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vendredi, 27 avril 2012

LA BÊTISE FEMINISTE

MARIE DARRIEUSSECQ écrit des livres. Elle a commencé par Truismes en 1996. J’avais lu ça, en son temps. Pas franchement mauvais, pas épastrouillant non plus.

 

 

Tiens, à propos d’ « épastrouillant », savez-vous que le mot se trouve dans A la Recherche du temps perdu ? On le trouve à la page 892 du tome III, dans la collection de La Pléiade. Mais attention, la première Pléiade, l’édition de PIERRE CLARAC en trois volumes, pas celle de JEAN-YVES TADIÉ, en quatre volumes. 

 

 

Notons en passant que, d’une édition à l’autre, La Recherche a vu doubler son embonpoint (bondissant de 3558 à 7408 pages), à cause des bondieuseries de sacro-saintes « notes et variantes », pondues très sérieusement et très laborieusement par des universitaires cavernicoles et binoclards, dont on se demande ce qui les pousse à allonger à ce point la sauce, vu la maigreur squelettique de la rémunération qu’ils en tirent. La gloire, peut-être ? A moins que ce soit l’idéal ? Autre hypothèse : ça fait bien sur un Curriculum Vitae.

 

 

Je reviens à la petite DARRIEUSSECQ. Son histoire de transformation en truie (c’était une coiffeuse, si je ne me trompe) était somme toute assez mal bâtie. Rien à voir en tout cas avec La Métamorphose de FRANZ KAFKA, qui se déroule à une altitude pour le moins métaphysique, totalement inaccessible à la petite MARIE (comme dit la chanson : « La petit'Marie M'avait bien promis Trois poils de ... Pour faire un tapis »).

 

 

Si je me souviens bien, il n’y avait, sur le plan romanesque, presque aucune interaction entre les mutations physiques de la fille et les gens de son entourage. Un vrai défaut de conception. Un vice de forme, quoi. Mauvais signe, pour un « écrivain », je trouve. Et puis, la fin, avec la libération de tous les cochons et leur fuite dans la nature, c’est quand même ce qui s’appelle « finir en queue de poisson », non ?

 

 

La petite DARRIEUSSECQ a réussi à s’introduire dans une certaine intelligentsia parisienne. Visiblement, elle sait y faire, puisqu’après avoir un peu pompé un livre autobiographique de CAMILLE LAURENS, elle a réussi à l’évincer des éditions POL, PAUL OTCHAKOVSKY-LAURENS ayant pris parti pour elle dans la bisbille, que la deuxième avait, hélas pour elle, rendue publique. Je ne dis pas pour autant que CAMILLE LAURENS est un véritable écrivain, qu'on se rassure.

 

 

Aux dernières nouvelles MARIE DARRIEUSSECQ est parvenue à recycler une pointe de sa plume devant un micro de France Culture, où elle lit hebdomadairement un papier en général incolore, inodore et sans saveur, couleur de muraille, c'est-à-dire digne de passer inaperçu, parfois non dénué cependant d’une modeste pertinence, et d’une voix, comment dire, sans caractère. mais sans aucun caractère. Une voix d’une platitude parfaite et présentable. Les malveillants diront que la forme est conforme au fond. Dont acte.

 

 

Qu’est-ce qui lui a pris, l’autre jour, d’aller chercher des poux dans la tête d’une publicité ? Et quelle publicité ? Une invitation à aller faire de la randonnée dans le Jura. On se demande vraiment ce qui lui a pris d’aller y dénicher du sexisme.

 

 

Il faut vraiment que « les chiennes de garde » n’aient plus rien à se mettre sous les crocs et regrettent le beau temps où elles pouvaient se les aiguiser sur les mollets de DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, en se déchaînant contre ses fureurs sexuelles. Ah oui, c’était un bon « client ». C'était le bon temps, en quelque sorte. Le venin coulait tout seul, ça venait bien.

 

 

Qu’est-ce qu’elle dit, cette publicité ? On peut voir le spot de 10 secondes sur internet (tapez "jura publicité") : « Tu veux des rencontres ? Vivre une aventure ? Goûter mes spécialités gourmandes ? Alors viens chez moi. Hmmm ! Je suis le Jura. Rejoins-moi sur jura-tourisme.com. Je t’attends ». Voilà, c’est tout. Enfin presque. Le message est comme susurré à l’oreille par une voix féminine qu’on peut trouver sensuelle (mais sensuelle comme une voix synthétique).

 

 

Dernier détail : comme c’est un message radiophonique, pas d’image. Mais le spot, sur internet, se déroule sur fond de photo de paysage verdoyant : un charmant village au pied d’une belle falaise, à l’entrée d’une vallée resserrée. Je suggère à MARIE DARRIEUSSECQ d’aller au bout de son obsession, et d’interpréter (au secours, la psychanalyse !) le paysage présenté comme le pubis offert d’une femme étendue sur le dos, où le promeneur est invité à pénétrer. Comme ça, le tableau sera complet.

 

 

Blague à part, cet aspect n’était sans doute pas absent des cogitations publicitaires quand il s’est agi de choisir la photo. Ce serait d’ailleurs fort intéressant, d’assister à ce genre de séance de « brain-storming », où l’on traduit des désirs subconscients en signes visuels précis, le plus connu étant la forme en V dans les affiches mettant en scène des femmes (deux doigts ouverts sur une épaule nue, par exemple).  

 

 

Voilà donc le message qui fait dresser les féministes sur leurs ergots, flamberge au vent, outrées que la publicité utilise une fois de plus impunément le corps des femmes (donc elles ont bel et bien identifié le pubis) pour vendre des produits ? Elle est là, la bêtise féministe. D’abord faire de la publicité à une publicité, bien sûr. Ensuite, monter en épingle un message somme toute bien anodin. Enfin, se tromper de cible.

 

 

Qu’y a-t-il dans ce message ? Une pute qui vend ses charmes, un point c’est tout. « Tu viens, chéri ? », c’est du racolage actif. Mais que fait la police ? Mais que fait SARKOZY, serait-on en droit de demander ? Mais des racolages comme ça, c’est à chaque instant, partout qu'on en voit. S’en prendre à cette pub-là, parmi cent mille autres, ce n’est rien d’autre, finalement, qu’une lubie.

 

 

Le problème ? C'est le problème que les féministes ont avec le désir masculin. Mais quel homme n'a pas un problème avec son propre désir ? Peut-être les féministes doctrinaires ont-elles un problème avec le désir féminin ? Peut-être, finalement et en fin de compte, les féministes doctrinaires ont-elles un problème avec le désir? En soi ?

 

 

Tout le monde a un problème avec le désir. Le féminisme constitue une des techniques pour y parvenir. Ce n'est pas donné à tout le monde, d'exprimer ça par un symptôme.

 

 

L’obsession victimaire d’un certain féminisme fait oublier à ces dames que la publicité est par nature perverse. Par nature, la publicité pervertit les signes, elle fait feu de tout bois pour attiser le désir (le premier étant sexuel), qu’elle met en scène dans des formes, couleurs, etc. qui objectivent en termes visuels les phénomènes qui se produisent à l’intérieur de la bouilloire humaine.

 

 

Il faut bien se convaincre que, pour vivre, la publicité fait les poubelles. Que la publicité se nourrit exclusivement des déchets de la civilisation. Des crottes de l'imaginaire humain. Que la publicité est l'inverse de la civilisation, puisque son boulot est de sublimer de vulgaires objets, de simples marchandises.

 

 

C’est en soi que la publicité serait à dénoncer.  Et les hommes devraient autant s’insurger que les femmes. Ce n’est pas pour rien que, dès les années 1960, la revue Hara-Kiri (dont l'équipe était constituée d'hommes, presque exclusivement) clamait à tous les vents : « La publicité nous prend pour des cons. La publicité nous rend cons ». J’ajoute qu’elle n’a peut-être pas tort de le faire, vu les performances de notre système éducatif. Passons.

 

 

MARIE DARRIEUSSECQ a donc perdu une belle occasion de se taire. Franchement, vous voulez que je vous dise ? Dans la publicité Jura, il n’y a pas de quoi fouetter une chatte, fût-ce dans le cadre d’une Pospolite Castigatrice, réunie, conformément aux statuts, par le Vice-Curateur du Collège de ’Pataphysique (n'oublions pas l'apostrophe, obligatoire depuis Faustroll).   

 

 

Voilà ce que je dis, moi.