mardi, 08 décembre 2015
LES ILLUMINATIONS DE LYON
La "Fête des Lumières", à Lyon, non, je ne connais pas ce produit d'importation récente, et je ne veux pas le connaître : c'est pour les agences de voyages, pour l'invasion de la ville par les cars de touristes venus spécialement, pour les hôtels dont le taux d'occupation grimpe alors en flèche. Je suis très heureux que cette "Fête des lumières" qui n'a jamais été la mienne ait été annulée.
Ce que je connais parfaitement, en revanche, et depuis que je suis tout gone, ce sont les "Illuminations du 8 décembre". Ce que je connais, ce sont les verres cannelés et les lumignons qui vont dedans, à cause du tremblement dont chaque branche de ces étoiles est agitée quand on les regarde du dessus. Ce que je connais, ce sont les barres lumineuses aux rebords des fenêtres, qui scintillent et dessinent leurs lignes droites en façade des nobles immeubles des rives du Rhône et de la Saône, à peine flottantes dans une vague brise de fin d'automne. Pour donner une toute petite idée, voici l'effet que donnent, dans une rue de Lyon, deux rampes lumineuses qui se font face.
Les photos sont exécrables, mais je dédie chacune de ces étoiles à chacun des morts du 13 novembre. Aux morts du 7 janvier : l'équipe de Charlie Hebdo : Cabu, Wolinski, Bernard Maris, Charb, Tignous, ainsi qu'à tous les autres et à ceux de l'Hyper Cacher.
20:06 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lyon, france, illuminations huit décembre, fête des lumières lyon, charlie hebdo, cabu, wolinski, bernard maris, charb, tignous, hyper cacher, 7 janvier, 13 novembre, bataclan, le carillon
Commentaires
Le 8 décembre est une fête familiale, piétonne et conviviale. J’ai mis très longtemps à comprendre le lien entre la peste, le roi, la vierge, Lyon et les lumignons, ces petites bougies allumées sur les fenêtres. Notre cour tout entière est nimbée d’une clarté douce. Si le vent du midi ne vient pas tourbillonner et éteindre au fond des verres les fragiles lueurs, elles seront encore là quand nous rentrerons de la promenade nocturne où il est indispensable de se serrer la main très fort pour ne pas se perdre. Les rues, les places, les quais sont noirs de monde, tous veulent voir l’enfilade des rues et leur perspective sublimée par ces millions de petites lueurs dansantes sur les rebords des fenêtres. Les vitrines des grands magasins du centre sont assiégées par des attroupements compacts, la colline de Fourvière étincèle de grosses lettres lisibles depuis la place Bellecour : Lyon à Marie, Dieu a la France ! Les commerces de quartiers ne sont pas en reste, les charcutiers et pâtissiers nous offrent des chefs-d’œuvre, mais tous, de la mercière au papetier en passant par l’épicier, le droguiste, la coiffeuse, le laitier, tous participent, font preuve d’imagination et de créativité pour animer leurs vitrines le 8 décembre.
Écrit par : Tardy | samedi, 12 décembre 2015
Vous parlez d'une époque, hélas je le crains, révolue. Je n'ose pas encore espérer que l'annulation de cette année figurera parmi les exceptions. Même mécréant, je garde imprimées dans la mémoire les lignes presque continues de ces lumières tremblantes, visibles sur les quais du Rhône et de la Saône.
Écrit par : Alexipharmaque | samedi, 12 décembre 2015
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