mardi, 13 décembre 2016
LA BD EN VISITE A LYON (1)
Toujours Berlion.
Avec Histoires d'en ville - Rochecardon I (Alfonso), II (Karima), III (Ange), Berlion se montre plus ambitieux. Il est au scénario et, bien entendu, au dessin. Ci-dessous la place des Terreaux façon Daniel Buren (une place publique que son concepteur considérait comme son bien propre : il avait fait un procès (perdu, heureusement) à des cartepostaliers pour toucher un dividende sur les ventes).
L'histoire est juste ce qu'il faut crade et sordide pour qu'on se sente dans l'ambiance du roman noir. Le centre de gravité, au début du récit, est un café du quartier de Vaise, pas loin de la voie ferrée, tenu par "Bob", ainsi surnommé à cause d'une vague ressemblance avec Robert De Niro. Les clients sont des habitués : Alfonso Rodriguez, Kamel (qui vient pour faire des baby), Gaby, un ex-flic qui noie son marasme dans l'alcool. La serveuse, Karima, qui se fait appeler Karine, est la soeur de Kamel. Depuis peu, un certain Pinson vient prendre tous ses repas à midi. Il a des "airs mystérieux".
Et puis il y a Frank, qui la ramène, qui roule des mécaniques et qui se prend pour un gros dur, tout ça parce qu'il distribue sa came à un réseau de dealers du quartier. Lui, il a du pognon, roule en BMW, prend des airs supérieurs pour se moquer du journal que tient Al (ci-dessus, admirez le festival de sépia), mais il s'écrase face à Bob, qui se fâche après un mot méprisant pour Karima.
Parce que Bob, il en pince pour ce beau brin de fille. Malheureusement, elle, c'est Al qu'elle aime. Et Kamel, le petit frère, subira un sort funeste pour une parole malheureuse à ce sujet que Bob a prise de travers.
L'autre centre de gravité de l'histoire est un terrain vague dans le quartier de Rochecardon. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est dans le 9ème arrondissement de Lyon, en bord de Saône, juste sous la colline. Le "périph'nord" a passablement changé la physionomie du coin.
Le problème de ce terrain vague, c'est qu'on y retrouve des cadavres, plus ou moins enterrés (ou déterrés à dessein). Le vieux Julien Jambert, qui a sa maison juste au-dessus, n'a jamais rien vu. C'est du moins ce qu'il dit au commissaire Colombet.
Belle composition bien blafarde pour montrer qu'Alfonso n'est pas rancunier envers Frank, puisqu'il vient lui sauver la mise face aux deux tueurs envoyés par Ange pour le mouiller dans le meurtre de Stéphano. Mais Frank n'arrive pas à appuyer sur la détente : il cane devant l'obstacle.
Lui, c'est Ange Simeone, le caïd à gueule de Klaus Kinski qui a vue sur la place des Terreaux et qui tient le trafic de drogue sur le coin, avec la complicité (secrète !) du commissaire Colombet. Il a une bande à son service. L'étudiant amoureux de Nadège Winkler a eu le tort de s'intéresser à ses affaires, de prendre des photos et de le faire chanter. C'est son cadavre que Gaby l'ex-fllic a un peu déterré pour qu'on le trouve.
Gaby Chomsky a précisément quitté la police parce qu'il avait échoué à dénouer les fils de l'affaire Nadège Winkler et qu'il ne supportait plus de patauger dans la boue de l'humanité. Mais là, il s'accroche. S'il intervient, c'est qu'il n'a pas renoncé à nettoyer sa petite écurie d'Augias.
Karima est allée tirer manu militari Frank de sa planque en Ardèche parce qu'Alfonso est tombé entre les pattes des malfrats. Au lieu de la fermer, Frank la ramène, une fois de plus.
Le commissaire vient de flinguer Ange. Il n'a pas prévu que Gaby l'ex-flic surgirait à ce moment.
Carrera a succédé à Gaby auprès du commissaire Colombet. C'est lui qui procède à l'arrestation de son chef. Quant au soi-disant Pinson, il s'appelle en fait Winkler. Il est le père de l'étudiante Nadège, qui a malheureusement disparu suite à la mort de l'étudiant.
Heureusement, le vieux Julien Jambert (celui du terrain vague) invite Pinson-Winkler à boire un coup, "pour la route". C'est que Julien a une sœur dans la Sarthe. Il vient de l'appeler pour lui annoncer la toute prochaine visite de M. Winkler.
Ce petit résumé décousu n'a servi que de prétexte pour montrer quelques aspects du travail de Berlion. Un travail formidable.
Le bonus, numéroté et signé.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, lyon, berlion, polar, roman noir, berlion histoires d'en ville, rochecardon, quartier de vaise, daniel buren, place des terreaux buren