vendredi, 07 juillet 2017
TROIS PALOTINS
Giron.
Pile.
Cotice.
Je me permets de proposer aux pataphysiciens conscients ou inconscients (ça veut dire tout le monde) ces représentations toutes personnelles des Palotins. Je ne prétends surtout pas, pour autant, détrôner l'indétrônable effigie qu'en avait gravée, sur une plaque en bois d'arbre, leur géniteur officiel : Alfred Jarry.
On trouve la description exacte (sauf le nez des palotins) de cette gravure dans la bouche d'Ubu, à la scène IX de l'Acte héraldique de César-Antéchrist (1895) :
« Semblable à un œuf, une citrouille ou un fulgurant météore, je roule sur cette terre où je ferai ce qu'il me plaira. - D'où naissent ces trois animaux (apparaissent Giron, Pile et Cotice) aux oreilles imperturbablement dirigées vers le nord et leurs nez vierges semblables à des trompes qui n'ont point encore sonné ? ».
Si l'on regarde bien, la créature céleste qui surplombe les Palotins est effectivement "fulgurante" (zigzag de la foudre), "spiraloïde" (la gidouille) et "macroglosse" (l'excroissance buccale),
Jarry ne souffre d'aucun préjugé formel : si le nez en trompe n'apparaît pas sur la gravure ci-dessus, on est fort tenté de le repérer dans le détail de la suivante, gravure que j'avais eu l'honneur de commenter de façon originale (saluée par Michel Arrivé, j'ai la lettre), malgré un larcin de M. Henri Béhar en personne dans je ne sais plus quel numéro de la très estimable revue L'Etoile-Absinthe, appropriation rectifiée ensuite grâce à l'impeccable éthique de M. Michel Décaudin.
Je n'ai jamais pu me faire aux usages et mésusages en usage dans l'Université.