lundi, 11 novembre 2013
JE PENSE AUX POILUS
MONUMENT AUX MORTS DE BAIX, ARDÈCHE
Combien de discours convenus ne vont-ils pas faire claquer au vent, aujourd’hui, les grands mots portant en eux tout ce que fut la « nation » française ? Combien de monuments aux morts ne vont-ils pas se voir signifier que les beaux mots de « patriote » et de « patriotisme » n’ont rien perdu de leur actualité ? Et pourtant chacun sait bien, chacun sent bien ce qu’il y a désormais de mensonge à invoquer ces hautes figures.
MONUMENT AUX MORTS DE MONTFAUCON, HAUTE-LOIRE
SCULPTURE DE GASTON DINTRAT
Il faut s’appeler Dupont-Aignan pour jouer les Don Quichotte et pour, sur la foi des romans de chevalerie nationale (Vercingétorix, Jeanne d'Arc, Napoléon ...) dont son imagination s’est gavée en apprenant bien ses leçons à l’école, pour partir en guerre contre les moulins à vent … L’information n’a pas dû lui parvenir que ça fait belle lurette qu’on n’enseigne plus aux enfants cette matière obsolète qu’on appela jadis « Histoire de France », mondialisation oblige. Je n’insiste pas sur la dissolution de la nation dans le gloubiboulga informe et infâme qu’on appelle l’Europe.
MONUMENT AUX MORTS D'ASSAT, PYRÉNÉES-ATLANTIQUES
Qu’on se le dise, excepté quand on la regarde de Tokyo ou de Buenos-Aires, il n’y a pas d’Europe. L’euro ? Première fois de l’histoire qu’une monnaie n’est pas battue par un Etat. Normalement, ça devrait interpeller. Eh bien non. Il n’y a pas de nation française, il n’y a pas d’Europe. Selon moi, si l’illusion persiste, c’est que des gens ont intérêt à cultiver, au gré de leurs calculs et des opportunités, les discours qui servent de terreau à une mythologie depuis longtemps caduque.
MONUMENT AUX MORTS DE JURANÇON, PYRÉNÉES-ATLANTIQUES
CES DEUX MONUMENTS SONT DUS AU CISEAU D'ERNEST GABARD
La France aura bientôt cessé d’exister en tant que nation, réduite à pas grand-chose sous les coups conjugués du relativisme généralisé et de la culpabilité de l’ancienne puissance coloniale, qui lui interdit d’envisager le monde comme un objet de conquête, au moment même où la Chine et le Brésil lancent leurs offensives commerciales flamberge au vent, sans se poser trop de questions morales (la Chine en Afrique, par exemple).
MONUMENT AUX MORTS DE PLOZÉVET, FINISTÈRE
Mon ami R. ajouterait à ces facteurs (car il y en a d’autres) l’action sournoise des francs-maçons à l’encontre de l’Eglise catholique et le Pape de Rome. J’ajouterais aussi volontiers l’offensive globale du « tout-marchandise » contre tout ce qui ressemble à un principe ou à une valeur. La France survit à grand-peine à la « certaine idée » qu’elle se faisait d’elle-même.
MONUMENT AUX MORTS D'AUCHEL, PAS-DE-CALAIS
Et cela depuis la folie qui l’a jetée toute armée contre l’Allemagne en 1914. On dira que je radote, mais c’est une idée à laquelle je tiens : la Première Guerre Mondiale fut une Shoah avant la lettre, et une Shoah « fraîche et joyeuse », quand on regarde les images des premiers départs pour le front (« A Berlin ! »). L’Europe (enfin, Grande-Bretagne, France, Allemagne) procède alors à un nettoyage par le vide de ses populations mâles. Une extermination. Une Shoah, je vous dis. Avant celle des Juifs dans les camps d’Hitler.
MONUMENT AUX MORTS DE PERONNE, SOMME
Alors moi, face à ce premier arrêt de mort signé par des malades contre la France et l’Europe, je n’ai pas envie d’une célébration. Je veux juste manifester dans mon coin, à ma façon. Je pense irrépressiblement à tous les corps bien vivants que furent tous les noms que nous lisons aujourd’hui gravés dans la pierre. Et je pense à tous ces proches pour qui le vide est resté impossible à combler, comme le montrent bien des monuments. Les photos que j'expose aujourd'hui sont regroupées autour du thème : « Ceux qui pleurent ».
MONUMENT AUX MORTS DE TENCE, HAUTE-LOIRE
Pas de discours, Monsieur le Maire. Pas de cette infecte sonnerie militaire « Aux Morts ». Les poilus n’étaient pas des militaires mais, pour la plus grande part, des paysans qu’on avait déguisés. Lisez les noms. Faites comme les Juifs au Mémorial de Yad Vashem : lisez les noms. Rendez au 11 Novembre sa dimension de catastrophe nationale. Nos morts de 1914-1918 en valent la peine.
MONUMENT AUX MORTS D'EQUEURDREVILLE, MANCHE.
UN DES TRES RARES QUI DISE CE QU'IL FAUT EN PENSER.
Voilà ce que je dis, moi.
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