jeudi, 21 janvier 2021
LES POÈTES DE MA VIE (7)
YVES MARTIN
Comment je vis ? Question trottinante
Comme un léger reproche.
Depuis mon opération, il ne m’était pas apparu.
Les roses, les œillets secs se sont enfuis
Sous la petite table de rotin.
Le pantalond de velours voyage peu.
Il fait froid.
Les merles s’approchent de ma fenêtre,
- tirer les marrons du feu –
Le vent ne compte plus ses larmes.
Sur la glace envie d’écrire
« Assassin » pour entendre derrière moi
Grommeler l’incorrigible inconnu.
Demain le désordre sera encore moins chaleureux.
Je tape ma porte. La haine de ma voisine
M’est indispensable. Dans l’escalier, comme chaque matin
Un cartable. Je l’ouvre. Je caresse un cahier, une plume,
Un marron. Puis je le transporte jusqu’à l’entrée de l’immeuble
Où dans quelques minutes viendra le reprendre
Une jeune fille que je ne connais pas
Dont je devine seulement que les cheveux
Sont aussi longs, dorés
Que le vermouth des océans.
YVES MARTIN
De la Rue elle crie.
09:00 Publié dans POESIE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, yves martin, de la rue elle crie