mardi, 04 décembre 2012
IL Y A VRAIMENT DE QUOI FONDRE !
Pensée du jour :
CHARTRES
« L’erreur judiciaire est à la mode. On fait les procès des procès. On juge les juges et les jurys. On se passionne, on vibre, on s’indigne. On se donne bonne conscience à peu de frais. Il y a plaisir à jouer les redresseurs de torts. La vérité, c’est que c’est très amusant. Le plus respectable bourgeois aime à voir rosser le commissaire, et les enfants, dès le plus jeune âge, adorent jouer au gendarme et au voleur ».
ALEXANDRE VIALATTE
Juste un aperçu de la Mer de Glace en 1903 :
BOURREE A CRAQUER, LA MER DE GLACE A MAREE HAUTE
Et puis en 2000 :
ON NE M'ÔTERA PAS DE L'IDEE QUE C'EST MAREE BASSE
(20 mètres en épaisseur depuis 1950, mais à l'école aussi, c'est marée basse)
Il y a plus convaincant (toujours la Mer de Glace) :
Et ça n'a l'air de rien, vu devant l'écran d'ordinateur, mais on peut en dire autant du glacier des Bossons,
EN 1892 (c'est écrit dessus), IL S'ETALE.
...
AUJOURD'HUI, SANS COMMENTAIRE.
... et de quelques autres.
ET EN UN AN !!! ILS SONT TROP FORTS, LES SUISSES !
Mais les Africains ne font pas mieux, comme le montre le Kilimandjaro :
EN 7 ANS
Et le Groenland ? Pourquoi ça ne serait pas pareil ?
EN 10 ANS
Allez, un dernier pour la route :
1318 METRES (en longueur) EN 70 ANS (1900-1970)
Moralité : plus le climat se réchauffe, plus il y a d'alpinistes. C'est mathématique.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gothique, moyen âge, architecture, cathédrale de chartres, alexandre vialatte, littérature, humour, montagne, mer de glace, glaciers, fonte des glaces, climat, climatologie, réchauffement climatique, glacier des bossons, suisse, kilimandjaro, groenland
jeudi, 22 novembre 2012
QUELQUES PAS EN MONTAGNE
Pensée du jour :
"MUR" N°15
« L'imbécillité sentimentale du Protestantisme, compliquée vaguement des saloperies du Spiritisme, quoi de plus invincible ? ».
LEON BLOY
Je dédie cette note à PATRICK, qui n’était pas alpiniste, mais qui travaillait aux refuges du Club Alpin Français, et qui est mort, le 15 novembre 2011, en tombant de la coursive du nouveau refuge du Goûter, parce qu’il a voulu, en bon professionnel, vérifier le bon fonctionnement d’une pièce qui ouvrait sur un vide insondable. PATRICK, tu manques à tous ceux qui ont eu le bonheur de te connaître.
***
Je ne sais plus en quelle année j’ai fait mon premier « stage » d’alpinisme. C’était à l’UNCM (rebaptisé plus tard UCPA) au centre Jean Bouvier de La-Salle-les-Alpes, un beau cube en béton déguisé en chalet de montagne, isolé au milieu de nulle part. Enfin, quand je dis « nulle part » : à égale distance de deux villages : Le Bez et La-Salle. C’est la vallée de la Guisane, entre le col du Lautaret et Briançon. La Guisane continue après, mais bon, c’est après avoir quitté les altitudes, ce n’est plus intéressant.
Au bout d’une semaine de pluie obsédante et déprimante, les responsables, voyant les jeunes occuper leur temps à opérer un rapprochement entre les sexes, ont décidé d’envoyer les « stagiaires » faire de l’escalade dans les Calanques. Une semaine de camping à Mazargues. Au soleil. Je suis retourné dans ces deux endroits : méconnaissables !!! Du béton partout !!! Des tours comme aux Minguettes, à Vénissieux. Un raz de marée en dur et en gris !!! C’est le Progrès, on me dit.
Et les Calanques ! Sormiou, Morgiou, Sugiton ! On y allait à pied. En-Vau, c’était plus loin. Trop loin. Trop près de Cassis, sans doute. Le matin, escalade, l’après-midi, bain de mer, et dans une eau tellement transparente ! ANNE était ma préférée. J’ai beaucoup aimé, quand elle a marché sur un oursin qui paressait sur un rocher. Mais pas facile de lui retirer tous les piquants du talon.
Eh oui, ça a duré, que voulez-vous. La plage déserte, une cabane où l’on pouvait se procurer un coca ou une bière. Le gars survivait, à l’abri de la foule. Pour voir ça, aujourd’hui, il faut une imagination débordante, une imagination qui tiendrait de l’hallucination. Aujourd'hui, dans les Calanques, ce n'est pas le métro à six heures, mais c'est déjà Carrefour le samedi matin.
LES CALANQUES AUJOUD'HUI !!!
Je n’aimais pas le calcaire des Calanques, pour l’escalade. Ni celui du massif des Cerces (c’est ailleurs). Ça fusille le bout des chaussures. Je préférais de loin le bon et franc granit du Moine : le granit ne ment pas. Le calcaire est plus traître. Et puis ce n’est pas la montagne. Mais quelles vacances, mes aïeux ! L’été suivant, ce fut le centre du Tour, arrêt en gare de Montroc-le-Planet. Il y eut encore Les Contamines, et puis je ne sais plus.
Et surtout, après, j’ai fait équipe avec ALAIN, quelqu’un de sûr et solide. Plus expérimenté aussi. Une cordée, ça s’appelle. Chamonix. Des bambées formidables ! Dans les Aiguilles Rouges. Et puis du nord au sud du massif du Mont Blanc. Oh, on a toujours fait à notre niveau, c’est-à-dire moyen, mais de bien jolies choses quand même. La face sud du Fou ou de l’Aiguille du Midi, la face nord des Jorasses ou le Grand Pilier d’Angle, ce n’était pas pour nous, trop largement au-dessus de nos forces et de nos moyens techniques.
En haute montagne, il n’est pas conseillé de péter plus haut que son cul. En haute mer, il paraît que c’est pareil. Je me rappelle qu’un jour, nous étions allés exercer nos crampons sur la langue terminale du glacier des Bossons. Un glacier, après une bonne pluie, c’est aussi lisse qu’un miroir. Mais là, comme il avait fait chaud plusieurs jours, la glace était toute crevassée, comme croûteuse. Cela craquait sous nos pas.
Quelle mauvaise idée il a eue, le brave homme, de venir s’y balader en baskets et torse nu ! Il a évidemment dérapé. Je ne vous raconte pas le tableau de son dos après le dérapage : il a fallu un hélicoptère pour le redescendre. Et ce n’était pas grand-chose : on était tout en bas !
Enfin, pour trouver le « tout en bas » du glacier d’aujourd’hui, il faut quand même monter plus haut qu’avant. C’est aussi là qu’on le voit, le réchauffement climatique. Sans parler de l’itinéraire pour gagner le refuge du Couvercle à partir de la gare du Montenvers : ce qu’il faut descendre puis remonter du côté des Egralets (on n’appelait pas encore ça « Via Ferrata »).
LES EGRALETS
Bon, il paraît qu’aucun glacier n’y échappe, même en Himalaya. Et je ne vois pas les Chinois faire comme les Suisses, qui couvrent en été leurs glaciers d’immenses bâches, pour arrêter l’action corrosive du soleil.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, léon bloy, littérature, refuge du goûter, ucpa, vallée de la guisane, briançonnais, col du lautaret, calanques, sormiou, morgiou, sugiton, en-vau, marseille, escalade, varappe, montagne, chamonix, mont blanc, grandes jorasses, aiguilles rouges, aiguille du midi, glacier des bossons, montenvers, refuge du couvercle