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dimanche, 14 juillet 2013

LE JOURNAL DES VOYAGES 1

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BIZARRE : LA RELIURE INDIQUE 1876, CONTRAIREMENT AU FRONTISPICE CI-DESSOUS

 

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C'EST JUSTE POUR SE METTRE EN APPETIT

 

Je dois m'excuser pour une affirmation hasardeuse récemment proférée ici même au sujet de l'estimable revue fondée en 1876, sobrement intitulée Journal des Voyages : après vérification sur les originaux, il appert sans doute possible que les cahiers ne se composaient pas de 8 pages, mais de 16. Ouf, l'erreur est réparée. « Au diable les varices ! », aurait dit le vendeur de vaisselle en projetant violemment au sol une pile d'assiettes, un mardi, sur le marché de Tence (Haute-Loire).

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ON DIRA QUE C'EST UNE CURIEUSE MANIERE DE PRATIQUER L'EMPALEMENT, MAIS A L'EPOQUE (1877), IL NE FALLAIT PAS EFFAROUCHER LE LECTEUR AU MOYEN D'ILLUSTRATIONS TROP VERIDIQUES.

Pour distraire l’humanité souffrante de ses épreuves quotidiennes aussi bien que coûteuses, j’ai décidé de lui venir en aide, et de soutenir, au moyen des images aussi pieuses que fortes qu’un passé glorieux nous a léguées, le moral d’une population à l’esprit dévasté, prête à changer d’être dès que la moindre innovation technique lui est présentée comme un PROGRÈS, prouvant par là même qu’elle n’existe que sous forme d’une matière éminemment plastique, je veux dire : vide. Seul le vide en effet est malléable à ce point. Qu’on se le dise : les vieilles inventions avaient aussi du bon.

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C'EST ECRIT TEL QUE : CAVALIER BACHI-BOZOUK (sic), AU SERVICE DE LA TURQUIE

SOIT DIT EN PASSANT : DEPOITRAILLEE, LA FEMME, MAIS PAS TROP QUAND MÊME

Quelle femme ne rêverait de se faire ainsi enlever par un authentique Bachi-Bouzouk, attendant le paradis sur terre de sa virilité supposée ? L'éditeur le précise bien dans son avis au lecteur paru dans le n°1 : « Les matières si variées comprises dans le vaste champ de la géographie et des voyages seront tour à tour abordées dans Le Journal des Voyages, dont chaque numéro, de 16 grandes pages in-folio [24x32], contiendra toujours une grande relation de voyage, une aventure de terre ou de mer (récit de naufrage ou de chasse périlleuse, etc.), un article sur l'histoire des voyages, un attachant roman d'aventures, la géographie d'un département de la France, un chapitre du Tour de la Terre en 80 récits, une revue des plus récents ouvrages de voyages, et enfin une chronique des voyages et de la géographie ».

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C'EST JUSTE POUR DIRE QUE, SANS LE CAPITAINE HADDOCK, IL NE RESTERAIT RIEN AUJOURD'HUI DU BACHI-BOUZOUK. CONTRAIREMENT AUX AUTRES MOTS, "JOCRISSE" EST UNE VRAIE INJURE (QUOIQUE "BOIT-SANS-SOIF" ...).   

Le programme de l'éditeur a de quoi attiser les plus diverses des curiosités, comme le montrent les quelques gravures affichées ici.

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CECI SE PASSE EN NOUVELLE-GUINEE, OÙ L'ON TRAITE AINSI LES CRIMINELS

LES SERPENTS SONT EMINEMMENT VRAISEMBLABLES

Je retiens malgré tout, avec la mauvaise foi qui me caractérise, que la géographie départementale de la France sert manifestement d'alibi : ce n'est pas pour rien que la revue publie en "une", le plus souvent, des gravures bien saignantes, bien horribles et bien épouvantables, de préférence aux charmes rustiques et agrestes de tel chef-lieu de canton de nos belles provinces. "Géographie départementale" : mon oeil ! 

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UN "LYNCHAGE" DE "BARBIER NEGRE"

Ce qui revient avec le plus d'insistance, en dehors du voyage proprement dit, ce sont évidemment les aventures, les périls, les dangers courus par ces fous de voyageurs : il faut que ça palpite, le soir dans les chaumières ! 

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C'EST DRÔLE COMME LA PEAU DU CRÂNE RESTE LISSE QUAND ON ARRACHE AU COUTEAU TOUT CE QU'IL Y A DESSUS : C'EST PEUT-ÊTRE UNE PERRUQUE ?

La preuve qu'on est dans l'aventure et que le danger guette à tout instant, c'est que la catégorie "Aventures de terre et de mer" est inaugurée par un reportage de M. Jules Claretie, intitulé « Une course de taureaux à Madrid». Quel goût du risque, M. l'Académicien Français ! Mais qui lit encore les oeuvres de M. Jules Claretie, de l'Académie Française ?

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L'ATTAQUE DU TRAIN DU FAR WEST, TELLE QU'ON SE LA FIGURAIT A LA FIN DU XIXème SIECLE : J'APPRECIE PARTICULIEREMENT LES CHAPEAUX HAUTS DE FORME.

Apollinaire en personne s'est efforcé en vain de maintenir ce nom dans la lumière, en faisant dire à son prince si bien nommé Mony Vibezcu (hospodar héréditaire), de façon fort irrévérencieuse, tant pour la personne nommée que pour le pauvre Corneille qu'il se permet de pasticher (Le Cid) : « L'obscur Monsieur Claretie qui tombe les étoiles » (je ne garantis pas l'article défini devant "étoiles", bien qu'il figure p.92 de l'édition Pauvert). Au fait, j'oubliais de préciser que c'est dans Les Onze mille verges 

Voilà ce que je dis, moi. 

 

 

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