dans l’ensemble, le héros, Tom, se lance avec un certain enthousiasme dans ce que les ethnologues modernes appellent pompeusement l’ « observation participante », et ne nous laisse rien ignorer des relations des Taïpis entre eux, entre les hommes et les femmes, entre la tribu et le sacré (le « Ti »), entre la tribu et les Hapaas. Et ça, franchement, ça a du mal à passer. L’intention ethnologique est éminemment louable, certes, mais a pour effet de lester l’intention romanesque d’un poids qui la rend indigeste. A part le fait que les Taïpis vivent au jour le jour, paresseusement, sans travailler, sans s’en faire outre-mesure pour le lendemain. 

On saura que, longtemps après la fuite de Toby, dont Tom n’a aucune nouvelle jusqu’à la fin, celui-ci prend peur en observant le cadavre plus ou moins dépecé d’un ennemi : il se dit que la même chose risque de lui arriver, et dès lors il n’a plus qu’une pensée : retourner chez les blancs, malgré la volonté unanime de toute la tribu de garder celui-ci prisonnier. Choyé par tout le monde, mais seulement aussi longtemps qu’il n’essaie pas de quitter celle-ci. Après tout, ne doit-il pas se résoudre à mettre fin à ses grandes vacances ? Cela fera trois mois qu’il se la coule douce : il est temps de retrouver l’univers laborieux de la civilisation. 

Le récit de l’évasion proprement dite de Tom donne un peu l’impression d’une pirouette. Il faut le prendre comme il est, y compris dans son aspect acrobatique. Il paraît que le livre, à parution, connut le succès. Ma foi, tant mieux pour Herman Melville. Pour mon compte, je le laisse (avec regret) à ceux qu’il intéresse. 

Voilà ce que je dis, moi.

mardi, 05 avril 2016

ISLAMISATION, MAIS EN DOUCEUR

Ainsi, jour après jour, l’islam trouve de nouveaux moyens de nous boucher l’horizon et de nous empuantir l’atmosphère. Quand ce n’est pas à coups de kalachnikov et de bombes humaines prêtes au « sacrifice », c’est à coups de maillots de bain « islamiques », vous savez, cet uniforme de ninja (le mercenaire féodal du Japon ancien)

BURKINI LE MONDE 3 AVRIL 2016.jpg

Il ne manque pas grand-chose pour en faire une guerrière (voir illustration suivante).

fabriqué exprès pour que les dames qui se réclament de la religion musulmane puissent se joindre, dans les piscines, aux femelles lubriques qui ont la coupable impudeur d’offenser les yeux d’Allah et du prophète en ne couvrant leurs parties honteuses (est-il besoin de préciser que "honteuses" désigne les seins, le pubis et le cul ?) que du triangle exigu de quelques morceaux d’étoffe, au risque d'attiser la convoitise et la concupiscence des mâles (on suppose des gens à sexualité normale). 

NINJA.jpg

Un ninja, un vrai de vrai, pour sûr. Sa tenue, masque compris, s'appelle-t-elle un "burkini" ? Se baigne-t-il ainsi vêtu ?

Après les bombes de Zaventem, donc, le tout dernier cri de la mode qui se donnera à voir sur les plages d’aussi charmants pays que l’Arabie saoudite et du Qatar. Ah, on me dit que ce sera sur nos plages ? Bah, au point où nous en sommes … Blague à part, que nous apprend la mousse médiatique qui vient de se répandre sur ce thème ? 

Je crois que c’est très simple : après le « hard power » (attentats, massacres, bombes, etc.), le « soft power ». Pendant l’offensive islamique armée, l’offensive islamique en douceur continue. Il faut vraiment se voiler la face pour ne pas voir ça. Regardez par exemple ce qui se passe sur les « réseaux sociaux » après que madame Laurence Rossignol (ministre des familles, de l'enfance et des droits des femmes) leur a étourdiment jeté des propos que les dits « réseaux sociaux » attendaient pour pouvoir monter leur mayonnaise. 

Le Monde (3-4 avril) s’est fait l’écho de la chose : « Bien sûr qu’il y a des femmes qui choisissent, il y avait aussi des nègres américains qui étaient pour l’esclavage ». Je trouve que ce n’est pas mal envoyé. Il paraît qu’on a surtout reproché à madame Rossignol l’emploi du mot « nègre ». Les flics du « politiquement correct » font régner l’ordre dans la langue. Pour un peu, ça me réconcilierait presque avec certaines féministes (pas toutes, loin de là, il ne faut pas exagérer). 

Rien de tel qu’une bonne controverse pour asseoir l’objet du débat directement en plein milieu de l’avant-scène, juste sous les feux de la rampe. L’inquiétant, dans cette affaire, c’est que des marques commerciales aient jugé une telle innovation potentiellement assez rentable pour se lancer dans l’aventure en y investissant. Je conclus de cette décision que les marques en question jugent qu’il existe un « marché » pour un tel produit. 

S’il en est ainsi, ça veut dire que le ver est dans le fruit. Que l'ichneumon islamique (à moins que ce ne soit la rhysse persuasive musulmane), perçant de sa tarière notre si fragile verni de civilisation chrétienne, a déposé ses œufs mahométans parmi les larves en lesquelles nous avons dégénéré. Et ça veut dire que notre réalité est en train, paisiblement, de se rapprocher de la fiction que Michel Houellebecq mettait en scène dans son roman « scandaleux » Soumission, paru au moment de l'attentat de Charlie Hebdo : la société française s’accoutume à la soumission à des normes qui contredisent tout ce qui définit la civilisation que son passé lui a transmise. Le simple fait qu'il y ait controverse montre notre affaiblissement "culturel". Et alors ? Où est le mal ? Il faut s’adapter, voyons, vivre avec son temps. 

Madame Badinter est sûrement bien intentionnée en appelant au boycott des marques promotrices du « burkini », mais elle se fourre le doigt dans l’œil : s’il y a un « marché », c’est qu’il y a des clients. J’attends juste de voir à quoi ressemblera la plage l’été prochain : comment réagiront les femelles honteusement dénudées face à des baigneuses vêtues de pied en cap et aux formes soigneusement effacées par la coupe vestimentaire ? 

Comme le déclare Hélène Agésilas : « La France a un retard sur la mode islamique ». La dame a créé la marque Fringadine, « qui vend des vêtements longs typiques de cette mode dite pudique. "Il y a une réelle demande des femmes", souligne-t-elle dans un entretien à l’AFP, citant une étude selon laquelle le marché mondial de la mode islamique, évalué par un cabinet à 230 milliards de dollars (202 milliards d’euros) en 2014, pourrait atteindre plus de 320 milliards en 2020 ». C’est ainsi que se conclut l’article du Monde (je passe sur "une étude" et "un cabinet" : tout ça est bien flou). J'aime beaucoup la formule "la mode dite pudique" : c'est sans danger, voyons, c'est à ranger dans les futilités de la mode. Et puis, s’il y a du beurre à se faire … 

Les mahométans n’ont pas fini de grignoter notre espace et de nous bouffer l'air que nous respirons. Les mahométans se frottent les mains en serinant à leur profit nos beaux slogans sur la "tolérance". Quand ce n’est pas brutalement, c’est tout en douceur, exactement comme dans les interrogatoires : le bon flic (la marque vestimentaire) et le flic méchant (le djihadiste) se partagent la tâche. La stratégie fait que le malfrat (le bon peuple) finit par se confier au premier parce qu’il craint le second (en se disant : "ce sera moins pire"). On peut compter sur la lâcheté et la veulerie morale de Hollande, Valls et compagnie pour leur faciliter la tâche. 

Les djihadistes de l’Etat Islamique qui commettent des attentats et les marques qui lancent la mode du « burkini » ne sont pas ennemis : ils marchent main dans la main, ni plus ni moins que, pour bien cuisiner un suspect, les flics se répartissent les rôles du bon et du méchant. 

La bombe et l’esthétique de la mode sont les deux faces de la même médaille stratégique. Au motif que la recherche vestimentaire est moins pire que l’assassinat de masse, l’Européen, le Blanc, le Français préfèrera la « non-violence » inoffensive du maillot de bain (le flic gentil) agréable aux yeux d’Allah, dans l'espoir que ça lui permettra d'échapper à la folie meurtrière (le flic méchant). 

Sarkozy a beaucoup à apprendre de tout ça : pour ce qui est d'occuper le terrain et de faire parler de soi, il n'arrive pas à la cheville des fervents de l'islam, que celui-ci se présente sous les dehors conviviaux et pacifiques de la tolérance façon Tariq Ramadan, ou qu'il brandisse d'un bras vengeur la kalachnikov ou la bombe. L'islam aujourd'hui a une seule idée en tête : la conquête. Instaurer le débat en France autour de la question de l'islam est en soi une victoire de l'islam : pendant que je discute avec les tolérants, j'avance mes pions. Les esprits européens commencent à se faire à cette perspective. Au fond, pourquoi pas, semblent-ils se dire ?

Si j’ai bien compris, c’est pour demain, l’élection de Mohammed Ben Abbes, patron de "La Fraternité musulmane", à la présidence de la République française. Réalisant point par point le scénario imaginé dans Soumission. 

Ben Abbes président. Et Michel Houellebecq est son prophète. 

Voilà ce que je dis, moi.

lundi, 04 avril 2016

QU'EST-CE QUE C'EST, LA POÉSIE ?

L'attente renouvelle et nourrit l'attente.

Rouvre la main, paradis.

Tout ce qui vibre est inépuisable. 

Tout ce qui vit plonge en racine jusqu'au frisson.

Loué soit ce qui se dérobe,

Miracle rond, qui suce la pensée par le marasme du fond.

Que tout ce qui nous aime advienne.

 

dimanche, 03 avril 2016

PHOTOGRAPHIE

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"TU ES PETRUS"

("Tu es pierre")

La même pierre au cou d'un corps en berne : 

la forteresse de l'homme n'en finit pas de s'engloutir.

La même pierre a creusé l'amnésie dans les opulences.

La même pierre désemplit les reflets trop obéissants.

La même pierre déloge la foule trop instable des signes

à la surface intense des impératoires.

La même pierre prémédite la première cervicale :

peut-être la colonne du sens verra de nos erreurs ingénieuses

la forme élaborée d'une prison vivable.

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Pure coïncidence : ce matin, au programme de "Sacrées musiques", l'émission de Benjamin François, plusieurs œuvres portant le titre "Tu es petrus" : Mendelssohn, Fauré, Duruflé, ... Je n'en tire aucune conclusion. Benjamin François diffuse ensuite l'oratorio Historia der Auferstehung Jesu Christi, chef d'œuvre de Heinrich Schütz, dans diverses interprétations. Celle dont je dispose (35 francs à la Fnac) est dirigée, en 1980, par Louis Devos, à la tête de "Musica polyphonica". Kurt Widmer est l'Evangéliste. Sur la pochette, La Résurrection d'Albrecht Bouts (à ne pas confondre avec Dieric). Cette version me donne toute satisfaction, bien que Benjamin François ne l'ait pas inscrite à son programme. Et malgré le ton condescendant de la notice du "Guide" de Diapason : la Tribune des critiques de disques fait toujours ses ravages : je me rappelle parfaitement le 2° concerto de Rachmaninov, la première fois que je l'ai entendu. C'était par un certain Léonard Pennario. Qui connaît ce grand pianiste ?

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samedi, 02 avril 2016

PHOTOGRAPHIE

Ne serait-ce pas ici quelque improbable "templum" que,

du bout de mon bâton d'augure égaré,

j'aurais dessiné dans l'espace nocturne pour capter,

saisi du rayonnement de quelque astre ignoré,

les augustes limites d'un futur quadrilatère sacré,

dans lequel des foules dévotieuses viendraient un jour brûler un peu d'encens ?

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Photo Frédéric Chambe.

Ce qui est sûr, c'est que, un soir de 19 janvier, la mise au point s'est effectuée sur une surface réduite de l'image. Aux yeux de combien cette photo paraîtra-t-elle réussie ? Ratée aux yeux de combien ? Quoi qu'il en soit, ratée ou réussie, même parcourue de fantômes, cette photo est.

vendredi, 01 avril 2016

LES CHOSES ET LEURS OMBRES

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Photo prise le 21 novembre 2015.

Photo couleur Frédéric Chambe.

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Le retour des couleurs dans leur nid lavera nos obscurités.