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samedi, 26 novembre 2011

MONTAIGNE DERRIERE MONTAIGNE

MONTAIGNE CACHÉ DERRIERE  MONTAIGNE

 

On peut le regretter, mais c’est une vérité : Les Essais sont un livre très difficile d’accès pour des gens vivant au 21ème siècle. J’adore pourtant cette langue baroque, avec une syntaxe plus souple qu’un vieil adepte du yoga, et une liberté incroyable dans les trajectoires de phrases et même dans l’orthographe.

 

 

Petit exemple de liberté : quand il écrit « à cette heure », c’est tout simplement « asture ». La pensée sinue comme un chemin de montagne et, aussi sûr et infaillible que lui, arrive à son but. J’ai lu ce monument il n’y a pas si longtemps. Ce fut avec immense plaisir, je le dis nettement, même si certains trouveront que c’est un peu tardif.

 

 

Et pourtant MICHEL DE MONTAIGNE est un homme moyennement sympathique. Je dis cette énormité sur la seule base de ce que je peux savoir : Les Essais. D’un autre côté, si je peux proférer un tel sacrilège, c’est que l’auteur m’a procuré quelques éléments qui me permettent de forger un jugement. Je délaisse donc le jugement, et je remercie l’auteur pour les éléments.

 

 

Je préviens tout de suite : pas question de jouer les LAGARDE & MICHARD, nous sommes bien d’accord ? Je me suis quant à moi assez emmerdé pendant les cours du très estimable monsieur GENDROT (oui, celui des manuels bien oubliés GENDROT & EUSTACHE), qui m’avait collé une explication de l’extrait intitulé « Des coches » (Essais, III, 6).

 

 

Ce fut un naufrage, évidemment. Je n’avais rien compris au texte. Il faut dire que le chapitre n’aborde qu’incidemment le sujet donné par le titre, et fait principalement l’éloge des Indiens d’Amérique, en l’assaisonnant d’une diatribe contre les Conquistadors. J’ajouterai même que c’est systématique dans Les Essais : le contenu du chapitre a souvent un rapport tout à fait lâche et lointain avec le titre qui l’introduit.

 

 

Je signale qu’on y trouve aussi ce merveilleux passage (en orthographe moderne) : « Me demandez-vous d’où vient cette coutume de bénir ceux qui éternuent ? Nous produisons trois sortes de vent : celui qui sort par en bas est trop sale ; celui qui sort par la bouche porte quelque reproche de gourmandise ; le troisième est l’éternuement ; et, parce qu’il vient de la tête et est sans blâme, nous lui faisons cet honnête accueil ». Pourquoi ne le trouve-t-on pas dans LAGARDE & MICHARD ?

 

 

Ailleurs, il signale diverses choses qu’il ne peut accomplir que dans certaines conditions. Qu’on se le dise, MONTAIGNE ne peut « faire des enfants qu’avant le sommeil, ni les faire debout ». Il mange en n’utilisant guère de cuillère et fourchette. « Et les Rois et les philosophes fientent, et les dames aussi. »

 

 

Mais il veille quand même à délivrer une image favorable de sa personne, fût-ce à travers la crudité de certains détails : « On te voit suer d’ahan, pâlir, rougir, trembler, vomir jusqu’au sang, souffrir des contractions et convulsions étranges, dégoutter parfois de grosses larmes des yeux, rendre les urines épaisses, noires et effroyables, ou les avoir arrêtées par quelque pierre épineuse et hérissée qui te point et écorche cruellement le col de la verge, tout en t’entretenant avec les assistants d’une contenance commune (…) ». Oui, il avait des calculs rénaux.

 

 

Sur l’éducation des garçons récalcitrants, MONTAIGNE n’y va pas par quatre chemins. J’ai déjà cité, il y a longtemps, ce passage, mais je ne résiste pas au plaisir : en présence d’un élève qui ne veut rien savoir et préfère le bal à la bataille : « Je n’y trouve d’autre remède, sinon que de bonne heure son professeur l’étrangle, s’il est sans témoins, ou qu’on le mette pâtissier dans quelque bonne ville, fût-il fils d’un duc (…) » (Essais, I, 26). On ne se demande pas pourquoi ce n’est pas dans le LAGARDE & MICHARD.

 

 

MONTAIGNE, le sexe, les femmes.

 

 

C’est évidemment (!!!) dans le chapitre « sur des vers de VIRGILE » (Essais, III, 5) que l’on trouve des considérations sur les femmes et le sexe, mais aussi sur le mariage, qui ne manquent ni de bon sens, ni d’une furieuse modernité, ni d’un aspect croquignolet, à l’occasion. En gros, il ne comprend pas pourquoi les appétits féminins sont réprimés, alors que les hommes se permettent ce qu’ils veulent.

 

 

Je simplifie le raisonnement : « Il n’est passion plus pressante que le sexe, à laquelle nous voulons qu’elles résistent seules, non simplement comme à un vice de sa mesure, mais comme à l’abomination et exécration (…). Ceux d’entre nous qui ont essayé d’en venir à bout ont assez avoué combien c’était impossible, usant de remèdes matériels pour mater, affaiblir et refroidir le corps. Nous, au contraire, les voulons saines, vigoureuses (…), et chastes ensemble, c’est-à-dire à la fois chaudes et froides ». N’est-ce pas tout à fait équilibré ?

 

 

Quant aux filles, elles naissent et grandissent avec « ça » dans le sang : « Nous les dressons dès l’enfance aux entremises de l’amour : leur grâce, leur attifure, leur science, leur parole, toute leur instruction ne regarde qu’à ce but ». Il raconte que sa fille lisant à haute voix, prononça le mot « fouteau » (hêtre), aussitôt interrompue par la gouvernante, d’où il conclut que le mot est définitivement gravé dans l’esprit de la fillette, avec le sens redouté, précisément, par la gouvernante.

 

 

Il écoute un jour, fortuitement, une conversations « entre filles » qui se croient seules : « Notre-Dame ! Allons à cette heure étudier (…) BOCCACE et L’ARÉTIN [livres coquins] pour faire les habiles. Il n’est ni parole, ni exemple, ni démarche qu’elles ne sachent mieux que nos livres : c’est une discipline qui naît dans leurs veines, que ces bons maîtres d’école, nature, jeunesse et santé leur soufflent continuellement dans l’âme ; elles n’ont que faire de l’apprendre, puisqu’elles l’engendrent ». Autrement dit : la femme comme le foyer de la concupiscence et comme la séductrice par essence. Eve et la pomme ne sont pas loin.

 

 

Il adhère au reproche fait au philosophe POLEMON, que sa femme traîna en justice parce qu’il se masturbait (« en un champ stérile ») plutôt que d’accorder son « fruit au champ génital ». Toujours sur les hommes, les femmes et le sexe, une petite chose délicieuse : « Je trouve plus aisé de porter une cuirasse toute sa vie qu’un pucelage ; le vœu de la virginité est le plus noble de tous les vœux, étant le plus âpre ».

 

 

« Les Dieux, dit PLATON, nous ont fourni d’un membre [viril] désobéissant et tyrannique qui, comme un animal furieux, entreprend par la violence de son appétit de soumettre tout à soi. De même aux femmes, un animal glouton et avide, auquel si on refuse aliment en sa saison, il devient forcené, impatient de délai et, soufflant sa rage en leur corps, obstrue les conduits, arrête la respiration, causant mille sortes de maux, jusqu’à ce que, ayant humé le fruit de la soif commune, il en ait largement arrosé et ensemencé le fond de leur matrice. »

 

 

C’est dans son chapitre « de l’ivrognerie » (II, 2) qu’il raconte l’anecdote dont se servira HEINRICH VON KLEIST pour sa nouvelle La Marquise d’O… : ayant perdu son mari longtemps avant, elle se retrouve enceinte. Quand la grossesse crève les yeux de tout le monde, elle fait annoncer à la messe qu’elle épousera le coupable s’il se dénonce. Son valet se dénonce, qui avait profité de l’occasion, car elle, « ayant bien largement pris son vin, était si profondément endormie près de son foyer, et si indécemment, qu’il s’en était pu servir sans l’éveiller ». Conclusion de MONTAIGNE : « Ils vivent encore mariés ensemble ».

 

 

Je ne me souviens plus du chapitre, je me demande si ce n’est pas dans Essais, II, 12 (« Apologie de RAYMOND SEBOND »), qu’on trouve, parmi bien des anecdotes marrantes sur ce qui différencie (ou non) les hommes des animaux, celle qui raconte l’histoire d’un éléphant (animal supposé éprouver des sentiments analogues à ceux des humains) qui, amoureux d’une femme, introduit un jour sa trompe dans le corsage de la belle, et se met à lui peloter les seins avec gentillesse, délicatesse et savoir-faire. Je précise que MONTAIGNE reproduit, à propos des animaux, d'innombrables légendes héritées de l'antiquité.

 

 

MONTAIGNE n’aime pas se sentir bousculé par la nouveauté. « Rien ne presse un Etat que l’innovation : le changement donne seul forme à l’injustice et à la tyrannie. »

 

 

Quand le pape décide d’instaurer le calendrier grégorien en 1582, il peste à sa manière : « Il y a deux ou trois ans qu’on raccourcit l’an de dix jours en France. Combien de changements devaient suivre cette réformation ! Ce fut proprement remuer le ciel et la terre à la fois. Ce néanmoins, il n’est rien qui bouge de sa place : mes voisins trouvent l’heure de leur semence, de leur récolte, l’opportunité de leurs négoces, les jours nuisibles et propices, au même point justement où ils les avaient assignés de tout temps. Ni l’erreur ne se sentait en notre usage, ni l’amélioration ne s’y sent » (chapitre « des boiteux », comme de juste, III, 11).

 

 

La nouveauté que constitue, relativement, l’arme à feu, le prend complètement en défaut : ce n’est visiblement pas sa planète, car il trouve que ces « nouveautés factices » sont là surtout pour faire du bruit et effrayer les effrayés, et ne leur attribue aucune efficacité.

 

 

C’est dans Essais, I, 48 : « Il est bien plus apparent de s’assurer d’une épée que nous tenons au poing, que du boulet qui échappe de notre pistole, en laquelle il y a plusieurs pièces, la poudre, la pierre, le rouet, desquelles la moindre qui viendra à faillir, vous fera faillir votre fortune ». Le pauvre n’imaginait certes pas la fertilité des cerveaux de messieurs COLT, SMITH, WESSON, MAUSER et autres sublimes mécaniciens.

 

 

« Et, sauf l’étonnement des oreilles, à quoi désormais chacun est apprivoisé, je crois que c’est une arme de fort peu d’effet, et espère que nous en abandonnerons un jour l’usage ». Je ne pense guère exagérer en soutenant que le PROGRÈS TECHNIQUE laisse MICHEL DE MONTAIGNE carrément de marbre.

 

 

Conclusion :

 

« Les Allemands boivent quasi également de tout vin avec plaisir. Leur fin, c’est l’avaler plus que le goûter. »

 

 

Voilà ce qu'il dit, lui. Voilà ce que je dis, moi.

(Vous avez compris : parce que c'était lui, parce que c'était moi. Ceci est pour LAGARDE & MICHARD, MONTAIGNE et LA BOETIE, et tout le fatras scolaire.)

 

 

 

 

 

 

jeudi, 24 novembre 2011

POLITIQUE ET ENVIE DE VOMIR

Quelques billevesées, balivernes, calembredaines et autres coquecigrues bien de saison :

 

I – La philosophe HANNAH ARENDT, dans Condition de l’homme moderne, hiérarchise ainsi les activités humaines :

 

1 – Tout en bas, le travail, qui traduit un asservissement à la nécessité. Son statut est le même que celui du servage.

2 – Un peu au-dessus du travail, l’œuvre, c’est-à-dire tout ce que l’homme interpose entre le monde et lui. On pourrait dire : tout ce qu’il ajoute à la réalité naturelle.

3 – Tout en haut des activités humaines : l’action. Essentiellement l’action politique, celle par laquelle les individus décident de leur appartenance au monde humain.

 

Bien sûr, il s’agit là de l’os. Je ne vais pas résumer le bouquin. Je laisse à chacun le soin de disséquer toute l’abondante et forte viande que HANNAH ARENDT a mise autour.

 

*

 

II – Le sociologue EMMANUEL TODD qui, à mon avis, porte sur le monde qui est le nôtre un regard original et non dépourvu de pertinence, déclarait à la radio il y a déjà quelque temps que les personnels politiques occidentaux en général, et français en particulier, se caractérisaient par une énorme, une inconcevable, une colossale MEDIOCRITÉ. Je pense qu’il voulait parler spécifiquement de leur médiocrité politique.

 

*

 

III – Le philosophe PLATON me déclarait, pas plus tard que la semaine dernière, que la pire des calamités qui puissent s’abattre sur un peuple, c’est que le pouvoir soit exercé par quelqu’un qui l’a ardemment désiré. Moralité : je ne vise personne, mais suivez mon regard. La juxtaposition de ces trois « jalons » constitue sans doute une claire indication de la direction.

 

***

 

Avant de commencer, un peu de correction du langage : il devrait être interdit de parler des élections présidentielles, qui supposeraient qu’on élit plusieurs présidents. Parlons, oui, des élections législatives : 577 députés, c’est certain, ça mérite le pluriel. Mais tant qu’il n’y a qu’un président élu, parlons, s’il vous plaît, de l’élection présidentielle. Merci d’avance.

 

***

 

Qui gouvernera la France en 2012 ? En l’état actuel des choses, je dirais volontiers que ma crainte est la réélection de notre nabot national. Mon raisonnement est le suivant. Ce ne sont pas tant le charisme, le prestige ou l’infaillibilité de NICOLAS SARKOZY qui plaident en faveur de cette hypothèse, que la médiocrité de ses adversaires putatifs.

 

 

Mais il y a aussi et surtout, à son service, une machine à conquérir le pouvoir redoutablement huilée et entraînée. Pour reprendre les trois jalons ci-dessus, personne en France, aujourd’hui, ne désire plus ardemment le pouvoir que NICOLAS SARKOZY. La politique, il s’en balance, il s’en fout, il s’en gausse.

 

 

La politique ? Mais il la méprise ! Il faut bien s’en convaincre : NICOLAS SARKOZY n’est pas un homme politique. C’est un APPÉTIT. C’est une des raisons qui font qu’EMMANUEL TODD a raison : nos personnels politiques sont incomparablement MEDIOCRES.

 

 

Pour lui, la politique se réduit à quelques données fondamentales : MANIPULER, MENTIR, PROMETTRE, ACHETER.

 

 

Mentir, ça a commencé très tôt : « Je ne vous mentirai pas, je ne vous trahirai pas ». Manipuler, c’est, par exemple, un homme de droite qui cite JEAN JAURÈS, célèbre GUY MÔQUET, débauche quelques bâtons merdeux du Parti Socialiste (KOUCHNER, BESSON, etc.). Acheter, c’est nommer à un poste prestigieux ou très rémunérateur des gêneurs ou des adversaires possibles. On appelle ça « voie de garage ».

 

 

Voilà le seul « credo » politique de NICOLAS SARKOZY. Cet homme (excusez-moi pour le terme, je n’en trouve pas d’autre) a compris l’état de déliquescence au stade terminal dans lequel se trouve le système politique français (l’italien n’est pas mal non plus, et quelques autres). Il a compris qu’il n’y a plus d’idées politiques. Il a compris que le monde actuel est guidé par deux certitudes qui se foutent éperdument de toute doctrine : la GESTION d’une part, et la COMPETITION d’autre part.

 

 

Il a compris que le monde actuel est une COQUILLE POLITIQUEMENT  VIDE, dans laquelle se contentent de jouer des FORCES voraces, qui n’ont besoin que de gestionnaires très compétents, de bons élèves sortis de bonnes écoles. Pour un tel opportuniste, c’est pain bénit.

 

 

Car NICOLAS SARKOZY a un seul objectif : LE POUVOIR. Si ce n’est pas pour le conquérir, c’est qu’il l’a déjà conquis et, avis à la population, qu’il fera TOUT pour le garder. Pour cela, il profite et abuse d’un outil aberrant, mais qui est entré dans les mœurs, au point d’imposer son hégémonie contre toute raison. Je veux parler du tout puissant SONDAGE.

 

 

Cette obsession du sondage chez NICOLAS SARKOZY est une preuve suffisante et aveuglante que son premier objectif n’est pas la politique à proprement parler, mais L’IMAGE que la population se fait (ou plutôt dont on lui bourre le crâne) de la politique. Toute l’action de NICOLAS SARKOZY se limite à la construction, à l’élaboration, à la fabrication et à l’invention de l’image de la politique, qui doit se résumer, dans son esprit, à son image à lui.

 

 

D’où l’explosion des factures de l’Elysée en dépenses de sondages pullulants et proliférants, fiévreusement décortiqués et analysés. D’où l’explosion du budget que l’Elysée consacre à la « communication » (voir par exemple ce qui s’est passé avec l’arrivée de THIERRY SAUSSEZ à l’Elysée). D’où le verrouillage minutieux et permanent des « éléments de langage » colportés par les équipes du gouvernement et des communicants, et le rappel à l’ordre impérieux des maladroits et des récalcitrants.

 

 

Si après les intimidations et menaces diverses, le « bug » insiste et refuse de s’écraser, on fait le ménage, et on débarque sans ménagement le coupable sur quelqu’une des nombreuses îles sécrétées par les institutions de la République (laissez-moi pouffer !), îles aussi désertes que princièrement rémunérées. La promotion éliminatoire est en effet un des procédés favoris de NICOLAS SARKOZY (et soyons jute : de ses prédécesseurs) pour se débarrasser d’un adversaire potentiel (en l’achetant). 

 

 

Une autre pièce d’importance sur l’échiquier « politique » de NICOLAS SARKOZY : le FOU. Je veux dire, évidemment, le JOURNALISTE, dont il achète l’attention à coup de sièges et de confidences « off the record »  dans l’avion présidentiel, ou qu’il punit à l’occasion, comme LAURENT MOUCHARD dit JOFFRIN, à une conférence de presse remarquée. Le principe est le même que pour les publicités BENETTON après le scandale qu’elles ont volontairement déclenché : dites du mal ou dites du bien de moi, je m’en fous, pourvu que vous parliez de moi.

 

 

L’important est le positionnement : toujours au centre du foyer (on parle alors de « focalisation »), par exemple en lançant de belles et saignantes polémiques. Etre celui qui suscite reste une des bases de la communication de toute l’équipe de NICOLAS SARKOZY. Le journaliste suivra comme le mouton suit celui qui le précède. Et tout ça est évidemment soigneusement concerté, calculé, supputé dans l’équipe de communication.

 

 

Dernier point sur la mécanique de conquête, je n’y insisterai pas : L’entente avec les puissants et les riches. On n’a pas oublié ERIC WOERTH flattant les membres du « Premier cercle » au cours de réunions discrètes et hautement rémunératrices pour les caisses de l’UMP. C’est la litanie bien connue : FOUQUET’S, BOLLORÉ, LAGARDERE, BOUYGUES et compagnie.

 

 

Les premiers éléments indiquant que NICOLAS SARKOZY a toutes les chances d’être réélu sont là. Les autres éléments sont exactement en face. Et regardez-les, les éléments-en-face. Un énigmatique monsieur POUTOU clair comme de l’eau de roche : il découle de la LCR déguisée en NPA, lui-même hérité de BESANCENOT. Un JEAN-LUC  MELENCHON qui veut faire croire que quoi ? Qu’il est honnête, quand il tempête à une tribune ou sur un plateau de télévision ? A qui fera-t-on croire ce conte de fées ?

 

 

Une EVA JOLY bientôt vierge et martyr jetée dans le panier de vieux crabes, qui tâche d’exister en pariant sur l’intransigeance, mais qui est déjà bien abîmée avant même d’être vraiment entrée en scène. Si elle s’appelait JEANNE D’ARC, je parie qu’elle irait faire sacrer le roi à Reims.

 

 

Une MARINE LE PEN, autopromue chevalier blanc en lieu et place du chevalier blanc « tête haute, mains propres », et qui défend des « idées », paraît-il, comme ce très improbable retour de la NATION. Si vous voulez mon avis, la nation, si elle n’est pas tout à fait « en trépas », n’est plus tout à fait « en vie ».

 

 

Et maintenant, « grelot, grelot, combien j’ai de sous dans mon sabot ? », « last, but not least », le pauvre FRANÇOIS HOLLANDE. Pourquoi « pauvre » ? Je ne parle évidemment pas de son patrimoine : je crois savoir qu’il est supérieur au mien (voir les quelques pages de journaux y consacrées il y a quelques années).

 

 

Je parle de la tête qu’il fait sur les photos. On me dira ce qu’on voudra, cet homme, quand il ne fait pas des yeux de bête traquée, a l’air d’un élève de CM 2 récompensé par la maîtresse d’école. A la rigueur, je l’admets comme le comptable de l’entreprise, que le patron vient de remercier chaleureusement pour la clarté de son bilan, à la fin du conseil d’administration. Lui aussi, il essaie de faire croire. Mais quoi ?

 

 

Un dernier mot sur la médiocrité de nos personnels politiques. Vous avez forcément remarqué que ce sont TOUS d’excellents élèves, et même des premiers de la classe (regardez bien COPÉ, MONTEBOURG, FILLON, PEILLON ; regardez-les bien tous en version « premiers de la classe »). Ils ont choisi de « faire carrière », aidés en cela par le cumul des mandats.

 

 

Ces quelques centaines de membres de l’élite de notre pays qui, droite ou gauche, fonctionnent comme une « famille » sicilienne qui intronise ou repousse qui elle veut, ne font rien d’autre que se partager des gâteaux, même s’ils proclament être « portés par de fortes convictions ». Droite ou gauche, ils sont formatés intellectuellement de façon strictement identique (la caricature, c’est l’E. N. A.).

 

 

Vous avez compris pourquoi je crains, en 2012, le retour du nabot.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

Question subsidiaire : lecteur attentif, fûté et affûté, sauras-tu deviner l'anagramme dissimulée dans "nabot" ? Quand je te dis qu'il faut craindre le "retour de bâton" !