mercredi, 26 septembre 2018
LA MORT DE LÉON BEUTTER EN 1873
EXTRAIT DU JOURNAL DE FRÉDÉRIC BEUTTER,
le grand-père de mon grand-père.
Année 1873
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05 10 : Cette nuit, à 1 heure, nous sommes réveillés par la nourrice, le petit Léon ayant fait un accès de fièvre, je cours chez le Docteur Bondel qui le trouve sérieusement malade, nous passons une nuit atroce ; aujourd’hui Dimanche le petit Léon est encore bien bas et nous craignons à tous les moments que ce ne soit fini avec lui ; heureusement les Veyrin et Valayer (aussi le Dt Maag) nous entourent et nous donnent du courage le Docteur Bondet revient le soir et trouve un léger mieux ; ce brave docteur nous tranquillise, sans toutefois nous donner encore beaucoup d’espoir ; la nuit pourtant est assez calme, les mouvements nerveux diminuent et nous espérons ce matin qu’avec l’aide de Dieu …
05 12 : …nous conservions ce cher petit être.
05 13 : Léon continue à aller mieux, la fièvre cérébrale est tombée, seulement il est excessivement assoupi, ce qui nous inquiète beaucoup.
05 15 : Aujourd’hui Léon prend des crises de nerfs affreuses.
05 16 : Ce matin nous croyons tout fini, car après une nouvelle crise il refuse le sein, à midi en désespoir de cause on lui donne d’abord un peu de vin sucré ensuite sur l’avis du docteur un peu de Chartreuse et de l’eau, sur quoi il se remet à téter. Mme Figuier passe toute la journée et la nuit auprès de lui.
05 17 : La journée se passe assez calme, mais la nuit à partir de minuit est de nouveau très agitée.
05 18 : Les crises commencent le matin et dureront presque toute la journée et nous attendons d’un moment à l’autre son dernier soupir, d’autant plus que ce matin il refuse le sein, à 11 heures Mme Figuier arrive pour le veiller, et à partir de minuit les crises cessent et à 2 heures du matin il …
05 19 : …se remet à téter, malheureusement la nourrice après ces terribles secousses a un peu perdu son lait.
05 20 : Ce soir Léon est calme et passe une assez bonne nuit.
05 21 : Ce matin le docteur constate un mieux sensible et nous commençons à espérer, Dieu veuille que cela continue.
05 31 : Malheureusement cela ne devait pas durer car après des alternatives ter [69] ribles du mieux au pire le pauvre petit meurt aujourd’hui à midi après une agonie de 24 heures. La pauvre nourrice, une très brave femme est au désespoir et nous quitte ce soir pour retourner chez elle.
06 01 : Pentecôte – Aujourd’hui à 4 heures nous enterrons notre Léon et le soir le père vient nous voir, on nous témoigne beaucoup de sympathie.
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Note : Je rappelle (voir un autre extrait au 9 septembre) que j'ai habillé de rose les numéros de pages du tapuscrit que j'ai en ma possession. J'ai déjà dit que l'orthographe des noms propres est pour le moins aléatoire. Frédéric Beutter et Sophie (née Paliard) verront trois de leurs enfants mourir en bas âge. Léon, mort à l'âge de deux mois, est le troisième, après une petite Fanny (née le 9 mai 1865, morte le 2 juillet 1866), et un petit Jules (6 mai 1867-7 avril 1868). Hortense, Frédéric, Pierre, Charles resteront, quant à eux, bien vivants. Hortense (1862-1907) est mon arrière-grand-mère.
09:00 Publié dans LITTERATURE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frédeéric beutter, journal intime
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