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lundi, 06 février 2012

LE FLEAU DU DROIT DE VOTE (4)

DEMOCRATIE MONDIALE

 

 

Tiens, encore une curiosité du droit de vote. C’est génial, l’O. N. U. D’abord parce qu’elle est éminemment démocratique. La preuve ? Mais c’est évident : un Etat dispose d’une voix, à égalité exacte avec tout autre Etat du monde. Dans le principe, rien à dire, c’est parfait. Soit dit comme ça en passant, puisqu'on parle d'égalité, allez donc voir le billet de SOLKO du 2 février.

 

 

 

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UNE LUMIERE NOIRE

TYPIQUEMENT SOLKIENNE

 

Depuis l’intégration du Soudan du Sud, on en compte 193, d'Etats. Avec les îles Kiribati, qui n’envoient pas d’ambassadeur, disons 194. Le cas du Vatican (0,44 km², 738 habitants), des îles Cook (capitale Avarua) et de Niue (capitale Alofi) reste à part : ces « Etats » n’ont qu’un statut d'observateur, bien qu’ils soient reconnus officiellement. Tous égaux, c’est-y pas merveilleux ? A un minuscule détail près : est-ce que vous avez jeté un œil précis sur les Etats qui siègent ? C’est très intéressant.

 

 

Tout le monde connaît, c’est certain, les Etats-Unis, la Chine, la Russie et quelques autres dont les médias nous rebattent les oreilles, les vedettes, celles qui roulent des mécaniques à l'avant-scène. Mettons une centaine d’Etats.  Les choses se compliquent avec quelques autres. Tiens, par exemple, quand les journaux parlent-ils du Malawi, du Belize, de la Gambie, du Lesotho, de la Micronésie ? Pas très souvent, reconnaissez-le.

 

 

 

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ON DIT QUE J'AI D'BELLES GAMBIETTES !

CÉVRAI !

(accent parigot de ménilmuche si possible) 

 

Alors allons plus loin : qui a entendu parler de ces six Etats qui ont nom Nauru, Palau, Tuvalu, St-Kitts-et-Nevis, Kiribati, Barbade ? Vous pouvez vérifier, ça existe. Ce sont les Etats qu’il faut un microscope pour les apercevoir sur la carte. Et c’est là que ça devient drôle.

 

 

 

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Y A QUELQU'UN QUI M'A DIT KIRIBATI 

(air connu) 

 

Notez que j’aurais pu en prendre douze, et même quinze (Andorre, Antigua, La Dominique, Grenade, Liechtenstein, Marshall, Monaco, et autres confettis).  Parce que si vous comparez les six nommés plus haut, allez, soyons gentil, avec les quatre plus gros Etats du monde (Chine, Inde, Etats-Unis, Russie), l’anomalie époustouflante vous saute aux yeux.

 

 

A priori, sur un ring de boxe, six contre quatre, c’est plus que jouable, l’affaire est quasiment dans la poche. D’un côté du ring, vous avez un peu plus de 400.000 habitants (quatre cent mille) casés sur un peu plus de 2.000 km² (deux mille, et encore, faut-il compter la flotte liquide dans la surface d’un archipel du Pacifique ?).

 

 

De l’autre côté du ring, vous avez à peu près 3.000.000.000 d’individus (trois milliards) qui occupent un peu moins de 40.000.000 (quarante millions) de kilomètres carrés des terres émergées. Comparez : 7.500 fois plus d’individus sur 200.000 fois plus de terres. Cherchez l’erreur. Les six confettis se font écraser par les quatre mastodontes.

 

 

Tiens, tout d’un coup, à propos de ring de boxe, je pense à Des Barbelés sur la prairie, épisode des aventures de Lucky Luke, des immortels RENÉ GOSCINNY et ALBERT UDERZO. Dans la lutte sans merci que les éleveurs mènent contre les cultivateurs, pour empêcher ceux-ci de poser leurs barbelés protecteurs, les premiers, tous des hommes à la corpulence considérable, sont réunis sur une estrade pour se congratuler.

 

 

 

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L'INFÂME CASEY

 

Le gag, ici, c’est le bouquet que la petite fille est chargée d’offrir, et dont le poids, une fois dans les mains du gros plein de beefsteack, suffit à faire céder l’échafaudage. Eh bien nos six Etats microscopiques, c’est un peu ce bouquet de fleurs offert aux mastodontes. Et il n’est pas sûr que les fleurs ne finissent pas entre deux rangées de molaires. Et que le ring ne s'écroule pas.

 

 

Question bête : à quoi servent-ils, les quarante micro-Etats du monde ? A rien. Que pèsent-ils ? Presque rien. Pourquoi leur a-t-on donné un siège d’ambassadeur à l’O. N. U. ? Le seul argument valable, c'est qu'ils existent et qu'il n'y a pas de motif assez fort pour les faire disparaître. Tiens, et le Bhoutan et le Sikkim, qui se soucie du Bhoutan et du Sikkim ?

 

 

 

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ÇA FAIT UN BHOUTAN, DIS DONC !

 

 

Pourquoi fait-on croire à tout le monde qu’il y a 194 Etats ? A quoi et à qui est utile cette fiction ? Est-ce une prime aux « minorités visibles » ? Ainsi, la voix de l’obèse ne pèserait pas plus lourd que celle de l’anorexique ? Même si leurs places dans l’avion sont différemment mesurées ?

 

 

Même si, dans l’économie mondiale, la voix de mon épicier de quartier valait autant que Hilton, Virgin ou Nestlé, qui sont ce qu’on appelle des multinationales, ce qui n’est pas près d’arriver ? A qui fera-t-on croire que la voix de l’obèse ne pèse pas plus lourd que celle de l’anorexique ? Pas en droit, n’est-ce pas, mais en fait ?

 

 

La preuve qu’on nous enfume, c’est que les « gros » de l’immédiat après-guerre se sont arrangés entre eux, avec d’une part le Conseil de Sécurité (quinze membres, dont dix temporaires), et d’autre part la désignation (cooptation) des membres permanents de ce Conseil (les « quatre » vainqueurs du nazisme, merci DE GAULLE, + la Chine). Il y a les voix qui comptent (une dizaine d’Etats « installés » et « émergents », pas beaucoup plus), et celles qui ne comptent pas (tous les autres, ça fait une palanquée). Oui, comme disait DE GAULLE, l’O. N. U., c’est vraiment un « machin ».

 

 

Soit dit en passant et entre parenthèses, les quarante micro-Etats qui siègent à l’O. N. U., comme on s’en doute, ont beaucoup servi, pendant la guerre froide. Avec un net avantage aux Etats-Unis, qui ont impunément acheté leurs voix. Ils formaient une belle main d’œuvre d’appoint, une belle masse de manœuvre, les confettis.

 

 

Conclusion ? Une bonne démocratie est une démocratie « tempérée », modérée, restreinte, et pour tout dire, pas trop démocratique, justement. Pour que la démocratie puisse hisser fièrement à son mât d’apparat le drapeau de la LIBERTÉ (en lettres de feu sur la nuit), il ne faut pas que la « liberté », dans le fonctionnement réel, se croie tout permis. Il ne faudrait pas que les petits et les sans-grade le prennent au pied de la lettre, le mot de « liberté ». Sans ça, tout le monde se retrouverait bientôt sans-culotte.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

 

 

samedi, 04 février 2012

LE FLEAU DU DROIT DE VOTE (3)

 

Les tribulations d’un bulletin de vote en Afrique et ailleurs.

 

Le Sénégal est une démocratie, c’est entendu. C’est en toute indépendance que le Conseil Constitutionnel de cette démocratie exmplaire a validé, au mépris de la Constitution, la candidature d’ABDOULAYE WADE à un troisième mandat (il a 80 ans bien tapés), tout en refusant celle de YOUSSOU N’DOUR, sans doute trop chanteur pour être assez avide de pouvoir. Ne pleurons pas trop sur ce dernier, qui possède à peu près tout ce qui se fait dans le pays en matière de musique et de spectacle On est entre puissants. Entre puissants, on se respecte. Habituellement. Enfin, c'est ce que dit la rumeur.  

 

Prenez la République Démocratique du Congo, c’est presque pareil : de nombreux témoins affirment que le camp du président sortant, JOSEPH KABILA, a bourré les urnes. Son adversaire de toujours, ETIENNE TCHISEKEDI, se proclame vainqueur mais, le jour où il va prêter serment dans un grand stade de Kinshasa, qu’est-ce qu’il fait, KABILA ? Eh bien c’est tout simple, il envoie les chars. C’est normal, c’est lui, le chef des armées. Et les armées, elles obéissent démocratiquement. 

 

 

Tout le monde se souvient de la Côte d’Ivoire, de LAURENT GBAGBO (il paraît qu’on prononce « babo »), d’ALASSANE OUATTARA, de l’armée française, des troubles dans le quartier de Yopougon, de la femme du président en place, SIMONE GBAGBO, de la filière cacao, d’un journaliste français, GUY-ANDRÉ KIEFFER, qui enquêtait sur le côté obscur du dit cacao, de la disparition du dit journaliste, je ne reviens pas sur tous ces événements palpitants. 

 

 

L'affaire ne nous dit pas ce que ça va devenir, car le plus beau brevet de démocrate qu'on peut adresser à un dirigeant, dans certains pays, c'est quand, battu aux élections suivantes, il laisse la place à son successeur, sans faire d'histoires. Pas comme GBAGBO. On verra OUATTARA à l'oeuvre. 

 

  

Bon, on ne va pas énumérer les « présidents à vie » des 59 pays africains. Surtout qu’ils ne sont pas tous des méchants, loin de là. Certains ne le sont qu’un tout petit peu, méchants. Quelques-uns, peut-être, pas du tout. Pas assez puissants pour faire du mal. Et même gentils, va savoir.  

 

L’affaire des « biens mal acquis » a révélé les incroyables fortunes accumulées (hôtels particuliers, châteaux, Rolls-Royce,...) par ces vampires du continent, ces nababs confortablement assis au sommet de tout qu’ils ont confisqué à leur propre population. Tout le monde a entendu des noms comme EYADEMA, MUGABE, SASSOU-NGUESSO, BIYA, DEBY et quelques autres, peu recommandables en général.

 

 

Ceux-là, si quelqu’un veut leur ôter le trône de sous le derrière, ça fait du boulot de force armée en perspective. Avis à la population : ils ne se laisseront pas faire. Si si, on vous l'a dit, le suffrage universel, c'est le fin du fin.

 

 

En Egypte, c’est génial : les Frères Musulmans, triomphalement élus, font désormais figure de grands démocrates et d’extrêmes modérés, depuis que les Salafistes ont obtenu aux élections démocratiques une minorité confortable à la Chambre. On ne rappellera pas les scores « soviétiques » et « brejnéviens », du temps de HOSNI MOUBARAK et de ZINE ELABIDINE BEN ALI, en Egypte et en Tunisie.  

 

Les tribulations d’un bulletin de vote dans les « grands pays ».

 

Cette appellation de « soviétique » et de « brejnévien », en ce qui concerne un score électoral, n’a absolument rien d’usurpé. Que ce fût en U. R. S. S. ou dans les pays du Pacte de Varsovie, aucun « chef bien aimé » n’aurait accepté d’être « élu » avec moins de 99,9 % des voix. Mais c’était pour montrer aux chiens capitalistes que tout un peuple adhérait unanimement à la doctrine du dit « chef bien aimé ».

 

 

La Russie de VLADIMIR POUTINE, on peut dire qu'elle est dans la continuité. A la différence près qu'aux dernières élections, on a l'impression que les urnes n'ont pas été bourrées de « bons bulletins », mais au contraire vidées, puisqu'il arrivait entre 50 et 60 % et que le bizarre, c'est que ça a fait très bizarre aux électeurs. 

 

 

La preuve, c'est que ça n'empêche pas les Russes de manifester en nombre, à pied pour se faire embarquer à trente par cellule, ou en voiture, en opération escargot, sur les boulevards extérieurs de Moscou, pour protester contre des fraudes massives. On a même vu une manifestation, dans je ne sais plus quelle ville, de jouets, avec des chèvres en plastique et des personnages Playmobil brandissant des pancartes portant un seul mot : « DEGAGE ». On est quasiment dans Le Dépeupleur de SAMUEL BECKETT.

 

NICOLAE CEAUCESCU en Roumanie, ENVER HODJA en Albanie, JOSIP BROZ TITO en Yougoslavie, WLADISLAW GOMULKA en Pologne, ERICH HONECKER en Allemagne de l’Est, bref, tous, ils ont mouché à la pèlerine du « grand frère » soviétique, et tous ils ont tâté du 99,9 %. Le 0,1 %, c’était pour les « malades mentaux » et « inadaptés » du régime, et autres gras pensionnaires des villages de vacances de Sibérie et de l’archipel du Goulag. 

 

 

Remarquez, aux Etats-Unis, GEORGE WALKER BUSH, malade mental (en tant que fondamentaliste chrétien), a bien accompli deux mandats de quatre ans chacun : c’est bien que des Américains ayant le droit de vote l’ont élu, même s’il est avéré que de jolies fraudes ont été commises en Floride, dont le gouverneur s’appelait JOHN ELLIS BUSH (dit JEB), propre frère du précédent. 

 

 

En Floride, en 2004, le recomptage des bulletins (les électeurs doivent perforer, parmi les cases prévues à cet effet, celle qui a leur préférence) avait donné lieu à des joyeusetés inédites. Je ne sais plus quelle expression les Américains avaient trouvée pour désigner les cases pas tout à fait perforées, mais ça voulait dire quelque chose comme case « enceinte », ou « au ventre gonflé ». On peut dire que ça a pinaillé et chinoisé à mort.

 

 

 

Qu'est-ce qui s'est passé en coulisse, quelle menace a pu être proférée, pour que JOHN KERRY et le camp démocrate mettent la queue entre les jambes et s'esbignent ? La fraude était flagrante, mais l'énormité des enjeux aussi. La limpidité de la démocratie américaine a tout d'un coup été troublée, mais pas trop. J'en conclus que la démocratie américaine échappe pour une large part au peuple américain. Et ce n'est pas le film sur JOHN EDGAR HOOVER, le grand prêtre du F. B. I. cornaqué en coulisse par les plus gros pontes de la mafia, qui va arranger l'image.

 

 

 

Voilà ce que je dis, moi.