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lundi, 24 février 2025

CHARLIE HEBDO N'AURAIT PAS DÛ

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Cet encart publicitaire pour La Gueule ouverte (belle revue d'écologie militante fondée par l'impeccable Pierre Fournier, trop tôt disparu) a paru dans le n°252 de Charlie Hebdo (11 septembre 1975). Je suppose (peut-être à tort) que le dessin est signé Nicoulaud, et que l'esprit en est inspiré par la rubrique "animaliste", tenue alors par une nommée "Paule" (aujourd'hui c'est, je crois, une certaine Luce Lapin).

J'imagine que La Gueule Ouverte tenait absolument à marquer l'ouverture de la chasse et alerter les populations sur l'extermination massive de la communauté des léporidés, désignée comme bouc émissaire. 

Je ne suis pas un mordu indéfectible de la chasse, mais je suis d'une famille où la chasse tenait beaucoup de place. Il m'est arrivé de partir à la chasse dans les petits matins, d'en retirer quelque plaisir et d'en revenir content. Je n'en ai jamais fait une raison de vivre, mais je n'oublie pas non plus que le droit de chasser demeure l'une des premières conquêtes du Tiers-Etat en 1789. J'ajoute que je déplore l'extension démesurée de l'élevage d'espèces que les sociétés de chasse lâchent dans la nature quelque temps avant l'ouverture. 

Je fus et reste un lecteur assidu de Charlie Hebdo (celui de 1970-1982). Je connais le refrain que la revue entonnait régulièrement : « Chasseurs gros cons, chasseurs tristes cons ! ». Mais je trouve l'image ci-dessus immonde et indigne, qui assimile l'ouverture de la chasse, événement annuel traditionnel, à la catastrophe qui s'est abattue sur la communauté juive entre 1933 et 1945. 

Cela montre qu'il y a un demi-siècle, un grand confusionnisme régnait déjà dans les milieux qui se présentent aujourd'hui comme les défenseurs de toutes les espèces vivantes, à commencer par les végétales et, pour ce qui est des animales, celles qui ne maîtrisent pas le langage articulé des hominidés bipèdes.

Je pense ici aux fanatiques des causes écologique, environnementale et "animaliste", aux "khmers verts", aux anti-chasse, aux anti-corrida, aux intégristes de l'alimentation "saine", amateurs de viandes sans viande et autres joyeusetés culinaires ultra-transformées. Je pense à quelques illuminés qui vont peindre sur des vitrines de crèmeries « Lait = Mort » (slogan pour le moins contre-intuitif, vu dans le quartier Saint-Georges ).   

Prétendre réduire, voire abolir les différences entre règne animal et espèce humaine, voilà juste une marotte un peu sotte d'enfants trop gâtés de la civilisation.

Oui, les animaux sont capables de performances insoupçonnées. Oui les animaux sont dotés d'une sensibilité propre. Oui, les animaux sont capables d'attachements forts. Oui, certains animaux ont des capacités étonnantes qui peuvent sembler cousines de traits humains. Tout cela est vrai. 

Mais tout est-il permis au nom d'une prétendue "cause animale" ? A-t-on le droit de comparer les chasseurs à des nazis ? L'ouverture de la chasse à celle des camps d'Auschwitz, Treblinka ou Maidanek ? La mort de lapins de garenne à l'extermination des juifs ?

Faut arrêter de déconner de temps en temps.

***

Je précise que c'est, pour l'instant, le seul exemple qui me fasse vraiment honte dans la grande révision que j'ai entamée de la revue que je porte encore au pinacle de mon cœur.