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dimanche, 29 décembre 2013

IRRECUPERABLE REISER

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J’ai entendu récemment monsieur Jean-Marc Parisis parler du dessinateur Reiser, auquel il a consacré en 1995 un ouvrage biographique. Je ne l'ai pas lu, mais sur le principe, j'y vois un travail salutaire, car Reiser est quelqu’un de bien oublié, alors que tout son travail pourrait servir de leçon (en forme de volée de bois vert) à tous les caricaturistes et dessinateurs de presse d’aujourd’hui, dont j’excepte cependant Cabu, Willem et quelques autres. Ceux du Charlie Hebdo qu'on connaît aujourd'hui, en comparaison, la jouent « petits bras », quand ce n'est pas carrément « bras cassé ». 

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Quand je pense à Reiser, le pauvre dessin que Plantu inflige au lecteur en première page du Monde m’apparaît d’autant plus misérable. Mais j’imagine bien que si Plantu s’inspirait tant soit peu de Reiser, il se ferait séance tenante virer du « journal de référence ».

 

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Pour une raison très simple : Reiser est l’archétype même du dessinateur libre. La caractéristique principale de cette liberté, s’agissant de Reiser, c’est la férocité. Au 19ème siècle, on aurait dit que l’artiste « porte le fer dans la plaie ». Quant à Jean-Marc Parisis, je me rappelle avoir lu, il y a fort longtemps, La Mélancolie des fast foods (1987). Je me souviens d’un roman nerveux, rapide et non dénué de violence. L’intérêt manifesté par l’auteur pour Reiser n’est donc pas incohérent.

 

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Les deux « pères » de Reiser dans le métier furent Georges Bernier, alias Professeur Choron, l’inénarrable, l’indécrottable, l’insupportable et toujours imbibé Professeur Choron. Pour dire que la première maison qui abrita le dessinateur s’appelait Hara Kiri, « journal bête et méchant ». Il faut s’en féliciter : c’était en quelque sorte un habitat naturel pour lui.

 

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Dans les années 1990, Delfeil de Ton eut l’idée formidable de réunir tous les dessins que Reiser avait faits pour la presse, à commencer par Charlie Hebdo, qui n’avaient pas fait l’objet d’une publication en albums. Résultat : neuf volumes, publiés de 1994 à 2001 aux éditions Albin Michel.

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J’ai essayé ici de donner une petite idée de la liberté que prenait Reiser avec tous les « groupes », toutes les « minorités » qui font régner aujourd’hui la terreur parmi les adeptes de la liberté d’expression.

 

S’il n’était pas mort à temps pour ne pas voir le nouvel ordre moral et punitif, et la gravissime gravité d'une bienpensance tartufière, conformiste et cérémonieuse s’abattre sur le pauvre monde comme la dalle de granit se referme sur le caveau fraîchement creusé, on pourrait sans doute dire à présent : « Reiser ? Combien de condamnations ? ».

 

Qu’il s’agisse des femmes (qu'il adorait), des nègres, des pédés, des parents, des gouvernants, des écologistes, des curés, des vieux, des handicapés (= les tabous d'aujourd'hui = autant de motifs de correctionnelle) tout le monde en prenait joyeusement pour son grade. Et pour le dessin d'actualité, Reiser, il se posait un peu là.

 

C'était l'époque de Coluche, de Desproges, ... et de Reiser.

 

Heureux temps.

 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

Commentaires

Merci pour vos trois derniers textes. On se sent moins seul en les lisant...
Je me suis permis de les citer dans un billet (peu sérieux) destiné à un ami.
Le voici.

J’en étais resté à l’inversion de la courbe du chômage.
Doté, comme tout le monde, de quelques neurones laborieux je cherchais désespérément une solution. Pourquoi cette (apparente ?) contradiction entre les chiffres annoncés et les affirmations optimistes de nos dirigeants ?
Une courbe qui s’inverse tout en montant ? Il devait y avoir une explication !
Et cette explication devait être scientifique. Alors, j’ai plongé sans complexe dans des domaines parfois ésotériques…
Déformation de l’espace, longueur de Planck, supercordes, monde branaire…
Oui, quelque chose me disait que dans cette affaire il était nécessaire de passer à une autre dimension. En effet, tout le monde sait que nous « voyons » par le truchement de la force électromagnétique qui n’a accès qu’aux trois dimensions que nous connaissons. A l’instar d’une fourmi sur son nénuphar qui n’a aucune idée de la profondeur de l’eau dissimulée sous sa surface visible…
J’en étais là de mes réflexions lorsqu’apparut cette histoire de quenelle.
Ce fut le déclic ! Mais oui, c’est bien sûr ! La solution était là ! Des gens, disons, plus « fondamentaux », avaient trouvé l’explication tant recherchée. Il suffisait de tendre le bras pour comprendre le raisonnement de notre Président !
Lumineux ! La courbe du chômage s’est inversée, elle descend !
Et tout le monde de reprendre le geste, de le commenter etc.
Je n’ai toujours pas compris pourquoi il fait l’objet de tant de polémiques.
Certains vont même chercher des significations bien fantaisistes : salut nazi, geste obscène, représentation d’une boisson gazeuse… La France est vraiment un pays compliqué !
Une retombée « positive » et, tout à fait inattendue (inespérée ?), de cette guerre des boutons c’est que plus personne ne parle de cette histoire de courbe qui s’inverse en montant. Comme quoi avec des gestes simples on finit toujours par occulter les problèmes compliqués…
Mon voisin, qui est un homme plus sérieux que moi mais un peu grincheux, considère que nous vivons dans un pays totalitaire. Un pays qui aime les têtes-de-nègre et les quenelles, que ne va-t-il pas chercher ! En bon démocrate je lui ai donné la parole : 3 PDF Mon voisin m’a dit (il s'agit de vos trois derniers billets).

Cordialement.
RN

Écrit par : Roger Neusius | dimanche, 29 décembre 2013

Bienvenue au club de "ceux qui ne comprennent pas tout".

Écrit par : fred | dimanche, 29 décembre 2013

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