dimanche, 19 avril 2020
CORONAVIRUS, CHINE, OMS
Parmi les pays qui ont élevé très tôt une barrière contre le coronavirus, empêchant ainsi la mort de trop se répandre dans leur population, on cite constamment, en dehors des Japon, Hong Kong et autres Singapour, la façon dont la Corée du Sud a réagi au tout début de la pandémie. On y voit un modèle. A noter que les Etats ici nommés sont tous des voisins de la Chine, et qu'ils ont tous limité les dégâts. Peut-être parce qu'ils savent à quel redoutable partenaire ils ont à faire.
Pourtant il y a un autre voisin immédiat de la Chine qu'on ne nomme jamais, qui connaît pourtant mieux que personne cette Chine communiste et continentale, et qui a fait mieux que tout le monde en matière de protection des personnes : c'est la Chine de Taïwan (République de Chine). On ne compte en effet dans ce pays que six morts du Covid-19 sur cette île chinoise. Alors pourquoi ne parle-t-on pas davantage de Taïwan ? Est-ce parce que les pontes de l'OMS l'accablent de critiques, relayant le dénigrement par les autorités communistes (voir l'article de Frédéric Schaeffer dans Les Echos du 15 avril) ?
La Chine communiste ? Emmanuel Macron (vous savez, le blanc-bec qui se prend pour Henri IV, alors qu'il est dépourvu de panache autre que purement verbal : j'aimerais bien le voir charger à la tête de ses troupes l'armée du Général Virus) nous dit qu’il faut se méfier de toutes les informations qui viennent de Chine : « On ne sait pas tout », assène-t-il. C’est vrai que des questions sérieuses se posent.
D’abord le nombre des morts en Chine communiste : 4.600 décès dus au Covid-19 dans un pays d'un milliard et demi d'habitants, c'est une goutte d'eau, ou si peu que rien. Faut-il compter, comme certains le font, les urnes funéraires que la population de Wu Han a été invitée à retirer auprès des autorités compétentes à l'occasion de la fête des morts (j'ai entendu deux chiffres : 45.000 et 90.000, dix et vingt fois plus que le chiffre "officiel" vendu au monde par la Chine communiste) ? Mystère.
Ensuite, le rôle et l’influence de la Chine au sein de l’OMS. M. Thedros Adhanom Ghebreyesus, son Directeur Général, a-t-il été acheté par la Chine pour répercuter docilement dans le monde les avis lénifiants et autres euphémismes des autorités chinoises concernant l’apparition du SARS-Cov-2 dans la ville de Wu-Han ? A-t-il sciemment tu à l'origine l'extrême danger du nouveau virus ? L’OMS dans son ensemble est-elle noyautée par des agents chinois ? A-t-elle sciemment minimisé la menace ?
Questions graves et sans doute pertinentes, vu les circonstances dramatiques et l’extraordinaire contagiosité du virus. Il semblerait d’ailleurs que le virus se caractérise davantage par sa contagiosité (diffusion) que par sa virulence (gravité des cas et mortalité). Les gens les plus savants du monde n’en savent pas beaucoup plus, apparemment, en l'état actuel des choses.
Ce que je retiens de la façon dont l’information sur le coronavirus a circulé depuis bientôt quatre mois, c’est seulement quelques éléments qui semblent bien établis. On sait qu'en Corée du Sud, on déplore 232 morts du Covid-19 au 16 avril, contre 154 au Japon (site "Eficiens"). En comparant avec les dizaines de milliers de décès intervenus dans les pays européens, on peut dire que c'est un "beau" résultat.
Et puis j’observe la situation en République de Chine : c’est donc Taïwan, capitale Taï-Peh. A l’heure actuelle, à ce que je sache, il y a dans cette île peuplée d'environ 23 (24 ?) millions d’habitants, six personnes mortes du Covid-19. SIX MORTS en tout et pour tout. De quoi s’interroger, non ? A quelques encablures du pays où le virus a commencé à sévir, comment a-t-on fait pour dresser un tel barrage ?
La première information sérieuse que je retiens, c’est que les autorités de Taïwan, face à leur gigantesque voisin et ogre potentiel, sont depuis très longtemps aux aguets, sur leurs gardes et à l’affût du plus petit indice capable de représenter la plus petite menace. Et ce qu’ils guettent fiévreusement à toute heure du jour et de la nuit (j’imagine qu’ils ont des espions sur le continent), ce sont les « SIGNAUX FAIBLES », tant on connaît l'art de la formule alambiquée dont les Chinois communistes enrobent savamment les rares "informations" qu'ils laissent filtrer à l'intention de l'étranger.
Je reconnais que pour repérer des « signaux faibles » dans le Niagara permanent des informations, il faut être un peu au courant des mœurs, des us et des coutumes de ceux que l’on observe. Il faut un peu savoir ce qu'on cherche. S’agissant de la Chine communiste, parmi les voisins immédiats, les Taïwanais sont particulièrement bien placés.
Il se trouve que – c’était le 30 ou le 31 décembre 2019 – les autorités de Taïwan ont capté (reçu, espionné, hacké ou ce qu’on veut) un message d’un hôpital de Wu-Han signalant dans la ville plusieurs cas d’une « pneumonie atypique ». Pourquoi cette expression apparemment neutre a-t-elle aussitôt fait hurler plein pot les sirènes d’alarme à Taïwan ? Tout simplement parce que Taïwan n’a pas oublié que c’est exactement par la même expression que les Chinois ont annoncé les premiers cas de la redoutable épidémie de SRAS (en 2003 ou 2008, je ne sais plus).
« PNEUMONIE ATYPIQUE » ? Aussitôt l’expression identifiée et enregistrée, tout ce qui existe à Taïwan de forces de l’ordre (sanitaires, policières, militaires, administratives, etc.) s’est vu enrôlé dans une sorte de Mobilisation Générale. Les premières mesures draconiennes de contrôle de la population (je ne regarde pas l’aspect démocratique de la question) ont été prises le 31 décembre 2019. Ce qui a sauvé Taïwan, c'est donc l'acuité extrême de sa vigilance.
Résultat ? SIX MORTS. Qui dit mieux ? Il est probable que les infrastructures de santé de la République de Chine sont plus efficientes à l’usage que celles de la République Française. Je reste cependant ébloui, pour ne pas dire aveuglé, par la lumière de la leçon qu’a donnée au monde entier le comportement de tout un pays qui vit en permanence sur ses gardes, s’agissant du géant qui menace à tout moment de l’écraser, de le bouffer et de le faire disparaître. Certes, la France a moins à craindre directement de la Chine communiste que Taïwan. Il n'empêche.
Le contre-espionnage français, on nous l’a assez seriné, s’est mis à l’affût des SIGNAUX FAIBLES qui touchent la radicalisation islamique et les risques terroristes. Je souhaite bien du plaisir à tous les « Services » qui vont devoir ajouter à leur panoplie l’observation des « signaux faibles » émis par toutes les futures menaces, quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent, y compris celles dont on n'a encore aucune idée.
Peut-être qu'en lisant beaucoup de Science-Fiction ............. ?
09:00 Publié dans L'ETAT DU MONDE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coronavirus, chine communiste, oms, japon, hong kong, singapour, corée du sud, république de chine, taiwan, wu han, pandémie, épidémie, sars-cov-2, emmanuel macron, thedros adhanom ghebreyesus, taï-peh, signaux faibles, pneumonie atypique, journal les échos
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