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jeudi, 30 juin 2011

OUI, NOUS NOUS REPENTONS ! (DEBUT)

Qu’on se le dise : l’heure est à la GRANDE REPENTANCE. La mode est à demander pardon. Voilà qu'il devient noble et généreux de s'agenouiller devant tous ceux qui ont été offensés par nos grands-pères, que dis-je, par nos aïeux ! Par nos ancêtres.


JEAN-PAUL II a été touché le premier par l’épidémie en demandant pardon pour les crimes commis par l’Eglise catholique. BOUTEFLIKA a demandé à la France de faire repentance pour tous les crimes qu’elle a commis pendant la guerre d’Algérie. OBAMA, dans l’île africaine de Gorée, a fait repentance au nom des Etats-Unis, pour le trafic d’esclaves.


L
’Eglise catholique ? Elle a baptisé les « sauvages » de force, elle a brûlé les « hérétiques », bref elle a commis des horreurs. En Algérie, les soldats français (et l’O. A. S.) ont commis des horreurs. Réduire en esclavage les noirs d’Afrique et les déporter constituèrent des atrocités. Là-dessus, tout le monde est aujourd’hui d’accord. J’ajoute la colonisation, pour faire bon poids, qui en soi, a été une horreur. D'ailleurs, comme on le constate, maintenant qu’on en a fini avec ce fléau, les peuples autrefois colonisés en ont fini avec les horreurs, comme on le constate tous les jours.
 

Une page de BD, à présent. « Nous nous repentons !… Oui !... Nous nous repentons !... Oui !... Nous nous repentons !... ». Ils sont trois : le professeur Vernay, le journaliste Macomber, le juge Calvin, qui s’éloignent en se frappant la poitrine. Quel crime ont-ils commis ? L’un a démontré scientifiquement que la théorie du Dr. J. Wade sur l’onde « méga » est bouffonne ; l’autre s’est moqué de lui dans son journal ; le dernier a tranché un procès en sa défaveur.  Devenu « Septimus », le Dr. fera tout pour se venger. Il y arrive.

 

Tout cela est dans La Marque jaune de l’immortel EDGARD PIERRE JACOBS, créateur de la série BD « Blake et Mortimer ». Exactement à la page 61. L’album date de 1956. Mais quelle prescience ! Quelle intuition d’un processus aujourd’hui en train de s’accomplir sous nos yeux !

 

Les soldats français ont torturé, et pas seulement en Algérie (n’oublions pas l’Indochine, le Cameroun, Madagascar et d’autres contrées aujourd’hui certainement idylliques). Mais il me semble que les « fellaghas » du F. L. N. n’étaient pas trop tendres non plus, et ne laissaient pas leur part de crimes aux chiens. Mais bien sûr, ils étaient « du bon côté », n’est-ce pas. De leur côté, les « pères blancs » et autres missionnaires étaient des militants chargés de convertir les « sauvages », mais ne dit-on pas que, « dans le missionnaire, il n’y a pas de bas morceau » ? Bon, l’Eglise peut bien en laisser manger quelques-uns, non ? C’est pure charité chrétienne.

 

Quant à l’esclavage, ce n’est pas l’Europe qui l’a inventé, c’est aussi simple que ça. Depuis le moment où l’homme du Néolithique a inventé la guerre, et jusqu’à une date récente, celui qui la perdait devenait ipso facto l’esclave du vainqueur quand il n’était pas tué. Et les femmes des vaincus étaient promues au rang d’épouses.

L’esclavage des Africains est aussi vieux que l’Afrique. La tribu noire la plus forte ne se gênait pas : ça faisait de la main d’œuvre pour les tâches pénibles. Et, que je sache, ce sont bien des noirs qui ont vendu des noirs aux blancs. Tout le monde, sauf les esclaves, y gagnait ! Tout le monde se livrait à cette occupation qu'on appelle le COMMERCE. 

Et qui donc a envoyé pendant des siècles des caravanes à travers le Sahara pour ramener le plus possible d’esclaves sains ? Mais les Arabes, voyons.
 

Il semblerait que l'esclavage perdure, au grand dam des bonnes âmes. On voit bien, en France, de temps en temps, des procès pour esclavage. Et qui est coupable ? Il me semble que le dernier en date était un couple de Maliens. Il paraît que, au Niger et au Mali, posséder des esclaves, comme pratiquer l’ablation du clitoris chez les petites filles, est une coutume, une tradition ancestrale. Et pourquoi pas une pratique folklorique ?
 

Les pays de la péninsule arabique ne sont pas en reste, faisant venir des Philippines et de Malaisie des jeunes filles dont on entend parfois parler dans les faits divers. Et les ouvriers agricoles, dans certaines régions d’Amérique du sud, qui s’endettent envers leurs patrons à proportion qu’ils travaillent, à cause des « frais » occasionnés par leur hébergement et leur nourriture, ne sont-ils pas des esclaves ?
 

Allez, encore une page de BD. HERGÉ a-t-il sorti de sa seule imagination délirante la trame de Coke en stock (1956) ? Rappelez-vous, Haddock, Tintin et Szut, prisonniers d’Allan sur le « Ramona », prennent possession du navire, et délivrent la « cargaison » de noirs enfermée dans la cale. Ils vérifient ainsi que l’émir Ben Kalish Ezab ne leur a pas menti : l’infâme Di Gorgonzola se livre bien au trafic d’esclaves, des musulmans soudanais et sénégalais faisant leur pèlerinage à La Mecque.
 

Pour finir sur les esclaves, prenons les estimations de leur nombre au cours de l’histoire. Les chiffres sont évidemment hypothétiques. Reste que plusieurs historiens parlent de 15 à 17.000.000 du fait des Arabes, d’environ 14.000.000 du fait d’Africains aux dépens d’Africains, et de 13 à 15.000.000 du fait des Européens et des Américains. Il me semble que ça relativise, non ? Et on ne parle pas du statut des Coréens au Japon, ni de ce qui s’est passé en Asie et dans les pays du Pacifique.
 

J'en arrive à la REPENTANCE au prochain épisode, promis.

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