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lundi, 19 mai 2014

LE MONDE DANS LA VITRE

 

 

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Jérôme Kerviel est sans doute un petit salaud. Son métier était de faucher tout le blé possible et imaginable qui poussait sur les fertiles plaines de la finance mondialisée. Il le faisait comme il se doit : salement. Il était payé pour ça par la Société Générale. Son seul tort est d'avoir été un gros maladroit, poussé par le stress appelé "loi du maximum". C'est évidemment lui qui a été condamné. La Société Générale, elle, a été blanchie.

Je ne pleurerai pas sur Kerviel, qui n'est, à tout prendre, qu'un pauvre diable. Je me dis juste que les bandits qui lui donnaient des directives précises, non seulement ont été blanchis, mais aussi, en 2008, en compagnie de tous leurs semblables, ont fait les poches du peuple français. Merci à tous les bandits ! Merci au "High Frequency Trading" !

Les bandits ? Tous ceux qui font que, par exemple sur les bourses de matières premières, le volume exclusivement financier des échanges correspond à quarante-sept fois le volume concret des dites matières. Sans que celles-ci aient parcouru le moindre kilomètre. Pour croître et embellir, la finance a inventé la matière virtuelle. 

Kerviel en prison, ma foi, je n'y vois pas d'inconvénient. A condition que tous ses congénères voleurs de grands chemins le rejoignent dans son cachot. Ce qui n'est pas pour demain.

Et je me marre en voyant les innombrables caméras et micros braqués sur le pauvre diable, pendant que tous ses congénères qui s'ébattent toujours en toute liberté - en toute impunité - continuent leurs invraisemblables moissons d'argent sur les territoires où les magiciens de la finance le font pousser. Circulez, y a rien à voir.

Pendant ce temps, ceux qui se déclarent "anti-système" se font traiter de fachos. Circulez, y a rien à voir.

 

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