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dimanche, 17 octobre 2021

RENÉ LANAUD, PHOTOGRAPHE

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Cette photo a été prise rue Saint-Jean le 10 novembre 1991. Quand je suis tombé dessus sur le site de la B.M.L., j'ai eu la surprise de reconnaître l'une des personnes présentes à l'image. Car on est au 29, rue Saint-Jean (maison Le Viste), là où un nommé Avon a fondé la librairie Diogène en 1974. C'est justement lui qu'on voit, dix-sept ans plus tard, installé dans son fauteuil dans son attitude favorite, devant le magasin à profiter du soleil de novembre. Je doute (je peux me tromper) que René Lanaud ait su exactement quelle figure de la librairie lyonnaise d'ancien il immortalisait ainsi : il faut avoir connu Avon.

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Avon avait une conception tranquillement épicurienne de l'existence. En affaires, il était direct et redoutable : « Je suis ardéchois », avouait-il en guise d'explication. Sa barbe dense et proliférante devait être pour quelque chose dans l'"explication". Cela ne m'a pas empêché [j'ai eu cette chance], juste à l'ouverture de son échoppe (ce n'est que plus tard que c'est devenu une "entreprise"), de lui acheter pour une somme outrageusement modique les Œuvres Complètes d'Alfred Jarry.

C'était l'édition 1948 de René Massat (Fasquelle et Kaeser), et en tirage de tête s'il vous plaît (N°F22 sur "grand vélin filigrané Renage"). Une belle édition toujours méprisée par le cercle des Vestales du Collège de 'Pataphysique, qui veillent hargneusement sur les mânes du père du Père Ubu, et qui persistent à coller des guillemets à "complètes" au prétexte l'inventaire des œuvres et l'établissement des textes manquent de sérieux. Même si ces cerbères n'ont pas entièrement tort, et qu'il faut leur reconnaître une grande rigueur, leur susceptibilité au sujet de tout ce qui concerne Alfred Jarry montre tous les symptômes de la maladie sectaire. 

En 1974, M. Avon débutait à peine, il n'était sans doute pas au courant des prix du marché et il essayait de mettre un peu d'ordre dans la masse de livres qu'il avait achetés pour inaugurer son commerce. A sa décharge, il faut ajouter que quatre des huit volumes avaient subi une très vilaine reliure d'amateur, dotée de quatre "faux nerfs", viles boursouflures comme des cicatrices mal soignées, du plus mauvais effet. M. Moura, le relieur de la rue Sala à qui j'avais confié la tâche de réparer les dégâts, avait fait une mine apitoyée.

La maison s'est bien rattrapée ensuite : il m'est arrivé d'assister à une vente aux enchères où le successeur d'Avon, un barbu plus falot mais aux puissants moyens, devenu une sorte de terreur sur la place de Lyon, a gardé d'un bout à l'autre de la vente la main levée, au point de rafler l'intégralité des lots (ou presque : le commissaire priseur a dû lui en vouloir, car plus personne n'osait enchérir contre lui).

Rue Saint-Jean, en face de "Diogène", sévissait J.P.C., un moustachu caractériel qui vendait d'occasion, aux clients dont la tête lui revenait, des disques de jazz (c'était l'époque des vinyles), en particulier des exemplaires du service de presse, reconnaissables à l'encoche que l'éditeur y découpait dans un des angles supérieurs. Je n'ai jamais su sur quels indices il s'appuyait pour refuser mordicus de vous délivrer quelque petit trésor dissimulé sur les rayons du bas.

Aux dernières nouvelles, je me suis laissé dire que la librairie Diogène a des soucis avec le propriétaire des murs : il semblerait que le loyer exigé soit soumis à la même scandaleuse logique spéculative que celle qui, après avoir failli détruire le Café de la Cloche (rue de la Charité), a jeté dehors la pizzeria Carlino (rue de l'Arbre-Sec), au grand dam de Carlino lui-même, de ses amis et de la foule des amateurs qui fréquentaient le lieu. J'aime à penser que, si Avon était encore aux manettes, on aurait droit à un beau spectacle bien "musclé" entre le propriétaire et son locataire.

Je me dis qu'il est loin, à Lyon, le temps où un père de famille nombreuse au revenu somme toute modeste avait malgré tout les moyens de loger sa smala entière dans les 300m² d'un superbe appartement du quai Lassagne où il pouvait se donner des airs de grand bourgeois, sur le parquet "Versailles" et sous un plafond à 4,2 mètres, où le thermomètre en hiver avait du mal à dépasser le seuil des 14°C à hauteur d'homme.

Voilà ce que je dis, moi.

samedi, 16 octobre 2021

RENÉ LANAUD, PHOTOGRAPHE

René Lanaud, 1921-2007.

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Ektachrome fait des merveilles, mais le regard du bonhomme n'est pas mauvais non plus, ainsi que les circonstances. Vu le dessin assez particulier de l'arête montagneuse, je pense qu'il n'y a pas besoin de préciser le lieu de prise de vue.

mercredi, 06 octobre 2021

PARLONS PHOTOGRAPHIE

Fouiner dans le patrimoine photographique déposé à la Bibliothèque Municipale de Lyon, c'est diablement intéressant. Principalement parce qu'on ne cesse d'apprendre toutes sortes de choses sur la ville de Lyon (et parfois lieux circumvoisins). Mais aussi parce qu'on découvre dans ces archives la façon dont toutes sortes de gens armés d'un appareil photographique portent leur regard sur leur cité. Et puis il arrive, dans un détour du défilement des images, que certaines anomalies apparaissent, à peine dissimulées dans un recoin inaperçu. Ainsi, en parcourant les richesses du "Fonds Sylvestre" (Jules Sylvestre, 1859-1936), je suis tombé sur un cliché qui a piqué ma curiosité : une automobile Hotchkiss conduite par un chauffeur coiffé d'un béret, sur fond de bâtiments en construction, circa 1930.

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Là, on me dira ce qu'on voudra, mais c'est trop sombre.

La première curiosité se trouve dans la légende accompagnant la photo. Aucun doute sur la marque de l'auto et les bâtiments en construction : il s'agit bel et bien d'une Hotchkiss et de l'Hôpital de Grange-Blanche autour de l'année 1930. Toutes les occurrences sont d'accord. Là où un certain flou introduit une certaine incertitude, c'est que dans un cas on nous dit que c'est le véhicule officiel de la mairie de Lyon, que l'opérateur a immortalisé lors d'une visite d'Edouard Herriot sur le chantier, accompagné de l'architecte du projet, Tony Garnier ; et que dans un autre, on (j'ignore qui) fait de l'automobile la propriété de Tony Garnier.

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Ici, un léger mieux : il y a une éclaircie.

La deuxième curiosité se situe dans le travail de laboratoire, d'où est sortie l'épreuve papier que le spectateur a aujourd'hui sous les yeux. Il se trouve qu'un certain Guy Borgé (1925-2013) est l'auteur d'une foule des tirages aujourd'hui en possession de la B.M.L. Je laisse au visiteur le soin d'apprécier ou non les choix effectués par le nommé Guy Borgé, aviateur et photographe, quelqu'un qui est censé avoir de bons yeux. Je me permets seulement de regretter que l'institution lyonnaise détienne trop peu d'originaux sortis directement du laboratoire de Jules Sylvestre en personne, tant la façon dont le tireur a conduit sa tâche me donne l'impression d'un ratage (j'ose le mot). Certes, on peut être esthétiquement séduit par le choix du sépia et l'effet ainsi produit par la diffusion de la lumière.

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Alors là je dirai juste : y a pas photo !

Je regrette quant à moi que cet apparent avantage s'obtienne au détriment de la netteté et du "piqué". C'en est au point que lorsque je tombe sur une photo sépia, j'ai maintenant la tentation spontanée de l'attribuer à Guy Borgé, ce que confirme bien souvent la rubrique B.M.L. "Note à l'exemplaire". Ce n'est pas que les photos tirées par Borgé soient laides, bien entendu, mais j'ai fini par me demander si ce dernier ne souffrait pas de myopie, pour que dans leur immense majorité, ses tirages soient flous, jusqu'à rendre inidentifiables les traits des personnes photographiées. Haro sur Guy Borgé !

Et je me souviens de mes travaux photos confiés à M. Mortier, photographe unijambiste qui exerçait dans son magasin du centre de Sainte-Foy-lès-Lyon, surtout vers la fin de son activité, et que le sujet des photos qu'il  me rendait avait tendance à s'estomper dans une sorte de "sfumato" qui n'avait rien de pictural.

jeudi, 30 septembre 2021

TRIBULATIONS D'UN PORTAIL CROIX-ROUSSIEN

1 - Propriété d'une sans doute noble famille (Mazuyer).

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2 - Ecole Normale d'Institutrices (c'est fièrement inscrit sur le fronton).

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3 - Collège moderne (photo ©Largo43) : c'est aujourd'hui.

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4 - L'usage change, le portail reste, avec le blason d'origine (blason impossible à lire faute d'indications gravées des émaux et métaux revêtant le champ et les meubles de l'écu).

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On trouve ça au N°80 du boulevard de la Croix-Rousse.

Une petite recherche m'apprend la véritable figure du blason Mazuyer, que "SanglierT" (je n'y peux rien : c'est l'auteur) décrit ainsi : « D'azur au chevron d'or accompagné de deux étoiles d'argent en chef et d'un croissant de même en pointe ». C'est peut-être vrai, je n'en sais rien.

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Quoi qu'il en soit, si je voulais chipoter, je reformulerais ainsi : « D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux étoiles à cinq rais d'argent et en pointe d'un croissant ["montant" est facultatif] du même ». Le casque juché sur le chef de l'écu est peut-être d'un baron. Avec de bons yeux, on distinguera un pélican qui s'ouvre le flanc pour nourrir ses petits. Avec une loupe à fort grossissement, on lira la devise : « NON MIHI SUM NATUS » ("Je ne suis pas né pour moi-même"). On admettra que ça change tout, n'est-ce pas.

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Un peu d'histoire pour les amateurs (merci à Mme Catherine Guillot, Conservatrice du Patrimoine, auteur du texte qui suit).

Le Portail de la Tourette à Lyon : un témoignage des demeures champêtres de la Croix-Rousse. Intégré en 1888 à l’école normale d’institutrices, devenue successivement institut de formation des maîtres puis collège, le portail de la Tourette demeure un des ultimes témoignages des clos champêtres situés à la Croix-Rousse.

Ses origines

Les possesseurs successifs du tènement de la Tourette ont été identifiés par Irénée Morel de Voleine, dont la documentation a été enrichie par René Mazuyer dans les années 1930 et donnée aux archives départementales du Rhône en 1947. L’origine de la propriété, située sur le territoire de Maljulin, remonte au XIVe siècle ; celle du portail au 2e quart du XVIIe siècle à la suite de la vente en 1627 par Marguerite Dallier, veuve de Jacques Teste, de la propriété à Jehan Mazuyer. Outre la présence d’une demeure, le terrain est alors essentiellement couvert de vignes.

Arborant les armes des Mazuyer, le portail a dû être édifié peu de temps après son acquisition par cette famille. En effet, en 1628, Jehan Mazuyer a obligation de clore sa propriété de la Tourette, située près des remparts, et c’est sans doute à cette occasion que le portail est érigé. Contrairement à sa situation actuelle, l’édicule était placé entre deux corps de bâtiments. Le terrain demeure propriété de la famille (sous le nom de Parfait, puis de Favier) jusqu’en 1793 au moins, avant sa division en plusieurs lots. 

Un motif pour les artistes de la fin du XIXe siècle

En 1878, le portail attire l’attention d’un artiste soucieux du patrimoine lyonnais ancien, Charles Tournier, qui en réalise un dessin, puis une eau-forte en avril 1878, éditée par Mademoiselle Giraud à Lyon. Une annotation portée sur le dessin localise le portail au 1 rue de la Tourette. En 1883, cette gravure vient illustrer un article consacré au portail dans Lyon Revue du 30 septembre, signé J.J. Grisard. En 1885, Claude-Louis-Bon Morel de Voleine réalise des photographies du portail. Huit ans plus tard, Tournier reprend l’eau-forte dans la première livraison du Recueil d’archéologie lyonnaise, dessiné d’après nature, publié par série de cinq gravures à partir de 1891 ; l’imprimeur Wulliam édite également l’estampe séparément.

Le dessinateur diffuse ainsi une vision du portail antérieure à la construction de l’école normale d’institutrices (1884-1888) et en varie les éléments pittoresques : jeune femme et enfant, couple assis sur un banc sur le dessin, vide de tout personnage, ou, substitut du spectateur, couple de dos au seuil des lieux, sur les différents états de l’eau-forte. Dans ses représentations, il supprime la grille qui fermait le portail et invite à découvrir la propriété, sentiment frustrant pour le spectateur d’aujourd’hui puisqu’il n’existe pas de représentation précise figurée des jardins et de la demeure.

La photographie s’empare également du motif du portail avant son démantèlement : le fonds Sylvestre de la bibliothèque municipale et les fonds de photographies des archives municipales et départementales en témoignent. La végétation qui se multiplie sur les parties hautes confère une note romantique : le portail commence à disparaître sous la glycine.

D’une disparition probable à une recréation

En 1852, la Croix-Rousse est rattachée à Lyon et les fortifications démantelées en 1865. A leur emplacement est aménagé le boulevard de la Croix-Rousse ; des édifices publics sont projetés afin de lui assurer un aspect monumental. En 1879, la formation des futures institutrices est assurée dans les locaux du clos de la Tourette. Dès 1880 est lancé le concours de l’école normale d’institutrices, concours remporté par l’architecte Philibert, dit Philippe, Geneste (1846-1938). L’école doit prendre place sur le même site, entraînant la démolition des bâtiments antérieurs.

Malgré la diffusion de l’image du portail, sa préservation, ainsi que celle d’autres vestiges de la demeure, ne semblent pas être prioritaires. Cependant, grâce à l’intervention de Morel de Voleine et de Félix Desvernay, le portail fait néanmoins l’objet de l’attention du Conseil général, qui décide finalement de le sauvegarder.

D’après Desvernay, le portail est en effet replacé en 1888 par Geneste comme portail de la nouvelle école, en y incluant au revers des vestiges provenant de la propriété, retrouvés en avril 1888 dans le jardin, sans doute à la suite des démolitions, par Desvernay lui-même. Des éléments, dont les plus anciens remonteraient au XVe siècle, sont ainsi intégrés au monument, créant une œuvre en partie nouvelle. La comparaison entre les photographies réalisées avant la démolition et après la reconstruction atteste de la fidélité de cette reconstitution quant à l’élévation antérieure du portail.

Après la « réinstallation » du portail boulevard de la Croix-Rousse, ses représentations continuent à se diffuser, que ce soit par la photographie ou la presse : en particulier, Le Progrès illustré du dimanche 7 avril 1901 montre, dans sa rubrique « Les rues de Lyon », trois images du portail (en élévation, les armoiries et l’assemblage du revers) par le dessinateur H. Girrane.

La reconnaissance patrimoniale du portail trouve son aboutissement en 1910, date à laquelle il est classé au titre des monuments historiques (arrêté du 22 janvier 1910). Sa représentation se répand alors sous la forme d’édition de cartes postales, notamment par la société S. Farges (S.F.) en 1913, et dans l’entre-deux-guerres.Le remontage du portail et la composition élaborée au revers par Devernay et Geneste en font une des rares reconstitutions-créations au sein du patrimoine lyonnais, dans l’esprit des antiquaires de la Renaissance et de l’Age baroque. Désormais implanté le long du boulevard de la Croix-Rousse, le portail demeure l’une des ultimes traces des clos champêtres de la Croix-Rousse non religieux et évoque les anciennes familles lyonnaises par les armoiries qu’il porte ; il est également révélateur d’une vision pittoresque du patrimoine, de l’action de sauvegarde des érudits lyonnais de la seconde moitié du XIXe siècle et d’un esprit de recréation, associant des éléments disparates provenant de l’ancienne demeure, tout en s’intégrant à la composition réalisée par Geneste pour l’école normale d’institutrices.

Le chantier de reconversion de l’institut de formation des maîtres en collège en cours depuis 2010 va permettre la restauration du portail, grâce aux échanges entre le Conseil général du Rhône et le service territorial de l’architecture et du patrimoine (STAP). 

Catherine Guillot – conservatrice du patrimoine à l’Inventaire général du patrimoine culturel, Région Rhône-Alpes.

jeudi, 23 septembre 2021

QUE C'EST BEAU, LA STRUCTURE !

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STRUCTURE CHARPENTE GRATTE CIEL VILL..jpg

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samedi, 18 septembre 2021

MANGER A L'HÔPITAL

De la cuisine au centre de restauration.

Cela s'appelait une cuisine. Jusque-là rien à dire. A la rigueur, on disait "les cuisines", quand la taille des lieux, des fourneaux, des gamelles et le nombre du personnel le réclamait. Mais pas toujours. Ci-dessous la cuisine de l'Hôpital de la Croix-Rousse il y a au moins un siècle et probablement davantage : l'éclairage au gaz, l'uniforme des cuisinières, aussi hygiénique voire prophylactique que l'entretien des lieux, la taille des casseroles, tout y est. Cette popote certainement concoctée avec amour (personne n'ose en douter : quand on est nonne, on ne laisse pas tomber son mégot ou son glaviot dans la marmite), on s'en lèche les babines.

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Je ne sais pas si vous avez été hospitalisé, mais je peux vous dire par expérience que je n'ai jamais aussi mal mangé que dans les quelques occasions où cela m'est arrivé. Côté hygiène et sécurité alimentaire, il n'y a rien à dire : le contrôle est impitoyable. Côté chiffres nutritifs, le cahier des charges est impeccablement rempli : diététiciens et nutritionnistes sont intraitables. Côté prix de revient, le service comptabilité de l'hôpital est absolument ravi : comprimer par tous les moyens le prix de journée, c'est peut-être là que le bât blesse. Côté gustatif, côté palais, côté plaisir, c'est zéro plus zéro égale zéro : là, on est dans le révoltant. Sodexho ou Elior, c'est kif-kif bourricot. Au point que je préférais laisser le plateau en l'état ou pas loin. En confidence, je peux même avouer qu'il m'est arrivé de perdre six kilos en dix jours. 

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Rationnellement irréprochable, mais humainement dévitalisé. Une image du monde que certains voudraient bien nous fabriquer. Mais est-ce que les personnes hospitalisées n'iraient pas mieux si elles mangeaient mieux ?

vendredi, 17 septembre 2021

EN BROCHETTE, C'EST TRÈS RARE...

...QUE CE SOIENT LES GÉNÉRAUX OU LES SOUS-MARINS.

Pendant que tout ce que la France compte de patriotes hurle de rage contre la volte-face de l'Australie dans le contrat de 56 milliards d'€ des sous-marins, l'armée française rend hommage à un de ces haut-gradés que le monde entier respecte et nous envie (l'anachronisme flagrant ne doit rien au hasard). 

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Photos prises par Marcos Quinones en mai 1990, lors des obsèques du général Yves Béchu, alors gouverneur de la V° région militaire (Lyon et Sud-Est), mort d'une crise cardiaque foudroyante. Avouez que de tels clichés ne sont pas courants, heureusement. L'observateur attentif soulignera qu'aucun de ces hauts dignitaires de l'Armée Française ne salue exactement de la même manière. De quoi les faire retourner à l'instruction faire leurs classes, marcher au pas et présenter les armes. Ça ferait une belle photo, non ?

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Tout cela est bel et bon, mais il serait temps que les journalistes français, les médias français, les dirigeants français d'entreprises françaises, les responsables politiques français cessent de raconter des histoires au peuple français, et commencent à reconnaître — et même à avouer, même si c'est difficile à passer — que la France n'est plus la France telle que la racontaient les manuels d'Histoire de France depuis Michelet, Lavisse, Mallet et Isaac.

De toute façon, il y a belle lurette que les historiens les plus français n'enseignent plus une "Histoire de France" pour laquelle ils n'éprouvent que dédain et mépris. De toute façon, "la population française" n'est plus "le peuple français", mais une société nombriliste geignarde, une société des récriminations des uns contre les autres, une société de surveillance et de contrôle mutuels, une "Société de la Plainte" bourrée de tabous sociétaux intouchables, une société où quelques minorités influentes font régner sur les gens ordinaires et normaux une sorte de terreur. Une telle société a-t-elle quelque chose à dire au monde ?

Il serait temps de dire la VÉRITÉ à ce qu'il reste de peuple français : depuis 1945, la France est, dans tous les domaines et comme les autres pays européens échappant à la tutelle russe, la VASSALE des Etats-Unis. La France, depuis cette époque, n'a pas cessé d'importer les objets, les façons de se nourrir, les manières de penser, les débats qui appartenaient en propre aux Américains.

Au point que, sur bien des points, d'aimables fouteurs de gueule et autres détestables bonimenteurs viennent nous faire la leçon sur les "Retards" que la France accumule sur son SUZERAIN. On le savait depuis longtemps, et Régis Debray le disait en 2019 dans son livre Civilisation, sous-titré "Comment nous sommes devenus américains" (voir mon billet daté 4 juillet 2019).

Ici, en l'occurrence, les fabricants français de sous-marins français (des sous-marins d'attaque, si je me souviens bien) ont eu le culot de signer un énorme contrat avec un pays anglo-saxon, sans même demander l'autorisation au patron ! Le vassal a osé faire un pied de nez à son suzerain. Quand monsieur Le Drian, ministre des Affaires Etrangères, a prononcé l'expression "dans le dos", tout le monde a bien compris qu'il fallait comprendre (parlant par respect) "dans le bas du dos". 

Je ne sais plus quel général (Lecointre ?) s'est mis à dos récemment pas mal de bonimenteurs en déclarant que la France était en état de régression avancée dans pas mal de domaines. La France a beau parader en bombant le plastron, elle n'est plus considérée dans le monde actuel que comme une puissance de deuxième ou troisième zone, qui agite ses quelques joujoux d'excellence pour faire croire qu'il n'en est rien.

L'affirmation est terrible, mais c'est la VÉRITÉ.

Voilà ce que je dis, moi.

mercredi, 15 septembre 2021

NOUS SAVONS DÉTRUIRE CE QUI EST BEAU !

L'HOMMAGE D'UN INCONNU AU PLUS BEAU PONT DE LYON AVANT SA DESTRUCTION.

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Chapeau l'artiste !

Photo de René Dejean prise en 1983.

On aperçoit quelques éléments des préparatifs de la démolition et, avec de bons yeux, des bribes du prochain pont Winston Churchill, une espèce de modernité banale, aride et fonctionnelle, destinée à remplacer le vétéran magnifique aux formes généreuses, et à servir dans l'axe la toute nouvelle "Montée de la Boucle", tranchée inhabitée, profonde, excessive et violente qui, pour les Croix-Roussiens, a fait de Caluire une ville étrangère (j'exagère, heureusement). J'ai sévèrement coupé la belle diapositive de René Dejean pour mettre en évidence la performance du monsieur perché. Ci-dessous la version complète.

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Le monsieur ici perché a réalisé la promesse que se faisaient régulièrement une bande de lycéens d'autrefois ("Ouaaah ! t'es même pas cap. !") sans jamais oser la réaliser : franchir le pont sur les arches. La rouille qui a craquelé la peinture et rendu le métal croûteux  — on n'allait plus faire des frais d'entretien pour un machin bientôt détruit ! — a sans doute rendu plus aisée la bravade de l'aventurier, il n'en reste pas moins que le geste est joli.

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J'aime à penser que le livre ouvert par le monsieur qui fait semblant de le lire est au moins du genre de La Montée de l'insignifiance, de Cornélius Castoriadis (c'est un exemple). Même en faisant semblant, cela aurait eu de la gueule. Car on aura beau me traiter de passéiste nostalgique et me mettre sous le nez les nécessités de la circulation des automobiles (il faut voir l'actuelle montée de la Boucle aux heures de pointe !), rien ni personne ne pourra me convaincre que cette merveille de pont n'était pas le plus BEAU de Lyon. J'augure mal d'une civilisation qui tend avec obstination à réduire les hommes et les choses à leur misérable utilité, à leur pauvre fonction de rouages dans la Machine Société.

Voilà ce que je dis, moi.

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AU SUJET DU PHOTOGRAPHE RENÉ DEJEAN (1926-1999) : un article de Robert Luc.

René Dejean, graphiste, décorateur, enseignant, amoureux de Lyon, conteur de rues, auteur de Traboules de Lyon et de Balade à travers Lyon insolite fut aussi l'initiateur des randonnées pédestres citadines. Il a organisé - et collaboré - à de nombreuses expositions comme graphiste et affichiste.

Avant d'être un infatigable piéton de Lyon, René Dejean fut diplômé de l'École Nationale des Beaux Arts de Lyon et débuta sa carrière dans l'atelier de son père Marius, peintre et dessinateur en plein coeur de la Croix-Rousse. Très créatif, il multiplie les domaines de ses interventions.

Affiches, logos, plaquettes se succèdent. Grand sportif et voyageur, on le retrouve aussi bien sur les glaciers alpins que dans les dunes sahariennes. Mais, c'est un amoureux de Lyon, un amoureux exigeant. Un érudit des traboules qui publiera aux éditions Le Progrès" l'ouvrage qui deviendra la bible du promeneur "Traboules de Lyon". En 1978, il imagine un parcours à travers Lyon. Quatre heures trente de marche, dans le calme d'un dimanche matin à travers Lyon insolite au rythme d'une cinquantaine de rues, places, quais et ponts. Le parcours des "Cinquante" est né. Plus de 18000 personnes retrouvent le goût de la promenade citadine. Il vient d'ouvrir une voie qui est aujourd'hui poursuivie avec talent par des "gones" comme Jean-Luc Chavent.

En janvier 1999, René Dejean confie aux Éditions des Traboules un manuscrit achevé, ce Parcours des 50. Il désirait accompagner ce livre de dessins. Hélas, il disparut prématurément laissant les Lyonnais dans la peine. Son dernier livre sera sans aucun doute, comme celui des traboules, un ouvrage de référence. Clair, pratique, riche en anecdotes, brillamment illustré de photos de l'auteur, il permet seul ou à plusieurs de découvrir ou redécouvrir une ville merveilleuse.

"Et si l'on reparlait de René Dejean",, article de ROBERT LUC in Le Progrès, 5 novembre 2002.

***

Il faudrait que j'ajoute une note en souvenir de Robert Luc (1943-2017), lui-même journaliste, infatigable Lyonnais, co-fondateur de la galerie "Vrais Rêves", rue Dumenge, organisateur et animateur de mémorables "bambanes" sur le plateau et les pentes de la Croix-Rousse.

mardi, 14 septembre 2021

C'EST OÙ, FOURVIÈRE ?

MAIS C'EST ICI, BIEN SÛR !

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09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fourvière, photographie

lundi, 13 septembre 2021

BOÎTES AUX LETTRES DU MONDE D'AVANT

BOÎTES DE VILLE ET BOÎTES DES CHAMPS.

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A lire sur la boîte :

« La [1°] levée de [Jeudi] est faite. »

« Nombre de levées : [1]. »

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La petite annonce : 

« Rames à vendre ».

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Tout ce qu'on sait, c'est que la personne habite à Villeurbanne.

Toutes photos ©D.R.

dimanche, 12 septembre 2021

LES MINGUETTES PITTORESQUES

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Début vingtième siècle : « Le Pittoresque quartier des "Minguettes" ».

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Années 1970. Ah ça, pour du "pittoresque", on est gâtés.

***

Non, je n'ai pas l'œil humide et attendri. Je ne cultive pas le souvenir à fleur de nostalgie. Je ne dirai jamais : « C'était mieux avant ! ».

Je poserai juste la question : « Qu'est-ce qui a FOIRÉ dans nos façons de faire pour que nous nous voyions dans l'obligation de détruire nos œuvres (Minguettes, Duchère et ailleurs) un demi-siècle après les avoir construites ? ».

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Et puis cette autre : « Qu'avons-nous appris de nos erreurs ? » Je ramasse les copies dans deux minutes. C'est suffisant pour une réponse compendieuse et pertinente.

samedi, 11 septembre 2021

UN CHEVAL EN PLEIN TRAVAIL

HAUTERIVES (Drôme).

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Il paraît que ces photos ont été prises autour de 1890. Rien que l'échafaudage aurait dû être conservé tel quel.

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Je n'ai pas très envie de diluer ces clichés (dont j'ai découvert l'existence récemment) dans la soupe de mes commentaires qui, même s'ils étaient assaisonnés de remarques dignes de piquer la curiosité, seraient superflus et ennuyeux. 

mercredi, 08 septembre 2021

DES NOUVELLES DU MONDE D'APRÈS

Ai Wei Wei fait partie de l'avant-garde des artistes chinois. C'est sans doute pour ça qu'il est réfugié politique au Portugal. Je n'aurais pas grand-chose à dire de la chose si l'on ne venait pas d'apprendre que la banque qui détient les fonds de la fondation qu'il a créée, le Crédit Suisse, a gelé le compte d'Ai Wei Wei jusqu'à nouvel ordre. On apprend dans la foulée que le Crédit Suisse s'apprête à donner à sa présence en Chine une dimension sans commune mesure avec ce qu'elle était jusqu'à présent. Ah bon ? C'était donc ça ? Bon Dieu mais c'est bien sûr !

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Le bras et le doigt d'Ai Wei Wei devant la place Tian An Men.

Ce n'est pas que je porte aux nues les œuvres (voir ci-dessus et ci-dessous) d'un artiste que je rangerais volontiers sous la bannière de l'ARCON [temporain], mais ça en dit long sur les biens et valeurs que les gens qui font des affaires sont prêts à brader quand ils espèrent gagner des "marchés" et multiplier leurs profits. Et ça en dit long sur la souplesse de l'échine de tous les gens qui s'apprêtent à faire des affaires fructueuses avec la Chine.

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Comment montrer sa petite culotte devant la Cité Interdite.

A ce propos, tout le monde s'extasie, médias et journalistes en tête, sur la façon dont la Chine, avec et après Deng Xiaoping, est devenue un des premiers "dragons" de l'économie mondiale. Ce faisant, tout le monde oublie ou fait semblant d'oublier que la puissance actuelle de la Chine n'aurait jamais vu le jour sans la complicité active, ardente, avide des actionnaires de nos grandes entreprises, qui n'avaient qu'une idée en tête : maximiser les dividendes (12-15% par an étant devenu une norme) en diminuant drastiquement les coûts de production — sous-entendu les salaires des travailleurs. C'est à eux que l'on doit la désindustrialisation de la France (les "délocalisations"), le nombre des chômeurs et la stagnation des salaires. Au moins en grande partie.

Alors merci la veuve écossaise, merci les fonds de pension, merci les fonds spéculatifs, merci les "fonds vautours", merci la recherche des profits, merci l'économie de marché, merci le monde ultra-néo-libéral. Et merci au vrai maître du monde : l'Actionnaire, cette Abstraction aux effets tout à fait concrets.

Le "monde d'après" ressemble furieusement.

Voilà ce que je dis, moi.

jeudi, 19 août 2021

LI BLANC LI BOULA-MATARI ...

... EN 1911 A LYON.

On admire au passage la case en paille, les casques coloniaux, les palmiers et même les « black faces ».

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Un seul commentaire : WOUAH ! WOUAH !

mercredi, 18 août 2021

DES NOUVELLES DE L'ARCON

Ce qu'on appelle, sans doute par pur esprit de dérision courtoise, "art contemporain" (vulgairement ARCON) n'a nul besoin de l'action volontaire et consciente de la la main humaine. Laissez faire les éléments et le temps, et puis contentez-vous de regarder ce qui advient, qui ne doit (presque) rien à personne. Ici, un petit air d'Antoni Tapies.

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lundi, 26 juillet 2021

L'INFORMATIQUE EST NOTRE AVENIR

LES MERVEILLES DE L'INNOVATION TECHNIQUE.
 
Ouvrier spécialisé dans les dernières avancées de l'industrie informatique chargé de compresser dossiers et fichiers, pour qu'ils puissent être acheminés vers leurs destinataires dans un format (en général 75 centilitres) offrant toutes les commodités. Moralité : l'informatique doit être consommée avec modération.

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vendredi, 23 juillet 2021

LA FORMATION DES INSTITUTEURS

Nous voici au Clos-Jouve, à la Croix-Rousse de Lyon, juste devant l'Ecole Normale des Instituteurs de la rue Anselme. Les formateurs utilisent l'espace libre devant l'Ecole pour apprendre aux futurs instituteurs les gestes professionnels de base qui seront les leurs dans l'exercice de leur difficile métier.

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Mille excuses : j'ai oublié de préciser que la photo appartient au fonds Sylvestre de la Bibliothèque Municipale de Lyon.

samedi, 10 juillet 2021

L'HOMME FACE A L'ANIMAL ...

... COMPAGNON, MAÎTRE ET TYRAN.

Le cirque était unanimement célébré comme un bienfait, à l'époque où une grande partie de l'intérêt des gens était, en dehors des clowns et des trapézistes, les prouesses auxquelles des "dompteurs" admirés étaient capables d'amener des animaux (la "culture" comme seigneur et maître de la "nature").

Aujourd'hui, il n'en est plus de même. "Dompteur" est devenu un métier vilipendé et condamné.  Des groupes de pression se soucient du bien-être animal ; des associations L214 s'introduisent clandestinement dans des abattoirs pour dénoncer les immondes tortures que l'on y inflige aux animaux pour approvisionner le marché de la viande ; le véganisme a commencé à semer la pagaille et fait des ravages devant les commerces de boucherie en répandant du faux sang sur le trottoir ou en peignant sur celles des laitiers-fromagers des slogans aussi définitifs que « LAIT = MORT » (je l'ai vu), quand ce ne sont pas des entreprises qui brûlent une nuit ; il n'est pas jusqu'à la politique qui ne soit contaminée par le virus de la culpabilité et le retournement de situation, avec la création d'un "parti animaliste" (prière de ne pas rire). Tout ça existe et on est bien obligé de faire avec.

Il n'empêche qu'il se passait de fort belles choses au cirque du temps de Pépé, quoiqu'aussi d'autres assez laides ou affligeantes. Moi je dis : l'homme est ainsi fait. Et je dis qu'il reste les tours de force inscrits dans l'histoire du cirque par des dompteurs qui, pour obtenir de leurs animaux des exploits hors de leur nature, étaient forcément animés à leur égard d'un amour que beaucoup ont à présent du mal à imaginer. Regardez plutôt.

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Cirque Rancy. L'instant décisif saisi par Georges Vermard. Le nom du dompteur, en tutu de gladiateur romain, n'est pas indiqué.

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Cirque Jean Richard. L'éléphant qui se met debout, je trouve ça pas mal non plus. Photo Georges Vermard. 

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Cirque Gruss. Arlette Gruss, forte femme, en train de bercer sa panthère, qui se laisse faire gentiment. Photo Georges Vermard.

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Cirque Gruss. Et admirez l'extraordinaire envol de ce cheval qui a accepté de se plier un moment à la volonté d'Alexis Gruss, lui-même dressé sur ses orteils. Magnifique geste et magnifique photo de Georges Vermard.

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Cirque Zavatta. On peut sans doute être moins sensible au travail de Capellini, dont on se demande quand même comment il a pu convaincre ses chimpanzés de se laisser ainsi attifer (jusqu'aux chaussures de ville). Photo Georges Vermard.

La face cachée du spectacle, c'est évidemment la "ménagerie", autrement dit la cage, le plus souvent digne des prisons de Louis XI. Et il est vrai que j'ai vu des ménageries misérables et des animaux pelés ou tristes. Mais c'était dans des cirques qui survivaient à l'état végétatif. 

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Cirque Bouglione. Lui, c'est l'ours polaire, et voilà comment on lui fait sa "toilette" (titre de la photo) : ça fait de la peine. Photo de Marcelle Vallet.

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Cirque Bouglione. Le grand fauve de la savane est-il à sa place ? Question légitime : ça fait de la peine. Photo Marcelle Vallet.

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Cirque Bouglione. Quant à la girafe, sauf erreur d'optique, le box semble un peu bas de plafond : ça fait de la peine. Photo Marcelle Vallet.

Aujourd'hui, il ne reste que le zoo pour voir en direct les animaux dits "exotiques". Ou alors, carrément, le safari. Pan ! Pan ! Et des gens qui ne paient aucune agence de voyage ne se gênent pas pour aller faire des cartons en Afrique.

vendredi, 09 juillet 2021

LE SABRE ET LE GOUPILLON ...

... NE SONT PLUS CE QU'ILS ÉTAIENT.

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Cela commence, dans la cathédrale Saint-Jean, par le recrutement de mains capables de tenir le goupillon, demain et après, avec la fermeté souhaitable. Ici la soumission se fait sur deux genoux (voir ci-dessous).

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Je ne sais pas si l'Ecole de Santé des Armées procède toujours ainsi dans sa façon d'introniser de nouveaux membres. J'observe avec curiosité le pied gauche en extension, qui ajoute au sadisme, et j'imagine l'effort pour garder l'équilibre et la posture impeccables tout en conservant l'impassibilité de l'expression. Ce qu'on appelle la discipline. J'ignore si celle-ci est une condition nécessaire à l'usage du stéthoscope et de la seringue. J'ignore si cela fait de bons médecins. On reconnaît la cour de l'Hôtel de Ville de Lyon.

ERRATUM : ce n'est pas l'Ecole de Santé Militaire dont on suit ici la cérémonie en 1962, mais l'Ecole de Saint-Cyr, dont un lecteur (R.N.) qui s'y connaît a reconnu un ancien condisciple : celui qui est debout au premier plan. Toutes mes excuses. J'engueulerai la Bibliothèque Municipale de Lyon pour la légèreté de ses informations et pour la propagation de "fake news" (ce n'est hélas pas la première fois). J'admets cependant que le photographe n'est peut-être pas pour rien dans la méprise. 

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Un cardinal visiblement de combat : voyez ces mains qui n'attendent que de tenir le sabre. Lui, c'est pas le stéthoscope et la seringue qu'il manie : en voyant ces yeux, je n'aimerais pas être fusillé par le regard de Renard (c'est son nom : il fut archevêque de Lyon).

Les photos sont de Georges Vermard.

jeudi, 08 juillet 2021

CHOULANS MÉTAMORPHOSE

I

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1950 : LE PLAN.

De la Saône, en bas à gauche, à la place de Trion, en haut, c'est la montée de Choulans.

II

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1961

Cliché très instructif. Je n'ai pas réussi à trouver le nom du photographe. Détail grossissant ci-dessous : le premier virage est complètement intégré au bâti. Le versant de la colline comporte de vastes espaces verts. La montée de Choulans n'est pas encore la large trouée que nous connaissons. Et l'on est encore très loin du tunnel futur concocté par Zizi Pradel, le fou du béton.

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III

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1969

Noter que le pont Kitchener est un peu décalé pour accéder au serpent routier de la montée de Choulans. Avant les grands travaux, le bâti dans la première boucle est encore intact. Photo Georges Vermard.

IV

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1969

Les machines sont passées à l'action. L'immeuble frontal tient encore debout. Noter qu'au sud du chemin de fer (à gauche), la dent creuse vue plus haut est comblée par un beau cube. Photo Georges Vermard.

V

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1969

On voit ici l'intention initiale des urbanistes de placer l'entrée de la montée dans l'axe du pont ("alignez-vous ! je veux voir qu'une tête !", criait l'adjudant). A part le Cours de Verdun derrière et le chantier qui avance guilleret, je vois un immeuble qui n'en a plus pour longtemps. Photo Georges Vermard.

VI

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1976

Sept ans après la précédente, tout est en place, avec le tunnel, les tours d'aération, le troisième pont de Perrache. Ah non, tout n'est pas en place : il manque la belle boucle d'accès du pont Kitchener au tunnel, que l'on voit sur le plan ci-dessous. Carte postale.

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VII

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1989

Le progrès incontestable après tous ces travaux. Mais on vous dira que "Non, c'était pas mieux avant". Photo Claude Essertel.

« On n'arrête pas le progrès, dit Alexandre Vialatte : il s'arrête tout seul. » Et, comme on le constate au sortir de la deuxième boucle, ça se passe dans la montée de Choulans de Lyon.

Voilà ce que je dis moi.

***

Dernière minute : savez-vous ce que j'apprends dans Le Progrès d'aujourd'hui ?

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Ceux qui ont voté Grégory Doucet et Bruno Bernard à la dernière municipalo-métropolitaine vont commencer à comprendre les douleurs que signifie dans la réalité la "transition écologique". Le progrès fait rage. « Jusqu'où s'arrêtera-t-il ? », disait Coluche.

mercredi, 07 juillet 2021

ÉDOUARD COMMETTE, ORGANISTE LYONNAIS

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Édouard Commette (1883-1967) est, paraît-il (je n'ai pas vérifié l'info), le premier organiste à avoir enregistré un disque consacré à l'orgue (en 1928). Je ne l'ai pas connu, mais je l'ai peut-être entendu sans savoir que c'était lui (j'ai l'âge), dans la cathédrale Saint-Jean de Lyon, dont il était le titulaire de l'orgue (de 1904 à 1965, selon Maurice Vanario). Oh, ce n'est pas que les "grandes orgues" de notre cathédrale Saint-Jean-Baptiste jouissent d'une énorme réputation. La preuve, c'est qu'elles n'attirent guère les vedettes de l'instrument. J'imagine que leur emplacement, encaissé dans le transept de l'édifice au lieu de figurer majestueusement au-dessus de l'entrée comme c'est très souvent le cas, n'est pas pour rien dans ce relatif dédain. Mais enfin cela reste un bel orgue, même si ce n'est pas celui qu'Edouard Commette a connu (impossible de dénicher une photo de l'ancien, détrôné autour de 1990).

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Inutile de préciser que les touristes viennent plutôt voir l'horloge astronomique qu'entendre l'orgue photographié en 1996 par Marcos Quinones.

Edouard Commette, de même que son élève et successeur au même poste Joseph Reveyron (1917-2005), il a refusé de quitter sa ville quand des propositions un peu alléchantes lui ont été faites ailleurs. Si je ne l'ai pas connu, j'ai fréquenté la classe de son fils, qui enseignait le français au Lycée Ampère, et qui ne m'a pas laissé grand souvenir. J'ai échangé quelques mots insignifiants avec lui un soir où un hommage officiel était rendu à son père, sans doute pour le centième anniversaire de sa naissance : j'ai oublié si c'était à Saint-Bonaventure ou à Saint-Jean (je dirais plutôt Saint-Jean, l'autre orgue étant tenu par Marcel Paponaud (1893-1988), un autre illustre inconnu, mais quand on est le titulaire, on ne se laisse pas déloger). 

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Si je parle ici d'Edouard Commette, c'est d'une part que je viens de remettre la main sur un vieux vinyle 25cm que j'ai énormément écouté au cours de mon existence parce qu'il contient une version magnifique à mes oreilles de la Passacaille et fugue en ut mineur de Jean-Sébastien Bach. Je ne sais ce qu'en penserait la "Tribune des Critiques de disques", et ça m'est bien égal.


 

On dénombre à ce jour 2751 visionnages de ce youtube posté en 2012 par Vincent Ograou. Logique.

C'est, d'autre part, parce qu'en fouinant dans les photographies de Georges Vermard [qui fut photographe au défunt journal L'Echo-Liberté] conservées à la Bibliothèque Municipale de Lyon, je suis tombé sur quelques clichés représentant le maître. J'avoue que j'ai été saisi par cette tête d'oiseau de nuit, par ce visage calviniste à la Gustav Leonhardt, par ce profil sans menton, par ces doigts puissants et frêles qui ont toujours préféré le relatif anonymat d'une capitale provinciale aux lumières d'une renommée plus grande dans la capitale nationale ou aux claviers de quelque instrument autrement prestigieux. 

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Oui, j'ai été saisi par — qu'on m'excuse — la beauté du portrait que ces photos de Georges Vermard, dressent, trois ou quatre ans avant sa mort, de ce musicien généralement ignoré aujourd'hui. Pensez, mon ami F., grand mélomane et une oreille d'ingénieur du son, ignorait ce nom jusqu'à ce que je lui en parle. 

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Que le lecteur veuille bien considérer ce petit billet comme un obscur hommage à un grand organiste resté obscur par choix. 

Voilà ce que je dis, moi.

Note : en 1974, la ville de Lyon a donné le nom d'Edouard Commette à une toute petite place, prise entre l'avenue Adolphe Max et la place Saint-Jean, non loin donc du lieu où l'organiste a exercé son art durant toute une vie consacrée à la musique. Depuis la prise de photo par Marcos Quinones en 1991, des arbres ont été replantés, et un marché — tour à tour livres et bio — se tient, m'a-t-on dit, le samedi.

lyon,musique

lundi, 05 juillet 2021

UNE ÉTONNANTE PHOTO

JULES SYLVESTRE

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On est en 1915. La photo est prise par Jules Sylvestre (1859-1936), qui a marqué la ville de Lyon de son empreinte de photographe infatigable. De plus, au fil de sa carrière, il a constitué une collection de plaques photographiques et de clichés divers quand ils lui paraissaient intéressants.

L'ensemble de ces images, qu'elles soient de Sylvestre ou amassées par lui, est conservé à la Bibliothèque Municipale de Lyon sous l'appellation de « Fonds Sylvestre ». Il est parfois difficile de faire la distinction, sur le site de la BML, entre les photos qui sont de l'auteur en personne et celles qu'il a acquises (je pense par exemple à l'ensemble "Louis Froissart").

Quoi qu'il en soit, ce que j'aime dans la photo ci-dessus, c'est d'abord l'ahurissante netteté de la définition (de mon point de vue d'amateur). Cela vient en bonne partie du format 18x24 de la plaque utilisée. Cette netteté permet de lire des détails que le présent format rend illisibles, des détails qui ajoutent selon moi une bonne dose de sel à l'air farouche ou triomphant des soldats ainsi immortalisés.

En voici deux : un des graffitis marqués à la craie sur le mur et une partie des mots ajoutés par les militaires à la structure du châssis. J'aime bien l'espèce de « commentaire » inscrit sur le mur, derrière le képi. Sylvestre, le professionnel, devait voir ce détail, sans doute resté inaperçu des troufions. Et ce n'était peut-être pas pour lui déplaire (là, je brode).

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On se contente de peu, avant, c'est sûr, la victoire prochaine. 

dimanche, 04 juillet 2021

UN ÉLÉPHANT : SA TROMPE

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Photos de Georges Vermard au parc de la Tête d'Or.

photographie,georges vermard,parc de la tête d'or,lyon,éléphant

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samedi, 03 juillet 2021

LES BONHEURS DE L'ENFANCE

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Photo de Georges Vermard.

ACCROCHE-TOI AUX ÉCHELLES !!!

J'AI ENLEVÉ LES PINCEAUX !!!

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Photo de Georges Vermard prise à la Foire de Lyon.