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vendredi, 05 avril 2024

QUE DES BONNES NOUVELLES !!!

Le Molnupyravir bloque la polymérase virale.
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La villa de Silvio Berlusconi en Sardaigne compte 126 pièces.
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L'artiste Joanna Vasconcelos a renoncé à présenter à Versailles son grand lustre en Tampax : ç'aurait été une provocation inutile.
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La Comédie Française compte 3.000 pièces à son répertoire.
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Les "Variations Goldberg" de Jean-Sébatien Bach ont été enregistrées dans 600 versions différentes. 
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La dernière mouture du D.S.M. (Disease Statistical Manual) publié par l'A.P.A. (American Psychiatric Association) — D.S.M. 5 — inventorie 450 troubles mentaux. Le D.S.M. 1 (la première version) en comptait 60.
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Les spécialistes des sciences humaines, toutes disciplines confondues, appliquent avec rigueur les méthodes de la zoologie à l'espèce humaine (individus, groupes, ethnies, sociétés, etc.). « On n'arrête pas le progrès : il s'arrête tout seul » (Alexandre Vialatte). Répétez après moi : « Les Sciences Hume-Haine ».
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Le pape François a envoyé à l'occasion de Pâques sa bénédiction turbide et morbide.
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En langage journalistique, un pseudonyme s'appelle un "perruquier".
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La série télévisée "Tchernobyl" a fait exploser le "tourisme de catastrophe". (France Culture, 13 juin 2019, autour de 8h50, Mathilde Serrell).
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Ils sont environ 200 : ce sont les grands journalistes, responsables de presse, éditorialistes, chefs de service, etc. Ils font la loi, la pluie, le beau temps et le reste à la tête des médias français.
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Les Peuls sont présents dans 22 pays en Afrique.
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Recensement en Chine : 7.000.000 d'agents recenseurs.
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« L'humanitaire, c'est le Service-Après-Vente des marchands d'armes » (une belle et horrible vérité entendue sur France Culture le 2 juillet 2020 vers 18h58, dans la bouche de madame Monique Chemillier-Gendreau).
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Il a grandi, le bébé tout nu nageant devant un gros billet vert qui figure sur la pochette du disque "Nevermind" du groupe Nirvana (Curt Cobain). Aujourd'hui adulte, il a porté plainte contre le groupe. Selon les sources, pour cause de "détresse émotionnelle" ou pour "pédopornographie".
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Un quart de la production française de livres va directement au pilon.
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Graffiti dans un urinoir où il est demandé de ne jeter aucun papier : « DAKO MESSI OVOA ».
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La B.D. se porte très bien en France : en 2020, les éditeurs ont produit 16 albums par jour = 5.840 B.D. dans l'année. Cela dit, je doute que tous les auteurs mangent à leur faim grâce à leur seul travail de bédéastes.
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Entendu sur l'antenne de France Culture le 18 septembre 2018 : 
« Des Parisiens viennent de s'installer dans un village du Var. Au bout de quelque temps, ils demandent au maire de faire cesser le chant des cigales. Refus du maire. »

« Des Parisiens s'installent dans un village du Cantal, près d'une installation bovine. Ils intentent un procès à l'éleveur pour "nuisances olfactives". Le tribunal, puis la Cour d'Appel leur donne raison ».
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Donald Trump réagit aux méga-feux qui ravagent la Californie : « S'il y avait moins d'arbres, il y aurait moins d'incendies ».
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Entendu sur l'antenne de France Culture (11 janvier 2021 vers 12h30) : « Les violences conjugales pendant le confinement ont connu une véritable explosion par rapport à la normale ».
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Les héritiers et ayants droit d'Antoine de Saint-Exupéry peuvent être contents : 350 marques se disputent le marché des produits dérivés estampillés "PETIT PRINCE".
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L'expression « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard), utilisée par les nazis pour désigner le projet d'extermination des juifs, tsiganes, etc., figure dans le texte de L'Or du Rhin, opéra-prologue de la Tétralogie de Richard Wagner. C'est Alberich, roi des Nibelungen, qui, coiffé du casque magique ("Tarnhelm"), disparaît à la vue en chantant : « Nuit et brouillard, plus personne ».

samedi, 23 février 2013

NATACHA KUDRITSKAYA JOUE RAMEAU

 

 

JEAN-PHILIPPE RAMEAU, Gavotte et 6 doubles.

 

La radio a diffusé à plusieurs reprises, en quelques jours, la même Gavottede Rameau. Pas une obsession, mais presque. On se demande si quelqu’un supervise les programmes à France Musique. Mais cette répétition a suffi à faire tourner l’air en boucle dans ma tête, jour et nuit, comme si c’était une vulgaire rengaine, genre lambada, chansonnette au succès aussi massif qu’éphémère, sur laquelle tous les vautours publicitaires se sont jetés à l’époque, et que tout le monde a oubliée aujourd’hui.

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La gavotte de Rameau a ceci de commun avec la lambada que sa mélodie de base est simple (encore que ...). La parenté s’arrête là, qu'on se rassure : c'est après que les choses se compliquent. La simplicité mélodique est une des conditions requises quand on veut composer des variations. Ce qu’il y a de fascinant dans la variation sur un air, c’est l’art avec lequel le compositeur modifie sans cesse le déguisement de son personnage principal, mais en faisant en sorte qu’on le reconnaisse à chaque nouvelle apparition.

 

Du moins en principe. Essayez donc de reconnaître l’Aria initiale dans chacune des trente verschiedenen Veränderungen, du grand Jean-Sébastien Bach (autrement dit les Goldberg). Mais la difficulté tient ici à la longueur et à la complexité de cette Aria : deux fois seize mesures, et au nombre important de variations. Même chose pour les trente-trois Diabelli de Beethoven : il faut s’appuyer sur une bonne analyse de la partition pour retrouver le thème enfoui par le compositeur dans le fouillis de ses procédés. Et pourtant on y arrive, en insistant un peu.

 

 

Mais Goldberg et Diabelli sont des monstres écrasants, des Everest quasiment inhumains. Rameau, avec sa Gavotte variée, reste à hauteur d’homme. Sept ou huit minutes (selon les interprètes) lui suffisent pour exposer son thème et le faire suivre de ses six « doubles ». En gros, une minute par séquence. Le thème, qui doit être joué sur un « tempo modéré », est donc une mélodie simple et chantante, facile à mémoriser. Dans les variations, il passe alternativement de la main gauche à la droite, pendant que l’autre main brode ses déguisements savants et diversement colorés.

 

 

J’arrête là mes velléités d’analyse musicale. J’ai découvert la Gavotte de Rameau sous les doigts d’Olivier Beaumont. Je viens de l’entendre sous ceux de Natacha Kudritskaya (son disque "Rameau" vient de paraître). Je suis allé écouter Blandine Rannou, Shura Cherkassky et quelques autres sur Youtube. Mon copain Fred m’a dit grand bien de la version de Marcelle Meyer. Mais je ne vais pas rejouer la « Tribune des critiques de disques » du regretté Armand Panigel.

 

 

Je comparerai juste les deux premières versions citées : je dirai que Beaumont, au clavecin, joue la carte de la solennité et de la noblesse, et que jusqu’à maintenant, c’est de cette façon que je voyais et aimais la pièce. Le problème du clavecin, c’est que les modernes moyens techniques d’enregistrement permettent de faire croire à l’auditeur que l’instrument possède la puissance d’un grand orgue.

 

 

Quand vous l’entendez au concert, s'il n'est pas amplifié, la salle doit être impérativement la plus petite possible : vous ne l’entendriez pas, comme je l'ai découvert il y a fort longtemps, au musée des Tissus lors d'un concert de Blandine Verlet, qui jouait sur le luxueux clavecin Donzelague. C’est un instrument de chambre. Pour le faire sonner comme on l'entend au disque, l'ingénieur du son ou directeur artistique doit, à mon avis, placer ses micros dans le clavecin. Il faut donc relativiser les impressions produites par le disque.

KUDRITSKAYA 1 NATACHA.jpg

C’est la raison pour laquelle j’ai été saisi par l’interprétation de Natacha Kudritskaya au piano : contrairement à ce qu’on peut craindre, à cause du piano, elle joue cette Gavotte tout en grâce, sans jamais appuyer, comme si elle effleurait les touches. Du coup, la pièce devient lumineuse et d’une légèreté de papillon coloré. C’est cette évidence aérienne qui m’a fait suspendre toute activité durant les sept ou huit minutes de l’exécution. A la fin, j'ai dit merci.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.