samedi, 26 janvier 2019
DONALD TRUMP, AGENT RUSSE ?
Voici ce que j'écrivais ici le 29 décembre 2018 :
« A propos de l'actualité :
Je suis très surpris que les Américains n'aient pas encore accusé Donald Trump d'être un "traître à la patrie". Ses dernières décisions font tout, en effet, pour favoriser des pays présentés comme des ennemis des USA : laisser le champ libre à la Russie et à l'Iran en Syrie et en Irak (au prétexte hallucinatoire que Daech est désormais vaincu : "We won !!!"), laisser le champ libre à la Chine en laissant tomber les accords de libre échange transpacifiques, et autres fantaisies géopolitiques.
Trump voudrait affaiblir le pays dont il est le président, il ne s'y prendrait pas autrement.
Trump est un traître à son pays.»
Bon, je sais, je ne suis pas journaliste. Mes arguments sont minces et ma documentation tout à fait étique, ce qui fait de l'idée principale de ce petit papier une bulle de savon. Je reconnais que mon petit mot fait "vague impression d'ensemble" et pas vraiment "photographie de la réalité". Mais je trouve dans Le Monde du 25 janvier, dans la chronique d'Alain Frachon, une sorte de confirmation de l'intuition qui tentait de voir le jour il y a un mois. Alain Frachon est journaliste, lui, et il sait travailler comme il faut. Et le titre de son papier vaut à mes yeux validation de l'hypothèse : poser la question, dans le "journal de référence", c'est d'une certaine manière y répondre.
Car les motifs de l'accusation dont j'ébauchais l'ébauche deviennent, dans cette chronique, un lourd "faisceau de présomptions".
1 - Sans le dire publiquement, Donald Trump souhaite la mort de l'OTAN (hantise de Poutine et consort).
2 - Il a soutenu le Brexit (pour affaiblir l'Europe, obsession de Poutine).
3 - Il a dégradé "le statut de la représentation de l'UE à Washington" (il faudrait expliciter les enjeux).
4 - Il retire les troupes américaines de Syrie (pour faire plaisir à Poutine ?).
5 - S'entretenant avec Vladimir Poutine, il a fait saisir les notes des interprètes, si bien que personne ne sait ce qu'ils se sont vraiment dit.
6 - Il n'a rien dit quand les Russes ont saisi des navires ukrainiens dans le détroit de Kertch (qui séparait Russie et Crimée avant la construction du pont).
7 - Il a laissé les sénateurs républicains lever une partie des sanctions à l'encontre du groupe Rusal, dont le dirigeant est un proche de Poutine.
Les charges sont donc lourdes.
***
En bon journaliste, Alain Frachon ajoute cependant les arguments "à décharge".
1 - Il a fait voter de nouvelles sanctions contre Moscou (lesquelles ?).
2 - Il a expulsé des diplomates russes (effet d'annonce ?).
3 - Il a vendu des armes sophistiquées à l'Ukraine (il y a, ai-je entendu quelque part, des "conseillers" américains à tous les étages de l'ambassade US à Kiev).
4 - Il a renié l'accord avec l'Iran sur le nucléaire (ça, c'est du lourd).
5 - Il a fait tirer des missiles contre Bachar el Assad (un seul épisode, il ne faut pas exagérer).
6 - Il dénonce un accord de désarmement nucléaire datant de 1987 (mais sans doute du billard à trois bandes, à cause de la Chine, qui n'est absolument pas impliquée dans les termes des traités existants, qui interdisent le développement de certains missiles, peut-être ceux à moyenne portée).
Question : Donald Trump est-il un traître à son pays ?
Attention, Alain Frachon n'a rien inventé. Il lit juste la presse américaine : « Gambergeant sur ces faits, et les mettant bout à bout, la presse américaine esquissait ces jours-ci, entre les lignes, sans jamais formuler ouvertement la question, cette énorme hypothèse : et si Donald Trump était un agent russe ? ».
A peser le pour et le contre, je me dis que la caricature de chef d'Etat, voire l'incohérence caractérielle de Donald Trump, effarant chef de l'Etat le plus puissant, autorise la divergence des analyses. Je me dis cependant qu'il y a au moins quelque chose de troublant dans les arguments "à charge", qui n'est pas tout à fait compensé par les arguments "à décharge". Le simple fait que la question ci-dessus puisse être posée est en soi un indice de quelque chose de grave.
Je suis content de voir qu'une pauvre intuition mal établie est prise au sérieux par des plumes autrement compétentes que la mienne.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, alain frachon, donald trump, états unis, usa, journalistes, bachar el assad, vladimir poutine, brexit, europe, otan, syrie, russie, donald trump agent russe, crimée, ukraine, iran
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