samedi, 20 avril 2013
QUE FAIRE AVEC LE MAL ?
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Il n’y a pas si longtemps – c’était après le 11 septembre 2001 – le président des Etats-Unis George W. Bush, surnommé le Nabot Léon américain, a fait un grand discours dans lequel il lançait la grande croisade définitive contre « L’Axe du Mal ».
Vrai, on se serait crus revenus aux glorieux temps de la reconquête du tombeau du Christ, où Godefroi de Bouillon parvenait à convaincre toute la chrétienté de se lancer à l’assaut de l’Islam et de remporter sur lui l’éclatante victoire de la vraie religion sur ce que le monde comportait de pire en matière de paganisme, d’irréligion et d’incroyance : le mahométan.
Je note, juste en passant, qu’après les croisades (dont la dernière catastrophique, en 1204), les grandes entreprises occidentales et chrétiennes furent les « grandes découvertes » (autrement dit les « grandes conquêtes »). Les occidentaux chrétiens, ils ont dû se dire que les Arabes, les musulmans, le Sultan, sa Sublime Porte, c’était vraiment un morceau trop coriace à avaler, et qu'il valait mieux aller voir ailleurs si on y était. Et le plus fort, c’est qu’on a fini par y être, et même partout ailleurs.
Le problème, c’est que George W. Bush, pour lancer sa proclamation, est né mille ans trop tard (à quelques cheveux près). Notre époque, emmenée par un occident chrétien plus ou moins déchristianisé, ne sait plus quoi faire, avec le Mal. Elle a perdu le mode d’emploi. Elle ne sait plus où le mettre. Notre époque ne sait plus où est passé le Mal. A croire qu'il n'y en a plus, qu'il a disparu corps et biens.
Ou alors, au contraire, elle le voit tellement partout, qu’elle ne sait plus comment le vaincre, le Mal. Il est partout et nulle part. La recette, qui permettait de mettre un nom dessus et qui remontait à la plus haute antiquité, s’est égarée dans les poubelles mises au point par le progrès technique. Peut-être qu’un éboueur inattentif l’a mise, avec les autres détritus, dans l’incinérateur où finissent les surplus de notre force de travail. Allez la retrouver, maintenant !
Résultat, les sociétés qui savent encore expulser le Mal de leurs rangs se comptent sur les doigts de la main d’un voleur de Tombouctou, coupée avec une Charia en pleine forme et dûment aiguisée, par un militant exalté d’Aqmi. Résultat, faute d’être reconduit manu militari à la frontière, le Mal s’est installé au cœur des sociétés humaines qui, ayant mis au placard et au musée les outils (rituels religieux, peine de mort, …) qui servaient à organiser rituellement des charters de maux renvoyés dans leurs pays d'origine, essaient tant bien que mal de « faire avec », de le contenir dans des limites acceptables, et même de le recycler.
Mes bien chers frères, le Mal est donc parmi nous, il a pris racine, il se promène incognito, en liberté, dans nos rues et nos médias, il a pris les habits de tout le monde, il a pris la figure de tout le monde : dans ce monde soumis à la loi du : « Je fais ce que je veux quand je veux parce que je le vaux bien », impossible désormais de l’identifier, de le nommer, de l'isoler, pour l'expulser hors de l'homme.
Toute tentative de purification est désormais vouée à l'échec. On est mal barrés.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans UNE EPOQUE FORMIDABLE | Lien permanent | Commentaires (0)
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