lundi, 03 février 2020
LEÇON DE POLITIQUE
Cours Magistral de Politique Intérieure Française par Monsieur le Professeur Georges Wolinski, publiée dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo, le 30 septembre 1976 : le Président Giscard d'Estaing explique à Monsieur Raymond Barre la raison pour laquelle ses décisions suscitent une levée de tous les boucliers.
La question qui me vient à l'esprit est la suivante : « Emmanuel Macron aurait-il malgré tout raison, puisqu'on voit justement se lever tous les boucliers ? ». Autrement dit : « Quand on gouverne, faut-il attendre que tous les boucliers se soulèvent pour savoir qu'on est dans le vrai ? ». La réponse, dans les années 1950-1960, aurait été : « Certes, il y a des classes sociales, mais au-dessus, il y a le sentiment d'appartenance au peuple français ». Ce qui produit le plus souvent des conclusions qui satisfont tout le monde à moitié.
Aujourd'hui, il n'en est rien : le peuple français s'est scindé en une multitude d'îlots qui forment un archipel (Jérôme Fourquet, L'Archipel français) : le Président de la République élu en 2017 essaie de nous faire croire qu'il est autre chose qu'un directeur d'hypermarché soucieux de satisfaire jusqu'aux plus infimes compartiments de sa clientèle.
Toujours Wolinski, dans Charlie Hebdo du 17 juin 1976.
Emmanuel Macron en revient aux rodomontades politiques, étant entendu que vouloir faire de la politique aujourd'hui revient à se livrer à de simples rodomontades, puisque l'économie a définitivement relégué la politique au rang de simple remorque de son char triomphal.
C'est en tant que P.-D. G. de l'entreprise "France" – et directeur du service comptabilité – que monsieur Macron a entrepris une réforme du système de retraite dont la principale finalité est de faire des économies (sur le dos des futurs retraités).
Mais quelle prescience dans le regard de Wolinski : n'est-ce pas précisément Macron qui a parlé de "start-up nation" ? Et ce n'était pas il y a un demi-siècle, il me semble !
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