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mercredi, 11 janvier 2012

DU SONDAGE COMME TORCHE-CUL

Résumé : Je disais donc du mal des sondages en général et de STEPHANE ROZÈS en particulier.

 

 

Un sondage est une affabulation de mythomane, une fiction provisoire et défécatoire dont se repaît la voracité du moulin à prières médiatique qui, après avoir éructé ses chiffres folâtres autant que récréatifs aux oreilles de l’auditeur assoupi, s’inscrit dans le réel. A ce titre, comme le dit un proverbe tibétain : « Celui qui agit change le réel ».  « Meuh non, voyons ! C’est une simple photographie de l’opinion publique à un instant "t", on vous dit ! ». Mon œil, tiens !

 

 

Le seul truc rassurant dans l’affaire, c’est de se dire que si les sondages bousculent la réalité des opinions, personne n’est en mesure de dire de quel côté la pièce de monnaie va retomber.

 

 

C’est comme dans Match Point, le film de WOODY ALLEN, où le gars qui vient d’estourbir une vieille après avoir dégommé sa femme (SCARLETT JOHANSSON), croit jeter l’alliance dans l’eau, mais celle-ci retombe sur le macadam. On se dit que tout est foutu. Or un vagabond la récupère, se fait poisser par les flics, et passe pour le seul meurtrier. Ouf, on a eu chaud ! A la présidentielle, qui est-ce qui aura eu chaud ?

 

 

Et puis franchement, vous ne croyez pas que les sondages sont pour quelque chose dans l’état de déréliction en phase terminale où sont les idées politiques ? J’insiste : qui, aujourd’hui, a de vraies idées vraiment politiques ? Regardez le pauvre hère, le pauvre « Vagabond des limbes » (Axle Munshine, de GODARD & RIBERA, pour les amateurs de B. D.), le pauvre « Naufragé du temps » (Christopher Cavallieri, de FOREST & GILLON, idem B. D.), qui a pour pauvre nom FRANÇOIS HOLLANDE. Pauvre Hollande, avec tous ces polders submersibles !

 

 

C’est dans Libération du 9 janvier : les salauds ont collé sa photo à côté de FRANÇOIS MITTERRAND, dans trois attitudes identiques. La copie à côté de l’original, aurait dit LE PEN. Effet dévastateur garanti.

 

 

HOLLANDE a regardé les films de MITTERRAND sur le conseil de son équipe de « communicants » (pendez-les haut et court), et s’ingénie à singer ses attitudes, gestes et mimiques : pointe l’index vers le haut, bon dieu !  Allez, cette fois, serre les deux poings devant toi, nom de Zeus ! Et maintenant, le coup du regard qui toise, tête en arrière et doigts croisés, coco ! Ça ira ! C’est dans la poche !  

 

 

Sérieusement, vous ne croyez pas que les sondages modifient le discours des politicrottes ? Pensez donc qu’ils ont l’œil fixé sur les derniers chiffres parus pour sélectionner et ajuster leurs « thèmes de campagne ». Que leur préoccupation principale c’est de repérer les principales « préoccupations des Françaises et des Français », pour enfourcher aussitôt le dada, en espérant que la prochaine courbe sera bien orientée.

 

 

Les zaums paulitik élaborent leur discours à partir du miroir tendu par les sondages. Cela veut dire que les sondages, indirectement, sont les auteurs de ce que ces gens nous déversent dans les oreilles. L'inodore nauséabond (oui ! moi aussi je sais faire des oxymores !) qu'excrète l'orifice buccal des petits zom politik, nous arrive mouliné, remâché et prédigéré par les résultats obtenus par les funestes instituts. Disons au moins qu'il y a une circularité narcissique, voire incestueuse, sinon auto-érotique, entre le client et le fournisseur de sondages.  

 

 

 

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Si vous ne connaissez pas la P. N. L., vous ne perdez rien. Comme beaucoup d’autres déchets, celui-ci, conçu à destination des vendeurs et autres démarcheurs, est né sur le sol américain. La Programmation Neuro-Linguistique, belle appellation de cinglés digne des camisoles de force les plus confortables et solides (à la rigueur d’escrocs dignes des plus belles cellules de pénitencier), enseigne, entre autres merveilles, à offrir à l’interlocuteur sa propre image en miroir.

 

 

Les yeux, la position de la tête, l’attitude du corps, les gestes des bras, tout y passe. Le bon vendeur est celui qui sait percevoir tous ces détails et « entrer en résonance » avec le gogo qui va lui acheter son aspirateur ou son encyclopédie, en l’imitant en tout. Il paraît que ça marche. Moi je veux bien, mais je suis un peu sceptique. J’ai eu l’occasion de voir le truc de mes yeux.

 

 

Je vais vous dire, c’était tellement gros que j’avais envie d’éclater de rire et de dire au gars d’arrêter de me prendre pour une prune : que je mette la main sous le menton, que je croise les bras, que je penche la tête, dans la seconde qui suivait, il se mettait « en résonance ». Je me suis bien amusé.

 

 

Les politiculs, avec les sondages, sont un peu dans la même logique. D’ailleurs ça en dit long, puisque la P. N. L. est une technique de vente. Cela tendrait à prouver que les politicons sont effectivement des représentants de commerce, qui voudraient bien nous fourguer leur camelote.  

 

 

On leur décortique le dernier « quali » (sondage « qualitatif » réservé au cercle des initiés, plus ouvert, mais plus instructif, paraît-il, que celui circulant dans le vulgum pecus), et l’équipe de campagne phosphore pour trouver le bon « angle d’attaque ». Un petit passage entre les mains de l’équipe de « communicants » (pendez-les haut et court), et voilà le politicornard prêt à plonger dans le grand bain, je veux dire à affronter les plateaux de télévision.

 

 

Ce n’est pas pour rien que les « enquêtes d’opinion » ont pour origine le marketing publicitaire, qui fait tout pour vous présenter, sur les rayons des magasins, le yaourt qui ressemble le plus à votre attente. Les politicouilles font la même chose, ils veulent vendre les yaourts qui ressemblent du plus près possible aux « attentes des Françaises et des Français ».

 

 

 

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Ce n’est donc plus un discours politique que les politicrapules tiennent, mais un propos à visée presque explicitement commerciale. Il se trouve un peu par hasard que le contenu du produit touche la vie en collectivité, la « polis », quand ils font semblant d’avoir fait du grec.

 

 

Voilà ce que je dis moi.

 

 

Suite et fin demain.