samedi, 25 mai 2013
QU'EST-CE QU'UN SOCIALISTE ?
45ème ANNIVERSAIRE
PHOTO PRISE AU MATIN DU 25 MAI 1968, SUR LE PONT LAFAYETTE, AU LENDEMAIN D'UNE EMEUTE OÙ LE COMMISSAIRE LACROIX (†) EUT LE TORT DE VOULOIR ARRÊTER UN CAMION BERLIET, SUR L'ACCELERATEUR DUQUEL UN PAVÉ AVAIT ÉTÉ POSÉ.
MONSIEUR RATTON ET MONSIEUR MÜNCH FURENT FINALEMENT INNOCENTÉS DU FORFAIT. MONSIEUR RATTON DEVINT PLUS TARD GARDIEN D'IMMEUBLE DANS LA RIANTE CITÉ DE FRANCHEVILLE, OÙ SON FILS MANIFESTA UN TOTAL RESPECT ENVERS PC, LA GRANDE SOEUR QUI AVAIT PRIS CRÂNEMENT CONTRE LUI LA DEFENSE DE SON JEUNE FRÈRE. MONSIEUR RATTON FUMAIT DIX FOIS TROP. ÇA NE LUI A PAS PORTÉ CHANCE.
(Comme quoi, on ne choisit pas forcément l'histoire dans laquelle on figure.)
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Il n’y a donc plus de gauche en France. Y en a-t-il d’ailleurs jamais eu ? J’en doute à présent. J’en suis venu à me demander si le « progressisme » n’a pas joué, historiquement, le rôle de miroir aux alouettes. Le miroir aux alouettes, je sais ce que c’est, au premier degré : mon père m’emmenait à la chasse. Cela devait être aux alentours du printemps.
Il commençait par planter solidement la chose dans le sol. Moi, j’étais chargé de faire tourner l’engin sur son axe, grâce à la ficelle qu’il s’agissait de tirer une fois tapis au creux d’un buisson, pour que le bois garni de petits miroirs tournât sur lui-même pour attirer les oiseaux, puis retour. Les oiseaux, attirés par les éclats de lumière, tombaient, d’abord dans l’herbe, ensuite dans l’assiette. Délectable.
Le progressisme, cette espérance de gauche plantée par quelques visionnaires sincères et par beaucoup de gourous cyniques dans le cœur des populations ouvrières (la « gauche » avec ses « bataillons » et ses « luttes »), cette espérance dans des lendemains qui chantent, cette croyance dans l’avènement d’un monde meilleur, comment se fait-il qu’il ait débouché sur un siècle – le 20ème – qui est celui des catastrophes de masse (des catastrophes tout sauf naturelles) ?
Le progressisme de gauche, aujourd’hui, où se cache-t-il ? Introuvable, parti sans laisser d’adresse. Ah si, Google va lancer « Glass », des lunettes électroniques avec écran incorporé au-dessus de l’œil droit, que ça prouve que l’humanité n’en a pas fini avec les révolutions. Sauf que ça n’a plus rien à voir avec la « Sociale », pour utiliser le vocabulaire périmé des Communards. Mais « Google Glass » n’est pas de gauche. Est-il de droite ? Mais est-ce pour autant totalement neutre, comme nous en rebattent les oreilles tous les thuriféraires de la moindre innovation technique (avec leur rengaine : « Tout dépend de l'usage qui en est fait », rengaine qui devrait depuis longtemps ne plus tromper personne) ?
Qui pense encore, aujourd’hui, que l’humanité s’achemine benoîtement vers son avenir radieux ? Ah si, pour ce qui est du confort matériel, on peut compter sur les « pays émergents » et autres « BRICS » pour faire exploser les compteurs du « bien-être » : après tout, tout le monde a le "droit" de vivre « à l’américaine ». Quelles que soient les conséquences.
Mais en dehors de ce bonheur désespérément concret et mesurable, dites-moi, où en est-on avec le progressisme ? En panne au milieu de l’autoroute autrefois nommée le PROGRÈS. Tout ce qu’on voit, c’est, d’un côté, l’appétit de milliards de gens pressés d’adopter le décor à l’occidentale et le mode de vie qui va avec ; de l’autre, des populations encore riches, certes, mais assiégées par les fléaux de l’appauvrissement ou de l’immigration. Où est-elle, la société future ? Où est-il, l'avenir radieux ? Aux oubliettes.
Qui ose même encore l’envisager, la société future ? Quel responsable politique oserait formuler et proposer d’aller vers le mieux ? C’est sûr que si l’on se réfère aux utopies du 19ème siècle, il est préférable de ne pas rêver, quand on voit les aberrations qu’elles ont produites. Mais en même temps, qu’est-ce que c’est, une société sans « désir d’avenir » (comme le clame le grotesque et menteur slogan en mie de pain de la bouffonne Ségolène Royal) ? Une société sans perspectives ?
C’est une société qui rêve à la rigueur à sa splendeur passée, et qui se cramponne à ses « acquis ». Et qui a peur, prise dans la sévère compétition. "Compétition", qu'on se le dise, est l'autre mot pour dire "guerre". Aujourd'hui, la mode est à la guerre aux peuples. Regardez à l’œuvre en occident tous les détricoteurs des « privilèges », tous les déconstructeurs des structures mêmes qui étaient celles de la France, au nom de l’Europe et de sa damnée, exécrable et haïssable « concurrence libre et non faussée ». Et je ne parle pas de la Grèce.
Nicolas Sarkozy y est allé a fond, avec sa RGPP (éducation, police, armée, …), sa carte judiciaire, sa loi HPST (hôpitaux publics). Les rondeurs suaves et « hollandaises » de François H. ont mis du sucre et du miel pour faire passer l’amertume des pilules (j'aurais pu être plus grossier), mais n’ont rien changé à l’entreprise de démolition.
Et on se demande comment certains pensent encore pouvoir faire la différence entre leur droite et leur gauche, simplement parce que des gens qui se disent de gauche font des réformes qui touchent les mœurs (superstructures, l'univers des mots et des représentations), mais qui se gardent bien de porter atteinte à l’intérêt des structures (infrastructures, l'univers de la réalité, de qui possède les moyens de production) que mettent en place les déconstructeurs (destructeurs), à marche forcée, sous nos yeux.
Si François Hollande, comme il le prétend, veut à présent « moraliser le capitalisme », « lutter contre les paradis fiscaux » et autres babioles programmatiques, il faudrait d’abord qu’il paie des droits d’auteur à son prédécesseur (c’est Nicolas Sarkozy qui voulait « moraliser »). Il faudrait ensuite qu’il en ait la force et qu’il s’en donne les moyens. Il faudrait enfin qu’il avoue qu’il n’est aucunement dans ses intentions de modifier quoi que ce soit aux structures du « monde comme il va ». François Hollande est un approuveur du monde comme il va.
Ceux qui pensent qu’il est possible de réaliser ce programme devraient jeter un œil sur les terrifiants travaux du magistrat Jean de Maillard. Je leur recommande en particulier Les Beaux jours du crime. Vers une société criminelle, Un Monde sans loi et L’Arnaque : la finance au-dessus des lois et des règles. Mais je les préviens que ça risque de leur doucher l’enthousiasme.
Dire qu’il reste des gens qui prétendent « penser notre monde », et qui baignent envers et contre tout dans le jus sirupeux d’un optimisme inentamable ! Ecoutez Gilles Lipovetsky développer les idées qu’il expose dans sa dernière soupe intellectuelle : L’Esthétisation du monde : vivre à l’ère du capitalisme artiste. On croit rêver. Ou alors on n’est pas sur la même planète : « le capitalisme artiste », a-t-on idée !!!
Ecoutez Michel Serres s’émerveiller, dans Petite Poucette, des derniers « progrès » technologiques qui permettent aux jeunes de développer des virtuosités manuelles impossibles aux aînés. Il s’extasie quand il voit le pouce de cette jeune fille faire des phrases (?) à toute vitesse sur le clavier de son portable !
JE NE GARANTIS PAS QUE CE SOIT LE PORTRAIT DE GILLES LIPOVETSKY, NI DE MICHEL SERRES
Chez les santons, on appelle ça le « ravi ». Dans les campagnes, autrefois, on appelait ça « l’idiot du village ». A moins que ce ne soit lui, le dernier exemplaire recensé de « Crétin des Alpes ». Mais je suis injuste : peut-être a-t-on à faire à une variante moderne de ce qu'on appelait dans les anciens temps un « imbécile heureux». On ne pense pas assez à l' « imbécile heureux ».
UNE VARIANTE TOURNESOLESQUE DU CRÉTIN DES ALPES
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans BOURRAGE DE CRÂNE | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mai 1958, 24 mai 1968, émeute, commissaire lacroix, politique, gauche droite, partis politiques, parti socialiste, ps, ump, miroir aux alouettes, progressistes, classe ouvrière, google glass, le progrès, françois hollande, ségolène royal, nicolas sarkozy, europe, grèce, rgpp, loi hpst, jean de maillard, gilles lipovetsky, michel serres, petite poucette, capitaine haddock, professeur tournesol