jeudi, 19 juillet 2012
BACCALAUREAT : DES PERLES AUX VERRATS
Résumé : le niveau des élèves français monte inexorablement. La preuve, c’est que le taux de réussite au baccalauréat atteint bientôt 80 % d’une « classe d’âge ». La preuve c’est que le taux de Mentions Très Bien a été multiplié par 10 en à peine un demi-siècle. C’est bien entendu le conte de Noël qu’on raconte aux petits, aux grands et aux vieux enfants de France. C’est aussi une vaste FARCE.
Je ne vais pas une fois de plus entonner mon refrain sur la destruction de l’école, d’autres, bien plus compétents, s’en sont chargés (LILIANE LURÇAT, La Destruction de l’école élémentaire et ses penseurs, F. X. De Guibert, 1998), avec la même énorme et remarquable efficacité.
Je dis simplement que les gens responsables, les décideurs, ils sont tous au courant de ce qui se trame, et qu’ils racontent des salades au bon peuple. Et que le bon peuple, il semble être très amateur de salades. A moins que les salades en question soient pour eux comme des bouées de sauvetage auxquelles ils se cramponnent en désespoir de cause ?
Bref, il y aura eu, en 2012, 605.928 nouveaux bacheliers. Sachant qu’une classe d’âge compte environ 800.000 individus (c’est le nombre annuel approximatif des naissances en France), on vous demande de calculer de quelle quantité par heure fuit la baignoire éducative nationale. Question subsidiaire : quel tarif pour colmater complètement la fuite serait en droit d’exiger le plombier, si la nation exigeait d’arriver à 100 % de la « classe d’âge » ? Prohibitif et hors de portée, mon Général.
Pour finir, je voudrais indiquer un « truc » aux parents pour que leur gamin réussisse le bac les doigts dans le nez, avec mention TB pour un nombre non négligeable. Vous ne me croyez pas ? Eh bien je prouve que c’est possible. Et pas plus tard que tout de suite. Je vous le dis, tout est une question de PRENOM. Si, si, je vous jure. Il y a des prénoms, c’est la mention TB les doigts dans le nez. Il y en a d’autres, c’est la déconfiture assurée. Que dis-je : la faillite, la ruine, le fiasco. En un mot comme en trois, le bouillon, la pâtée, la gamelle.
Evidemment, d’une part, c’est une recette qui se prépare, en moyenne, dix-sept ans à l’avance. Ben oui, c’est là qu’on le choisit, le prénom du rejeton. Difficile d’enfourcher un autre dada en cours de route. D’autre part, comme je vous connais, vous allez vouloir savoir quels sont les prénoms à fuir et quels à adopter sans même réfléchir. C’est-y pas vrai ?
Allez, bon prince je suis, bon prince je reste. N’hésitez donc pas : fuyez à toutes jambes les Nabil ou Youssef. Aucun (AUCUN) des premiers (105) ou des seconds (125) n’a eu la mention TB en 2012. Evitez tant que faire se peut, si vous pouvez et sans vexer personne, les Kevin et autres Christopher : le rendement n’est pas tout à fait nul, mais si peu que rien.
En milieu de peloton, bien groupés avec des chances raisonnables, sans plus, de gagner une étape du Tour, voire de porter le maillot jaune pendant un jour ou deux, vous avez, entre autres, Apolline, Fleur, Augustin, Béatrice, Henri. Avançons encore : Marie-Anne, Anne-Claire ou Gaspard, sans être des « cracks », n’hésitent pas à produire le maximum d’effort en se jetant sur le fil. Leurs parents sont fiers d’eux. La palme, cependant, revient sans conteste au quatuor des Madeleine, Irène, Côme et Ariane.
On va dire que je galèje, que je baliverne, que j’histrionne. Pas du tout. C’est très sérieux. C’est même scientifique. Pour tout dire, c’est STATISTIQUE. Il est prouvé qu’un quart des Madeleine ont obtenu la mention très bien. De même que pour Irène, etc. Anne-Claire et Gaspard n’y sont arrivés qu’à raison d’un cinquième. Pour le milieu du peloton (voir ci-dessus) la mention TB tombe à 15 %. Ce n’est pas mal, mais le résultat a quelque chose de frustrant et décevant. Je serais presque tenté de les plaindre et de m’apitoyer.
Et je ne veux pas faire de peine à tous les autres. Je tairai donc les résultats obtenus par les Kevin, Youssef ou Nabil. Il y aurait de la discrimination raciale dans l’air que ça ne m’étonnerait pas. A quand, l’égalité des prénoms devant la réussite au baccalauréat ? Va-t-il falloir que la loi impose des quotas ?
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0)
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