mardi, 05 mai 2020
MON MUSÉE AFRICAIN
COMMENT J'AI PLONGÉ DANS L'ART AFRICAIN IL Y A UN DEMI-SIÈCLE.
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Allez, aujourd'hui j'avoue, et je dénonce : voici la coupable.
Quand j'avais à peu près 18 ans, j'ai acheté, tout à fait par hasard, Les Arts de l'Afrique noire, un livre (un grand classique) de Jean Laude. La photo ci-dessus, reproduite ici telle que je l'ai découverte, m'a littéralement sauté à la figure.
On trouvait beaucoup d'autres objets reproduits dans les pages du bouquin, dont beaucoup d'intéressants et quelques-uns tout à fait remarquables, mais ce masque-ci, avec le contraste entre la pureté des lignes du visage et le cisèlement raffiné du décor où il s'insère, j'en suis tombé raide amoureux. Et ça ne m'a pas lâché. C'est de l'ivoire et ça mesure 24,5cm. C'est un "masque de ceinture". C'est dans les collections du British Museum, qui a fourni la photo à l'auteur du livre, selon la légende du cliché imprimé.
J'ai retrouvé cet objet fascinant dans les pages de l'énorme L'Art africain de Jacques Kerchache-Jean-Louis Paudrat [un élève de Jean Laude]-Lucien Stephan (éditions Citadelles, 1988), avec cette fois une photo techniquement parfaite et superbement imprimée.
Oui, mais on voit très vite, au dessin et à l'état du collier, à la conformation des yeux, malgré les "scarifications" quasi-identiques et à divers détails (on pourrait lancer un jeu des sept erreurs), que ce n'est justement pas le même objet. Celui-ci se trouve en fait au Metropolitan Museum de New York.
Et revoici le masque du haut, tel qu'on en trouve aujourd'hui la photo sur le site du British Museum. A chacun de contempler à sa guise ces joyaux de la sculpture mondiale qui ont vu le jour au royaume de Bénin (Nigéria) entre le 15ème et le 16ème siècles. Il est très vraisemblable que ces deux renversantes œuvres d'art ont été façonnées par la main d'un seul et unique artiste, qui n'a rien à envier à un certain Michel-Ange qui vivait, en gros et à peu près, à la même époque.
J'ai ensuite élargi tant soit peu le cercle de mes centres d'intérêt en matière d'art primitif, peuplant mon musée imaginaire de nombre d’œuvres admirables ou simplement curieuses ou intéressantes. Mais je garde bien en vue, au sommet de ma hiérarchie esthétique, le souvenir de ce chef d'œuvre indépassable, dont on trouve encore une photo brutalement éclairée dans un "hors-série" de Télérama paru en 2000 "Les arts premiers entrent au Louvre".
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« Elle est la dernière que l'on oubliera,
La première fille qu'on a tenue dans ses bras ».
Tonton Georges.
09:00 Publié dans ART | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, arts premiers, art primitif, art africain, bénin, british museum, metropolitan museum new york, jean laude, les arts de l'afrique noire, éditions citadelles, georges brassens, l'art africain éditions citadelles, jacques kerchache, jean-louis paudrat, lucien stephan