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samedi, 08 juin 2013

QUI EST NORMAL ?

 

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ELLES SONT TOUJOURS UN PEU GLAUQUES, LES PHOTOS DE DON MAC CULLIN : JE NE SAIS PAS VOUS, MAIS MOI, JE ME DEMANDE SI LE CHAT EST NORMAL. IL VIENT DE MANGER ?

 

***

La voilà donc, la réponse à la question lancinante posée par ces quelques billets. Qui est anormal ? Eh bien sur un critère précis,  c’est les quelques pelés et tondus (2 % de chaque côté) rejetés aux extrêmes de la base de la cloche. Et il y a fort à parier que, quel que soit le critère choisi, quand vous STATISTIFIEZ une population, vous arrivez à carillonner de la même façon. Pour trouver les anormaux, regardez sur les bords de la cloche. Pas d’erreur possible, c'est quand la masse de ceux qui sont au centre disent : « Ils sont pas comme nous ».

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AUTRE CLOCHE DE GAUSS, AVEC LE QI EN ABSCISSE

Prenez des critères physiques, comme la taille ou le poids. Par exemple, même avec la montée de l’obésité, je ne veux pas trop m’avancer, mais je ne suis pas sûr que Capel (grandes tailles et personnes fortes) ait vu ses ventes s’accroître outre-mesure.

 

De toute façon, je ne parle pas de l’obésité courante, banalisée, celle dont on parle ordinairement, de l’obésité qui court les rues (scuse l'humour) de nos jours. Je parle évidemment des obèses exceptionnels, des tas de chair grandioses et luxuriants, de ceux qui s’exhibaient autrefois dans les foires ou les cirques.

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 JE TRADUIRAIS "WUNDERKINDER" : ENFANTS PHENOMENAUX

Certes, la taille des gens progresse et toutes les marques de vêtements ont dû modifier leurs patrons pour accompagner le mouvement, mais, d’une part, le pourcentage des individus anormalement gros a-t-il à ce point changé ? Et d’autre part, cela doit-il nous empêcher de dire que c’est anormal ? Quand un être humain, à force de poids, se fusille en peu d’années les chevilles, les genoux, parfois les hanches, est-il obscène de dire que c’est anormal ?

 

Prenez des critères mentaux si vous voulez, comme le QI, ce célèbre Quotient Intellectuel mis au point par Alfred Binet et Théodore Simon en 1905 (LE Binet-Simon), censé mesurer l’intelligence mais mesurant en réalité l’aptitude à répondre à des tests conçus pour qu’on y réponde. Mais laissons la controverse.

 

Le QI, en dessous de 80, je suis désolé, mais s’il peut être qualifié d’ « anormal », c’est juste parce qu’il concerne une infime minorité de la population : « débile léger », peut-on lire sur le dossier médical. Et je ne parle pas des QI de 60. Les bords extrêmes de la cloche de Gauss, encore une fois. Le débile léger peut-il être considéré comme normal ? Non. Il a sa place, bien sûr, mais c'est une place à part. Encore une fois : non, il n'est pas « comme tout le monde ». Oui, finalement, c'est une bonne formule : il n'est pas comme tout le monde.

 

Viendrait-il à l’idée de quelqu’un d’estimer qu’un mongolien – pardon, il faut dire trisomique, c’est les progrès de la science – est « normal » ? Non, j’espère. D’ailleurs si le test prénatal (amniocentèse ou autre) est positif, quelle future mère ne se réjouirait pas qu’on la fasse avorter ? Si un mongolien – pardon, trisomique – n’est pas normal, c’est qu’il est anormal, n'est-ce pas M. de La Palisse ? 

 

La précaution abortive concerne d'ailleurs toutes les malformations détectables à l'échographie : qui aurait envie de mettre au monde un phocomèle (voir note en bas) ? Quoi, eugénisme ? Bien sûr, et alors ? Quoi, Hitler a gagné ? Mais l'avortement, il est autorisé ou pas ? On est en démocratie ou pas ? On a envie d'avoir des enfants normaux, ou pas ? On a la science et les outils ou pas ?

 

Regardez l'Inde : quelle femme aurait l'idée bizarre d'avoir envie de mettre au monde une fille ? Même que des échographistes itinérants proposent leurs services aux futures mères. C'est Hitler, mais en douceur. De l'Hitler préventif, en quelque sorte. L'eugénisme, c'est totalitaire et nazi, mais c'est la science qui dit que c'est bien et sans danger, et qui l'installe. Et ça change tout. Ah bon ? Ça change tout ? Content de l'apprendre.

 

Prenez le critère que vous voulez, la conformation physique, les capacités intellectuelles, la sexualité (pardon, dans la novlangue, il faut dire « orientation sexuelle »), les relations sociales ou autre, la norme est donnée par la moyenne, la moyenne est donnée par la statistique. Autour de l’axe de la moyenne s’ébauche la partie haute de la cloche où le statisticien loge une grosse majorité de la population. Sur les bords de la cloche, le long de l’abscisse (c'est en bas), la fraction, qui peut être infinitésimale, de ceux qui s’écartent le plus de la moyenne : les anormaux.

 

Question subsidiaire : y a-t-il un moyen sûr de reconnaître un anormal à son aspect extérieur ? La réponse est non. En cas d’anomalie physique, aisément et immédiatement identifiable, pas de problème. Sinon, c’est la bouteille à l’encre.

 

Comme le constate Hannah Arendt à Jérusalem au procès d’Eichmann (prénom Adolf (= « noble loup »), c’est une coïncidence, mais même aujourd’hui, en France et en Allemagne, ça ne doit pas courir les rues, les Adolf, à moins que ...), un homme anormal ressemble à un homme normal comme une goutte d’eau à une autre goutte d'eau. Comme disait Karl Marx : « Si l’apparence des choses coïncidait avec leur essence, la science serait totalement inutile ». J'ai trouvé cette citation chez Philippe Muray.

 

La justice non plus, soit dit en passant, ne servirait à rien. Ben oui quoi, si l'apparence collait à l'essence, le Mal se verrait comme le nez au milieu de la figure, et la Nature ferait le nécessaire : le boulot de sélection pour lequel elle n'est pas payée. A défaut, un chirurgien à gages pas trop gourmand ferait l'affaire. Qui ne serait prêt à payer ?

 

« Wah, cette parole est forte ! », s'exclame Tatanka Ohitika, Montagnais, alias "Le rêve de la pierre sacrée".

 

Mais aujourd’hui, ce n’est pas moi qui vais remettre sur le tapis le vieux débat Nature / Culture, qui commence à me râper menu le fromage de la tête (et autres parties intimes).

 

Voilà ce que je dis, moi.

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Note : je me rends compte que j'ai omis de préciser le sens de "phocomèle". Le terme désigne un individu né avec des "membres de phoque", c'est-à-dire avec les pieds directement branchés sur le bassin et les mains directement aux épaules. J'ai croisé la route d'un gamin presque normal quant aux jambes (mais ...), et les mains comme j'ai dit. La grande frayeur de l'institutrice était de le voir jouer au football avec les copains. On la comprend : il vaut mieux s'écorcher les mains que se fracasser le crâne. Je ne sais pas ce qu'il est devenu.

 

 

 

 

 

samedi, 15 octobre 2011

"GENRE" ET BOURRE ET RATATOUILLE

Je vais vous dire, ça commence à me fatiguer. Voilà qu’ils remettent ça, les adeptes du « genre ». Ma parole, ils ont le feu quelque part. C’est pire que « un, deux, trois, soleil ! » : on n’a pas encore tourné le dos qu’ils ont déjà avancé de trois cases. L’offensive bat son plein. Comment ? Mais bien sûr, que c’est une offensive ! Ils ont déjà réussi quelque chose, c’est à mettre le bazar dans les points de repère. Remarque, peut-être qu’ils étaient suffisamment mal en point et que le bazar y était déjà.

 

 

Quand j’entends deux intellectuels (j’ai oublié les noms, mais ils sont forcément éminents, parce qu’ils étaient chez ALAIN FINKIELFRAUT, sur France Culcul Ture) se chicorner comme samedi dernier, je me dis que les gars ont fait très fort. Tout le monde s’y est mis, tout le monde place son mot (moi y compris). La dame, elle disait comme ça que le genre, hé ben le genre, mon gars, c’est pas une « théorie », c’est une « substance », comme j’te l’dis. Si c’est ça être philosophe, je pouffe.

 

 

Le Monde s’y est mis aussi, et pas qu’un peu : trois grandes pages, enfin presque, parce qu’une bonne part de la surface est occupée par les très seyantes photos d’une série pertinemment intitulée « Androgyne », de  THIBAULT STIPAL, qui confirme assez bien ce que je disais ici même le 5 octobre, et qui annonce très clairement la couleur de l’offensive en question.   

 

 

En un mot comme en cent : le « genre » est le char d'assaut de l'offensive homosexuelle. On est dans une guerre  idéologique. C’est, si je puis ainsi dire, le « coin » enfoncé dans la brèche faite à la normalité sexuelle (je ne mets pas de guillemets au mot normalité, qui effarouche tant certains). Le but de l’offensive, c’est évidemment la prise de la citadelle de la normalité et la promotion de l’homosexualité en norme. L’habileté de la chose, c’est évidemment qu’elle n’est pas annoncée comme explicitement d’origine homosexuelle, mais qu’elle se présente dans le décor et sous le masque neutres de la science et du discours objectif.

 

 

Or, si l’on considère la norme comme un outil statistique, l’hétérosexualité  est la norme de l’histoire de l’humanité. Je me permets d’ajouter que, en l’absence d’une norme hétérosexuelle, je me demande où en serait l’humanité. Par ailleurs, est-il tout à fait illégitime et incompréhensible que la norme statistique soit devenue normative, c’est-à-dire s’impose à tous ? Si c'est le cas, j'aimerais qu'on me l'explique autrement que par l'argument de l'odieux arbitraire que ferait peser l'ordre hétérosexuel sur l'humanité.

 

 

Bien sûr, TOUTES les institutions humaines, depuis qu'il y en a, sont essentiellement arbitraires dans leur conception, leur mise en place et leur mise en oeuvre, à commencer par la façon dont la sexualité est instituée. J'aimerais aussi qu'on m'explique par quels miracles l'humanité aurait pu éviter de procéder ainsi. S'agit-il d'autre chose que d'instaurer  des règles, des codes, des conventions, des institutions, pour rendre possible la vie avec les autres ?

 

 

Tous les peuples se sont donné à eux-mêmes leurs propres règles, fondées sur l'idée qu'ils se faisaient de leur identité. J'aimerais qu'on m'explique sur quels concepts universels on s'appuie pour contester cet arbitraire-là (et un universel qui ferait spontanément un adhésion unanime, évidemment). Existe-t-il une unité de mesure admise par tout le monde qui permette de mesurer la légitimité de cet arbitraire-là ? Non. Sinon, je ne sais plus ce que c'est que la différence avec l'autre, non plus que la tolérance. 

 

 

En fait, il est impossible de légitimer, dans l'absolu et selon la nature, l'institution humaine, parce qu'elle est d'ordre conventionnel, et qu'il ne saurait y avoir de convention naturelle. L'expression « convention naturelle » est un oxymore, une contradiction dans les termes. Vouloir remplacer le sexe par le « genre », c'est donc uniquement vouloir substituer un arbitraire à un autre.  

 

 

On aura beau argumenter, pérorer, ratiociner tant qu’on voudra, on aura beau inventer des utérus artificiels, des grossesses masculines et autres fantaisies « meilleurdesmondesques », la norme veut qu’un homme anatomique et une femme anatomique s’emboîtent pour se perpétuer. Le socle et la condition de l’humanité, c’est la différence des sexes. Cette réalité NATURELLE ne plaît pas à tout le monde. Et la norme elle-même est maintenant considérée comme épouvantable et philosophiquement rédhibitoire.

 

 

Le problème, avec le MILITANT (le conducteur du char d’assaut, Act Up, PIERRE BERGÉ, tout ce qu’on voudra), c’est qu’il n’a aucune envie de discuter de quoi que ce soit avec qui que ce soit. Lui, il a sa vérité, il combat pour une cause, et il n’aura de cesse que de l’avoir fait triompher de ses ennemis. Alors pour lui, l’habillage neutre de la « science » est une précaution très utile.

 

 

Car il faut que ça se sache : oui, ce sont des homosexuels qui ont inventé, et surtout diffusé le « genre », à commencer par la fondatrice des « études de genre », JUDITH BUTLER, qui s’inspire des travaux de MICHEL FOUCAULT. S’ils ne l’ont pas inventé à proprement parler, sans eux, il n’aurait jamais connu un tel succès.

 

 

JUDITH BUTLER ne s’en cache aucunement : elle est lesbienne depuis l’âge de quatorze ans. Quant à MICHEL FOUCAULT, cette Tour Eiffel de la pensée française exportée aux Etats-Unis, il était homosexuel et ne s’en cachait guère. C’est grâce à lui, par exemple, que MATHIEU LINDON (Ce qu’aimer veut dire, éditions P. O. L.) a « revendiqué son homosexualité, commencé à se rendre dans les backrooms et assumé ce que les méchantes langues disaient alors de lui : "pédé, drogué et ami de Michel Foucault" » (site bibliobs.nouvelobs).

 

 

Le « genre », à cet égard, c’est une trouvaille, dont la théorie (j’ai l’impression d’être bouché quand j’entends nier que c’en soit une) est fondée sur un truisme : le sexe psychologique ne correspond pas forcément au sexe anatomique. La belle affaire ! Quelle découverte majeure !

 

 

Il est vrai que la théorie du « genre » va plus loin : elle postule qu’il ne faut pas ériger en « donnée naturelle » ce qui n’est que l’effet d’une « construction culturelle ». C’est entendu, « on ne naît pas femme, on le devient » (c’est de l’affligeante SIMONE DE BEAUVOIR). C’est entendu, on ne naît pas homme, on le devient. La belle affaire ! Tous ces gens redécouvre le binôme « NATURE / CULTURE » ! Je leur fais remarquer qu’ils devraient séance tenante se pencher sur le cas du fil à couper le beurre, de l’eau tiède, et de tout un tas d’inventions à refaire.

 

 

Là où les militants d’Act Up et autres chars d’assaut du « genre » deviennent des prestidigitateurs, c’est quand ils font tout simplement disparaître le socle « naturel » derrière la « construction culturelle ». Désolé, le « genre » n'abolit pas le sexe. Désolé, les gars, l’humain a beau être un produit de plus en plus raffiné et élaboré de nos « constructions culturelles », il reste quelque chose, tout au fond. Ben oui quoi : l’animal, la bête, enfin ! La Nature. L’ACQUIS n’a pas encore éliminé totalement l’INNÉ. Ça viendra peut-être. On en sera alors arrivé à la conclusion des Particules élémentaires de MICHEL HOUELLEBECQ.  

 

 

A suivre …