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vendredi, 29 juin 2012

HARO SUR LE CHIEN DE VILLE !!!!

LE CHIEN DE VILLE

 

 

Qu’on se le dise : j’aime les chiens. Plus que les chats, même, c’est vous dire. Le premier que j’eus dans mon voisinage était un Setter Gordon. Adorable. Il supportait tout, quand nous étions enfants. C’était chez mes grands-parents. Fool, il s’appelait. On lui adjoignit un peu plus tard Korrigane, une femelle Gordon également.

 

 

CHIEN SETTER GORDON 2.jpg 

 

Les Gordon sont des chiens de chasse, résistants et courageux, paraît-il, mais Fool devait avoir subi un traumatisme car, lorsqu’il partit pour sa première chasse, il détala au premier coup de fusil, pas pour rapporter le gibier, mais pour mettre entre lui et l’arme le maximum de distance et le plus vite possible. Sa loi à lui, c’était la prudence.

 

 

Nous l’avons récupéré à grand-peine, à bonne distance. La sécurité n’a pas de prix. C’est sûr, le Setter Gordon est très bon pour le galop et l’endurance. Il est noir sur la majeure partie du corps et « feu » au museau, au poitrail et aux pattes, avec une petite tache de 2 cm² au-dessus des yeux.

 

 

Après une balade dans les champs ou les chemins, c’était la plaie : il fallait inspecter les oreilles attentivement, un vrai râteau à saletés diverses. La nuit aussi, c’était pénible, il n’aimait pas être enfermé dans l’enclos de sa niche, mais il finissait par se fatiguer d’aboyer. En dehors de ça, une crème de chien, adorable et charmant.

 

 

Il y eut d’autres setters gordon (Souska), mais aussi des cockers (Olaf, sale caractère, imprévisible et caractériel), un basset (Whisky) anodin et pitoyable, un braque allemand (Scud). Quand le général CHAMBE venait passer quelques jours chez son frère au retour de ses chasses au coq de bruyère, du côté de Champagny, il rapportait régulièrement le quatuor des plumes caudales caractéristiques du petit tétras. Mais surtout, il venait avec ses chiens.

 

 

CHIEN SETTER IRLANDAIS 1.jpg

ADMIREZ JUSTE LE SETTER IRLANDAIS

(il ne va pas tarder à se mettre en arrêt)

 

Il fallait anticiper, car la cohabitation était difficile, et il y eut des coups de dents de part et d’autre. Il y avait Zoom, un magnifique et ombrageux setter irlandais, dont j’hésitais à m’approcher, tant il veillait jalousement sur la sécurité de son maître, couché en travers de la porte de sa chambre. Celui, entre tous, que j’ai préféré était un griffon Korthals du nom de Brack (Braque ?).

 

 

 

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VOILA, LUI, IL EST EN ARRÊT 

 

Le point commun de tous ces animaux était le vaste jardin de mes grands-parents, où ils pouvaient s’ébattre et courir à leur gré (et au nôtre), fourrer leur nez dans tous les buissons à la recherche de lézards, et leurs griffes dans les taupinières.

 

 

J’aime donc les chiens. Y compris ce « golden retriever » (race aujourd’hui très à la mode, et souvent abâtardie), du nom de Théo, joueur et mélancolique, qui se met à revivre quand on le « cherche ». Il y a aussi cet épagneul français dont j’ai oublié le nom, qui n’avait pas de loi (donc pas de maître), mais que j’ai eu vite fait de « recadrer » discrètement et fermement : le chien comprend très bien un certain nombre de gestes, surtout cette race, qui mémorise fort bien. J’arrête là, on a compris ma phrase du début. J’aime les chiens. Si c’est à la campagne. Autrement, c'est non.

 

 

Bon, c’est vrai qu’en ville, on peut tolérer le chien, mais seulement du chihuahua jusqu’au caniche, en passant par le pékinois. Je dis qu’au-delà du caniche, pour le chien, la ville est un enfer. Posséder un chien, même de taille moyenne, quand on habite en ville, c’est de l’égoïsme. C’est même pire : du sadisme. Je plains sincèrement le dogue allemand qui « vit » dans un 40 m² du quartier, et auquel son « maître » consent à faire faire, deux ou trois fois par jour, le tour de quelques pâtés de maisons.

 

 

Quand on a vu une fois la gigantesque foulée du dogue allemand au galop, on pense obligatoirement à ce corbeau capturé, dont une vieille tante avait coupé à la moitié toutes les rémiges primaires pour qu’il tînt dans la cage d’un précédent et décédé canari. Ce corbeau puait comme cent diables. Je plains fort le sort du dogue allemand.

 

 

On m’a compris : la ville est un fléau pour le chien, y compris de taille moyenne. Faire de chiens fabriqués exclusivement pour le plein air des « animaux de compagnie » est détestable. C’est le vice de tous ceux qui croient caresser leur chien quand ils utilisent leur bête pour se caresser eux-mêmes, tout en se muant en tortionnaire.

 

 

A partir d’une certaine taille, le chien de ville est purement masturbatoire. Je ne dis pas qu’il ne faut pas se consoler comme on peut de quelque absence ou carence affective, mais s’il y a une injustice à l’égard des bêtes, c’est bien de les faire vivre dans un milieu pour lequel elles ne sont pas faites.

 

 

Il ne s’agit pas de dénoncer la possession de chiens « dangereux » (Rottweiler, Pittbull, Staffordshire Terrier, toutes races qui n’ont besoin que d’une « direction » douce et exacte, mais qui ne supportent pas l’imprécision, c’est-à-dire le manque de caractère), encore que certaines rencontres de hasard ne manquent pas de piquant, comme celle à laquelle je viens d’assister, entre une femelle berger allemand et un pittbull en mal d’amour.

 

 

Il s’agit de dénoncer la cruauté de pauvres gens qui se croient « maîtres » d’un animal qui, en réalité, les domine, et qui, en général, souffre de sa situation. Je suis par exemple désolé du sort que subit ce très beau chien, qui tient du setter anglais, et qui vit dans les 18 m² de la studette de son « maître », juste à côté de chez moi.

 

 

Le propriétaire de chien, en ville, de deux choses l’une, est soit une personne seule qui a besoin chez elle de la présence d’un être vivant (besoin de compagnie), et dans ce cas, il faut des chiens qui tiennent le minimum de place (allons jusqu’au caniche), soit une personne égoïste qui n’a aucune idée des besoins propres de la bête et ne pense qu’à sa propre satisfaction.

 

 

Je ne veux pas savoir combien de propriétaires sont vraiment maîtres de leur chien, ce que je sais, c’est que passer dans la rue et assister au spectacle du chien qui baisse le cul (vers le trottoir ou vers le caniveau, les deux se valent) pour en laisser échapper un cylindre coloré, tour à tour tirant sur le brun, sur le rouge (régime de carottes) ou sur le jaune, tour à tour compact ou mollasson, tour à tour abondant ou constipé, tour à tour énorme ou lilliputien, suivant la taille de la bête, est devenu un aspect rédhibitoire de la vie en ville.

 

 

C’est comme la fumée des fumeurs pour les non-fumeurs (et même pour eux-mêmes, paraît-il). Quelques possesseurs d’un chien se munissent d’un sachet qui permettra de faire disparaître l’objet merdique dans une poubelle : l’attitude est éminemment louable. C’est néanmoins une humiliation, à laquelle la plupart des « maîtres » refusent orgueilleusement de se soumettre.

 

 

Quelques-uns, même, se plantent arrogamment au milieu du trottoir pendant que l’animal défèque, et, du regard, mettent le passant au défi d’exprimer la moindre marque de dégoût ou de réprobation. Certains cacas de chiens constituent, à la limite, des insultes parfaitement préméditées.

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Entre ces deux extrêmes, il faut bien dire qu’une écrasante majorité, sans doute pressée par le temps (le matin c’est le bus à prendre, le soir, c’est le J.T. à ne pas manquer), agit avec ce qu’on est bien obligé de qualifier de légèreté et de désinvolture.

 

 

Il reste, quoi qu’il en soit, au passant innocent à regarder où il met les pieds, en se bouchant le nez les jours de chaleur. Il faut le dire, LE CACA DE CHIEN EST UN ETRON, UNE MERDE. Avez-vous remarqué qu’on peut suivre à la trace certains passants, au nombre de pas qu’ils ont fait avec, collée à la chaussure, la crotte plus ou moins gluante d’un chien anonyme ? Quand obligera-t-on le propriétaire à tirer la chasse d’eau là où son chien a déposé sa merde ? Moi je dis que le plus tôt sera le mieux.

 

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Est-il à ce point politiquement suicidaire de revenir à la taxe municipale sur la possession d’animaux domestiques ?

 

 

Vous qui habitez en ville, vous avez compris pour quelle raison je tolère le chien jusqu’à la taille du caniche, mais pas au-delà ?

 

 

Voilà ce que je dis, moi.