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lundi, 11 juin 2012

LA POROSITE SUBVERSIVE

Résumé : quand on n’est pas dans la science dure, une vérité qui change n’est plus une vérité. Dans la science, quand la vérité change, c’est qu’elle s’améliore, qu’elle s’approche de l’exactitude par rapport à son objet, même si elle se complique, parce qu’une vérité plus forte remplace une vérité devenue faible.

 

 

Partout ailleurs, pour qu’il y ait une vérité, il faut de la durée. L’idéal étant évidemment l’éternité. Mais voilà, la durée de la vérité s’est raccourcie, le changement impose le nouveau comme autre forme du vrai. Du coup,  la vérité est devenue POREUSE, disparaît dans sa propre précarité, et se laisse contaminer par ce qui n’est pas elle. L’époque actuelle, dans les mœurs, dans les arts, dans les symboles, dans les esprits, s’est mise à évoluer à mort. Pour tout vous dire, l’époque actuelle « change de vrai » comme de chemise.

 

 

C'est ce qui faisait le confort intérieur des esprits, à l'époque de l'absolu de la religion et de la royauté. Mais, tel Zorro, « EINSTEIN est arrivé sans se presser », et il a mis sur le trône la relativité généralisée. Si quelque chose de vraiment vrai, c'est-à-dire d'éternel, avait pu exister auparavant, c'en était définitivement fini. Car si le vrai n'est pas éternel, c'est qu'il n'est pas vrai, qu'il en porte le masque, pas plus. Qu'il y a d'autres vrais, une pluralité de vrais, de la concurrence entre les vrais. Allez savoir à quel vrai vous avez affaire. On ne sait plus à quel vrai se vouer, mon pauvre monsieur.

 

 

Au point que le changement n’a plus du tout besoin de vrai pour être une valeur en soi. Si ça change, c’est qu’il y a  une bonne raison pour cela, de même qu’ « il n’y a pas de fumée sans feu ». Si ça change, c’est que ce qui est remplacé devait donc être remplacé (et jeté à la poubelle, ou vendu pour presque rien dans un vide-grenier).

 

 

Et l’on s’étonne que les gens soient paumés, et qu’ils aient perdu tout point de repère. C’est le refrain « de mon temps », que j’ai entendu très récemment au grand vide-grenier de la Croix Rousse, dans la bouche d’un monsieur assez âgé, un tantinet exalté, fils de tisseur et ancien propriétaire d’une auto-école, qui vendait des épingles de cravates anciennes. Je me suis éloigné ostensiblement, sans ça, j’y serais encore. « De mon temps, disait-il en substance, il y avait des points de repère,et ce qui était noir n’était pas blanc ».

 

 

Le brave homme n’avait pas complètement tort, en dénonçant les tenues des passants et des exposants, et en les qualifiant de « débraillées ». C’est vrai que les gens n’ont guère aujourd’hui le souci de la qualité de leur « toilette » (mot désuet), et ce n’est pas un problème d’argent. C’était, à sa manière, un éloge de la paroi étanche qui séparait il n’y a pas si longtemps (qu’est-ce que c’est, cinquante ans ?) le dimanche des autres jours de la semaine.

 

 

On se demande quel hurluberlu, aujourd’hui, aurait l’idée bizarre de s’ « habiller en dimanche ». Si, c’est vrai que, plusieurs dimanches de suite, dans le métro, j’ai vu un noir, très grand et très mince, qui tenait religieusement une bible à la main. Disons que, rien qu’à sa façon de la tenir, on voyait qu’il était dans un moment d’intense piété.  

 

 

Eh bien, il était tiré à quatre épingles, costume impeccable, chemise très blanche, cravate, chaussures méticuleusement cirées. Il rejoignait sans doute son assemblée de fidèles, son pasteur, son temple. Mais c’est une exception. La plupart des gens négligent leur apparence vestimentaire, y compris le dimanche.

 

 

Voilà un tout petit exemple de la POROSITÉ qui a gagné nos vies dans la multiplicité de ses aspects. Les parois qui séparaient le dimanche des six autres jours, l’un et l’autre, le même et le différent, qui délimitaient le sens des mots, ont perdu en consistance, en épaisseur, en densité.

 

 

Vous voulez un autre exemple ? Tiens, prenons les âges de la vie, de l’enfance à l’âge mûr. Ne parlons pas du désir de jeunesse et de l’envie de plaire d’une femme, disons « après le retour », vous savez, quand les glandes commencent à se tarir et sécher, une femme qui, pour cela, va couvrir son corps et son visage du masque épouvantable d’un âge qui l’a désertée. N’en parlons pas, parce que c’est trop triste.

 

 

Parlons de ces nombreuses mères de famille qui meurent d’envie de donner à leur propre fille, dès l’âge de 8 ou 10 ans, toute l’apparence d’une femme fatale, d’une séductrice, d’une – comme on dit – « Lolita » (quel archétype a inventé là VLADIMIR NABOKOV ! Quelle prescience ! C'est si rare, un nom propre qui devient un nom commun. Chapeau l’artiste !), parfois aidées en cela par des poussées hormonales précoces très à même d’entretenir la confusion. J’appelle ça la POROSITÉ des âges. Il y aurait d’autres exemples (adolescence prolongée genre Tanguy, infantilisme des adultes et des parents, etc.).

 

 

Je ne sais plus dans quelle émission d’une nommée MIREILLE DUMAS regardée par hasard, j’avais assisté à la mise en scène de la petite, fardée et accoutrée en pute (il n’y a pas d’autre mot), et j’y avais trouvé quelque chose de tragique. L’idée, c’est que dans la fillette, même prépubère (mot qui veut dire « avant les poils », pour ceux qui n’ont pas fait de latin), il y a déjà la jeune fille, la belle adolescente, presque la jeune femme. Pour un peu, on la verrait bien en mère. Et je dis : pourquoi pas en mère-grand ("comme vous avez de grands yeux, mademoiselle !") Disons que c’est une invitation à l’inceste et au viol, et n’en parlons plus.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Allez, on va encore jouer les prolongations.

 

 

dimanche, 10 juin 2012

NOUS, ON VEUT CHANGER DE VRAI !

Résumé : nul ne saurait résumer la fin du monde.

 

 

Ne lâchez pas la truelle : nous allons passer notre temps à tenter de reconstruire quelque chose d’humain et de vivable, pendant que les secousses sismiques continueront, s’accentueront, s’aggraveront, et fendilleront les murs à mesure que nous colmaterons les brèches. Nous allons y passernotre temps, à colmater les brèches. Nous allons passer notre temps (nos loisirs ?) à édifier les belles ruines d’un monde qui s’auto-détruit.

 

 

Le tremblement de terre qui a détruit une bonne partie de Port-au-Prince le 13 janvier 2010 doit être considéré comme une métaphore. La destruction des palais et cathédrales historiques d’Emilie-Romagne, ces tout derniers temps, doit être considérée, sinon comme une punition du ciel (Dieu nous en préserve !), du moins comme une métaphore de quelque chose qui pourrait se formuler : « une civilisation en fin de vie ».

 

 

Pensez au fait qu’au Brésil, la protection de la forêt d’Amazonie est le cadet des soucis de la plupart des gens, préoccupés par l’accession de leur pays au statut de « pays développé » (à coups de cultures OGM, évidemment, et de destruction de la forêt, avec transformation subséquente de tout le sol en latérite, qui est une sorte d’argile cuite au four, sur laquelle il va être un peu difficile de faire pousser quoi que ce soit), revanche sur l’époque d’une évidemment infâme colonisation. Je vais vous dire : les gens qui parlent encore aujourd’hui de néo-colonialisme se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au trou du cul. Et j'espère que ça leur fait mal.

 

 

La secousse sismique est devenue la base de notre civilisation, la mère de nos « points de repère ». Je vais vous dire : les « points de repère », chacun a intérêt à les garder pour soi, s’il ne veut pas que le NOUVEAU les rende bientôt obsolètes. Nous vivons, il faut le savoir, sous la dictature du NOUVEAU. Or, il faut le savoir, le NOUVEAU, quand ça vient à son heure, c’est globalement bienvenu, cela comble un besoin qui commençait à se faire sentir.

 

 

Mais quand le nouveau devient la LOI ? Comment voulez-vous vous en sortir ? Vous étouffez sous l’exigence. Soyez nouveaux ! Faites du nouveau ! Impossible. Toujours ce slogan marxiste : « Du Passé faisons table rase ! ». Les semelles des fils doivent écraser jusqu’à l'ombre de la silhouette des pères. L’oubli du passé préside au passage de témoin. Veut dire qu’il ne saurait plus y avoir de passage de témoin. Fini, la transmission.

 

 

Du coup, chacun est renvoyé à soi-même, sans avant et sans après, individu perdu au milieu de 7 milliards d’autres individus perdus, dans un présent perpétuel en train de vibrionner dans tous les sens. Et le présent perpétuel, c'est exactement le séisme. Le flux de l'eau en train de couler, si vous préférez, quoique l'image soit moins exacte. La secousse sismique est devenue un mode de vie : on s’habitue à tout. Enfin, c'est ce que j'ai entendu dire. Mais il n’est pas sûr qu’on s’habitue à ce qui vient.

 

 

Et ce qui vient, c’est quoi, exactement ? Pour parler franchement, je n’en sais pas vraiment quelque chose. Ce sont des impressions, des perceptions, des réflexions. Mais je crois qu’on peut les résumer dans une revendication, la grande revendication du temps, que je propose de formuler de la manière suivante : « Non, les choses ne sont pas ce que l’on croit qu’elles sont. Elles peuvent aussi être leur CONTRAIRE ».

 

 

C’est ce que j’appelle, dans mes bons jours, la « migration des définitions ». Je pourrais aussi bien appeler ça l’abolition de la définition. Mais on pourrait aussi bien appeler ça la POROSITÉ des définitions. On n’a pas idée de ce que tout est devenu poreux. Les choses en ont marre, de la délimitation du sens des mots. Il y en a marre des frontières, des parois étanches, des séparations, des cloisons, des compartiments. Disons-le carrément : il y en a marre des différences. Plongeons, joyeusement ivres, dans la grande méga-fusion de tout dans tout.

 

 

 C’est vrai, quoi, si les mots signifient quelque chose de stable, où va-t-on ? Il y en a marre de la dictature de la définition. Qu’on se le dise, 1 – les définitions sont des frontières, 2 – or les frontières sont une image du Mal (mais RÉGIS DEBRAY dit le contraire dans Eloge des frontières), 3 – donc il faut se débarrasser des définitions. C’est très logique. Cela s’appelle même un syllogisme (majeure, mineure, conclusion).

 

 

Dans les anciens temps, pour que quelque chose soit reconnu pour vrai, il fallait laisser passer une certaine durée. Disons même la plus longue durée possible. Franchement, c’est du bon sens : si on est constamment obligé de changer de « vrai », il y a de quoi être vite perdu.

 

 

Le « vrai » qui change, ce n’est pas forcément du faux, mais avouez qu’il y a de quoi douter de la solidité. La vessie est peut-être une lanterne, allez savoir. Et nous, aujourd’hui, on n’arrête pas de changer de vrai. Ce que le faux penseur de la modernité qui a nom GILLES LIPOVETSKI a fait mine d’appeler L’Empire de l’éphémère. Mais il n'a peut-être pas aussi tort que je fais mine de le croire.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Allez, c'est encore à suivre, désolé.

 

 

samedi, 09 juin 2012

SUBVERSION ET SOCIETE

Résumé : ceux qui parlent, au sein même des Temples de la Culture, de culte de la Transgression, de la Subversion, de deux choses l’une, sont des menteurs ou des imposteurs. Il est désormais impossible de subvertir quoi que ce soit (l’ordre établi, les valeurs, la société, …), pour la bonne raison que la marche du monde est réglée précisément par la subversion. Le moteur du monde est désormais la subversion permanente. En vérité, mes bien chers frères, je vous le dis, les forces de la déstabilisation de tout, elles sont à l'oeuvre, et je ne vois pas ce qui pourrait les contrecarrer.

 

 

Nous vivons donc dans une société (un monde, un système de valeurs, enfin, ce que vous voulez, rien n’est à l’abri) qui se subvertit elle-même en permanence. Même ce qui semble se maintenir solidement à la barre de son existence, voit sa solidité menacée.

 

 

La preuve ? C’est que l’humanité dispose aujourd’hui d’une armée innombrable d’experts, dont le métier est d’expliquer sans cesse, jour après jour, à cette humanité, comment elle change, au moment même où elle change. Des experts qui se font fort de dire à l'humanité, dans les détails, en quoi elle est en train de se transformer, au moment même où elle est en train. 

 

 

Et des experts qui sont à l'affût de tous les moindres battements de cils des yeux qu'ils sont payés pour observer. On ne prête pas plus d'attention aux battements des cils qu'à ceux des ailes de papillons, alors qu'ont sait que, peut-être, des ouragans risquent d'en sortir.

 

 

Une armée innombrable d'experts qui produit des armées de discours supposées éclaircir, débrouiller, décrire, rendre intelligible, traduire, élucider, faire comprendre, interpréter. Ma parole, c’est un vrai déluge de toutes les lumières savantes qui nous débaroule sur la comprenette, pour que nous puissions continuer à avancer dans le tunnel. Il faut dire que le tunnel, il se fait de plus en plus obscur. Il n'est pas sûr que ce Niagara d'élucidation ait des chances d'élucider quoi que ce soit.

 

 

Qu’est-ce qu’il y a comme troupes d'éclaireurs professionnels, dans cette armée ? Très simple : toutes sortes de métiers se côtoient, s’entrecroisent, voire se contredisent dans le panier des « crabes éclairés ». Attention, ça se bouscule au portillon (ah, le joli temps des portillons, dans le métro parisien, vous vous souvenez ?!).

 

 

Dans le panier de crabes, vous avez - le philosophe, - l’économiste, - le physicien, - le médecin, - le sociologue, - l’architecte, - le politologue, - le géostratège, - le biologiste, - l’ethnologue, - le chimiste, - l’anthropologue, - le généticien, - le musicologue, - le spécialiste du monde arabe (GILLES KEPEL), - le spécialiste des fonds marins, - le spécialiste de la communication, - le climatologue, - le professeur de finances, - le trader repenti, - le pharmacologue, - le criminologue, - le psychiatre, - le juriste, - le juriste constitutionnaliste (qui n'est pas tout à fait la même chose), - le statisticien, - le démographe, - l’historien, - l’urbaniste, j’arrête là, bien que j’en oublie une foule d’autres. 

 

 

 

Franchement, vous croyez qu'il y aurait besoin de cette invraisemblable cargaison de gens savants, si la population (je n'ai pas de mot plus précis) n'avait pas besoin qu'on lui décrypte en temps réel le mouvement infernal du monde, dont le paysage semble changer sous ses yeux à tout instant ? Un monde qui bouge à ce point, je suis désolé, on ne peut plus appeler ça « évolution ». L'évolution, n'en déplaise à DARWIN, c'est fini. Aujourd'hui, c'est le jeu de boules, et en trois dimensions, s'il vous plaît, messieurs-dames.

 

 

Soit dit par parenthèse, peut-être que ce Niagara d'explications, bien loin d'éclaircir quoi que ce soit, obscurcit encore les choses, comme une sorte de déesse aux cent bras, dont chaque main ignorerait ce que font les 99 autres. Allez faire coïncider, par exemple, l'analyse de l'économiste, qui ne voit de salut que dans la croissance, avec la grille de lecture du climatologue, qui attribue la production de CO2 et de CH4 (méthane) dans l'atmosphère, aux activités économiques ? Fermez la parenthèse.

 

 

 

Car il faut voir dans cette gravissime instabilité de tous les points de repère, dans la férocissime remise en question de tous les critères de jugement, un effort de SUBVERSION généralisée. Un effort certes anonyme, un effort certes abstrait de la structure qui organise notre monde, nos idées, nos vies. Mais de la subversion quand même. Or, dans mon dictionnaire, l'idée qui découle de la subversion, c'est la destruction. 

 

 

Dans les sociétés que nous appelions, faute de mieux, primitives, la moindre anicroche imprévue, le moindre incident inattendu, le moindre événement inconnu (l’arrivée d’un étranger, par exemple) étaient dangereux pour l’ordre établi dans le groupe, pour la raison qu’ils étaient NOUVEAUX, inconnus, et qu’en tant que tels, ils faisaient courir à toute la société un risque de désordre, voire de dissolution. Il fallait de longs palabres pour que le fait nouveau soit rendu inoffensif avant de pouvoir être intégré au code, et que le fonctionnement de la société redevienne harmonieux. Ce n’était pas un « paradis », mais il est quand même perdu, puisque nous avons réussi à faire disparaître tous les « primitifs ».

 

 

On parle complaisamment, chez nous, de la « perte des repères » (tout se perd (et reperd), mon bon monsieur, de mon temps c’était pas comme ça, il leur faudrait une bonne guerre, etc.). Oui les enfants, c’est fini, le maire, l’instituteur et le curé, les trois piliers du village. Il ne reste plus que les piliers du bistrot de la place. Et bientôt, les lois hygiénistes et policières (tabac, alcool) auront même éliminé le bistrot de la place. Comment voulez-vous que le quidam ordinaire s'y retrouve ?

 

 

 

Les parents ne sont plus des parents, les enfants ne sont plus des enfants, les hommes ne sont plus des hommes, les noirs ne sont plus des noirs, les familles se recomposent, les demi-frères ont vachement envie de baiser leurs demi-sœurs adoptives (Mouler-Démouler, CLAIRE BRETECHER). Les points de repère se sont dissous. Les gens qui s'exclament très fort que le monde a connu de grandes révolutions depuis soixante ans ont le seul tort de ne pas mettre le bon mot sur la chose. SUBVERSION, je vous dis.

 

 

Oui, la déchristianisation (amorcée au 18ème siècle) a commis les premiers ravages parmi les « points de repère ». La Révolution et la tête de LOUIS XVI ont poursuivi dans la même direction. Tout ce qui paraissait ABSOLU (principe de l’autorité politique, de l'autorité religieuse, qui, qu'on le veuille ou non, unifiaient), est devenu RELATIF, discutable, et donc essentiellement labile, instable, précaire et versatile. Qu'est-ce qui échappe aujourd'hui à la grande relativisation des choses, des valeurs ? Dites-moi un peu, pour voir. Oui, le désordre nous gouverne.

 

 

Le Romantisme (avec tous les « -ismes » des avant-gardes qui n’ont cessé de naître, mourir et renaître ensuite) et les « progrès » de l’Industrie ont instauré un nouveau principe : le NOUVEAU comme principe. Jamais le temps de l’ « imparfait » n’a aussi bien porté son nom : ce qui est passé est devenu dépassé. Nous sommes assis sur un tremblement de terre esthétique, moral, intellectuel. Est-ce trop hasardeux d’affirmer que c’est toute la civilisation qui subit un tremblement de terre permanent ? Et un séisme RÉEL ?

 

subversion, gilles kepel,  

A QUOI ÇA TIENT, QUAND MÊME !

 

Sinon, pourquoi nous bassinerait-on avec les ponts-aux-ânes de l'époque présente : il faut s'adapter, le monde change, la course à l'innovation, la compétition internationale, le nouvel ordre mondial et autres calembredaines et billevesées purement virtuelles ? 

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre, dans quelques jours, avec quelques exemples un peu plus précis, je le jure sur la tête de mon éléphant en plomb.