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mercredi, 10 octobre 2012

OFFENSIVE ? QUELLE OFFENSIVE ?

Pensée du jour : « Offre d'emploi : on demande cheval sérieux connaissant bien Paris pour faire livraisons tout seul ».

 

ANDRÉ ISAAC, dit PIERRE DAC

 

Plus près de nous, prenez le double assassinat de Grenoble. Les victimes ? KEVIN NOUBISSI et SOFIANE TADBIRT. Parmi les coupables ? MOHAMED E., ILLYE T., IBRAHIM C. J’arrête. Comment les journaux ont-ils rendu compte des faits ? En journalistes bien neutralisés, ils n'ont pas osé parler d' « Arabes » ou de « Noirs ». Ils ont timidement parlé de « PERSONNES», victimes et coupables « présumés » (voilà que je me mets aussi à la langue de bois) confondus dans un terme neutre. Pas des Arabes. Des personnes.

NOUBISSI TADBIRT.jpg 

LES VICTIMES (selon ce qu'on trouve sur internet = sans garantie, mais c'est vrai qu'ils ont des gueules sympathiques)

Ce qui est curieux (attention, je n'ai pas dit "comique") c'est que la marche d'Echirolles a été qualifiée de « blanche». C'est simplement que, depuis l'affaire DUTROUX, plus aucun meurtre (dans les "quartiers") ne saurait être dignement considéré, s'il n'est pas automatiquement suivi de sa « marche blanche ». Rythmée au son de : « Plus jamais ça ».

 

 

Ce qui est sûr, c'est que quand on meurt, on ne risquera plus jamais de mourir. Il y a des preuves. C'est au moins ça d'acquis. En ce sens "plus jamais ça" est d'une grande vérité". Un peu curieux quand même, la marche blanche : c'est visiblement fait pour l'image, le concepteur de l'idée n'a-t-il pas une caméra de télévision derrière la tête ? Passons.

 

 

C’est sans doute pour éviter toute « stigmatisation » et tout éventuel « clivage » que la presse s’est retenue d’utiliser les mots exacts. Comment tourner autour du pot ? Comment faire pour ne pas désigner les acteurs par leur origine, et surtout leur couleur de peau, vu le quartier (La Villeneuve) dans lequel les faits se sont produits ?

 

 

C’est sûr que ce n’est pas facile de désigner les choses par leur nom. Dira-t-on « jeunes issus de l’immigration » ? Il ne faut pas, c’est mal. « Basanés » ? Il ne faut pas, c’est « stigmatisant ». Direz-vous « Arabes », « Noirs », ou pire « musulmans » ? On vous accusera de jeter de l’huile sur le feu et de fomenter le « choc des civilisations », plus cher au cœur de GEORGE W. BUSH (vous savez, la « croisade de l’Axe du Bien contre l’Axe du Mal ») qu’à celui de SAMUEL HUNTINGTON, l'auteur de la formule, grand incompris. Certains affectionnent le désuet : « Mais ça fait le jeu du Front National ». Ma foi, si ça leur fait plaisir.

 

 

Mais ce qui est sûr aussi, c’est qu’à force de ne pas appeler un chat un chat et les choses par leur nom, et de s’autocensurer pour ne pas « stigmatiser » telle ou telle partie de la population, la presse (pas que) joue un jeu très dangereux à la longue. On en arrive même, comme LAURENT FABIUS à une époque, à dire que JEAN-MARIE LE PEN disait certaines vérités. C'est l'euphémisme qui donne le beau rôle à tous les LE PEN, parce que, dès lors, ils peuvent se targuer de dévoiler des vérités que d'autres veulent cacher.

 

 

Pour désigner un criminel sans évoquer la couleur de sa peau (parce que c'est « discriminant », paraît-il, je me demande pourquoi), les journalistes auraient besoin d'un bel euphémisme, aussi satisfaisant que « longue maladie » pour « cancer » ou « hôtesse de caisse » pour « caissière ». Que tout le monde comprendrait, sans que la chose soit appelée par son nom.

 

 

Mais ils n'ont pas encore trouvé. Et ce n’est pas non plus les pathétiques aboiements « indignés » de SOS Racisme, de la LICRA, du CRAN ou du MRAP qui ont des chances d’arranger les choses. De toute façon, le problème, c'est que l'euphémisme, en pareil cas, est une lâcheté. Et un lâcheté politique. D'autant plus grave qu'elle est une lâcheté organisée, volontaire et consciente.

 

 

Je me dis que si l’on ne trouve pas de termes satisfaisants pour désigner les faits (des Arabes ont fait le coup, c'est des Noirs qui, etc …, on dit bien "des Corses", mais peut-être qu'ils ont l'habitude ...), c’est qu’une réalité nouvelle, qui n’a pas encore de nom, est en train de s’imposer à nous tous.

 

 

Et ce n’est pas l’incantation psalmodiée à longueur de médias, par laquelle les responsables appellent sans cesse à « retisser du lien social » et à tout faire pour « favoriser et améliorer le "vivre-ensemble" » (LE vivre-ensemble comme nom commun, on aura tout vu), et gna-gna-gna et bla-bla-bla, qui changera un iota à la situation.

 

 

Voilà ce que je dis, moi.

 

 

A suivre.

 

 

 

 

 

 

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