Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 05 novembre 2023

CLIMAT : C'EST PAS GAGNÉ !!!

ON LE VOIT DE MIEUX EN MIEUX, LE MONDE D'APRÈS.

***

DEF. 2023 06 25-26 BOCAGES DECLIN DES HAIES.jpg

Le Monde, 25-26 juin 2023.

Les haies, j'ai l'impression d'en entendre parler depuis des dizaines d'années. On croit toujours que les acteurs d'un problème sont capables d'en comprendre les causes et de corriger le tir. Cet article date du mois de juin dernier, et on est obligé de constater qu'il n'en est rien. Bah, pourquoi se soucier du sort de ces petits arbres, arbustes, arbrisseaux ? Des malveillants de petite envergure les avaient sûrement installés là juste pour couper l'élan de nos gros tracteurs et autres grosses machines qui servent enfin à entrer dans les grandes dimensions de la modernité moderne et à transformer l'action de cultiver la terre en une entreprise industrielle comme n'importe quelle autre.

*** 

DEF. 2023 06 22 C'EST LE SOJA QUI DEFORESTE.jpg

Le Monde, 22 juin 2023.

Là, on est évidemment en Amazonie. Le Brésil est, tout le monde le sait, complètement cinglé de vouloir faire du fric international en lieu et place de la bonne vieille canopée qui est comme une pompe (comme celle où les Dupondt sont enchaînés dans Le Trésor de Rackham Le Rouge) qui permet aux êtres vivants de respirer, même quand ils ne sont pas Brésiliens — et même quand ils ne sont pas scaphandriers.

***

DEF. 2023 06 28 LA CHINE DEBOISE.jpg

Le Monde, 28 juin 2023.

Je ne suis pas sûr que la Chine possède sur son sol l'équivalent de la forêt amazonienne, mais c'est la même logique qui fonctionne. A la différence qu'en Chine, on pense d'abord à la nourriture des "petits Chinois" (comme on disait quand il fallait garder le "papier d'argent" des tablettes de chocolat, pour la raison, paraît-il, qu'ils mouraient de faim, les petits Chinois).

***

DEF. 2023 06 28 ON DEFORESTE A TOUTE VITESSE.jpg

Le Monde, 28 juin 2023.

DEF. 2023 10 24 ON DEFORESTE ENCORE PLUS VITE.jpg

Le Monde, 24 octobre 2023.

Les articles de journaux se suivent, inlassablement, pour alerter le monde sur la folie qui consiste à faire disparaître les forêts. Mais qu'est-ce que c'est, "le monde" ? J'ai bien l'impression que c'est la même chose que la bien connue "communauté internationale", et même si possible en plus abstrait et inconsistant.

***

2023 08 22 LA CLIME PROGRESSE ET POLLUE.jpg

Le Monde, 22 août 2023.

Bon, là, on est en pleine canicule, et il y a des tas de gens qui souffrent tellement de la chaleur que se fabriquer une température un peu moins forte peut ressembler à une bonne action. Mais l'été dernier, quand vous passiez sur le trottoir qui longe le magasin "Picard" — angle rue du Mail / rue Chariot d'or, à la Croix-Rousse —, le vent torride que vous soufflent les machines à congeler vous obligeait quand même à vous demander si tout ça était bien raisonnable.

***

2023 09 02 BATTERIES TROP PUISSANTES.jpg

Le Monde, 2 septembre 2023.

Tout le monde aujourd'hui semble avoir mentalement adopté l'idée de la voiture électrique. Il faut dire que la propagande vantant les mérites de ces machines roulantes qui ne font pas l'affaire des émirs, des géants du pétrole et de mon garagiste est si tonitruante et omniprésente qu'on peut difficilement passer à travers les gouttes.

Cela dit, il faudrait peut-être que tous ces convaincus s'interrogent sur les origines et les conséquences de cette soudaine mutation d'une filière industrielle jusqu'ici essentielle.

Par exemple, si on raisonne en termes de consommation d'énergie (et non plus seulement de carburant), on se dit que, quoi qu'il arrive, il faudra produire de plus en plus de capacité de rouler, c'est-à-dire que la quête de puissance embarquée enflera et bouffera des quantités croissantes de matières capables d'alimenter les générateurs électriques. Certains pensent que l'on en respirera mieux. Admettons l'hypothèse.  

Seulement, on pourrait se dire qu'en se contentant de transférer le besoin d'énergie d'une source sur une autre, on ne fait que déplacer le problème. Le Problème ? Mais c'est la consommation d'énergie, bien sûr ! La sobriété, je vous dis !

***

2023 10 18 EUROPE LE REACH EST AJOURNE.jpg

Le Monde, 18 octobre 2023.

Il faut d'abord savoir que R.E.A.C.H. (Registration, Evaluation, Autorisation des substances CHimiques), c'est le programme européen de régulation de quelque 20.000 molécules répertoriées. REACH, ça doit servir théoriquement à s'assurer de l'innocuité de chacune des substances inventées par les chimistes et, éventuellement, d'interdire les plus dangereuses. L'Europe montre une nouvelle fois qu'elle est à la pointe extrême de l'arrière-garde en matière de protection de la santé humaine et de l'environnement.

Il faut dire que les promoteurs de l'industrie chimique ont en horreur tous ces écolos à la noix qui ne rêvent que de les empêcher de gagner du bon argent pour engraisser les actionnaires. Et qu'ils ne lésinent devant aucun moyen humain ou financier pour infléchir le consensus européen en direction de leurs intérêts. La santé humaine ? Vous voulez rire ! Vous vous rendez compte de la catastrophe, si les Européens parvenaient à se mettre d'accord sur leur dos ? Comme quoi ils n'ont pas complètement tort, ceux qui établissent l'équation « Europe = Paralysie ». J'attends de pied ferme que l'équation soit démentie par un éclair de Raison qui toucherait les responsables européens. Est-ce complètement improbable ?

Le Canard enchaîné (25 octobre 2023) est plus sévère, et sans doute mieux informé de ce qui se passe dans les coulisses.

environnement,écologie,agriculture biologique,agriculture industrielle,agro-industrie,déforestation,brésil,amazonie,déboisement,forêt amazonienne,climatisation,voiture électrique,industrie chimique,programme reach,europe,pesticides,fnsea,arnaud rousseau,journal le monde,énergies fossiles,pétrole,charbon,éneergies renouvelables

***

2023 05 06 PESTICIDES EN LIBERTE.jpg

Le Monde, 6 mai 2023.

Alors là, c'est une curiosité, sur laquelle les serviteurs de l'information vraie se sont fort peu étendus. Il s'agit des consignes envoyées par l'autorité gouvernementale aux personnes chargées de contrôler la façon dont les producteurs de fruits respectent la réglementation en vigueur en matière de pesticides. Ces consignes se résumaient quasiment à l'ordre de ne pas opérer de "visite de flagrance" dans les exploitations contrevenantes. Autrement dit : les inspecteurs devaient, en cas de flagrante infraction, fermer les yeux, le nez et les oreilles, et s'abstenir d'intervenir. Fallait y penser, non ?

***

2023 03 28 UN AGRO INDUSTRIEL A LA FNSEA.jpg

Le Monde, 28 mars 2023.

J'aurais pu, à la réflexion, intituler ce billet : "Un faisceau de présomptions" lourdes et convergentes. Regardez l'élection de ce représentant de l'agro-industrie à la tête de la F.N.S.E.A., ce drôle de "syndicat", qui ressemble par certaines façons de faire à un "syndicat du crime". Avec un tel président, au moins, on ne risque pas de voir le lobby des entrepreneurs en agriculture errer ou dériver vers une défense de l'environnement qui ne pourrait que nuire aux affaires.

Cela fait longtemps qu'on ne parle plus de "paysans" à la F.N.S.E.A. Mais si, paysans, ça doit vous dire quelque chose. C'était dans les temps anciens, où des millions de culs-terreux faisaient tout, mais en petit, bien à l'abri de leurs champs délimités par des haies, et qui étaient incapables de voir les choses "en grand", comme font de nos jours les modernes gros bras de l'industrie agricole.

*** 

2023 10 22-23 EUROPE RECORD EMBALLAGES.jpg

Le Monde, 22-23 octobre 2023.

Dernier maillon de la chaîne : du grand distributeur au petit consommateur. On nous a beaucoup bassiné avec « achetez bio, achetez "en vrac" ». Résultat des courses : toujours plus de suremballages. C'est la fête aux plastiques divers et au carton ! Il va nous en falloir, des poubelles, des poubelles et encore des poubelles.

*********

Oui, monsieur le président, nous sommes bien face à un faisceau de présomptions lourdes et convergentes. Oui, vous les entendez comme nous, monsieur le président, les appels à lutter contre le réchauffement climatique et contre les extrêmes météorologiques qu'il a déjà commencé à provoquer. Oui, monsieur le président, vous connaissez les coupables de l'empoisonnement des sols. Tout le monde sait ce qu'il y a à savoir, bien que les rangs des dénégateurs soient de plus en plus serrés.

Le malheur, monsieur le président, c'est qu'il vous semble très difficile de désigner et condamner des coupables ainsi que l'ensemble de leurs complices : tout le monde ne l'est-il pas, à un titre ou à un autre ? Ce qui est sûr, c'est que les kilomètres de discours et les kilotonnes de mots déversés quotidiennement se heurtent à une résistance dont on ne soupçonnait pas les ressources.

On braque volontiers l'attention sur ce qui se passe de bien ici ou là, en oubliant de dire qu'il faut de sacrés instruments d'optique pour identifier comme vertueuse telle ou telle expérience. En oubliant aussi de dire que le vertueux est perdu comme une goutte d'eau dans l'océan des nuisances et qu'il faut de sacrés bons yeux pour le distinguer. 

C'en est au point que la tendance générale est à l'aggravation, comme le montrent les effets de la grande coalition des tenants du pétrole et des autres énergies fossiles (voir mon billet d'il y a quelques jours). Et comme le montrent les usages de la chimie, les déforestations, la gloutonnerie énergétique chaque jour plus incontrôlable de notre époque et la volonté de puissance des acteurs de l'agriculture industrielle.

Je n'aimerais pas être à votre place, monsieur le président.

jeudi, 19 décembre 2019

DÉFORESTATION BRÉSILIENNE

Pour mon calendrier de l'Avent.

AMAZONIE 1986 1998 2005.jpg

Et ça continue en fanfare (pas au même endroit : l'Amazonie est tellement vaste que les hommes qui s'y aventurent persistent dans l'impression que la nature est un tel réservoir inépuisable de richesses qu'il n'y a qu'à y puiser sans se soucier du reste).

AMAZONIE 2019.jpg

D'autant plus qu'on aurait pu parler des forêts de Bornéo (ci-dessous), du Gabon et autres contrées verdoyantes.

photographie,environnement,déforestation,amazonie,

On ne voit pas bien ce qui pourrait arrêter le processus. Tout ça vaut bien une achondroplasie, non ?

mercredi, 04 septembre 2019

TRIOMPHE DE L'ECOLOGIE MARCHANDE

Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. (Chirac)

L'Amazonie est sur tous les écrans : pas la peine d'insister.

Ci-dessous, le triomphe de l'écologie marchande : un choc !

2019 09 03 TOMATES ANDALOUSIE.jpg

Ce paysage d'hallucination figure sur une photo parue dans Le Monde daté 3 septembre 2019 : on aperçoit encore le village de Calahonda (Andalousie), mais « encerclé par des centaines de serres, allouées notamment à la culture de tomates » (c'est la légende de l'image).

Dans la province d'Almeria, ce sont 3.300 hectares de terres qui sont ainsi couverts par les bâches des serres où sont produites les "tomates bio" qu'on trouve toute l'année chez « Carrefour, Auchan, Leclerc, Lidl, Monoprix, Franprix » (je cite). Mais il faut dire que la surface en "bio" ne fait que 10% de la surface bâchée totale : imaginez, pour le coup, un vrai océan de plastique, et plus un seul mètre-carré de vraie terre à l'air libre.

Ce sont 108.566 tonnes de "bio" qui sont sorties des serres d'Almeria en 2018. Et je ne parle pas des conditions de travail des esclaves généralement noirs ou le plus souvent marocains qui œuvrent dans ces lieux inhospitaliers. Le journaliste (Stéphane Mandard) n'a pas pu en savoir plus sur ce point. Et je ne parle pas des caravanes de camions qu'il faut pour acheminer cette production vers l'Europe friande de légumes espagnols. Vive le bilan carbone ! Vive le commerce ! Vive la nature ! Vive l'écologie ! Vive le "bio" !

Ci-dessous, par contraste violent, l'écologie citoyenne, croix-roussienne et totalement imaginaire : les gars qui font ça doivent rêver d'une ZAD encore plus intraitable que Notre-Dame-des-Landes. Ils ont inventé la "révolte en pot de fleur". Certains appellent ça "manifester". Leur slogan : « On-vaa-gaa-gner ! On-vaa-gaa-gner ! ».

2019 09 03 RUE DE CUIRE.JPG

Photo prise le 3 septembre 2019, rue de Cuire : la dérision à l'état le plus pur.

La photo du haut nous confirme que, quand les mots s'affranchissent de toute réalité (c'est en bas), la réalité cavale déjà, loin devant et à toute blinde, inarrêtable. Même Gilles Boeuf, dans ses prêches inspirés, ne cesse de répéter "il faut, il faut, il faut".

La vraie, la seule question est :

COMMENT ON FAIT ?

Qui peut encore y croire ?

vendredi, 13 avril 2018

LA POLLUTION EXPLIQUÉE AUX ENFANTS

 3 décembre 2011

Durban ? C’est où ? C’est là où il y a de belles plages sur l’océan Indien, un peu au sud du Swaziland et du Mozambique. C’est là que les écologistes et les gouvernements de la planète font trempette en ce moment pour veiller à la santé de la dite planète. C’est beau, l’écologie, non ? Moi qui suis un peu demeuré, je n’ai pas encore bien compris de quoi il retourne, dans cette affaire.   

Est-ce qu’il s’agit de jeter dans la bonne poubelle les bouteilles en plastique, les journaux, les épluchures et les boîtes de conserve, vous savez, ce qu’on appelle du merveilleux pléonasme « tri sélectif » ? Ou bien d’en finir avec l’extraction forcenée de toutes les ressources des sous-sols et avec la destruction des dernières forêts primaires qui subsistent en Amazonie et à Bornéo ? Quoi, ce n’est pas la même échelle ? Bien sûr, puisque ce sont les deux bouts d'un seul et même processus : 1-extraction-production-fabrication ; 2-consommation ; 3-déjection.  

A l'arrivée, la poubelle, enfin tout ce qui peut servir de poubelle, c’est la rivière, l'air, l’usine d’incinération, La Hague, Stocamine (allez voir ça, par curiosité). C’est à ciel ouvert ou enfoui. Ça reste à domicile ou ça va au Sénégal (affaire dite du « Probo Koala »). Ajoutons, comme poubelle, nos poumons, nos estomacs, enfin nos organismes et tout ce qui circule à l'intérieur, avec les conséquences que l'on pressent sans pouvoir jamais les prouver.

Soit dit à ce propos et entre parenthèses, aucun scientifique n'a encore pu prouver que tel produit de l'industrie chimique est la cause de tel cancer, à la notable exception près de l'asbestose, cancer de la plèvre provoqué par les fibres d'amiante inhalées. Mais d'une manière générale, constatons simplement que le nombre des cancers et autres maladies chroniques a explosé, et curieusement, au rythme où se développaient la création et l'usage de molécules toujours nouvelles et toujours plus performantes (sans parler, je parle en avril 2018, de la disparition massive des abeilles, des insectes de nos campagnes et des oiseaux qui, autrefois, peuplaient les haies et les champs). Mais gageons que ce n'est pas une raison pour mettre en cause toutes les trouvailles qui sortent des laboratoires de l'industrie chimique. Unanime, elle se proclame : « Non coupable, ou alors prouvez-le scientifiquement ! ».   

Quand c’est du sac plastique, la poubelle peut aussi être le milieu de l’Atlantique ou du Pacifique, où le berger (le vortex des courants océaniques) a rassemblé son troupeau (des milliards de milliards de minuscules morceaux de plastique), au point de former de véritables continents observables d'en haut.  

Au départ, l’extraction forcenée de tout ce qui peut servir. En gros, il y a deux autoroutes. Sur l’autoroute A1, le fer, le manganèse, le cuivre, bref, tous les métaux, tous les minerais utilisables pour fabriquer des objets et pour produire des produits. Sur l’autoroute A2, le charbon, le pétrole, le gaz, bref, tout ce qui peut servir à faire marcher les machines. Appelons ça les « sources d’énergie ». Sans autoroute A2, pas d’autoroute A1. Sans énergie, pas de fabrique d’objets ni de production de produits. Et pas de production non plus s'il n'y a pas des gogos pour attraper à n'importe quel prix n'importe quelle nouveauté, juste parce que c'est la nouveauté (c'est "ludique", on vous dit).

Malheureusement, aujourd'hui, le gogo court les rues : il a proliféré comme un petit animal foisonnant, à l'affût de toutes les proies qui passent à sa portée. Je veux parler ici de tout ce qui se présente sous le masque de la nouveauté radicale : le "dématérialisé", le "connecté", le "géolocalisé", le "réticulaire" (de "réseau social"). Le petit animal est insatiable et vorace, et surtout, il ne se pose aucune question sur le destin des données personnelles qu'il injecte tout ce qui est connecté : il se fait aveugle et sourd par choix ("par défaut" : il ne veut pas savoir, il veut "avoir accès" et se servir). Tout objet "moderne" se doit, s'il veut séduire la clientèle, d'être connecté : enceintes audio, montres, poupées, etc. 

Entre les deux, soyons clair et net, la pollution. Je simplifie, bien sûr, mais c’est juste pour la clarté du propos. Certes, il y a déjà de la pollution dans l’extraction forcenée, et il y en a encore dans toutes nos poubelles. Mais l’essentiel se passe entre l’extraction et la poubelle. Appelons ça les opérations de « transformation ». Appelons ça « l’industrie », l’usine, si vous voulez.  

L’usine, c’est très simple : à l’entrée, les deux autoroutes (A2, matières de production d’énergie et A1, matières de production d’objets). A la sortie, toujours deux autoroutes : A3, pour les déchets de l’usine, et A4 pour les objets manufacturés. 

Pour résumer, la pollution, qu’est-ce que c’est, à tout prendre ? Je vais vous dire : c’est tout ce qui se passe depuis l’extraction forcenée jusqu’à  tous les beaux appareils qui ornent nos cuisines, nos salles de bains, nos séjours. Enfin bref, tous les objets qui nous servent quand nous sommes chez nous. Tout ce que nous consommons, c'est déjà une pollution.

Aussi longtemps que la planète fut peuplée par trois pelés et un tondu qui se baladaient avec à la main de quoi cueillir et tuer de quoi se nourrir, il n'y a eu aucun problème de pollution : la nature était encore assez puissante pour tout dissoudre (restes de nourriture, cendre, excréments, etc.) en un clin d’œil et le réinjecter dans le circuit. Aujourd'hui, nous sommes trop nombreux pour la nature, qui a perdu de la puissance entre-temps, digère tout ce que nous rejetons par tous les bouts.

Tant qu’on y est, allons-y carrément : la pollution, c’est tous les objets qui nous servent quand nous sortons de chez nous, quand nous allons travailler, pendant que nous travaillons. Quand nous allons au loisir, de temps en temps, car il faut bien  nous distraire de cette vie tuante que nous passons à fabriquer, entretenir et jeter des objets censés nous la faciliter, la vie tuante. Jamais contents, nous nous plaignons de nous tuer à travailler, mais pas question quand même de renoncer à un minimum de confort. On n’est pas des bêtes. Moi, je dis que ça reste à voir, mais bon.  

Elle est là et nulle part ailleurs, la pollution. Le canapé du salon ? Mais comment je vais regarder mon home cinéma, moi ? Le frigo ? Et la bière au frais pour les jours de canicule ? Et les réserves de saumon à l’aneth et de bœuf bourguignon « Picard », pour quand j’aurai la flemme de ressortir pour faire les courses ?  

Le lave-vaisselle et le lave-linge, alors, ce n’est même pas la peine d’en parler. J’en fais un « casus belli ». Et vous n’avez pas intérêt à me répondre, comme Bad Ticket, face au juge Roy Bean, en présence de Lucky Luke : « Je ne connais pas ce Casus Belly dont vous parlez et je ne lui ai rien fait » (Le Juge, de Morris, c’est page 40 de l’album n° 13).

pollution,écologie,poubelle,tri sélectif,la hague,atome,énergie nucléaire,déchets nucléaires,amazonie,bornéo,stocamine,probo koala,lucky luke,morris,le juge,roy bean,obsolescence programmée  

Sérieusement, vous vous voyez vous passer de tous ces objets plus ou moins laids, programmés pour être jetés au bout d’un temps variable, déterminé au moment de leur conception (ça s’appelle « obsolescence programmée »), et remplacés par d’autres tout aussi laids et programmés, mais plus « up to date » ? 

Renoncer à ma chaudière au gaz ? Renoncer à ma plaque vitro-céramique ? Renoncer à mon ordinateur, sur lequel je m’escrime en ce moment même ? Monter à pied les vingt-sept étages qui vous séparent de chez vous ? Franchir à pied les kilomètres qui vous séparent des magasins de Noël ? Revenir à pied du magasin ou du supermarché les bras, le dos et la tête chargés de paquets ? Vous n'y pensez pas. 

Entre parenthèses, c’est un truc génial, l’obsolescence programmée. Une trouvaille d’industriels qui veulent vendre plus et plus souvent.  Rendez-vous compte : une ampoule électrique qui résiste dix ou vingt ans, comme on en a fabriqué au début, un lave-linge tellement solide que, cinquante ans après, il a toujours l’haleine fraîche. Le rêve.  

Mais ce genre de matériel, ce serait bon parce qu’on le paierait à prix d’or si on en avait les moyens, mais c’est la mort de l’industrie que vous voulez ? Des emplois ? Allons, il faut bien qu’on jette. Ça fait tourner la machine. Le problème, il est là et nulle part ailleurs. La machine, elle crève si elle s’arrête. Et nous avec. Un seul mot d'ordre, une seule règle de vie : consommons, continuons à consommer, à jeter, à acheter, jeter, racheter, .... jusqu'à ... jusqu'à ?

Cela s'appelle une cercle vicieux. Et bien malin qui nous en fera sortir. 

Voilà ce que je dis, moi.