vendredi, 08 décembre 2017
FIDÈLE MALGRÉ TOUT
Trop de vent ce soir pour le tremblotement de nos flammes.
Le 8 décembre (et seulement le 8 décembre, et non le long week end dont les Lyonnais subissent les hordes de touristes qui rendent toute la presqu'île absolument infréquentable), le 8 décembre, donc, pour un Lyonnais de souche, passe par le lampion, et si possible dans son verre cannelé, à l'exclusion de tout autre moyen de fêter la lumière. L'effet des lampions alignés sur les fenêtres, ça avait tout de même une autre gueule que les actuelles débauches de technologies lumineuses à prétentions créatrices. Ci-dessous, en 1959 : c'est banal, c'est simple et c'est pas cher : ça vient des gens qui habitent là. C'est la population en personne qui existe.
Le verre cannelé, multiplicateur de flamme (voir plus haut) : pas sûr qu'on en trouve encore dans le commerce. Chez les brocanteurs, peut-être ? Ici, garni de son lumignon.
19:46 Publié dans A LA CROIX-ROUSSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, lyon, croix-rousse, illuminations du 8 décembre, fête des lumières lyon, fourvière, cathédrale saint-jean
mercredi, 08 juin 2016
LYON SANS VOITURES
LYON DANS LE JOURNAL DES VOYAGES 1/2
Le Journal des voyages, hebdomadaire fondé en 1876 (ma collection court jusqu’à 1899), faisait voyager son lecteur en fauteuil et pantoufles dans le monde entier, si possible dans les endroits, les climats, les altitudes les plus inhospitaliers possibles, le mettait aux prises avec les éléments déchaînés ou les peuplades les plus féroces, et le confrontait aux bêtes les plus dangereuses.
Aux Cordeliers, vus vers l'ouest. Saint-Bonaventure à gauche, Fourvière tout au fond sur la colline, avant l'éléphantesque basilique. La scène (reconstitution d'après gravure de quelle époque ?) date de bien avant la restructuration de la presqu'île.
Le lecteur était même, à l’occasion, invité à frissonner jusqu’aux tréfonds de lui-même en revivant les aventures incroyables d’explorateurs courageux qui découvraient, à Madagascar, une espèce d'arbre cannibale,
Légende de la photo (d'époque, dans le numéro 61 du 8 septembre 1878 : en ce jour de la Nativité de la Vierge, Alfred Jarry fêtait ses cinq ans) : "L'arbre anthropophage : ce fut une épouvantable orgie". L'article ainsi annoncé, qui se voudrait à teneur ethnologique, est hallucinant. On peut cliquer ICI pour en lire un résumé impeccablement objectif, preuves et citations à l'appui (mon billet du 16 juillet 2013).
capables de dévorer des hommes condamnés par leur tribu parce qu’ils avaient enfreint la loi ;
Cordeliers modernes, vus vers l'est. Saint-Bonaventure à droite. A gauche le machin de la Bourse (où sont organisés chaque année les "Quais du polar"). A gauche, on distingue vaguement les anciennes halles, genre "Baltard". Au fond, le pont La Fayette.
des arbres insectivores capables d’engloutir le bras du voyageur insouciant ;
Légende : "A travers l'Australie : L'arbre insectivore".
ou qui racontaient une chasse au Moâ (alias Dinornis, mot à mot « oiseau terrible »), oiseau coureur de 3,6 mètres de haut, mais oiseau paléontologique, disparu depuis longtemps.
Le pont autrefois de "Tilsitt", Saint-Jean (avec son toit très pentu), Fourvière, nantie de sa basilique éléphantesque.
Mais Alfred Jarry saura quoi faire de ce fossile découvert par des gravures, puisqu’il en fait usage dans L’Amour absolu, sous le nom de "diornis".
Pont La Feuillée, passerelle Saint-Vincent, Quai de la Pêcherie, qui méritait alors bien son nom.
On l’a compris, si les auteurs qui écrivent dans le Journal des voyages n’inventent pas tout, on trouve dans l’hebdomadaire des espèces animales et végétales qu'on ne trouve que là, rigoureusement inconnues des zoologues et des botanistes.
L'imagination promet à l'esprit des ailleurs combien plus affriolants que nos platitudes quotidiennes.
Voilà ce que je dis, moi.
09:00 Publié dans LYON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lyon, journal des voyages, place des cordeliers, basilique de fourvière, dinornis, cathédrale saint-jean, place bellecour, lyon funiculaire, lyon la ficelle, plonk et replonk, croix-rousse, croix-rousse gros-caillou, musée gadagne, jean-pierre raffarin, la route est droite mais la pente est forte, raffarinades, alfred jarry, nativité de la vierge