Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 15 juillet 2011

OGRE : UN METIER D'AVENIR ?

J'en étais resté à ces nouveaux ogres que sont Google et Microsoft.

Les deux marques citées disposent donc de ces « fermes de serveurs informatiques », dont certaines peuvent atteindre 100.000 m2. Et c’est là que ça devient le plus joli : la consommation électrique de chacune de ces plus grosses « fermes » équivaut à celle de villes comme Newcastle ou Strasbourg. Si j’ai bien compris, donc, dans ces fermes, non seulement les occupants ne produisent rien, mais ils bouffent, ils bâfrent, ils dévorent comme 267.000 (population de Strasbourg en 2005).

 

 

Ce n’est pas fini. La consommation de ces « fermes » a doublé entre 2000 et 2005. Mais gardez en réserve un peu d’admiration : les « data centers », en 2005, consommaient 1 % de l’électricité française, ce qui n’était déjà pas mal. Et aujourd’hui ? C’est monté à 7 % ! Farpaitement (ça, c’est Obélix dans Astérix chez les Helvètes). Ben mon colon ! Si je compte bien, leur consommation électrique a été multipliée par 7 !  

 

 

Alors évidemment, certains essaient d’optimiser, parce que « nous ne sommes pas encore arrivés à un pic », déclare ALAIN ANGLADE. On a beau « optimiser », comme la demande explose, et que de nombreux pays investissent dans le « cloud computing », l’ogre en veut toujours plus. Ainsi, la Commission européenne prévoit que la consommation des « fermes informatiques » en Europe devrait passer de 56 milliards de kWh en 2007 à 100 milliards en 2020. Et youpi ! C’est vachement fun, les copains !

 

 

Mais en France, attention, on n’est pas des imbéciles ! Parce qu’on a l’Ademe, que le monde entier nous envierait s’il savait qu’on possède ça. L’Ademe, qu’ès aco ? Ça veut dire Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. C’est-y pas merveilleux ? Ça doit quand même servir à quelque chose, non ? Eh bien oui, je crois que ça sert à quelque chose : endormir.

 

 

La preuve ? Elle vient de publier « les enseignements tirés d’une étude de la société de conseil Bio Intelligence Service ». Ah ! Les délices du partenariat public-privé ! « Enseignements » ? Pour réduire la consommation « liée aux usages informatiques », il faut envoyer un courriel à peu de destinataires, imprimer seulement quand c’est nécessaire, et recto-verso, vider régulièrement sa messagerie, compresser les gros documents avant envoi, adresser un lien hypertexte et non une pièce jointe, bref, et ça finit par « faire durer ses équipements ».

 

 

En dehors d’apprécier la poésie intrinsèque de cette liste, je me dis que ça ou vider la mer à la petite cuillère, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. On imagine bien les gars dans les bureaux, toujours dans l’urgence et la rentabilité de chaque seconde, passer du temps à observer ces consignes. J’admire le réalisme et le souci d’efficacité !

 

 

Le seul moyen d’éviter la surconsommation d’électricité, ce n’est pas de limiter la hausse, comme le propose le machin intitulé Ademe, c’est de diminuer la consommation. Voilà ! Bon, vous allez me dire, et je serai bien d’accord, qu’on n’est pas parti pour. Ben oui, quoi, vous voulez interdire aux quatre ou cinq milliards d’humains qui ne vivent pas comme nous de bénéficier de tous les « progrès » que les occidentaux ont apportés au monde ?

 

 

Conclusion ? La seule que je vois, c’est que le mur du fond se rapproche de plus en plus vite du pare-chocs, et qu'il a l'air bien dur.

 

 

Au fait, les premiers dégâts du personnage d'HUGUES et VULLIEZ, dont je parlais au début de cette note (hier), se produisent dans une centrale électrique américaine, qui va de proche en proche plonger dans le noir et paralyser les Etats-Unis, et accessoirement faire prendre une crise cardiaque au président. 

 

 

« Celui qui atteste ces choses dit : oui, je viens bientôt. » (Apocalypse de Saint Jean, XXII, 20) Il est pas beau, le mur du fond ?