vendredi, 14 avril 2017
TOUS DERRIÈRE FRANÇOIS
On peut ne pas aimer le style du dessinateur Lefred-Thouron, mais je dois dire que là, sa trouvaille m'a bien amusé. C'est dans le dernier numéro du Canard enchaîné.
Très bien vu : si tous ceux qui ne l'aiment pas le suivaient en effet, sûr qu'il serait élu au premier tour, avec une majorité écrasante.
Soit dit en passant, tous ces guignols, politiciens, politologues, journalistes, après nous avoir gavé de sondages, après nous avoir avoué qu'ils avaient eu grand tort, sont repartis comme en quarante : tous nous serinent de nouveau le refrain des "enquêtes d'opinion", qu'il ne faut, ils ne cessent de le dire, considérer que comme des "photographies prises à l'instant t", mais qu'il ne faut pas les jeter à la poubelle a priori.
Tout ce petit monde moutonnier se comporte et parle comme s'il croyait dur comme fer que ce sont autant de vérités incontestables. Quant aux candidats, il considèrent les sondages comme une vaste fumisterie, sauf quand les résultats leur sont favorables. Remarquez que j'ai aussi entendu Brice Teinturier (sondeur en chef chez Ipsos) soutenir mordicus que les sondages ont annoncé l'hypothèse de l'élection de Donald Trump, alors ... Bon, on le comprend, il ne va pas cracher dans sa propre soupe.
Je ne sais pas quel nom on pourrait donner à cette inconséquence. Je retiens une leçon : ils se foutent de la gueule des électeurs. Mais aussi qu'ils ne savent plus à quelle branche ils peuvent se raccrocher qui ne soit pas pourrie. Tous paumés. Comptons sur eux, d'ici le 23 avril, pour monter la mayonnaise de la peur : je crois que tout ce petit monde pète de trouille, et qu'il ne voit qu'un moyen de se rassurer : la communiquer à tout le monde.
Il est vrai que, si l'on prend au sérieux la faiblesse des écarts entre les quatre "grands" candidats, il y a tout lieu de craindre que cet écart constitue la marge même de l'erreur que l'industrie des sondages se consent à elle-même. Dans ce cas, tout est possible en effet. S'il en est ainsi, il y a effectivement du mouron à se faire.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, élection présidentielle, françois fillon, le canard enchaîné, politiciens, politologues, journalistes, sondages d'opinion, enquêtes d'opinion, ifop, ipsos, cevipof, stéphane rozès, brice teinturier, roland cayrol, donald trump