mercredi, 26 novembre 2025
MADELEINE, DEUX JOURS APRÈS.
Cette fois, il s'agit bel et bien de liquider un salopard, mais qui exerce des responsabilités dans un groupe de la Résistance. Il a déjà vendu aux nazis nombre de gens et même de réseaux. Le colonel Rol (c'est Rol-Tanguy) dit à Madeleine Riffaud (alias Rainer) qu'elle a le droit de refuser cette mission dangereuse. Réponse de l'intéressée.

A vélo, suivie de Manuel, elle traverse le bois de Vincennes (où grouillent les nazis) et parvient à s'introduire auprès de la cible à coups de culot et d'astuce. Avec son petit 6,35 (alors considéré comme « une arme de crime passionnel » !), elle abat l'homme, au grand dam des nombreux Résistants qui ignorent qu'il joue double jeu depuis lurette. Elle s'éclipse avant qu'ils aient compris ce qui s'est passé dans la ruelle.

Il faut quand même signaler que les décisions sont prises par le colonel Rol dans une ancienne casemate construite en 1938 (en prévision ?) et que, comme dans L'Affaire du Collier (un excellent Blake et Mortimer, un classique d'E. P. Jacobs), le lecteur est invité à visiter le labyrinthe que recèle le sous-sol de Paris (anciennes carrières ou catacombes).

Selon Bertail.

Selon Jacobs.
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lundi, 24 novembre 2025
MADELEINE RIFFAUD
Bien difficile de s'arracher à la fascination suscitée par l'histoire de Madeleine Riffaud sous la plume de Jean-David Morvan. C'est lui qui a transcrit puis agencé les propos de cette femme incroyable qui lui a raconté sa vie mouvementée. Dominique Bertail, de son côté, s'est efforcé de restituer visuellement toutes les péripéties qui composent le récit. La réussite du tandem est éclatante. Je devrais plutôt dire le trio car ce sont bien les trois noms qui figurent au bas de la page non paginée qui montre Paul Eluard ouvrant de grands yeux en découvrant les poèmes de Madeleine Riffaud.
Le volume 4 clôt la période de la Résistance, qui voit Madeleine agir, tuer à chaud mais aussi de sang-froid, mais aussi perdre des camarades auxquels elle tenait beaucoup. Dans les dernières pages, avant de passer à la suite (« Vous avez de la chance, je n'ai plus rien d'autre à faire », dit-elle au soldat américain qui se présente comme étant Sammy Davis junior), elle retourne chercher ses affaires dans le meublé où elle logeait. Hélas, le tenancier, qui a une tête à la Jean-Louis Barrault, la tenait pour morte et a loué sa chambre et rassemblé ses biens dans une malle. Quand elle s'en va, ayant récupéré quelques précieuses et pauvres choses, le bonhomme enjoint dans les termes ci-dessous un soldat de prendre une photo (j'ai agrandi la réplique).

Il s'exécute. Voici ce que ça donne.

Photo prise rue du Sommerard (non loin du musée de Cluny) le 26 août 1944. Qui oserait dire qu'elle n'est pas magnifique (je parle de la photo, qu'avez-vous failli penser ?) ?
Vous dites 26 août ? Non mais vous le faites exprès ? Le jour même de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen !!!
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jeudi, 07 novembre 2024
MADELEINE RIFFAUD EST MORTE

Madeleine Riffaud en 2011 (photo DR).
Madeleine Riffaud vient de mourir. Jusqu'à récemment (2021), j'ignorais totalement qui était cette femme et ce qu'elle avait fait dans sa vie. Il a fallu que j'achète un volume de bande dessinée pour que je découvre l'existence d'une femme d'exception. Il s'agit de Madeleine, Résistante (trois beaux volumes Dupuis - Aire libre, 2021, 2023, 2024), scénario de Morvan / Riffaud, dessin de Bertail.


Le récit détaillé que Madeleine Riffaud a longuement donné à Morvan, scénariste BD, est une merveille, et la force de ce dernier, renforcé par le dessin de Bertail, est d'avoir su restituer toute la sève qui animait cette personne indomptable, tout en découpant le propos de la façon la plus vivante.
Jean-David Morvan dans le bureau de Madeleine Riffaud, photo Julie Balague, journal Le Monde, 19 octobre 2023.
Car c'est cela qui m'a touché dans cette histoire : j'ai quasiment partagé, moment après moment et au plus près, le vécu de cette Madeleine révoltée par la présence arrogante des uniformes de la Wehrmacht sur le sol français.
Moi qui ai vécu avec la BD depuis l'enfance, j'ai rarement vibré à ce point au fil des aventures de personnages dessinés. Pour être franc, je ne pensais pas que c'était même possible. Ben oui, aussi vives que soient les impressions produites, on sait faire la différence entre le réel et la fiction. Mais là, pas moyen : tout est vrai, incroyablement vrai. Et par là incroyablement fort.
Je ne veux pas délayer, je veux juste faire ici l'éloge d'une entreprise unique en son genre : permettre à des lecteurs de participer comme de l'intérieur à ce qu'une partie infinitésimale (1% ?) du peuple français a fait pour se libérer de l'emprise nazie, à partir de l'extraordinaire témoignage d'une actrice qui n'hésita jamais à payer de sa personne.

J'ai ainsi cheminé en étroite compagnie avec Madeleine Riffaud (Rainer dans la Résistance, comme Rilke), jour après jour, depuis cette scène campagnarde où, petite fille, elle a la chance d'échapper à l'explosion d'un obus oublié de 14-18 qui tue sa petite bande de chenapans, jusqu'à la libération de Paris en 1944, en passant par le sanatorium, la vie sentimentale, la difficile admission dans un groupe de résistants, les actions clandestines, le meurtre de l'officier allemand (salué par le policier français),

Le policier.
l'arrestation (je note le salut du gendarme français, probablement sympathisant de la Résistance),

Le gendarme.
la torture (Gestapistes, mais aussi Français de la "Brigade spéciale")

Le commissaire divisionnaire Fernand David, chef de la "Brigade spéciale", fusillé le 5 mai 1945.
et, finalement, la survie.

Madeleine Riffaud en 1945, par Picasso.
Une œuvre tout à fait remarquable. Merci pour tout, Madeleine Riffaud. Reposez en paix. Merci Morvan pour le beau travail accompli. Merci Bertail pour la traduction graphique de l'épopée.

Madeleine Riffaud, portrait par Bertail (tome I).
***
Morvan et Bertail sont paraît-il décidés à poursuivre le récit après la fin de la guerre. Je me suis laissé dire (Librairie La BD, rue de la Croix-Rousse) qu'il y a de la matière pour huit volumes. Plus qu'à attendre.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine riffaud, bande dessinée, morvan bertail, jean-david morvan, éditions dupuis, collection aire libre, nazi, résistance française, accupation allemande, guerre 39-45, guerre 14-18, librairie la bd, journal le monde, julie balague, rainer maria rilke, action clandestine, paris 1944, wehrmacht, gestapo, miliciens français, brigade spéciale
mardi, 18 avril 2017
NUTS !
« Nuts ! » fut la fière et elliptique réponse que fit le général McAuliffe,

qui commandait la 101ème division aéroportée, aux Allemands qui l'assiégeaient à Bastogne en décembre 1944. A part le mot, aucun rapport avec la photo ci-dessous.
Photographie Frédéric Chambe.
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